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Gunners FRANCE, la référence francophone d'Arsenal

Euro 2016 France [10 juin - 10 juillet 2016]


Parapluie

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J'ai pas vu le match des Gallois mais apparemment il a été très bon notre Rambo a l'image de ses 2 précédents matchs.

 

J'espere qu'il va continuer comme ca, en tout cas lui et les Kos je les attendais pour ce tournoi et ils répondent présent ca fait plaisir.

 

D'ailleurs j'avais misé aussi sur le PdG comme outsiders, pour le moment ils sont la.  ^^  (Bon j'avais aussi dit que l'Italie allait se vautré mais shut)

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Mais faut-il comparer à moi, ou aux autres tacticiens en Europe ? Ton argumentaire est complètement débile et montre bien le problème qu'on a en France à intégrer certains concepts. Tu n'as pas besoin d'être connu et reconnu pour comprendre le football, le football c'est quelque chose qui s'apprend par l'expérience, par la lecture de son Histoire profonde, et par l'Histoire du jeu, elle est là la différence, pour moi le football est une véritable passion, et c'est pour ça que je me questionne, je m'interroge pour en apprendre le plus possible sur le football et la tactique notamment. Ca fait un mois que je dis "Matuidi-Pogba c'est nul, et Pogba doit jouer à gauche" avant même que des mecs comme Roustan ou Kaufmann confirment mes dires, résultat ce soir ? Il joue à son poste de prédilection, sans marathonien à ses cotés, il est très bon. Je suis désolé, mais si tu as réellement envie d'apprendre des choses, tu le peux sans avoir besoin d'être champion du monde, mais c'est tellement plus simple de se cacher derrière ce sacro-saint argument du "il sait mieux que toi car c'est son métier" plutôt que d'aller t'instruire par toi même.

 

DD est un très grand meneur d'homme, je le respecte, il m'a fait vibrer en 98 quand j'étais gosse, tout comme Blanc que je ne remercierais jamais assez pour son but face au Paraguay mais aussi pour le style de joueur qu'il était, un grand tacticien sur le terrain, un homme intelligent, un des derniers libéro en France. Néanmoins, peut-on dire que ces deux entraîneurs sont de très grands tacticiens ? la réponse est très claire, c'est non. Et as-tu une idée de pourquoi ou ça ne t'es jamais passé par la tête ?

 

DD et Blanc on été formé à la française, Blanc à même passé ses diplômes là ou j'habite, j'ai pu le voir furtivement, et justement, c'est une formation à la française, et en France on est très loin d'être à la pointe que ce soit dans les entraînements, ou même tactiquement (je te conseil pour ça d'aller voir la presse espagnole qui a remis en cause les méthodes d'entraînement "archaïque" pour reprendre leurs propos de Zidane, lui aussi formé à la française). Il est là le problème, le jeu à la française s'est perdu, et surtout tactiquement nous n'avons pas évolué, quand nos meilleurs coachs sont formés sur les principes datés exercés en France, des mecs comme SImeone, comme Gallardo, sont formés par Bielsa, il leurs transmet l'amour du football, l'amour de la tactique, un football toujours à la pointe, en constante évolution, il leurs lègue quelque chose de très précieux que tu ne retrouvera jamais dans l'apprentissage qu'on reçu DD, Blanc ou même Zidane (Zizou n'a pas passé assez de temps avec Carlito pour apprendre). Il en va de même pour Pep, à ton avis pourquoi est-il aussi au point, voir même novateur tactiquement ? Le mec s'est renseigné, il a pris son temps avant d'entraîner, il fut jadis l'élève de Cruyff (2ème révolution du football), Sacchi (3 ème révolution), Bielsa (sans parler de révolution, son apport est monstrueux) et des tas d'autres, il a écouté ces légendes du football, elle est là toute la différence.

 

Alors si tu pense que DD est un grand tacticien par rapport à moi, oui peut-être, sans doute même, mais ce n'est pas moi qui trône sur le banc de ses adversaires, se sont des Conte, des Del Bosque, et j'en passe, on s'en fou de comparer avec moi, en revanche si l'on compare avec Conte, il y a de quoi se marrer tu ne trouve pas ? Lui aussi c'est un très grand tacticien, et lui c'est parce que c'est un peu la marque de fabrique de l'Italie, le football italien fut formé par l'Église catholique, on lui a appris d'une façon rigide, être solide, discipliné, organisé, et c'est pour ça que le football italien est le seul avec l'espagnol à avoir encore une identité propre en Europe, même les batave sont bien loin de leurs ancêtres.

 

Bref je m'égare, mais j'essaie de t'expliquer que tout d'abord, j'ai des milliards de choses à apprendre niveau football, et j'essaie d'en apprendre tout les jours, contrairement à beaucoup ici visiblement (donc pardonne mon ton hautain, mais parfois je lis tellement de connerie que c'est insupportable, moi j'ai envie d'apprendre, ce n'est pas le cas de beaucoup qui ne voient le football que comme un sport parmi tant d'autre, et il en faut attention, c'est très bien, mais il faut tout de même se renseigner un minimum avant d'écrire certaines choses, c'est une question d'honnêteté intellectuelle), et deuxièmement, je le répète, non DD n'est pas, et ne sera jamais un grand tacticien, lui c'est l'école 98, une EDF qui a gagné avec une base défensive solide, quelques coups d'éclat et plié, rideau, la finale de 98 se joue tout de même avec trois milieux défensifs, quand tu sais ça, il n'y a rien d'étonnant à voir DD prendre un maximum de relayer/MDC dans l'effectif, il n'y a rien d'étonnant au fait qu'il fasse de Sissoko son chien de garde, bref le football de Deschamps est très prévisible quand tu sais d’où il vient, mais je ne vais pas m'aventurer plus loin dans un déterminisme compliqué et long à expliquer.

Merci, vraiment. Si tu as 2-3 sources je suis preneur Kampberg.

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Ce que je disais apres le premier match semble se confirmer. Avoir un vrai 9 est indispensable à l'animation offensive galloise.

Sur le premier match ça marchait pas du tout. Bale jouait en pivot et Ramsey devait faire des différences tout seul balle au pied, tu m étonnes qu'ils sortent des matchs médiocres.

 

On voit bien que quand bale part de plus bas, ça fait beaucoup plus mal. Idem pour ramsey qui peut profiter de sa qualité d'appel et de son jeu de passe face au jeu.

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Je viens de voir que si on passe le 1/8 et l'Angleterre également, on aura le droit à un France-Angleterre en 1/4. Pas simple.

 

Pas franchement inquiétante cette équipe d'Angleterre. Contre les russes et contre les slovaques ils font match nul alors qu'ils ont vraiment dominés. Contre les gallois il a gagne dans les dernières secondes. La France n'a pas été tellement plus convaincante, mais le fait d'évoluer à domicile est un énorme avantage. 

 

Si on affronte l'Angleterre en quarts, je vois un match serré avec une victoire de la France au bout. Cette équipe va monter petit à petit en puissance et je pense que ça va aller de mieux en mieux au niveau du jeu.

"Quand je suis allé à l'école, ils m'ont demandé ce que je voulais être quand je serai grand. J'ai répondu "heureux". Ils n'ont dit que je n'avais pas compris la question. J'ai répondu qu'ils n'avaient pas compris la vie."

John Lennon

 

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Pas franchement inquiétante cette équipe d'Angleterre. Contre les russes et contre les slovaques ils font match nul alors qu'ils ont vraiment dominés. Contre les gallois il a gagne dans les dernières secondes. La France n'a pas été tellement plus convaincante, mais le fait d'évoluer à domicile est un énorme avantage. 

 

Si on affronte l'Angleterre en quarts, je vois un match serré avec une victoire de la France au bout. Cette équipe va monter petit à petit en puissance et je pense que ça va aller de mieux en mieux au niveau du jeu.

 

Il n'est guère utile de surfer sur le poncif "jouer à domicile est un énorme avantage", dans l'Histoire de l'Euro, seules 3 équipes à domicile ont gagné: France, Italie, et Espagne.

 

La France a montré des faiblesses très inquiétante durant cet Euro que ce soit les latéraux ou au milieu. Et le pire dans tout ça, allez voir sans déconner l'Équipe d'aujourd'hui "Matuidi indispensable", mais bordel le Lobbying sur un joueur a-t-il été déjà aussi énorme en France ? j'en ai pas souvenir.

 

Nouvel article de Kaufmann qui parle du jeu (ou pas) de l'EDF, de Pogba (qui à la même vision que beaucoup là dessus, et c'est je pense la bonne):

 

"Un seul Pogba pour deux rôles et deux Deschamps

Depuis quelques jours, la France se tourne et se retourne dans son sommeil à la recherche du « vrai Pogba » . Comme si elle l’avait perdu, comme si elle l’avait déjà trouvé, comme si elle l’avait rêvé. Des buts ? Des passes décisives ? Des numéros spectaculaires ? Un leadership technique ? Le concept reste flou. D’autant plus qu’en réalité, au poste de milieu droit, Paul Pogba nous avait déjà offert une version intéressante du « vrai Pogba » : de l’intelligence tactique, une technique supérieure au service de la possession et de la relance française, un jeu long capable de varier le jeu et le rythme, et enfin quelques visites aux alentours de la surface adverse (une grosse occasion par match). Et c’est tout ? Oui, parce qu’entre Matuidi et Kanté, ce vrai Pogba-là doit aussi gérer des responsabilités défensives énormes, ce qui n’est pas le cas à Turin. En noir et blanc, la mission de Pogboom commence à partir de l’élaboration du jeu pour s’épanouir dans sa création et sa finition. Pour Deschamps sous le maillot bleu, la mission est plus complexe : organisation et couverture avant tout, et ensuite élaboration. Le reste est optionnel."

 

La différence est ici très bien expliquée.

 

"Ainsi, les rencontres contre la Roumanie et l’Albanie ne sauraient être qualifiées ni de contre-performances ni de prestations « en dilettante » – quelle terrible expression, heureusement que Redondo n’était pas français – mais bien de prestations sérieuses à nuancer dans un contexte tactique précis."

 

Et bim, dans ta gueule les pseudo spécialistes français... Il a raison, Redondo aurait pris très cher chez nous du peu que j'en ai vu.

 

"Vue la forme du joueur dimanche, il semble évident que le reste de l’Euro de Pogboom ne dépendra pas de la qualité du joueur, mais plutôt des choix de Deschamps et des missions que le Bayonnais souhaitera lui confier."

 

A marteler encore et encor afin que ça rentre.

 

"D’une part, DD pourrait conserver le modèle entrevu dimanche en replaçant Kanté devant la défense : Pogba-Kanté-Sissoko (de g. à d.). D’autre part, il pourrait se laisser convaincre par la bonne performance de Cabaye (en plus de ses bonnes sorties en amical) pour s’aventurer à un nouveau trio : Pogba-Kanté-Cabaye. En réalité, ces deux options devraient dépendre avant tout de l’opposition : les Bleus n’affronteront pas l’Espagne et l’Irlande du Nord avec les mêmes armes. Les pieds habiles de Cabaye (en relayeur, pas en sentinelle) offriraient une meilleure circulation de balle, tandis que les projections de Sissoko donneraient des transitions folles."

 

Lui aussi a compris quel milieu il faudrait à l'EDF, il précise même pour Cabaye en relayeur, pas en sentinelle, que ça fait du bien de lire de telles choses. Sissoko, j'en ai jamais été fan, mais on ne peut pas lui enlever qu'il a rarement déçu en EDF et que même lui, même ce mec là est meilleur que Matuidi techniquement, c'est dire.

 

"Des changements réalistes sous Deschamps ? Pas vraiment. Le sélectionneur s’est montré ouvert aux changements ces derniers mois, et il n’a pas vraiment eu le choix, mais le vice-capitaine Matuidi semble faire partie intégrante du onze de Deschamps, comme l’a montré son entrée en jeu étonnante dimanche. Pogba à droite, donc, Matuidi à gauche, Kanté derrière, et les soldats Sissoko et Cabaye en renforts. Mais en football, il y a plus intéressant que la description de prouesses individuelles capables de sublimer des structures collectives : il existe aussi des automatismes collectifs capables de raffiner des qualités individuelles. Et c’est ici que les Bleus ont fait naître le plus de doutes. Sur le plan tactique, les Bleus nous ont offert divers agencements de solutions individuelles, mais pas un seul plan collectif « actif » . Dimanche soir, la Nati a soigné ses 60% de possession de balle, mais le Coq n’est pas allé chasser le ballon pour autant. Les rangs ont été serrés, les cinq milieux ont formé un bloc compact à la Lippi autour d’un trident mourinhesque, et basta.

Pourtant, la notion de stratégie collective est omniprésente dans le travail de Deschamps. Mais elle se situe à un autre niveau. Les Bleus n’ont pas de goût tactique, ne privilégieront ni la possession ni la verticalité, ne prendront pas de plaisir à s’essayer au gegenpressing ou à s’aventurer vers des sorties de balle raffinées à la mexicaine. Le jeu étudié, sophistiqué au possible, tordu dans tous les sens, n’intéresse probablement pas Deschamps. Le sélectionneur n’est pas dans le jeu étudié, il est dans le jeu vécu. Le collectif, c’est le groupe. Et pour lui, rien ne semble plus fort que la croissance d’un sentiment d’union renforcé résultat après résultat. Et même si ça ne veut concrètement pas dire grand-chose pour tous ceux qui observent cette bulle impénétrable de loin, ce sentiment s’est transformé en réalité en ce mois de juin : des matchs gagnés à la dernière minute, des remplaçants qui répondent plus que présents et une communion vers un objectif commun. Jusqu’au prochain résultat."

 

 

Malheureusement, l'ami Kaufmann revient à la réalité et nous rappelle que Matuidi est vice-capitaine, qu'il sera forcément titulaire, quoi qu'il advienne... Il montre aussi ce qui prime chez DD: la cohésion de groupe, le vécu, on en revient au fait que Deschamps est un homme de 98, c'était exactement le même dogme sous Jacquet. Donc oui, DD n'est pas un grand tacticien, ô malheur, d'autres le pensent aussi !

 

@Juanma Lillo, t'as pas mal de livres intéressants mais en anglais, en français t'as le dernier des cahiers du football sur comment apprendre à lire un match qui est génial, je compte lire aussi "Le football à la française" de Leplat qui semble être passionnant.

 

Sinon pour le déterminisme du football, je te renvoi à l'interview de mon prof de fac qui a fait sa thèse sur le football, c'est un romanista, fan du football italien depuis toujours.

 

 

 

 

Quel regard les élites intellectuelles portent-elles sur le football ?

Mon parcours est assez symptomatique de la complexité de cette relation. Je viens des classes moyennes, de parents enseignants eux-mêmes issus de milieux populaires dans lesquels on s'intéressait au foot et on le pratiquait. D'où mon intérêt pour le ballon rond. Mais au lycée Henri-IV, à Paris, où j'ai poursuivi mes études, personne ne regardait les matchs à la télé (en tout cas personne ne s'en vantait), car le foot n'est pas un sport « culturellement légitime » pour les élites françaises. Pourquoi ce hiatus, d'ailleurs propre à la France ? L'explication remonte à l'opposition historique entre pays catholiques et protestants sur le rapport au corps. Pour les élites anglaises, qui inventent le football à la fin du xixe siècle, ce jeu s'inscrit dans un projet éducatif global. Le rôle du sport dans la formation de l'individu y est clairement souligné. Pourquoi, aujourd'hui encore, ne trouve-t-on pas de quotidien sportif en Angleterre ou aux Etats-Unis ? Parce que les meilleurs quotidiens généralistes ont toujours pris en charge l'actualité du sport - voyez notamment les pages cricket ou rugby du Times. Et les milieux académiques anglo-saxons n'ont jamais hésité à affirmer leur intérêt pour le foot, comme en témoignent les nombreuses chaires et programmes de recherche qui lui sont consacrés à l'université.

 

Le football n'a pas le même statut dans les pays catholiques ?

Le sport y est une pratique secondaire dans la formation des jeunes, comme on l'a tous constaté pendant nos études. Mais il existe une exception de taille : l'Italie ! Les élites y raffolent du ballon rond, comme les classes populaires, et, contrairement à la France, elles le financent depuis longtemps. Mais si le foot est le grand sport national de l'autre côté des Alpes, c'est d'abord parce qu'il a été pris en charge par l'Eglise après la Libération. L'Eglise, une institution interclassiste répandue sur tout le territoire grâce au réseau des paroisses; et surtout une institution qui considère que jouer au foot prépare bien à devenir un bon chrétien. La façon dont les curés italiens ont chapeauté cette pratique a d'ailleurs joué dans la définition du « jeu à l'italienne » - sobre, défensif et discipliné ! Dans le grand quotidien sportif La Gazzeta dello sport, contrôlé par le Vatican après 1945, on pouvait lire après-guerre que les joueurs devaient obéir aux consignes de leur capitaine... comme l'ensemble des fidèles au Saint-Père ! Au cinéma, cette influence est explicite. Dans Rome, ville ouverte, de Roberto Rossellini, c'est le prêtre-entraîneur qui est fusillé par les Allemands; et dans La messe est finie, de Nanni Moretti, on voit un prêtre jouer au foot dans une paroisse vide, une scène censée représenter la perte d'influence de l'Eglise sur la jeunesse italienne (en quoi Moretti se trompe, car la grande association sportive par laquelle passent la plupart des ados italiens dépend toujours de l'Action catholique...).

 

Entre les modèles italien et anglosaxon, où se situe le football français ?

Le foot n'a jamais été le grand sport populaire hexagonal, celui qui écrase tous les autres. Parce que la France n'est pas un grand pays de sport... Et c'est le vélo qui a, historiquement, occupé la première place dans le coeur des masses - dans les campagnes, la bicyclette « parlait » à tout le monde. Surtout, le football français a été privé des ressources sociales et financières des élites, en particulier des dirigeants de la grande industrie. Certes, à Lens, Sochaux (avec Peugeot), Saint-Etienne (avec Geoffroy Guichard, fondateur de Casino), certains grands patrons ont bien essayé de développer le club local, mais cela s'est toujours fait dans l'esprit paternaliste de la première moitié du xxe siècle - pour distraire les ouvriers. Quant aux sommes investies, elles n'avaient rien de commun avec ce qu'a pu mettre la famille Agnelli (patronne de Fiat) dans la Juventus de Turin, par exemple. Chez nous, ce sont les PME régionales qui ont financé le foot, des petits patrons visant une notoriété locale, éventuellement nationale, jamais internationale. Ce qui explique au passage la domination italienne sur le foot européen pendant plus d'un demi-siècle : jusqu'aux années 2000, les clubs transalpins ont tout simplement les moyens de s'acheter les meilleurs joueurs du monde.

 

 

Cela n'a pas empêché le football de faire son trou en France...

C'est vrai, et c'est encore l'Eglise qui a joué un rôle primordial dans son implantation sur tout le territoire. Comme l'a très bien montré une thèse de géographie publiée à la fin des années 1990, les régions où l'on joue le plus au ballon sont aussi celles où la pratique religieuse reste la plus solide : Bretagne, Normandie, Lyonnais, vallée de la Loire... Normal : le foot français était au début du siècle dernier un sport de paroisse et de « patronages » (qui se souvient aujourd'hui que l'AJ Auxerre joue en bleu et blanc parce que Marie était la « patronne » du club ?). A la différence de l'Italie, cependant, l'Eglise en France n'a jamais revendiqué son rôle fondateur dans le foot. Et surtout, son influence sur la société a dégringolé beaucoup plus vite que chez nos voisins transalpins. Elle a donc laissé une place vacante dans les gradins, et la gauche ne s'est pas fait prier pour l'occuper !

 

Car la gauche a longtemps entretenu une relation ambiguë avec le foot. En tout cas jusqu'à la fameuse épopée des Verts, en 1976, quand l'équipe de Saint-Etienne atteint la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions, à Glasgow...

La ferveur populaire pour le vélo était tellement plus vive en France que le PCF essaiera de racheter le Tour de France à L'Equipe, successeur de L'Auto, après la guerre. Certains se méfiaient encore du sport, considéré comme une pratique « bourgeoise » , d'autres reprochaient au foot d'être passé pro en 1932. Pourtant, devant la passion manifeste des ouvriers pour leurs équipes locales, le Parti se fait pragmatique - y compris dans les régions catholiques comme le Forez, où se trouve Saint-Etienne. Georges Marchais, du coup, devient un grand fan des Verts ! Qu'on ne s'y trompe pas, cependant : l'associationnisme laïc, qu'il soit lié au PC, au PS ou aux syndicats, n'a jamais valorisé le ballon rond. Le mouvement d'éducation populaire affirme très tôt que c'est un sport « déséducatif » , car les jeunes reproduisent sur le terrain les mauvais comportements des pros : ils trichent et simulent des fautes ! Très vite, les enseignants de collèges et de lycées, cathos comme laïcs, vont privilégier le basket (deuxième sport le plus pratiqué dans l'Hexagone) et le handball, censés porter, bien mieux que le football, les valeurs du collectif et du fair-play...

 

Le football pollué par l'argent, ce n'est donc pas une idée nouvelle...

C'est un reproche qui traverse toute l'histoire du football. Il faut se garder de la vision angélique du « c'était mieux avant » . En Angleterre, professionnel dès 1888, le foot s'est immédiatement développé comme le produit d'une industrie, pour faire du profit. Les règles du jeu vont d'ailleurs évoluer dans l'intérêt de cette industrie : la grande réforme du hors-jeu en 1925 (deux défenseurs entre l'attaquant et la ligne de but, plutôt que trois auparavant) est mise en oeuvre parce qu'il n'y avait plus assez de buts dans le championnat anglais - donc plus suffisamment de spectacle, donc plus assez de public... Rebelote dans les années 1990 : les défenses reprenant le dessus, on change encore certaines règles comme la passe au gardien (sur une passe d'un coéquipier, ce dernier ne peut plus se saisir du ballon avec les mains).

 

Le foot est en fait un marqueur fort de la situation sociale et politique des pays où on le pratique...

Prenez le hooliganisme en Angleterre. La crise de la classe ouvrière anglaise et la percée du thatchérisme sont le terreau des événements tragiques qui se sont produits dans les stades anglais dans les années 1980. Dans un pays où le samedi après-midi, jour de match, est surnommé le « Labour en prière » (car les électeurs du parti travailliste - Labour - « communiaient » autour de leur équipe fétiche), l'effondrement du syndicalisme, la victoire de Thatcher et le triomphe de l'économie financiarisée mettent à genou le milieu ouvrier. Qui libère sa colère et sa frustration dans les stades. Le hooliganisme touche ainsi essentiellement les bassins ouvriers du nord de l'Angleterre - Liverpool, Manchester et les Midlands -, beaucoup moins les clubs londoniens, à part Chelsea. L'exclusion des équipes anglaises de toute compétition européenne pendant cinq ans va permettre aux clubs - et à la police - de « faire le ménage » , en fait d'exclure les classes populaires de leur public. Passage à la Premier League (une organisation beaucoup plus lucrative du championnat) en 1992, augmentation vertigineuse du prix des billets, aseptisation des stades... Ce sont les classes moyennes - et même plutôt bien portantes - qui vont désormais regarder jouer Manchester, Liverpool ou Arsenal...

 

Longtemps, l'image du footballeur issu des milieux populaires a fait vibrer des intellos impressionnés par cette « revanche sociale » ... Aujourd'hui, c'est le mépris du « footeux » qui semble dominer...

Rien ne traduit mieux ce malaise que le regard porté par les médias sur la fameuse « grève de Knysna » (1) , en 2010. Le sociologue Stéphane Beaud a décrit dans Traîtres à la nation ? la violence qui a caractérisé à cette occasion les relations entre journalistes sportifs et joueurs. Jusque dans les années 1980, ils étaient tous issus des mêmes milieux. Entre joueurs et journalistes, on se comprenait, on parlait le même langage, et la différence de salaire, pour être importante, n'était pas encore monstrueuse. Dans les années 2000, le recrutement des journalistes change radicalement : ce sont maintenant les classes moyennes en voie de précarisation qui, malgré leur fort capital culturel, écrivent les pages sports des quotidiens. Mais ces journalistes font face, désormais, à des footballeurs qui gagnent deux mille ou trois mille fois leurs salaires. Se déclenche alors, selon Stéphane Beaud, le réflexe classique du mépris de classe... : comment ces semidébiles légers, se demandent les élites françaises, peuvent-ils gagner autant d'argent ? Montrer les footballeurs comme des analphabètes mal élevés devient alors un sport national, allègrement pratiqué par tous.

 

 

La complicité d'antan, la communion qui semblait encore caractériser, il y a quarante ans, le lien entre le public français et les Verts, disparaissent brutalement ?

L'affaire Aimé Jacquet, avant la Coupe du monde de 1998, avait taillé une brèche profonde. En 1998, la presse généraliste s'intéresse vraiment au football, ce qui, en France, est assez nouveau. Les journalistes de L'Equipe ou de Libé, qui ne sont pas particulièrement issus de milieux défavorisés, ne sont pas très fans de Jacquet, cet ancien ouvrier qui ne maîtrise pas les codes de la communication. Ils ne se gênent pas pour l'enfoncer - alors qu'il possède une véritable compétence, puisqu'il a été champion de France avec Bordeaux, et qu'il remportera le Mondial. Il ne leur pardonnera jamais ce mépris. Plus largement, il est de bon ton dans les élites de stigmatiser le milieu du foot et les sommes extravagantes qui y circulent. Si l'on y réfléchit, pourtant, le budget du PSG n'était pas, jusque récemment, beaucoup plus élevé que celui de l'Opéra de Paris. Et l'Opéra de Paris, c'est à peine 350 000 spectateurs sur l'année, alors qu'il y en a 1 000 000 au Parc, auxquels s'ajoutent les millions de téléspectateurs. Les Italiens, eux, ne connaissent pas ce dilemme. A Milan, quand on fait partie de l'élite culturelle, on est abonné à la Scala et à San Siro (le stade du Milan AC et de l'Inter) ! De même, le salaire de Zlatan Ibrahimović fait couler beaucoup d'encre, mais connaît-on le cachet d'un grand chef d'orchestre pour diriger un soir à la Bastille ? 100 000, 150 000 euros ? A travers cette contestation récurrente de l'argent dans le football percent toujours les stigmates de la non-légitimité de ce sport aux yeux d'une classe sociale particulière.

 

 

L'Euro commence, dans une Europe plutôt désunie. L'attachement à l'équipe nationale est-il le même dans tous les pays ?

Non, chaque pays a son histoire. En Angleterre, l'équipe nationale a laissé les supporters indifférents jusqu'à la victoire en Coupe du monde (1966), où une Angleterre en déclin sur le plan géopolitique tient sa revanche sur le gazon. C'est tout le contraire en Italie. Défaire les grandes nations, notamment les Anglais, sur leur terrain, est en effet très apprécié par une population sevrée de bonnes nouvelles sur la scène internationale. Du coup, l'Italie recrute très tôt hors de ses frontières, dans la grande tradition du condottiere, ce chef de guerre étranger que l'on payait au Moyen Age pour porter les couleurs locales sur les terrains de bataille. Dès les années 1920, on compte ainsi une bonne centaine de joueurs autrichiens (les meilleurs du monde à l'époque) dans le calcio. Et dans les années 1930, on importe les joueurs sud-américains qui ont une origine italienne pour qu'ils jouent avec la Squadra Azzurra. Ils sont considérés comme d'anciens émigrés rapatriés ! En 1934, la moitié de l'équipe italienne vainqueur de la Coupe du monde avait déjà joué un Mondial mais sous les couleurs de l'Uruguay ou de l'Argentine... Quant à l'Allemagne, il faut attendre 1954 pour qu'elle se passionne pour son équipe nationale : cette année-là, elle remporte la Coupe du monde et le foot devient même la seule instance du pays autorisée à utiliser le qualificatif National (dans le mot « Nationalmannshaft » ) - banni depuis 1945 !

 

 

En gros il explique que nous ne sommes pas un pays de sport car nous avons découvert un intérêt pour certains sport très tardivement, en gros il explique pour le football que ce sport était perçu comme un vecteur d'unité religieuse et éducative pour l'Italie, et surtout éducative pour l'Angleterre, en gros il y avait un but précis et surtout national derrière le développement de ce sport tandis que chez nous ce sont les patrons qui ont vu dans le football un moyen de contrôler les foules tandis que les politiques s'en foutaient du sport, ils ne s'y intéresse que quand ça rapporte de l'argent comme il l'explique avec le vélo, c'est là ou il veut en venir je pense quand il dit que nous ne sommes pas un pays de sport, j'irais lui en parler quand je le verrais, il est très intéressant comme historien, il écrit des bouquins (à 40 balles donc j'irais pas les acheter) sur l'histoire du Basket, du football et de ses relations avec la politique en Italie, ah et il est Romanista aussi :P. Il dit aussi qu'en France, les élites méprisent le football et le sport en général, ce qui n'est pas le cas dans les autres pays.

"Behind every kick of the ball there has to be a thought." Dennis Bergkamp

 

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Petit double, mais propos très intéressants de notre chère Wenger sur Pogba, lui aussi à un avis qui me plaît;

 

 Voilà l'avis d'Arsène Wenger, qui ne comprend pas vraiment les critiques incessantes sur le niveau du milieu des Bleus. Selon l'entraîneur d'Arsenal, il est tout à fait logique que Pogba galère devant tant de pression, au regard de son âge. « Il sera le joueur que nous attendons quand il aura 26 ans, a assuré le coach dans L'Équipe. C’est normal à son âge qu’il ne soit pas encore au niveau où nous l’espérons. Je ne connais pas de joueur français qui ait porté l’équipe de France à 23 ans. »

« On commence à douter de lui. C’est le test mental dans la carrière d’un joueur de haut niveau, a continué Wenger. Soit il va perdre l’aura qu’il avait, soit il va montrer qu’il est le joueur que nous attendions et progresser davantage. Il est dans une phase normale pour un très bon joueur qui va devenir un grand joueur. »

 

Un supporter croate explique pourquoi ils ont lancé des fumigènes lors du match Croatie-République Tchèque

La raison est tout à fait légitime il est vrai, et c'est un secret pour personne qu'il y a un paquet de magouille en Croatie (je ne savais pas que c'était le fils du président du DZH à la tête de la sélection), néanmoins il est vrai que cela ne leurs fait guère une bonne pub, et puis vouloir assainir une fédération corrompue c'est compliqué, et c'est pas l'UEFA qui va les aider... On commence à peine à voir le haut de l'iceberg juste parce que les ricains ont été vexé de ne pas avoir le mondial...

Le Dinao Zagreb, c'est quand même le club qui a eu des joueurs suspendu pour dopage lors du premier match contre Arsenal...

http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Controle-positif-arijan-ademi-dinamo-zagreb-a-ete-suspendu-quatre-ans/609379

"Behind every kick of the ball there has to be a thought." Dennis Bergkamp

 

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C'est indécent la facilité avec laquelle les Allemands se créent des occases énormes. Je les vois toujours en grands favoris, leur seul défaut finalement c'est une finition assez dégueulasse, mais dans le jeu ils sont toujours aussi forts.

 

Mesut est magnifique pour l'instant.

Mouais.

 

Je n'ai pas vu pléthores d'occasions des Allemands contre la Pologne et l'Ukraine.

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C'est indécent la facilité avec laquelle les Allemands se créent des occases énormes. Je les vois toujours en grands favoris, leur seul défaut finalement c'est une finition assez dégueulasse, mais dans le jeu ils sont toujours aussi forts.

 

Mesut est magnifique pour l'instant.

 

Pour moi c'est l'Espagne mais faut avouer que ces deux équipes sont très fortes.

Mais je fais le chauvin, la France gagnera l'euro!

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