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Gunners FRANCE, la référence francophone d'Arsenal

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Il ment moi Axelou il m'a invité  :ph34r:

 

Sinon ça rejoint un peu l'idée de Slyd mais on va ptetre descendre sur Paris avec Mohito début juillet, et par la même occasion faire un footsalle avec Abe, Chou, VVC, et d'autre peut être donc on verra si ça se fait mais si d'autres sont chauds dans le coin ils pour y participer ça pourrait être cool.

 

Moi je suis archi chaud ! Je suis la tout le mois de Juillet, ça sera vers quel moment ? Je finis de bosser le 8 Juillet mais je peux prendre un jour de repos ou quoi. Il y a pas mal de terrains de futsal. Et même si on est assez il y a des terrains de foot à chaque porte de paris. On arrive tous avec nos maillots et on nique tout le monde OKLM.

 

Edit: Prévenez moi, je suis archi chaud et dispo !

 

Re-edit: Vraiment !

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http://www.telerama.fr/idees/fabien-archambault-il-est-de-bon-ton-de-stigmatiser-le-foot-dans-les-elites-francaises,143410.php#km4FPLG3vds7y3bR.01

 

Article intéressant sur le coté social et historique du football en France fait par mon directeur de master de Limoges, j'ai l'itw en entier si ça intéresse quelqu'un. Il parle de ce rejet des intellectuels pour le ballon rond en France alors que c'était un projet important et implanté par les élites en Angleterre notamment. Il fait un rapport édifient je trouve sur la main mise ancienne de l'Église catholique dans certains pays et leurs rapport au football, en faisant la différence avec les pays protestants. D'ailleurs je ne savais pas que la Gazzeta dello sport appartenait au Vatican...

 

Sur le foot en France: "Le foot n'a jamais été le grand sport populaire hexagonal, celui qui écrase tous les autres. Parce que la France n'est pas un grand pays de sport..."

 

L'article est vraiment super intéressant, il parle des problèmes que rencontre le football en France, et tacle joyeusement les clichés véhiculés par une classe de journaliste qui ne comprends plus les footballeurs.

 

 

 

file:///C:/Users/Geoffrey/Downloads/biblioeuropresse20160609083050.pdf

 

 

(il vous suffit de copier/coller li lien pour dl l'itw).

"Behind every kick of the ball there has to be a thought." Dennis Bergkamp

 

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http://www.telerama.fr/idees/fabien-archambault-il-est-de-bon-ton-de-stigmatiser-le-foot-dans-les-elites-francaises,143410.php#km4FPLG3vds7y3bR.01

 

Article intéressant sur le coté social et historique du football en France fait par mon directeur de master de Limoges, j'ai l'itw en entier si ça intéresse quelqu'un. Il parle de ce rejet des intellectuels pour le ballon rond en France alors que c'était un projet important et implanté par les élites en Angleterre notamment. Il fait un rapport édifient je trouve sur la main mise ancienne de l'Église catholique dans certains pays et leurs rapport au football, en faisant la différence avec les pays protestants. D'ailleurs je ne savais pas que la Gazzeta dello sport appartenait au Vatican...

 

Sur le foot en France: "Le foot n'a jamais été le grand sport populaire hexagonal, celui qui écrase tous les autres. Parce que la France n'est pas un grand pays de sport..."

 

L'article est vraiment super intéressant, il parle des problèmes que rencontre le football en France, et tacle joyeusement les clichés véhiculés par une classe de journaliste qui ne comprends plus les footballeurs.

 

 

 

file:///C:/Users/Geoffrey/Downloads/biblioeuropresse20160609083050.pdf

 

 

(il vous suffit de copier/coller li lien pour dl l'itw).

J'arrive pas à dl l'itw, mais j'ai du mal à comprendre le sens de la phrase que tu cites.

 

J'aurais dis le contraire, en France le foot n'écrase pas tout les autres sports car beaucoup de sports y sont très bien développés. Entre une nation qui a que le foot et qui est donc hyper populaire et la France qui a en plus du foot de très bonnes équipes de basket, volley, handball, rugby, plus d'autres grands sportifs ( tennis, judo, athéltisme ) avec un certains engouement autour des équipes, j'aurais plus tendance à dire que c'est la France le grand pays de sport plutôt que la nation qui a que le foot.

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Je te copie/colle l'interview:

 

 

 

 

Quel regard les élites intellectuelles portent-elles sur le football ?
Mon parcours est assez symptomatique de la complexité de cette relation. Je viens des classes moyennes, de parents enseignants eux-mêmes issus de milieux populaires dans lesquels on s'intéressait au foot et on le pratiquait. D'où mon intérêt pour le ballon rond. Mais au lycée Henri-IV, à Paris, où j'ai poursuivi mes études, personne ne regardait les matchs à la télé (en tout cas personne ne s'en vantait), car le foot n'est pas un sport « culturellement légitime » pour les élites françaises. Pourquoi ce hiatus, d'ailleurs propre à la France ? L'explication remonte à l'opposition historique entre pays catholiques et protestants sur le rapport au corps. Pour les élites anglaises, qui inventent le football à la fin du xixe siècle, ce jeu s'inscrit dans un projet éducatif global. Le rôle du sport dans la formation de l'individu y est clairement souligné. Pourquoi, aujourd'hui encore, ne trouve-t-on pas de quotidien sportif en Angleterre ou aux Etats-Unis ? Parce que les meilleurs quotidiens généralistes ont toujours pris en charge l'actualité du sport - voyez notamment les pages cricket ou rugby du Times. Et les milieux académiques anglo-saxons n'ont jamais hésité à affirmer leur intérêt pour le foot, comme en témoignent les nombreuses chaires et programmes de recherche qui lui sont consacrés à l'université.
 

Le football n'a pas le même statut dans les pays catholiques ?
Le sport y est une pratique secondaire dans la formation des jeunes, comme on l'a tous constaté pendant nos études. Mais il existe une exception de taille : l'Italie ! Les élites y raffolent du ballon rond, comme les classes populaires, et, contrairement à la France, elles le financent depuis longtemps. Mais si le foot est le grand sport national de l'autre côté des Alpes, c'est d'abord parce qu'il a été pris en charge par l'Eglise après la Libération. L'Eglise, une institution interclassiste répandue sur tout le territoire grâce au réseau des paroisses; et surtout une institution qui considère que jouer au foot prépare bien à devenir un bon chrétien. La façon dont les curés italiens ont chapeauté cette pratique a d'ailleurs joué dans la définition du « jeu à l'italienne » - sobre, défensif et discipliné ! Dans le grand quotidien sportif La Gazzeta dello sport, contrôlé par le Vatican après 1945, on pouvait lire après-guerre que les joueurs devaient obéir aux consignes de leur capitaine... comme l'ensemble des fidèles au Saint-Père ! Au cinéma, cette influence est explicite. Dans Rome, ville ouverte, de Roberto Rossellini, c'est le prêtre-entraîneur qui est fusillé par les Allemands; et dans La messe est finie, de Nanni Moretti, on voit un prêtre jouer au foot dans une paroisse vide, une scène censée représenter la perte d'influence de l'Eglise sur la jeunesse italienne (en quoi Moretti se trompe, car la grande association sportive par laquelle passent la plupart des ados italiens dépend toujours de l'Action catholique...).
 

Entre les modèles italien et anglosaxon, où se situe le football français ?
Le foot n'a jamais été le grand sport populaire hexagonal, celui qui écrase tous les autres. Parce que la France n'est pas un grand pays de sport... Et c'est le vélo qui a, historiquement, occupé la première place dans le coeur des masses - dans les campagnes, la bicyclette « parlait » à tout le monde. Surtout, le football français a été privé des ressources sociales et financières des élites, en particulier des dirigeants de la grande industrie. Certes, à Lens, Sochaux (avec Peugeot), Saint-Etienne (avec Geoffroy Guichard, fondateur de Casino), certains grands patrons ont bien essayé de développer le club local, mais cela s'est toujours fait dans l'esprit paternaliste de la première moitié du xxe siècle - pour distraire les ouvriers. Quant aux sommes investies, elles n'avaient rien de commun avec ce qu'a pu mettre la famille Agnelli (patronne de Fiat) dans la Juventus de Turin, par exemple. Chez nous, ce sont les PME régionales qui ont financé le foot, des petits patrons visant une notoriété locale, éventuellement nationale, jamais internationale. Ce qui explique au passage la domination italienne sur le foot européen pendant plus d'un demi-siècle : jusqu'aux années 2000, les clubs transalpins ont tout simplement les moyens de s'acheter les meilleurs joueurs du monde.
 

 

Cela n'a pas empêché le football de faire son trou en France...
C'est vrai, et c'est encore l'Eglise qui a joué un rôle primordial dans son implantation sur tout le territoire. Comme l'a très bien montré une thèse de géographie publiée à la fin des années 1990, les régions où l'on joue le plus au ballon sont aussi celles où la pratique religieuse reste la plus solide : Bretagne, Normandie, Lyonnais, vallée de la Loire... Normal : le foot français était au début du siècle dernier un sport de paroisse et de « patronages » (qui se souvient aujourd'hui que l'AJ Auxerre joue en bleu et blanc parce que Marie était la « patronne » du club ?). A la différence de l'Italie, cependant, l'Eglise en France n'a jamais revendiqué son rôle fondateur dans le foot. Et surtout, son influence sur la société a dégringolé beaucoup plus vite que chez nos voisins transalpins. Elle a donc laissé une place vacante dans les gradins, et la gauche ne s'est pas fait prier pour l'occuper !

 

Car la gauche a longtemps entretenu une relation ambiguë avec le foot. En tout cas jusqu'à la fameuse épopée des Verts, en 1976, quand l'équipe de Saint-Etienne atteint la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions, à Glasgow...
La ferveur populaire pour le vélo était tellement plus vive en France que le PCF essaiera de racheter le Tour de France à L'Equipe, successeur de L'Auto, après la guerre. Certains se méfiaient encore du sport, considéré comme une pratique « bourgeoise » , d'autres reprochaient au foot d'être passé pro en 1932. Pourtant, devant la passion manifeste des ouvriers pour leurs équipes locales, le Parti se fait pragmatique - y compris dans les régions catholiques comme le Forez, où se trouve Saint-Etienne. Georges Marchais, du coup, devient un grand fan des Verts ! Qu'on ne s'y trompe pas, cependant : l'associationnisme laïc, qu'il soit lié au PC, au PS ou aux syndicats, n'a jamais valorisé le ballon rond. Le mouvement d'éducation populaire affirme très tôt que c'est un sport « déséducatif » , car les jeunes reproduisent sur le terrain les mauvais comportements des pros : ils trichent et simulent des fautes ! Très vite, les enseignants de collèges et de lycées, cathos comme laïcs, vont privilégier le basket (deuxième sport le plus pratiqué dans l'Hexagone) et le handball, censés porter, bien mieux que le football, les valeurs du collectif et du fair-play...
 

Le football pollué par l'argent, ce n'est donc pas une idée nouvelle...
C'est un reproche qui traverse toute l'histoire du football. Il faut se garder de la vision angélique du « c'était mieux avant » . En Angleterre, professionnel dès 1888, le foot s'est immédiatement développé comme le produit d'une industrie, pour faire du profit. Les règles du jeu vont d'ailleurs évoluer dans l'intérêt de cette industrie : la grande réforme du hors-jeu en 1925 (deux défenseurs entre l'attaquant et la ligne de but, plutôt que trois auparavant) est mise en oeuvre parce qu'il n'y avait plus assez de buts dans le championnat anglais - donc plus suffisamment de spectacle, donc plus assez de public... Rebelote dans les années 1990 : les défenses reprenant le dessus, on change encore certaines règles comme la passe au gardien (sur une passe d'un coéquipier, ce dernier ne peut plus se saisir du ballon avec les mains).

 

Le foot est en fait un marqueur fort de la situation sociale et politique des pays où on le pratique...
Prenez le hooliganisme en Angleterre. La crise de la classe ouvrière anglaise et la percée du thatchérisme sont le terreau des événements tragiques qui se sont produits dans les stades anglais dans les années 1980. Dans un pays où le samedi après-midi, jour de match, est surnommé le « Labour en prière » (car les électeurs du parti travailliste - Labour - « communiaient » autour de leur équipe fétiche), l'effondrement du syndicalisme, la victoire de Thatcher et le triomphe de l'économie financiarisée mettent à genou le milieu ouvrier. Qui libère sa colère et sa frustration dans les stades. Le hooliganisme touche ainsi essentiellement les bassins ouvriers du nord de l'Angleterre - Liverpool, Manchester et les Midlands -, beaucoup moins les clubs londoniens, à part Chelsea. L'exclusion des équipes anglaises de toute compétition européenne pendant cinq ans va permettre aux clubs - et à la police - de « faire le ménage » , en fait d'exclure les classes populaires de leur public. Passage à la Premier League (une organisation beaucoup plus lucrative du championnat) en 1992, augmentation vertigineuse du prix des billets, aseptisation des stades... Ce sont les classes moyennes - et même plutôt bien portantes - qui vont désormais regarder jouer Manchester, Liverpool ou Arsenal...

 

Longtemps, l'image du footballeur issu des milieux populaires a fait vibrer des intellos impressionnés par cette « revanche sociale » ... Aujourd'hui, c'est le mépris du « footeux » qui semble dominer...

Rien ne traduit mieux ce malaise que le regard porté par les médias sur la fameuse « grève de Knysna » (1) , en 2010. Le sociologue Stéphane Beaud a décrit dans Traîtres à la nation ? la violence qui a caractérisé à cette occasion les relations entre journalistes sportifs et joueurs. Jusque dans les années 1980, ils étaient tous issus des mêmes milieux. Entre joueurs et journalistes, on se comprenait, on parlait le même langage, et la différence de salaire, pour être importante, n'était pas encore monstrueuse. Dans les années 2000, le recrutement des journalistes change radicalement : ce sont maintenant les classes moyennes en voie de précarisation qui, malgré leur fort capital culturel, écrivent les pages sports des quotidiens. Mais ces journalistes font face, désormais, à des footballeurs qui gagnent deux mille ou trois mille fois leurs salaires. Se déclenche alors, selon Stéphane Beaud, le réflexe classique du mépris de classe... : comment ces semidébiles légers, se demandent les élites françaises, peuvent-ils gagner autant d'argent ? Montrer les footballeurs comme des analphabètes mal élevés devient alors un sport national, allègrement pratiqué par tous.
 

 

La complicité d'antan, la communion qui semblait encore caractériser, il y a quarante ans, le lien entre le public français et les Verts, disparaissent brutalement ?
L'affaire Aimé Jacquet, avant la Coupe du monde de 1998, avait taillé une brèche profonde. En 1998, la presse généraliste s'intéresse vraiment au football, ce qui, en France, est assez nouveau. Les journalistes de L'Equipe ou de Libé, qui ne sont pas particulièrement issus de milieux défavorisés, ne sont pas très fans de Jacquet, cet ancien ouvrier qui ne maîtrise pas les codes de la communication. Ils ne se gênent pas pour l'enfoncer - alors qu'il possède une véritable compétence, puisqu'il a été champion de France avec Bordeaux, et qu'il remportera le Mondial. Il ne leur pardonnera jamais ce mépris. Plus largement, il est de bon ton dans les élites de stigmatiser le milieu du foot et les sommes extravagantes qui y circulent. Si l'on y réfléchit, pourtant, le budget du PSG n'était pas, jusque récemment, beaucoup plus élevé que celui de l'Opéra de Paris. Et l'Opéra de Paris, c'est à peine 350 000 spectateurs sur l'année, alors qu'il y en a 1 000 000 au Parc, auxquels s'ajoutent les millions de téléspectateurs. Les Italiens, eux, ne connaissent pas ce dilemme. A Milan, quand on fait partie de l'élite culturelle, on est abonné à la Scala et à San Siro (le stade du Milan AC et de l'Inter) ! De même, le salaire de Zlatan Ibrahimović fait couler beaucoup d'encre, mais connaît-on le cachet d'un grand chef d'orchestre pour diriger un soir à la Bastille ? 100 000, 150 000 euros ? A travers cette contestation récurrente de l'argent dans le football percent toujours les stigmates de la non-légitimité de ce sport aux yeux d'une classe sociale particulière.
 

 

L'Euro commence, dans une Europe plutôt désunie. L'attachement à l'équipe nationale est-il le même dans tous les pays ?
Non, chaque pays a son histoire. En Angleterre, l'équipe nationale a laissé les supporters indifférents jusqu'à la victoire en Coupe du monde (1966), où une Angleterre en déclin sur le plan géopolitique tient sa revanche sur le gazon. C'est tout le contraire en Italie. Défaire les grandes nations, notamment les Anglais, sur leur terrain, est en effet très apprécié par une population sevrée de bonnes nouvelles sur la scène internationale. Du coup, l'Italie recrute très tôt hors de ses frontières, dans la grande tradition du condottiere, ce chef de guerre étranger que l'on payait au Moyen Age pour porter les couleurs locales sur les terrains de bataille. Dès les années 1920, on compte ainsi une bonne centaine de joueurs autrichiens (les meilleurs du monde à l'époque) dans le calcio. Et dans les années 1930, on importe les joueurs sud-américains qui ont une origine italienne pour qu'ils jouent avec la Squadra Azzurra. Ils sont considérés comme d'anciens émigrés rapatriés ! En 1934, la moitié de l'équipe italienne vainqueur de la Coupe du monde avait déjà joué un Mondial mais sous les couleurs de l'Uruguay ou de l'Argentine... Quant à l'Allemagne, il faut attendre 1954 pour qu'elle se passionne pour son équipe nationale : cette année-là, elle remporte la Coupe du monde et le foot devient même la seule instance du pays autorisée à utiliser le qualificatif National (dans le mot « Nationalmannshaft » ) - banni depuis 1945 !

 

 

En gros il explique que nous ne sommes pas un pays de sport car nous avons découvert un intérêt pour certains sport très tardivement, en gros il explique pour le football que ce sport était perçu comme un vecteur d'unité religieuse et éducative pour l'Italie, et surtout éducative pour l'Angleterre, en gros il y avait un but précis et surtout national derrière le développement de ce sport tandis que chez nous ce sont les patrons qui ont vu dans le football un moyen de contrôler les foules tandis que les politiques s'en foutaient du sport, ils ne s'y intéresse que quand ça rapporte de l'argent comme il l'explique avec le vélo, c'est là ou il veut en venir je pense quand il dit que nous ne sommes pas un pays de sport, j'irais lui en parler quand je le verrais, il est très intéressant comme historien, il écrit des bouquins (à 40 balles donc j'irais pas les acheter) sur l'histoire du Basket, du football et de ses relations avec la politique en Italie, ah et il est Romanista aussi :P. Il dit aussi qu'en France, les élites méprisent le football et le sport en général, ce qui n'est pas le cas dans les autres pays.

"Behind every kick of the ball there has to be a thought." Dennis Bergkamp

 

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Juste pour souligner un point qui me tient à cœur.

 

Shaq et Fly vos avatars sont vraiment superbes.

 

C'est un magnifique hommage pour notre regretté Anders. 

"Quand je suis allé à l'école, ils m'ont demandé ce que je voulais être quand je serai grand. J'ai répondu "heureux". Ils n'ont dit que je n'avais pas compris la question. J'ai répondu qu'ils n'avaient pas compris la vie."

John Lennon

 

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Shaq et Fly vos avatars sont vraiment superbes.

 

C'est un magnifique hommage pour notre regretté Anders. 

 

Merci à toi, mais tout le mérite revient à Shaq sur ce coup.

L'espoir survit toujours, c'est pour cette raison qu'on l'appelle l'espoir.

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Je te copie/colle l'interview:

 

 

 

 

Quel regard les élites intellectuelles portent-elles sur le football ?

Mon parcours est assez symptomatique de la complexité de cette relation. Je viens des classes moyennes, de parents enseignants eux-mêmes issus de milieux populaires dans lesquels on s'intéressait au foot et on le pratiquait. D'où mon intérêt pour le ballon rond. Mais au lycée Henri-IV, à Paris, où j'ai poursuivi mes études, personne ne regardait les matchs à la télé (en tout cas personne ne s'en vantait), car le foot n'est pas un sport « culturellement légitime » pour les élites françaises. Pourquoi ce hiatus, d'ailleurs propre à la France ? L'explication remonte à l'opposition historique entre pays catholiques et protestants sur le rapport au corps. Pour les élites anglaises, qui inventent le football à la fin du xixe siècle, ce jeu s'inscrit dans un projet éducatif global. Le rôle du sport dans la formation de l'individu y est clairement souligné. Pourquoi, aujourd'hui encore, ne trouve-t-on pas de quotidien sportif en Angleterre ou aux Etats-Unis ? Parce que les meilleurs quotidiens généralistes ont toujours pris en charge l'actualité du sport - voyez notamment les pages cricket ou rugby du Times. Et les milieux académiques anglo-saxons n'ont jamais hésité à affirmer leur intérêt pour le foot, comme en témoignent les nombreuses chaires et programmes de recherche qui lui sont consacrés à l'université.

 

Le football n'a pas le même statut dans les pays catholiques ?

Le sport y est une pratique secondaire dans la formation des jeunes, comme on l'a tous constaté pendant nos études. Mais il existe une exception de taille : l'Italie ! Les élites y raffolent du ballon rond, comme les classes populaires, et, contrairement à la France, elles le financent depuis longtemps. Mais si le foot est le grand sport national de l'autre côté des Alpes, c'est d'abord parce qu'il a été pris en charge par l'Eglise après la Libération. L'Eglise, une institution interclassiste répandue sur tout le territoire grâce au réseau des paroisses; et surtout une institution qui considère que jouer au foot prépare bien à devenir un bon chrétien. La façon dont les curés italiens ont chapeauté cette pratique a d'ailleurs joué dans la définition du « jeu à l'italienne » - sobre, défensif et discipliné ! Dans le grand quotidien sportif La Gazzeta dello sport, contrôlé par le Vatican après 1945, on pouvait lire après-guerre que les joueurs devaient obéir aux consignes de leur capitaine... comme l'ensemble des fidèles au Saint-Père ! Au cinéma, cette influence est explicite. Dans Rome, ville ouverte, de Roberto Rossellini, c'est le prêtre-entraîneur qui est fusillé par les Allemands; et dans La messe est finie, de Nanni Moretti, on voit un prêtre jouer au foot dans une paroisse vide, une scène censée représenter la perte d'influence de l'Eglise sur la jeunesse italienne (en quoi Moretti se trompe, car la grande association sportive par laquelle passent la plupart des ados italiens dépend toujours de l'Action catholique...).

 

Entre les modèles italien et anglosaxon, où se situe le football français ?

Le foot n'a jamais été le grand sport populaire hexagonal, celui qui écrase tous les autres. Parce que la France n'est pas un grand pays de sport... Et c'est le vélo qui a, historiquement, occupé la première place dans le coeur des masses - dans les campagnes, la bicyclette « parlait » à tout le monde. Surtout, le football français a été privé des ressources sociales et financières des élites, en particulier des dirigeants de la grande industrie. Certes, à Lens, Sochaux (avec Peugeot), Saint-Etienne (avec Geoffroy Guichard, fondateur de Casino), certains grands patrons ont bien essayé de développer le club local, mais cela s'est toujours fait dans l'esprit paternaliste de la première moitié du xxe siècle - pour distraire les ouvriers. Quant aux sommes investies, elles n'avaient rien de commun avec ce qu'a pu mettre la famille Agnelli (patronne de Fiat) dans la Juventus de Turin, par exemple. Chez nous, ce sont les PME régionales qui ont financé le foot, des petits patrons visant une notoriété locale, éventuellement nationale, jamais internationale. Ce qui explique au passage la domination italienne sur le foot européen pendant plus d'un demi-siècle : jusqu'aux années 2000, les clubs transalpins ont tout simplement les moyens de s'acheter les meilleurs joueurs du monde.

 

 

Cela n'a pas empêché le football de faire son trou en France...

C'est vrai, et c'est encore l'Eglise qui a joué un rôle primordial dans son implantation sur tout le territoire. Comme l'a très bien montré une thèse de géographie publiée à la fin des années 1990, les régions où l'on joue le plus au ballon sont aussi celles où la pratique religieuse reste la plus solide : Bretagne, Normandie, Lyonnais, vallée de la Loire... Normal : le foot français était au début du siècle dernier un sport de paroisse et de « patronages » (qui se souvient aujourd'hui que l'AJ Auxerre joue en bleu et blanc parce que Marie était la « patronne » du club ?). A la différence de l'Italie, cependant, l'Eglise en France n'a jamais revendiqué son rôle fondateur dans le foot. Et surtout, son influence sur la société a dégringolé beaucoup plus vite que chez nos voisins transalpins. Elle a donc laissé une place vacante dans les gradins, et la gauche ne s'est pas fait prier pour l'occuper !

 

Car la gauche a longtemps entretenu une relation ambiguë avec le foot. En tout cas jusqu'à la fameuse épopée des Verts, en 1976, quand l'équipe de Saint-Etienne atteint la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions, à Glasgow...

La ferveur populaire pour le vélo était tellement plus vive en France que le PCF essaiera de racheter le Tour de France à L'Equipe, successeur de L'Auto, après la guerre. Certains se méfiaient encore du sport, considéré comme une pratique « bourgeoise » , d'autres reprochaient au foot d'être passé pro en 1932. Pourtant, devant la passion manifeste des ouvriers pour leurs équipes locales, le Parti se fait pragmatique - y compris dans les régions catholiques comme le Forez, où se trouve Saint-Etienne. Georges Marchais, du coup, devient un grand fan des Verts ! Qu'on ne s'y trompe pas, cependant : l'associationnisme laïc, qu'il soit lié au PC, au PS ou aux syndicats, n'a jamais valorisé le ballon rond. Le mouvement d'éducation populaire affirme très tôt que c'est un sport « déséducatif » , car les jeunes reproduisent sur le terrain les mauvais comportements des pros : ils trichent et simulent des fautes ! Très vite, les enseignants de collèges et de lycées, cathos comme laïcs, vont privilégier le basket (deuxième sport le plus pratiqué dans l'Hexagone) et le handball, censés porter, bien mieux que le football, les valeurs du collectif et du fair-play...

 

Le football pollué par l'argent, ce n'est donc pas une idée nouvelle...

C'est un reproche qui traverse toute l'histoire du football. Il faut se garder de la vision angélique du « c'était mieux avant » . En Angleterre, professionnel dès 1888, le foot s'est immédiatement développé comme le produit d'une industrie, pour faire du profit. Les règles du jeu vont d'ailleurs évoluer dans l'intérêt de cette industrie : la grande réforme du hors-jeu en 1925 (deux défenseurs entre l'attaquant et la ligne de but, plutôt que trois auparavant) est mise en oeuvre parce qu'il n'y avait plus assez de buts dans le championnat anglais - donc plus suffisamment de spectacle, donc plus assez de public... Rebelote dans les années 1990 : les défenses reprenant le dessus, on change encore certaines règles comme la passe au gardien (sur une passe d'un coéquipier, ce dernier ne peut plus se saisir du ballon avec les mains).

 

Le foot est en fait un marqueur fort de la situation sociale et politique des pays où on le pratique...

Prenez le hooliganisme en Angleterre. La crise de la classe ouvrière anglaise et la percée du thatchérisme sont le terreau des événements tragiques qui se sont produits dans les stades anglais dans les années 1980. Dans un pays où le samedi après-midi, jour de match, est surnommé le « Labour en prière » (car les électeurs du parti travailliste - Labour - « communiaient » autour de leur équipe fétiche), l'effondrement du syndicalisme, la victoire de Thatcher et le triomphe de l'économie financiarisée mettent à genou le milieu ouvrier. Qui libère sa colère et sa frustration dans les stades. Le hooliganisme touche ainsi essentiellement les bassins ouvriers du nord de l'Angleterre - Liverpool, Manchester et les Midlands -, beaucoup moins les clubs londoniens, à part Chelsea. L'exclusion des équipes anglaises de toute compétition européenne pendant cinq ans va permettre aux clubs - et à la police - de « faire le ménage » , en fait d'exclure les classes populaires de leur public. Passage à la Premier League (une organisation beaucoup plus lucrative du championnat) en 1992, augmentation vertigineuse du prix des billets, aseptisation des stades... Ce sont les classes moyennes - et même plutôt bien portantes - qui vont désormais regarder jouer Manchester, Liverpool ou Arsenal...

 

Longtemps, l'image du footballeur issu des milieux populaires a fait vibrer des intellos impressionnés par cette « revanche sociale » ... Aujourd'hui, c'est le mépris du « footeux » qui semble dominer...

Rien ne traduit mieux ce malaise que le regard porté par les médias sur la fameuse « grève de Knysna » (1) , en 2010. Le sociologue Stéphane Beaud a décrit dans Traîtres à la nation ? la violence qui a caractérisé à cette occasion les relations entre journalistes sportifs et joueurs. Jusque dans les années 1980, ils étaient tous issus des mêmes milieux. Entre joueurs et journalistes, on se comprenait, on parlait le même langage, et la différence de salaire, pour être importante, n'était pas encore monstrueuse. Dans les années 2000, le recrutement des journalistes change radicalement : ce sont maintenant les classes moyennes en voie de précarisation qui, malgré leur fort capital culturel, écrivent les pages sports des quotidiens. Mais ces journalistes font face, désormais, à des footballeurs qui gagnent deux mille ou trois mille fois leurs salaires. Se déclenche alors, selon Stéphane Beaud, le réflexe classique du mépris de classe... : comment ces semidébiles légers, se demandent les élites françaises, peuvent-ils gagner autant d'argent ? Montrer les footballeurs comme des analphabètes mal élevés devient alors un sport national, allègrement pratiqué par tous.

 

 

La complicité d'antan, la communion qui semblait encore caractériser, il y a quarante ans, le lien entre le public français et les Verts, disparaissent brutalement ?

L'affaire Aimé Jacquet, avant la Coupe du monde de 1998, avait taillé une brèche profonde. En 1998, la presse généraliste s'intéresse vraiment au football, ce qui, en France, est assez nouveau. Les journalistes de L'Equipe ou de Libé, qui ne sont pas particulièrement issus de milieux défavorisés, ne sont pas très fans de Jacquet, cet ancien ouvrier qui ne maîtrise pas les codes de la communication. Ils ne se gênent pas pour l'enfoncer - alors qu'il possède une véritable compétence, puisqu'il a été champion de France avec Bordeaux, et qu'il remportera le Mondial. Il ne leur pardonnera jamais ce mépris. Plus largement, il est de bon ton dans les élites de stigmatiser le milieu du foot et les sommes extravagantes qui y circulent. Si l'on y réfléchit, pourtant, le budget du PSG n'était pas, jusque récemment, beaucoup plus élevé que celui de l'Opéra de Paris. Et l'Opéra de Paris, c'est à peine 350 000 spectateurs sur l'année, alors qu'il y en a 1 000 000 au Parc, auxquels s'ajoutent les millions de téléspectateurs. Les Italiens, eux, ne connaissent pas ce dilemme. A Milan, quand on fait partie de l'élite culturelle, on est abonné à la Scala et à San Siro (le stade du Milan AC et de l'Inter) ! De même, le salaire de Zlatan Ibrahimović fait couler beaucoup d'encre, mais connaît-on le cachet d'un grand chef d'orchestre pour diriger un soir à la Bastille ? 100 000, 150 000 euros ? A travers cette contestation récurrente de l'argent dans le football percent toujours les stigmates de la non-légitimité de ce sport aux yeux d'une classe sociale particulière.

 

 

L'Euro commence, dans une Europe plutôt désunie. L'attachement à l'équipe nationale est-il le même dans tous les pays ?

Non, chaque pays a son histoire. En Angleterre, l'équipe nationale a laissé les supporters indifférents jusqu'à la victoire en Coupe du monde (1966), où une Angleterre en déclin sur le plan géopolitique tient sa revanche sur le gazon. C'est tout le contraire en Italie. Défaire les grandes nations, notamment les Anglais, sur leur terrain, est en effet très apprécié par une population sevrée de bonnes nouvelles sur la scène internationale. Du coup, l'Italie recrute très tôt hors de ses frontières, dans la grande tradition du condottiere, ce chef de guerre étranger que l'on payait au Moyen Age pour porter les couleurs locales sur les terrains de bataille. Dès les années 1920, on compte ainsi une bonne centaine de joueurs autrichiens (les meilleurs du monde à l'époque) dans le calcio. Et dans les années 1930, on importe les joueurs sud-américains qui ont une origine italienne pour qu'ils jouent avec la Squadra Azzurra. Ils sont considérés comme d'anciens émigrés rapatriés ! En 1934, la moitié de l'équipe italienne vainqueur de la Coupe du monde avait déjà joué un Mondial mais sous les couleurs de l'Uruguay ou de l'Argentine... Quant à l'Allemagne, il faut attendre 1954 pour qu'elle se passionne pour son équipe nationale : cette année-là, elle remporte la Coupe du monde et le foot devient même la seule instance du pays autorisée à utiliser le qualificatif National (dans le mot « Nationalmannshaft » ) - banni depuis 1945 !

 

 

En gros il explique que nous ne sommes pas un pays de sport car nous avons découvert un intérêt pour certains sport très tardivement, en gros il explique pour le football que ce sport était perçu comme un vecteur d'unité religieuse et éducative pour l'Italie, et surtout éducative pour l'Angleterre, en gros il y avait un but précis et surtout national derrière le développement de ce sport tandis que chez nous ce sont les patrons qui ont vu dans le football un moyen de contrôler les foules tandis que les politiques s'en foutaient du sport, ils ne s'y intéresse que quand ça rapporte de l'argent comme il l'explique avec le vélo, c'est là ou il veut en venir je pense quand il dit que nous ne sommes pas un pays de sport, j'irais lui en parler quand je le verrais, il est très intéressant comme historien, il écrit des bouquins (à 40 balles donc j'irais pas les acheter) sur l'histoire du Basket, du football et de ses relations avec la politique en Italie, ah et il est Romanista aussi :P. Il dit aussi qu'en France, les élites méprisent le football et le sport en général, ce qui n'est pas le cas dans les autres pays.

 

Je te copie/colle l'interview:

 

 

 

 

Quel regard les élites intellectuelles portent-elles sur le football ?

Mon parcours est assez symptomatique de la complexité de cette relation. Je viens des classes moyennes, de parents enseignants eux-mêmes issus de milieux populaires dans lesquels on s'intéressait au foot et on le pratiquait. D'où mon intérêt pour le ballon rond. Mais au lycée Henri-IV, à Paris, où j'ai poursuivi mes études, personne ne regardait les matchs à la télé (en tout cas personne ne s'en vantait), car le foot n'est pas un sport « culturellement légitime » pour les élites françaises. Pourquoi ce hiatus, d'ailleurs propre à la France ? L'explication remonte à l'opposition historique entre pays catholiques et protestants sur le rapport au corps. Pour les élites anglaises, qui inventent le football à la fin du xixe siècle, ce jeu s'inscrit dans un projet éducatif global. Le rôle du sport dans la formation de l'individu y est clairement souligné. Pourquoi, aujourd'hui encore, ne trouve-t-on pas de quotidien sportif en Angleterre ou aux Etats-Unis ? Parce que les meilleurs quotidiens généralistes ont toujours pris en charge l'actualité du sport - voyez notamment les pages cricket ou rugby du Times. Et les milieux académiques anglo-saxons n'ont jamais hésité à affirmer leur intérêt pour le foot, comme en témoignent les nombreuses chaires et programmes de recherche qui lui sont consacrés à l'université.

 

Le football n'a pas le même statut dans les pays catholiques ?

Le sport y est une pratique secondaire dans la formation des jeunes, comme on l'a tous constaté pendant nos études. Mais il existe une exception de taille : l'Italie ! Les élites y raffolent du ballon rond, comme les classes populaires, et, contrairement à la France, elles le financent depuis longtemps. Mais si le foot est le grand sport national de l'autre côté des Alpes, c'est d'abord parce qu'il a été pris en charge par l'Eglise après la Libération. L'Eglise, une institution interclassiste répandue sur tout le territoire grâce au réseau des paroisses; et surtout une institution qui considère que jouer au foot prépare bien à devenir un bon chrétien. La façon dont les curés italiens ont chapeauté cette pratique a d'ailleurs joué dans la définition du « jeu à l'italienne » - sobre, défensif et discipliné ! Dans le grand quotidien sportif La Gazzeta dello sport, contrôlé par le Vatican après 1945, on pouvait lire après-guerre que les joueurs devaient obéir aux consignes de leur capitaine... comme l'ensemble des fidèles au Saint-Père ! Au cinéma, cette influence est explicite. Dans Rome, ville ouverte, de Roberto Rossellini, c'est le prêtre-entraîneur qui est fusillé par les Allemands; et dans La messe est finie, de Nanni Moretti, on voit un prêtre jouer au foot dans une paroisse vide, une scène censée représenter la perte d'influence de l'Eglise sur la jeunesse italienne (en quoi Moretti se trompe, car la grande association sportive par laquelle passent la plupart des ados italiens dépend toujours de l'Action catholique...).

 

Entre les modèles italien et anglosaxon, où se situe le football français ?

Le foot n'a jamais été le grand sport populaire hexagonal, celui qui écrase tous les autres. Parce que la France n'est pas un grand pays de sport... Et c'est le vélo qui a, historiquement, occupé la première place dans le coeur des masses - dans les campagnes, la bicyclette « parlait » à tout le monde. Surtout, le football français a été privé des ressources sociales et financières des élites, en particulier des dirigeants de la grande industrie. Certes, à Lens, Sochaux (avec Peugeot), Saint-Etienne (avec Geoffroy Guichard, fondateur de Casino), certains grands patrons ont bien essayé de développer le club local, mais cela s'est toujours fait dans l'esprit paternaliste de la première moitié du xxe siècle - pour distraire les ouvriers. Quant aux sommes investies, elles n'avaient rien de commun avec ce qu'a pu mettre la famille Agnelli (patronne de Fiat) dans la Juventus de Turin, par exemple. Chez nous, ce sont les PME régionales qui ont financé le foot, des petits patrons visant une notoriété locale, éventuellement nationale, jamais internationale. Ce qui explique au passage la domination italienne sur le foot européen pendant plus d'un demi-siècle : jusqu'aux années 2000, les clubs transalpins ont tout simplement les moyens de s'acheter les meilleurs joueurs du monde.

 

 

Cela n'a pas empêché le football de faire son trou en France...

C'est vrai, et c'est encore l'Eglise qui a joué un rôle primordial dans son implantation sur tout le territoire. Comme l'a très bien montré une thèse de géographie publiée à la fin des années 1990, les régions où l'on joue le plus au ballon sont aussi celles où la pratique religieuse reste la plus solide : Bretagne, Normandie, Lyonnais, vallée de la Loire... Normal : le foot français était au début du siècle dernier un sport de paroisse et de « patronages » (qui se souvient aujourd'hui que l'AJ Auxerre joue en bleu et blanc parce que Marie était la « patronne » du club ?). A la différence de l'Italie, cependant, l'Eglise en France n'a jamais revendiqué son rôle fondateur dans le foot. Et surtout, son influence sur la société a dégringolé beaucoup plus vite que chez nos voisins transalpins. Elle a donc laissé une place vacante dans les gradins, et la gauche ne s'est pas fait prier pour l'occuper !

 

Car la gauche a longtemps entretenu une relation ambiguë avec le foot. En tout cas jusqu'à la fameuse épopée des Verts, en 1976, quand l'équipe de Saint-Etienne atteint la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions, à Glasgow...

La ferveur populaire pour le vélo était tellement plus vive en France que le PCF essaiera de racheter le Tour de France à L'Equipe, successeur de L'Auto, après la guerre. Certains se méfiaient encore du sport, considéré comme une pratique « bourgeoise » , d'autres reprochaient au foot d'être passé pro en 1932. Pourtant, devant la passion manifeste des ouvriers pour leurs équipes locales, le Parti se fait pragmatique - y compris dans les régions catholiques comme le Forez, où se trouve Saint-Etienne. Georges Marchais, du coup, devient un grand fan des Verts ! Qu'on ne s'y trompe pas, cependant : l'associationnisme laïc, qu'il soit lié au PC, au PS ou aux syndicats, n'a jamais valorisé le ballon rond. Le mouvement d'éducation populaire affirme très tôt que c'est un sport « déséducatif » , car les jeunes reproduisent sur le terrain les mauvais comportements des pros : ils trichent et simulent des fautes ! Très vite, les enseignants de collèges et de lycées, cathos comme laïcs, vont privilégier le basket (deuxième sport le plus pratiqué dans l'Hexagone) et le handball, censés porter, bien mieux que le football, les valeurs du collectif et du fair-play...

 

Le football pollué par l'argent, ce n'est donc pas une idée nouvelle...

C'est un reproche qui traverse toute l'histoire du football. Il faut se garder de la vision angélique du « c'était mieux avant » . En Angleterre, professionnel dès 1888, le foot s'est immédiatement développé comme le produit d'une industrie, pour faire du profit. Les règles du jeu vont d'ailleurs évoluer dans l'intérêt de cette industrie : la grande réforme du hors-jeu en 1925 (deux défenseurs entre l'attaquant et la ligne de but, plutôt que trois auparavant) est mise en oeuvre parce qu'il n'y avait plus assez de buts dans le championnat anglais - donc plus suffisamment de spectacle, donc plus assez de public... Rebelote dans les années 1990 : les défenses reprenant le dessus, on change encore certaines règles comme la passe au gardien (sur une passe d'un coéquipier, ce dernier ne peut plus se saisir du ballon avec les mains).

 

Le foot est en fait un marqueur fort de la situation sociale et politique des pays où on le pratique...

Prenez le hooliganisme en Angleterre. La crise de la classe ouvrière anglaise et la percée du thatchérisme sont le terreau des événements tragiques qui se sont produits dans les stades anglais dans les années 1980. Dans un pays où le samedi après-midi, jour de match, est surnommé le « Labour en prière » (car les électeurs du parti travailliste - Labour - « communiaient » autour de leur équipe fétiche), l'effondrement du syndicalisme, la victoire de Thatcher et le triomphe de l'économie financiarisée mettent à genou le milieu ouvrier. Qui libère sa colère et sa frustration dans les stades. Le hooliganisme touche ainsi essentiellement les bassins ouvriers du nord de l'Angleterre - Liverpool, Manchester et les Midlands -, beaucoup moins les clubs londoniens, à part Chelsea. L'exclusion des équipes anglaises de toute compétition européenne pendant cinq ans va permettre aux clubs - et à la police - de « faire le ménage » , en fait d'exclure les classes populaires de leur public. Passage à la Premier League (une organisation beaucoup plus lucrative du championnat) en 1992, augmentation vertigineuse du prix des billets, aseptisation des stades... Ce sont les classes moyennes - et même plutôt bien portantes - qui vont désormais regarder jouer Manchester, Liverpool ou Arsenal...

 

Longtemps, l'image du footballeur issu des milieux populaires a fait vibrer des intellos impressionnés par cette « revanche sociale » ... Aujourd'hui, c'est le mépris du « footeux » qui semble dominer...

Rien ne traduit mieux ce malaise que le regard porté par les médias sur la fameuse « grève de Knysna » (1) , en 2010. Le sociologue Stéphane Beaud a décrit dans Traîtres à la nation ? la violence qui a caractérisé à cette occasion les relations entre journalistes sportifs et joueurs. Jusque dans les années 1980, ils étaient tous issus des mêmes milieux. Entre joueurs et journalistes, on se comprenait, on parlait le même langage, et la différence de salaire, pour être importante, n'était pas encore monstrueuse. Dans les années 2000, le recrutement des journalistes change radicalement : ce sont maintenant les classes moyennes en voie de précarisation qui, malgré leur fort capital culturel, écrivent les pages sports des quotidiens. Mais ces journalistes font face, désormais, à des footballeurs qui gagnent deux mille ou trois mille fois leurs salaires. Se déclenche alors, selon Stéphane Beaud, le réflexe classique du mépris de classe... : comment ces semidébiles légers, se demandent les élites françaises, peuvent-ils gagner autant d'argent ? Montrer les footballeurs comme des analphabètes mal élevés devient alors un sport national, allègrement pratiqué par tous.

 

 

La complicité d'antan, la communion qui semblait encore caractériser, il y a quarante ans, le lien entre le public français et les Verts, disparaissent brutalement ?

L'affaire Aimé Jacquet, avant la Coupe du monde de 1998, avait taillé une brèche profonde. En 1998, la presse généraliste s'intéresse vraiment au football, ce qui, en France, est assez nouveau. Les journalistes de L'Equipe ou de Libé, qui ne sont pas particulièrement issus de milieux défavorisés, ne sont pas très fans de Jacquet, cet ancien ouvrier qui ne maîtrise pas les codes de la communication. Ils ne se gênent pas pour l'enfoncer - alors qu'il possède une véritable compétence, puisqu'il a été champion de France avec Bordeaux, et qu'il remportera le Mondial. Il ne leur pardonnera jamais ce mépris. Plus largement, il est de bon ton dans les élites de stigmatiser le milieu du foot et les sommes extravagantes qui y circulent. Si l'on y réfléchit, pourtant, le budget du PSG n'était pas, jusque récemment, beaucoup plus élevé que celui de l'Opéra de Paris. Et l'Opéra de Paris, c'est à peine 350 000 spectateurs sur l'année, alors qu'il y en a 1 000 000 au Parc, auxquels s'ajoutent les millions de téléspectateurs. Les Italiens, eux, ne connaissent pas ce dilemme. A Milan, quand on fait partie de l'élite culturelle, on est abonné à la Scala et à San Siro (le stade du Milan AC et de l'Inter) ! De même, le salaire de Zlatan Ibrahimović fait couler beaucoup d'encre, mais connaît-on le cachet d'un grand chef d'orchestre pour diriger un soir à la Bastille ? 100 000, 150 000 euros ? A travers cette contestation récurrente de l'argent dans le football percent toujours les stigmates de la non-légitimité de ce sport aux yeux d'une classe sociale particulière.

 

 

L'Euro commence, dans une Europe plutôt désunie. L'attachement à l'équipe nationale est-il le même dans tous les pays ?

Non, chaque pays a son histoire. En Angleterre, l'équipe nationale a laissé les supporters indifférents jusqu'à la victoire en Coupe du monde (1966), où une Angleterre en déclin sur le plan géopolitique tient sa revanche sur le gazon. C'est tout le contraire en Italie. Défaire les grandes nations, notamment les Anglais, sur leur terrain, est en effet très apprécié par une population sevrée de bonnes nouvelles sur la scène internationale. Du coup, l'Italie recrute très tôt hors de ses frontières, dans la grande tradition du condottiere, ce chef de guerre étranger que l'on payait au Moyen Age pour porter les couleurs locales sur les terrains de bataille. Dès les années 1920, on compte ainsi une bonne centaine de joueurs autrichiens (les meilleurs du monde à l'époque) dans le calcio. Et dans les années 1930, on importe les joueurs sud-américains qui ont une origine italienne pour qu'ils jouent avec la Squadra Azzurra. Ils sont considérés comme d'anciens émigrés rapatriés ! En 1934, la moitié de l'équipe italienne vainqueur de la Coupe du monde avait déjà joué un Mondial mais sous les couleurs de l'Uruguay ou de l'Argentine... Quant à l'Allemagne, il faut attendre 1954 pour qu'elle se passionne pour son équipe nationale : cette année-là, elle remporte la Coupe du monde et le foot devient même la seule instance du pays autorisée à utiliser le qualificatif National (dans le mot « Nationalmannshaft » ) - banni depuis 1945 !

 

 

En gros il explique que nous ne sommes pas un pays de sport car nous avons découvert un intérêt pour certains sport très tardivement, en gros il explique pour le football que ce sport était perçu comme un vecteur d'unité religieuse et éducative pour l'Italie, et surtout éducative pour l'Angleterre, en gros il y avait un but précis et surtout national derrière le développement de ce sport tandis que chez nous ce sont les patrons qui ont vu dans le football un moyen de contrôler les foules tandis que les politiques s'en foutaient du sport, ils ne s'y intéresse que quand ça rapporte de l'argent comme il l'explique avec le vélo, c'est là ou il veut en venir je pense quand il dit que nous ne sommes pas un pays de sport, j'irais lui en parler quand je le verrais, il est très intéressant comme historien, il écrit des bouquins (à 40 balles donc j'irais pas les acheter) sur l'histoire du Basket, du football et de ses relations avec la politique en Italie, ah et il est Romanista aussi :P. Il dit aussi qu'en France, les élites méprisent le football et le sport en général, ce qui n'est pas le cas dans les autres pays.

 

Merci, je comprends mieux le fonds de sa pensée avec l'itw complète. C'est intéressant en effet le rapport que peu avoir le foot avec différentes institutions dans les pays.

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le fofo a eu un bug?

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Pelé:"He is the best player in the world; He has just been a little unlucky in the past.";                   Maradona: "Totti is the world's number one" ;                     Mourinho: "He's the best player in the Italian championship in terms of spectacle and quality of play."                    Ferguson: "Totti is the fantastic player";                           Wenger: "Totti is a top, top class player. He used to play in behind the strikers and then one day they had no central striker so they played him up front and won game after game. He suddenly became the topscorer in Italy as a central striker. That means this guy has absolutely everything"             Platini: " Totti est un artiste du football. Son seul défaut est d'être romain."

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Pour répondre à Sborn tout à l'heure, j'ai passé ma défense orale de mon mémoire avec une distinction (15,2/20) ! Je suis refait :D 

 

Par ailleurs, encore merci à Auré pour m'avoir aider pour mieux cerner les difficultés auxquels sont liés les indépendants! 

Up The Arsenal !

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Dis-toi que tant que t'es jeune c'est le meilleur moment pour faire ton master.

 

Ca peut paraitre chiant dans l'immédiat, mais plus tard, dans une dizaine d'années, quand tu seras installé confortablement, avec peut-être une vie de famille, je ne pense pas que tu auras la tête pour te plonger à nouveau dans l'ambiance des études.

 

Après, tout dépend si tu désires réellement le faire, et si ça t'apportera vraiment un plus professionnellement.

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Ça faisait longtemps (3 semaines) que j'étais pas venu sur ce topic. Du coup je viens tout juste d'apprendre l'affreuse nouvelle d'il y a 16 jours. Même si c'est en retard, je me sens obligé de réagir (j'espere ne pas raviver trop de mauvais souvenir chez certains). Etant sur le forum depuis 2012 je connaissais evidemment John. Au vu de ses messages je ne m'etait jamais imaginé qu'il etait si jeune. Dans ces moments là, je suis plutot du genre sobre, alors je ne dirai qu'une chose : repose en paix.

 

Voilà j'espere de pas avoir plombé l'ambiance avec ce message.

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est il possible de chopper des billets pour la rencontre de légende du 3 septembre prochain?

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Pelé:"He is the best player in the world; He has just been a little unlucky in the past.";                   Maradona: "Totti is the world's number one" ;                     Mourinho: "He's the best player in the Italian championship in terms of spectacle and quality of play."                    Ferguson: "Totti is the fantastic player";                           Wenger: "Totti is a top, top class player. He used to play in behind the strikers and then one day they had no central striker so they played him up front and won game after game. He suddenly became the topscorer in Italy as a central striker. That means this guy has absolutely everything"             Platini: " Totti est un artiste du football. Son seul défaut est d'être romain."

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Pour répondre à Sborn tout à l'heure, j'ai passé ma défense orale de mon mémoire avec une distinction (15,2/20) ! Je suis refait :D

 

Par ailleurs, encore merci à Auré pour m'avoir aider pour mieux cerner les difficultés auxquels sont liés les indépendants! 

De rien, c'était pas grand chose, si ça a pu t'aider tant mieux  :ok: bravo!

J'aime Kampberg.

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