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  1. C’est l’antienne répétée par Gérald Darmanin depuis samedi soir dernier. Le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France serait la faute « des milliers de “supporters” britanniques, sans billet ou avec des faux billets », qui « ont forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers ». Une déclaration à rebours des nombreux témoignages et démentis recueillis par les journalistes présents aux abords de l’enceinte. Nombre d’images et vidéos montrent en effet des supporters liverpuldiens brandissant leurs billets aux entrées du stade et gardant leur calme alors que les forces de l’ordre les aspergeaient de gaz lacrymogène. De son côté, la police de Liverpool, mobilisée pour ce match comme à chaque déplacement pour des compétitions européennes, a indiqué que « le comportement des supporters aux tourniquets était exemplaire dans de telles circonstances choquantes ». Des supporters de Liverpool au Stade de France à Saint-Denis, le 28 mai 2022. © Photo Thomas Coex / AFP Les accusations du ministre de l’intérieur et du préfet de police de Paris Didier Lallement, qui ciblent uniquement les supporters du Liverpool FC, ont, dixit le journaliste Jérôme Latta, « une très fâcheuse résonance avec la catastrophe de Hillsborough et ses 95 morts, en 1989, dont la responsabilité avait immédiatement et mensongèrement été attribuée aux supporteurs des Reds, alors qu’elle relevait de l’incurie des organisateurs et des forces de police. L’intime connaissance de ce drame par les Liverpuldiens a probablement joué pour prévenir des mouvements de foule dont l’issue aurait pu être fatale ». Un propos appuyé ce lundi 30 mai par Nathalie Iannetta, directrice des sports de Radio France, sur France Info : « Si ce n’était pas les supporters de Liverpool, il y aurait eu un désastre samedi soir, il y aurait eu des morts. Parce qu’ils ont eu un sang-froid incroyable. Pour une raison simple : c’est que dans ce club il y a eu une culture de la catastrophe. Ils sont nés avec Hillsborough sur les épaules. […] Si c’est un autre club et d’autres supporters, je ne sais ce que nous compterions ce matin, mais sûrement pas les faux billets. » Le trauma Hillsborough Le 15 avril 1989, Liverpool FC et Nottingham Forest se sont affrontés pour la demi-finale de la Coupe d’Angleterre sur la pelouse du stade de Hillsborough à Sheffield, dans le nord de l’Angleterre. Mais l’organisation du match s’est déroulée dans un contexte délétère. À l’époque, le ballon rond et tout particulièrement le club phare de Liverpool jouissaient d’une réputation détestable. Arrivée au pouvoir en 1979, Margaret Thatcher a réformé en profondeur le Royaume-Uni, démantelant les mesures sociales gagnées par le mouvement ouvrier anglais. Le néolibéralisme de la « Dame de fer » a plongé brutalement la working class dans les affres de la précarité. Liverpool est à l’époque considérée comme la ville la plus misérable d’Europe du Nord avec un taux de chômage de 25 % en 1987. « Les docks étaient à l’abandon depuis 1972, Margaret Thatcher voulait nous rayer de la carte, se remémore John Aldridge, alors attaquant du Liverpool FC. Quand tout allait mal, quand tout le pays nous regardait avec pitié ou dédain, les gens d’ici n’avaient plus que le club de foot pour défendre leur honneur. » Pis, les supporters de Liverpool ont été les co-responsables de la tragédie du Heysel, le 29 mai 1985. À l’occasion de la finale de Coupe d’Europe des clubs champions – ancêtre de la Ligue des champions –, le Liverpool FC a rencontré la Juventus de Turin dans le stade vétuste du Heysel, à Bruxelles. Un vaste mouvement de foule dans les tribunes, provoqué par la charge d’une centaine de hooligans anglais, a entraîné la mort de 39 supporters de la Juventus. Si les fans de Liverpool ont alors été directement pointés du doigt, le procès du Heysel a mis plus tard en lumière la responsabilité énorme des organisateurs de ce match : un capitaine de police ou encore le dirigeant de l’UEFA Hans Bangerter ont été punis de plusieurs mois de prison avec sursis. C’est donc avec ce passif stigmatisant que les supporters de Liverpool sont arrivés au stade de Hillsborough en avril 1989. Des contrôles de police démesurés et un faible nombre de places attribuées aux fans des Reds ont conduit à ce qu’une demi-heure avant le coup d’envoi, une foule de plusieurs milliers de Liverpuldiens s’est agglutinée devant les portes du stade. Apeurée qu’une bousculade ne provoque des blessés, la police de Sheffield a décidé d’ouvrir une porte pour laisser sortir les fans. Une décision fatale. Un flot de 2 000 personnes s’est engouffrée dans la tribune déjà surpeuplée. Sous la pression, les spectateurs en place ont été comprimés contre les grilles qui interdisent l’accès à la pelouse, entraînant la mort de 94 personnes. La plupart avaient moins de vingt ans. Deux autres supporters décéderont par la suite. On met sur le dos des supporters de Liverpool exactement les même choses qu’à Hillsborough. On réactive cette image du fan de Liverpool dangereux, du hooligan anglais. Patrick Mignon, sociologue du sport L’émotion suscitée par le désastre a été gigantesque dans le monde du foot. Et la haine envers les supporters s’est affichée à la une des journaux britanniques. Le tabloïd The Sun s’est illustré en rapportant les propos d’un policier qui a prétendu que les supporters ivres de Liverpool avaient détroussé les cadavres – plus tard, ce témoignage se révélera faux. Toutefois, toute la presse a accusé le public de « chômeurs » et d’« alcooliques » de Liverpool d’avoir voulu frauder l’entrée au stade et de créer un mouvement de foule en arrivant en retard au match. Deux arguments qui sont actuellement ceux de Didier Lallement et Gérald Darmanin pour expliquer le fiasco de samedi soir dernier. Le ministre de l’intérieur allant jusqu’à lâcher ce lundi 30 mai : « Il n’y a singulièrement que dans le football et avec certains clubs anglais qu’il y a ces événements. » « On met sur le dos des supporters de Liverpool FC exactement les même choses qu’à Hillsborough alors que les supporters ont été piégés par un maintien de l’ordre désastreux, indique à Mediapart Patrick Mignon, sociologue du sport et chercheur à l’Institut national du sport et de l’éducation physique. On réactive cette image du supporter de Liverpool FC dangereux, du hooligan anglais. » Lou Brookes, dont le frère est décédé à Hillsborough, a témoigné dans les pages du Guardian que le traitement réservé aux fans de Liverpool samedi l’avait « entièrement ramené » à cette catastrophe : « C’est comme si tout ce qui s’était passé à Hillsborough nous revenait en écho. La police avait dit exactement la même chose à ce moment-là. » Tour de vis sécuritaire Le choc de Hillsborough et la lumière médiatique portée sur les supporters dépeints comme des « barbares » ont par ailleurs été le prétexte idéal aux yeux de l’État britannique pour durcir l’arsenal répressif et judiciaire à l’égard des fans de football. Dès septembre 1989, Douglas Hurd, ministre de l’intérieur du gouvernement Thatcher, annonce la création d’une nouvelle section de renseignement policier, la National Football Intelligence Unit, qui utilise les mêmes stratégies d’infiltration qu’en Irlande du Nord contre l’IRA. Deux mois plus tard, le Football Spectators Act institue les premières interdictions préventives de stade et de déplacement à l’étranger, les banning orders, quitte à violer le droit à la libre circulation des personnes au sein des pays membres de l’Europe. « 20 heures » d’Antenne 2 du 15 avril 1989 – Tragédie de Hillsborough, Sheffield – Archives INA © INA Actu Enfin, à la suite d’un rapport sur les causes de la tragédie de Hillsborough qui établit que l’origine du drame est due aux négligences de la police et à l’installation de clôtures à l’avant des tribunes, une vaste politique de rénovation des arènes sportives est impulsée par les autorités britanniques. À partir de 1992, les mythiques tribunes populaires des stades anglais – les terraces, où les supporters se tiennent debout – sont démolies et des sièges assis sont installés pour mieux contrôler tout débordement. « Ils voulaient modifier le profil de la foule. L’ajout de sièges excluait les pauvres et attirait les plus fortunés, qui étaient plus enclins à avoir leur propre espace qu’à rejoindre une masse qui s’agitait, tanguait et chantait », analyse un ancien habitué de la tribune de Liverpool FC. Ce mouvement de fond répressif ainsi que la gentrification des stades lancée avec la disparition des terraces se sont accompagnés d’une hausse drastique du prix des billets. Entre 1990 et 2011, le coût des places les moins chères au stade d’Anfield de Liverpool a augmenté de 1 108 %. Cette tarification élevée a permis aux clubs, en plus de financer la rénovation des stades, d’écarter des gradins les supporters issus des milieux les plus modestes. Mémoire populaire « Le drame de Hillsborough et ses répercussions sécuritaires dans le football ont été le point de départ à Liverpool d’un grand mouvement d’interrogation des supporters sur eux-mêmes et sur leur implication dans la culture locale, dans leur rapport à une ville et à une origine sociale, au fait d’être des acteurs sociaux à part entière, détaille Patrick Mignon. Plus globalement, les clubs et les villes britanniques ainsi que la fédération de football anglaise ont fait un grand effort d’intégration de la culture “supporter” qui, outre-Manche, a une grande capacité à entretenir les deuils et les mémoires. Et les drames qu’a vécus le Liverpool FC ont donné lieu à une culture mémorielle spécifique. » Un mémorial portant les noms des 96 victimes de Hillsborough se trouve au stade d’Anfield Road, juste derrière la tribune principale. Les supporters du club le fleurissent constamment et l’équipe de Liverpool FC s’y recueille souvent avant chaque grand match européen. La catastrophe s’inscrit même dans l’iconographie du club avec l’apposition depuis les années 1990 de deux flammes du souvenir à l’écusson du Liverpool FC. Le nombre de victimes de Hillborough est pour sa part brodé dans le dos des maillots des joueurs du club. Our thoughts, as always, are with all those affected by the tragedy at Hillsborough 33 years ago today and the 97 fans who will never be forgotten. You'll Never Walk Alone. pic.twitter.com/gfPmgEi64H — Liverpool FC (@LFC) April 14, 2022 En tribune, les banderoles et les chants entretiennent également cette mémoire. Une strophe concernant la tragédie a été spécialement rédigée et intégrée à The Fields of Anfield Road, une des chansons populaires historiques des supporters liverpuldiens. Ce couplet clame : « À côté de la flamme de Hillsborough / J’ai entendu un supporter du club en deuil / Pourquoi tant de morts ce jour-là ? / La justice n’a jamais été rendue / Mais leur mémoire perdurera. » La question de la justice demeure en effet extrêmement prégnante pour les fans de Liverpool. À la suite d’un combat acharné des familles des victimes de Hillsborough, une enquête indépendante a été ouverte près de trente ans après les faits. Elle reconnaît que les forces de l’ordre sont coupables de la catastrophe du 15 avril 1989 et qu’elles ont produit de faux témoignages auprès de la justice. Au cours des débats au printemps 2016, l’ex-commissaire David Duckenfield, responsable du dispositif de sécurité le jour du match, a admis avoir menti alors qu’il avait assuré durant des années n’avoir pas donné l’ordre d’ouvrir la porte du stade qui avait mené à la bousculade. Après son procès pour homicide involontaire par négligence grave en novembre 2019, il a été jugé non coupable. Il est honteux de rejeter la faute sur les supporters. Joanne Anderson, maire de Liverpool Le nombre de victimes de la tragédie s’est élevé depuis à 97. Le 27 juillet 2021, Andrew Devine décédait à l’hôpital de Liverpool, à la suite des graves lésions qu’il avait subies lors du mouvement de foule mortel. Cette culture populaire mémorielle entretenue par les supporters a conduit à ce que les événements de samedi soir dernier au Stade de France et les déclarations des autorités françaises aient tout autant remué la colère qu’un trauma collectif encore vif pour les Liverpuldiens. Joanne Anderson, la maire de la cité portuaire, s’est dite « dégoûtée par la gestion effroyable et le traitement brutal des supporters du Liverpool FC par la police française ». Et d’ajouter : « Il est honteux de rejeter la faute sur les supporters. » Présent lors du match, Ian Byrne, parlementaire travailliste de Liverpool, a quant à lui affirmé avoir vécu « une des pires expériences de [sa] vie », pointant une organisation ayant mis « des vies en danger ». Hier encore, il a demandé aux ministres français de l’intérieur et des sports de s’excuser « pour les mensonges outrageux au nom des supporters de Liverpool ». Une revendication qu’il sait importante aux yeux des supporters de sa ville, car au-delà d’être un élu de Liverpool, Ian Byrne est un des survivants du drame de Hillsborough. https://www.mediapart.fr/journal/international/300522/chez-les-supporters-de-liverpool-fc-une-culture-de-la-catastrophe?utm_source=20220530&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20220530&M_BT=135393249294
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  2. Très intéressant deal 45M pour moi c'est correct. Lui et Danilo ce serait top.
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  3. Tiens, je voulais rendre hommage à ce joueur que j’ai beaucoup critiqué après ses premières performances chez nous que ça soit en pré saison ou en EL où je l’avais trouvé assez faible. Mais sur ses dernières sorties avec nous, notamment en EL, et sur sa CDM actuelle, il est vraiment top. D’ailleurs si il y en a bien un à qui cette compétition va faire du bien c’est lui. Ça lui donne du rythme et, quelque soit le parcours des USA, ça le mettra forcément en confiance pour la suite de la saison avec nous, donc une très bonne chose de le voir s’illustrer et performer.
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  4. https://www.lequipe.fr/Football/Article/Depuis-le-depart-de-karim-benzema-le-groupe-des-bleus-est-plus-libere/1366954 L'équipe qui vomit sur Benzema après son absence et une victoire contre l'Australie. Mais quel torchon wahou, ça atteint des proportions. Les premiers qui diront que son absence est terrible si on perd contre le Danemark... Que des gens sur Twitter au QI limité opposent Giroud et Benzema ça peut arriver, mais que des journalistes fassent des articles vides de sens, en ciblant un mec forfait ça me rend fou. Et je suis pas fan de Benzema de base mais le mec c'est le BO de cette année, le respect n'existe plus.
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