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Gunners FRANCE, la référence francophone d'Arsenal

lô le gunners

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Tout ce qui a été posté par lô le gunners

  1. https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/v/t39.30808-6/282235571_10159995746662713_5781937721804520014_n.jpg?_nc_cat=1&ccb=1-7&_nc_sid=730e14&_nc_ohc=iBDbvVzeHhYAX_58a4Q&_nc_ht=scontent-cdg2-1.xx&oh=00_AT81HNE47JVMGJPjKiR8wLw90a_1tl4wwiL4AQsnUJXUtw&oe=628A4291 https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/v/t39.30808-6/282096015_10159995747092713_7217188032642907521_n.jpg?_nc_cat=1&ccb=1-7&_nc_sid=730e14&_nc_ohc=2L5mzxEscasAX8vdXFa&_nc_ht=scontent-cdg2-1.xx&oh=00_AT_YAUdU5uFhaMOJvhsjHnTmyP77MsN79AuFCT5tdsTjIg&oe=628A3177 Le nouveau maillot est magnifique , martinelli aura le 11
  2. lô le gunners

    [Entraineur] Mikel Arteta

    5éme; contrat remplit pour lui on ne loupe la LDC ce soir mais lors des 3 défaites d'affilées il y a peu ; Pendant nos défaites, 5pur2 a fait le plein de points , Conté à fait le taf avec de la réussite Le plus gênant lors de notre mercato c'est les 60 boules sur white soit la moitié des dépenses ; comme un symbole ce soir ... pour le reste on a vraiment été raisonnable , Oodegard c'est bien fait; Ramsdale la surprise Lokonga si il ne muscle pas son profil sera un flop ; Tavares me sort par les yeux mais 8 boules c'est peu cher mais en même temps vu le niveau... Tomi la confirmation Aujourd'hui on va galérer pour notre poste de 9 ... un vrai chantier comme pour le poste de 8/6 ... on a une belle base qui a engendré de l'expérience sur cette saison ;maintenant il faut solidifier cela
  3. Mané pour moi ; la saison qu'il fait est incroyable avec Liverpool et le Sénégal Benzema en 2 La finale va départager et ça c'est cool
  4. lô le gunners

    [Entraineur] Mikel Arteta

    Moins que les 9 boules de Wenger donc oui c'est bien Je ne suis pas fan d'Arteta mais il a rempli l'objectif du top 6 cette saison donc cette prolongation est méritée Bravo à lui et au Staff
  5. ah oui bien vu ... quel dommage ... comme pour Torreira, deux gars peuvent nous apporter quelque chose qui vont partir pour pas grand chose
  6. Leno c'est 20/25 millions sinon autant tenter de le garder C'est un top gardien, il a le niveau européen facile
  7. Salah élu meilleur joueur de PL ; un mec de pool qui a les stats pour lui donc logique à mon avis https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Mohamed-salah-liverpool-elu-meilleur-joueur-de-l-annee-en-angleterre-par-les-journalistes/1330366
  8. lô le gunners

    [7] Bukayo Saka

    Saka est de la même trempe que les fabregas, van persi & co à son poste et son âge le seul avec Tierney dans une moindre mesure si il était nettement moins blessé ça fait tellement un bien fou d'avoir un joueur de ce niveau
  9. klopp meilleur coach au monde Mané ballon d'or 2022 selon moi... il fait une saison incroyable Pool est revenu trop fort sur le devant de la scène ; difficile de suivre
  10. lô le gunners

    [?] Lucas Torreira

    Torreira a encore scoré 27 matchs ; largement titulaire d'entrée ; la moitié à 90 minutes sur le gazon 5 buts , 1 passe décisive La Fio 6éme Très bon prêt
  11. lô le gunners

    [16] Rob Holding

    nouvelle bonne performance de sa part ; il répond présent à chaque fois qu'il est sollicité
  12. lô le gunners

    [Entraineur] Mikel Arteta

    je regarde le calendrier de nos concurrents , le top 6 est quasiment acquis malgré un calendrier compliqué; seul West Ham peut venir nous casser les pieds mais ils ont la demi contre les allemands donc ils ne vont pas avoir les ressources De plus on a une confrontation direct le 1er mai , 3 jours après leur demi ... Moi qui a gueulé sur Arteta mainte fois en début de saison, je suis forcé de dire que pour le moment l'objectif de cette saison est presque atteint Même si il y a énormément de problèmes encore et une gestion d'effectif qui posent des questions Clairement comme sous Emery, la LDC était à porté... donc pas de progrès de ce côté, mais on revient de loin au regard du niveau de ce début de saison
  13. Mané, Ballon d'or pour moi Benzema en numéro 2
  14. décevant et je suis sérieux on dirait le maillot du Barça de l'an dernier, du bayern il y a deux ans etc... Le rose, sans commentaire Aucune identité
  15. lô le gunners

    [6] Laurent Koscielny

    il annonce prendre sa retraite parcours exceptionnel
  16. Arsenal x adidas by Stella McCartney https://www.adidas.fr/clubs_collaborations?af_ad=MainStoryCTA1&af_adset=&af_channel=Static_Newsletter&af_reengagement_window=30d&c=adidas-EMEA-eCom-Email-SNL-football-None-FR-Static_Newsletter-Other-2203&cm_mmc=AdiEmail_SNL-_-Other-_-20220322_HypeAFC4thjersey_FR_March_1-_-Marketing-_-MainStoryCTA1-_-dv%3AeCom-_-cn%3AStatic_Newsletter-_-pc%3Afootball&cm_mmc1=FR&cm_mmc2=adidas-EMEA-eCom-Email-SNL-football-None-FR-Static_Newsletter-Other-2203&cm_mmca3=XPBCWIRWQGEXKFZA&cm_mmca4=1711446&is_retargeting=true&pid=sfmc Je trouve cela laid perso
  17. lô le gunners

    [1] Bernd Leno

    on sent que le résultat prime ; la concurrence saine ! voila ce qui a manqué ces dix dernières années, on va peut être enfin retrouver cela
  18. l'arbitrage n'a pas été à la hauteur vraiment dommage pour Rennes ; belle ambiance , qu'elle parade de Schmeichel fils !! un beau spectacle
  19. lô le gunners

    [?] Lucas Torreira

    hier il provoque le rouge pour Bologne, il fait un poteau sur superbe frappe de 25m et il marque le but du 1.0
  20. lô le gunners

    [8] Martin Odegaard

    grosse satisfaction ; c'était un très beau paris pour Arsenal et le joueur, il avait un potentiel certains , il éclot chez nous c'est super Lui, Saka, Tierney c'est du gratin mondial
  21. la suite Alex Schwazer, ancien champion olympique du 50 km marche, a été injustement accusé de dopage en 2016. C’est la conclusion de l’ordonnance de non-lieu qui blanchit l’athlète après cinq ans d’enquête. Schwazer est acquitté, selon la formule du droit italien, « pour ne pas avoir commis le fait », par le juge du tribunal de Bolzano Walter Pelino. Mediapart avait raconté à l’automne dernier cette affaire qui passionne l’Italie depuis plusieurs années (vous pouvez retrouver l’enquête ci-dessous). Le choc avait été immense en Italie quand Alex Schwazer, dopé repenti devenu héraut de la lutte antidopage, avait à nouveau été contrôlé positif. L’athlète est aujourd’hui blanchi par la justice ordinaire. Mais pas encore par celle du sport. Son avocat, Gerhard Brandstätter, travaille d’arrache-pied pour que son client, qui continue à s’entraîner, puisse participer aux JO de Tokyo l’été prochain. L’AMA (Agence mondiale antidopage) et World Athletics, qui étaient parties civiles dans la procédure instaurée en 2016 contre Schwazer, sortent plus qu’écornées de cette affaire. On savait que les autorités de contrôle exerçaient leur rôle sans entrain. Le scénario qui se dessine à présent est bien pire : elles auraient pu participer à un complot pour faire tomber un athlète dont le combat les gênait. Les deux organisations ont publié deux communiqués de presse assez agressifs, la première s’en prenant à la magistrature italienne, la seconde en assurant que Schwazer n’a aucune possibilité de retourner à la compétition avant 2024, année où prend fin sa disqualification. En résumé, voici ce que dit l’ordonnance de 87 pages du juge Walter Pelino. Rupture de la chaîne de possession Le prélèvement, négatif à la première analyse, mais positif à la testostérone exogène à la deuxième, a été effectué au domicile de Schwazer le 1er janvier 2016 au petit matin. Cette date est une particularité en soi, car, souligne Pelino, c’est la première fois dans l’histoire de l’antidopage qu’on effectue un contrôle le 1er janvier, un jour férié. Le laboratoire de Cologne est fermé ce jour-là. Aussi le préleveur, employé d’une entreprise de Stuttgart, rentre-t-il dans la capitale du Bade-Wurtemberg et laisse-t-il l’échantillon dans le frigo du bureau, avant de rentrer chez lui. Sauf que, après avoir commis une grave irrégularité en ayant écrit le lieu du prélèvement (Racines, le hameau de 200 habitants où vit Schwazer), il a aussi fait une fausse déposition en déclarant d’abord qu’il avait remis l’échantillon au laboratoire de Cologne le jour du prélèvement, pour ensuite se rétracter et expliquer que la livraison n’avait eu lieu que le lendemain matin. Pendant tout l’après-midi du 1er janvier 2016, l’échantillon de Schwazer n’a donc pas été gardé et six personnes avaient les clefs du bureau. Ce point constitue, à lui seul, une bonne raison pour invalider le contrôle, selon le code mondial antidopage. Un échantillon obtenu avec les dents L’échantillon B, comme la Fédération internationale d’athlétisme le souligne, est un échantillon du même prélèvement qui constitue une garantie pour l’athlète. Mais cela n’a pas été le cas dans l’affaire Schwazer, souligne le magistrat italien, qui fustige la gestion autoréférentielle des contrôles antidopage. Pour l’avenir, le magistrat préconise d’ailleurs qu’un échantillon soit laissé à l’athlète en guise de garantie. À charge pour ce dernier de le faire garder dans un laboratoire adéquat. Pour obtenir 6 ml d’urine de l’échantillon B conservé au laboratoire de Cologne, et les faire analyser par le colonel Lago, expert du tribunal, le magistrat italien a en effet dû combattre deux ans contre World Athletics et l’AMA, ainsi que contre le laboratoire allemand, qui ne voulaient pas fournir cet échantillon sous prétexte d’une rupture de la chaîne de possession. Les trois institutions, en faisant une fausse déclaration sur la quantité d’urine présente dans l’échantillon B, ont ainsi induit en erreur la cour d’appel de Cologne afin qu’elle réponde négativement à la commission rogatoire internationale du tribunal de Bolzano. Le 7 février 2018, quand Lago se rend au laboratoire de Cologne accompagné par les avocats qui représentent les différentes parties, le directeur du laboratoire, Hans Geyer, lui sort un échantillon dans une fiole non scellée. Le colonel Lago refuse de repartir de Cologne avec un échantillon de ce type. Il appelle le juge Pelino, qui parle directement avec le directeur du laboratoire de Cologne et lui rappelle l’ordre finalement émis par la cour d’appel de Cologne de fournir l’échantillon B. Lago rentrera en Italie avec quelque 6 ml d’urine, dose suffisante, donc, pour les analyses, mais pas avec le conteneur de tout l’échantillon, un Berlinger. « On voulait l’expertiser car ces conteneurs de la marque suisse, cela avait été démontré dans le rapport McLaren après les JO de Sotchi, peuvent être manipulés plusieurs fois sans que cela se voie », écrit le magistrat italien. Une concentration anormale d’ADN dans l’échantillon B L’échantillon de 6 ml que l’expert du tribunal est parvenu à « arracher » à Hans Geyer a livré sa vérité après deux ans d’analyses et d’études statistiques, menées par le colonel Lago et son équipe, et par le professeur Corradi, statisticien de la faculté de Florence. Une donnée apparaît tout de suite inhabituelle : la concentration d’ADN. Sur un liquide biologique comme l’urine, la concentration d’ADN a une décroissance naturelle autour de 90 % au bout de deux ans, dit la première expertise de Lago, alors que l’urine analysée, qui a déjà deux ans, révèle une concentration entre 20 et 50 fois supérieure à la moyenne de l’athlète. Le juge italien ordonne une étude statistique qui parvient à la même conclusion : le taux d’ADN dans l’urine de Schwazer ne peut pas correspondre à un taux normal pour un humain. Le juge Pelino esquisse donc quatre hypothèses : 1° Schwazer souffre d’une pathologie ; 2° l’absorption de testostérone exogène (qu’il aurait faite) fait augmenter le taux d’ADN ; 3° l’échantillon B a été manipulé de façon à le faire devenir positif ; 4° l’activité physique intense fait monter le taux d’ADN. Cette dernière possibilité est écartée grâce à une étude menée spécialement sur des athlètes de longue distance de la Fédération italienne d’athlétisme, dont le résultat est que le taux d’ADN tend à baisser et non pas à monter à cause de l’entraînement intensif. L’hypothèse de la pathologie est écartée également, car Schwazer ne signale aucune pathologie et un contrôle antidopage daté du 24 janvier 2016 est parfaitement dans la norme, comme tous ceux qui suivront. Pour vérifier l’hypothèse que la prise du dopage puisse augmenter de façon spectaculaire le taux d’ADN dans l’urine, Walter Pelino demande leur collaboration à l’AMA et World Athletics : il faudrait livrer des échantillons d’urine (anonymes) dopés à la testostérone exogène. L’Agence mondiale, après avoir garanti sa pleine collaboration à l’enquête par le truchement de son directeur de département légal, Julien Sieveking, refusera finalement… World Athletics aura la même réponse négative. Ces comportements agacent de plus en plus le juge Pelino, qui se convainc davantage que l’urine de Schwazer a été manipulée et que les attitudes de World Athletics et de l’AMA « ne sont pas juridiquement neutres ». En dédouanant Schwazer, Pelino n’oublie pas de lister quatre délits que les deux institutions ont, selon lui, commis dans cette procédure : du faux idéologique à la fraude procédurale, en passant par la diffamation. Tous imputés, donc, à deux organismes censés garantir le respect des règles. Retrouvez ci-dessous l’enquête que nous avions publiée le 26 septembre 2020. ------------------------------------------------------------------------------------------- L’affaire Alex Schwazer tient l’Italie en haleine depuis près de 5 ans. Il faut dire que le scénario est digne d’un polar : un athlète, ancien dopé, se confesse, revient à sa discipline, et pour prouver qu’il est fort même sans dopage, s’associe à un coach paladin du sport propre. Mais il se fait de nouveau contrôler positif dans des conditions extrêmement douteuses. Après avoir blanchi des athlètes dopés, un complot a-t-il pu être mis en place pour rendre coupables des athlètes propres mais gênants ? Le procès qui se tient actuellement à Bolzano, en Italie, tente de répondre à cette question. Schwazer est un athlète italien spécialiste de la marche athlétique, la même discipline que le Français Yohann Diniz. En 2008, aux JO de Pékin, il remporte la médaille d’or sur 50 km à seulement 24 ans. Puis commence une longue traversée du désert qui le pousse, dit-il, « à faire comme les Russes. La tête n’y était plus, j’ai décidé de faire comme eux », expliquera Schwazer, en larmes, face à la presse en juillet 2012. À la veille des JO de Londres, il est en effet rattrapé par la brigade, avec de l’EPO dans le sang. En Italie, c’est le psychodrame : la presse accable Schwazer. Chacun a un avis sur ce garçon qui a trahi ses supporters et les règles du sport propre. Même Yohann Diniz, qui avait auparavant de l’estime pour le talent du transalpin, le décrit comme « un sale type ». Dans ses aveux, Schwazer détaille sa collaboration avec les sulfureux médecins Francesco Conconi et son dauphin Michele Ferrari, mais aussi le fait que le staff de la fédération italienne d’athlétisme était au courant de ses pratiques illicites, notamment par les deux médecins fédéraux. Un procès est donc ouvert contre ces deux praticiens, dont l’un, Antonio Fischetto, est un étroit collaborateur de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF à l’époque, renommée depuis World Athletics). Pendant l’enquête, courant 2013, Fischetto, sans savoir qu’il est sur écoutes, parle de Schwazer au téléphone en des termes peu amènes : « Ce boche doit mourir tué, ils doivent enculer Kostner. » « Boche » car Schwazer vient du département du Tentrin-Haut-Adige où la population est en partie de langue maternelle allemande. Quant à la patineuse Carolina Kostner, il s’agit à l’époque de sa petite amie. Fischetto, son collègue et une employée de la fédération italienne ont été condamnés en première instance pour complicité de pratique dopante. Puis blanchis en appel, il y a tout juste quelques mois. En dépit de sa collaboration avec les institutions qui luttent contre le dopage, Schwazer est quant à lui suspendu pour 3 ans et 9 mois. L’athlète transalpin soutient cependant qu’il a remporté sa médaille la plus importante, celle des JO de 2008, en étant propre. Et pour démontrer à ceux qui en doutent qu’il peut gagner sans se doper, il décide, en 2015, de se faire entraîner par Alessandro Donati, professeur de sport, coach d’expérience et surtout figure de la lutte antidopage en Italie et dans le monde. Donati, qui fut un temps un étroit collaborateur de l’Agence mondiale antidopage, accepte de relever le défi à une condition : Schwazer doit être contrôlé très régulièrement par une équipe de scientifiques qui ont la confiance de Donati, et qui ne travaillent pour aucune fédération ou agence qui puisse laisser penser à un conflit d’intérêts. La collaboration porte vite ses fruits, avec, en ligne de mire, les JO de Rio. Mais l’année 2016, qu’il rêve fastueuse, commence de façon inhabituelle pour l’athlète transalpin. Le 1er janvier 2016, peu après 7 heures du matin, une équipe de deux contrôleurs d’une société allemande, GQS, mandatés par l’IAAF, débarque chez lui, dans le hameau de montagne de Racines (quelques dizaines d’habitants tout au plus). Il s’agit d'un contrôle antidopage sang-urine. La tête encore dans les brumes du réveillon qui s’est terminé quelques heures plus tôt, Schwazer se soumet au contrôle qui dure un peu plus d’une heure. Tous les tests auxquels il est soumis depuis quelques mois en vue de la fin de sa disqualification (fin avril 2016), mandatés par l’agence italienne, l’AMA ou l’IAAF, sont parfaitement réguliers. Celui du jour de l’An 2016 le sera aussi d’ailleurs ! Fin janvier 2016, l’IAAF reçoit les résultats du test du laboratoire de Cologne : négatif. Ce résultat est aussi notifié à l’athlète qui poursuit sa préparation tranquillement à Rome. Mais le département antidopage de l’IAAF, dirigé par Thomas Capdevielle, n’est visiblement pas convaincu par le résultat de ce contrôle du 1er janvier commandé le 16 décembre 2015, soit le jour même de la déposition au tribunal de Schwazer mettant en cause le docteur Antonio Fischetto. Ainsi, le 29 mars 2016, l’IAAF demande au laboratoire allemand de garder l’urine de l’athlète, alors que normalement les échantillons négatifs sont détruits 90 jours après l’analyse. L’IAAF demande aussi au laboratoire de Cologne de « mieux regarder », et d’exécuter en particulier un examen sur le profil hormonal de l’athlète. L’examen, qui commence le 14 avril 2016 pour se terminer le 12 mai, conclut cette fois à la positivité de l’échantillon à la testostérone exogène. Capdevielle reçoit cette nouvelle le 13 mai, mais l’IAAF diffuse officiellement la communication de la positivité de Schwazer plus d’un mois après, le 21 juin. L’athlète est immédiatement suspendu. L’athlète est alors revenu à un excellent niveau, redevenu une chance de médaille : il a brillamment remporté le 50 km des championnats du monde par équipes à Rome le 8 mai. Même si pendant la compétition, quelques athlètes italiens, comme le sauteur en hauteur Gianmarco Tamberi, qualifient le marcheur de « honte d’Italie », contestant sa sélection en équipe nationale. Au soir du 21 juin le staff de Schwazer s’affole : une plainte contre X est déposée, ainsi que la demande d’analyse urgente de l’échantillon B du prélèvement du 1er janvier. La date limite pour les inscriptions aux JO est fixée au 2 juillet, mais Thomas Capdevielle n’est pas pressé et fixe la date pour l’analyse de l’échantillon B au 5 juillet. Par la suite, le directeur du laboratoire de Cologne déclarera qu’il y avait la possibilité de les faire pour le 28 juin, mais que l’IAAF avait choisi la date du 5 juillet. Les conseils de Schwazer frappent à la porte du TAS de Lausanne pour demander la levée provisoire de la suspension de l’athlète, mais le Tribunal arbitral du sport rejette cette demande lors d’une audience qui se tient à Rio de Janeiro, dans le cabinet d’un avocat brésilien. Schwazer écope d’une disqualification de 8 ans, jusqu’en 2024. Le dopage étant, dans le système juridique italien, une infraction qui relève du droit pénal, une enquête est ouverte contre Schwazer fin septembre 2016. Cette enquête a duré 4 ans ; elle vient de se terminer le 14 septembre 2020 et on connaîtra le fin mot de l’affaire d’ici un mois. Mais, tout de suite, les auditions et les premières investigations révèlent de nouveaux faits étonnants s’agissant du contrôle du 1er janvier. D’abord, le lieu du contrôle est indiqué dans le PV. Normalement ce n’est pas le cas, pour éviter d’identifier l’athlète. La bourde, volontaire ou pas, des préleveurs est « corrigée » par le laboratoire qui, sur son PV, note « non renseigné ». Ensuite, la procédure d’acheminement des échantillons qui doit être garantie par les préleveurs jusqu’au laboratoire n’est pas respectée – ce qui suffit normalement à rendre invalide un contrôle antidopage. En effet, le jour de l’An, le laboratoire de Cologne est fermé (c’est d’ailleurs une journée où normalement on ne pratique pas de contrôle antidopage). L’échantillon va dès lors reposer dans un frigo dans un local, dont une seule personne est censée avoir la clef. On découvrira que six personnes en possèdent une en réalité. « Pour un éventuel sabotage d’échantillon, le 1er janvier après-midi, c’est royal, vu que les bureaux sont vides », commente Donati, coach de l’athlète italien. Les enquêteurs italiens demandent donc les échantillons A et B de l’athlète pour les faire analyser par le département de recherche scientifique des Carabinieri, dirigé par le colonel Giampietro Lago. Ce dernier, avant d’être un militaire, est un biologiste, spécialisé dans l’ADN. S’ensuit une longue bataille juridique entre les justices italienne et allemande. Puis quand la justice italienne obtient enfin gain de cause, c’est le laboratoire allemand qui bloque, avant de se soumettre, ce qui aboutit à un résultat stupéfiant : l’échantillon de l’urine B de Schwazer contient une concentration d’ADN infiniment trop haute pour l’ADN physiologique d’un homme. D’autant que les sportifs de haut niveau n’ont pas des concentrations d’ADN plus hautes que le reste de la population, bien au contraire. Cette urine a tout l’air d’avoir été manipulée, même si l’Agence mondiale antidopage réfute cette analyse. Un complot est-il possible ? La thèse est renforcée par le travail de hackers qui révèlent des échanges de courriels entre Thomas Capdevielle, responsable de l’antidopage à l’IAAF, l’avocat de l’IAAF Ross Wenzel et le directeur du laboratoire de Cologne Hans Geyer. Dans ces échanges, qui datent du 20 février 2017, Thomas Capdevielle s’inquiète du fait que le laboratoire allemand ne se plie pas aux exigences de l’IAAF. Il écrit à l’avocat de l’IAAF : « Est-ce qu’ils réalisent qu’ils font partie du complot contre AS [Alex Schwazer – ndlr] et les possibles conséquences pour eux ? » Cet échange de courriels a été versé au dossier judiciaire. Thomas Capdevielle n’en a jamais contesté l’authenticité. Il n’a pas répondu à nos questions, et l’AIU (Athletics Integrity Unit), chargée de répondre en son nom, nous a fait savoir qu’elle ne « voulait pas commenter cette affaire car elle est en train d’être jugée en Italie. Nous la commenterons le moment venu ». Mediapart a contacté à plusieurs reprises le professeur Hans Geyer du laboratoire de Cologne, ainsi que Ross Wenzel, l’avocat de l’IAAF. Ils n’ont pas plus répondu à nos sollicitations. À présent, le parquet doit décider s’il maintient ses poursuites contre Schwazer ou y renonce. Toute l’Italie attend la décision, et Alex Schwazer, lui, s’entraîne. Persuadé qu’il pourra bientôt de nouveau marcher en compétition. https://www.mediapart.fr/journal/international/060321/l-athlete-alex-schwazer-innocente-l-agence-mondiale-antidopage-mise-en-cause?utm_source=20210306&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20210306&M_BT=135393249294
  22. rennes n'a pas été suffisamment tranchant La patience de Leicester a payé ; gros manque de lucidité de Rennes sur le second but pris je pensais que le jeu long de Leicester souffrirait avec l'absence de Vardy , cela n'a pas été le cas
  23. le psg ridiculisé ; ça fait beaucoup trop de fois ... 2 buts donnés
  24. billet pris pour Rennes-Leicester
  25. il y a un an: C’est l’homme de l’ombre qui fait la pluie et le beau temps au FC Nantes. Mogi Bayat, agent de joueur franco-iranien de 46 ans, est considéré par beaucoup comme le directeur sportif officieux du club canari et l’homme de confiance du propriétaire Waldemar Kita et de son fils Franck, directeur général. Il a, en tout cas, la haute main sur les transferts du club depuis plusieurs années. « C’est simple, à Nantes, tu laisses un message à la direction, c’est Mogi qui te rappelle », confiait à 20 Minutes un représentant de joueur français, en février 2020. Mogi Bayat est devenu l’un de symboles de la crise profonde qui déstabilise le FC Nantes, sur fond de révolte des supporters, de déroute sportive, de valse des entraîneurs et de management très critiqué de Waldemar Kita, par ailleurs suspecté par la justice d'avoir commis une fraude fiscale de grande ampleur (lire notre enquête ici). Le problème, c’est que l’agent est dans le collimateur de la justice au sujet de plusieurs ventes de joueurs. En France, il est, selon L’Équipe, soupçonné d’avoir touché la moitié des 3 millions d’euros de prime à la signature du milieu de terrain belge Anthony Limbombe au FC Nantes (le plus gros transfert de l’histoire du club), afin de contourner la loi française qui plafonne les commissions d’agent à 10 % du montant du transfert. « L’enquête préliminaire ne me vise pas personnellement », dément-il. En Belgique, Mogi Bayat a été placé en détention provisoire en 2018 dans le cadre du « Footbelgate », une vaste enquête judiciaire menée par le parquet fédéral sur des fraudes présumées lors de transferts. Malgré ces soupçons, son influence au FC Nantes reste intacte, comme l’a confirmé une récente enquête de L’Équipe. Selon le quotidien sportif, il mettrait la pression sur certains joueurs pour qu’ils intègrent son « écurie » et scellerait le destin des entraîneurs. En refusant de lui accorder une entrevue, Raymond Domenech, viré début février au bout de seulement trois mois, se serait « tiré une première balle dans le pied ». Interrogé, Mogi Bayat se décrit simplement comme « un fournisseur privilégié » : « Je suis un intermédiaire. […] Il y a énormément de clubs où je suis au moins aussi actif, mais on n’en parle pas ou moins. Il semble manifestement que Kita + Bayat, ça fait vendre et polémiquer. » À voir. Car l’omniprésence de Mogi Bayat au sein du FC Nantes rappelle furieusement un autre épisode de sa carrière : son passage au RSC Anderlecht, l’un des plus prestigieux clubs de football belges. C’est ce que montrent des documents inédits issus des Football Leaks, transmis par le lanceur d’alerte Rui Pinto au magazine allemand Der Spiegel et partagés avec Mediapart et ses partenaires du réseau European Investigative Collaborations (EIC). Mélange des genres, conflit d’intérêts, multiplication des commissions, échanges de bons procédés : ces documents offrent un éclairage inédit sur les méthodes de l’ombre de Mogi Bayat. Les étranges commissions du transfert d’Adrien Trebel L’exemple le plus frappant est sans doute le transfert du milieu de terrain français Adrien Trebel, formé au FC Nantes et devenu le capitaine du Standard de Liège. À l’été 2016, le joueur veut partir. Son agent officiel, Nicolas Onissé, prévient le président du club, Bruno Venanzi, qui n’est pas très chaud : « J’ai toujours dit que je souhaitais garder Adrien encore un an. Et j’ai toujours dit aussi 4 millions net pour le club et je ne changerai pas de position », répond-il par SMS. Ce message suffit à l’agent de Trebel pour indiquer au club bruxellois d’Anderlecht que le joueur est à vendre pour 4 millions. Il est trop tard pour le mercato d’été. Mais Adrien Trebel est impatient et fait grève fin décembre pour obliger son club à trouver une solution. C’est alors que Mogi Bayat entre en scène et tire les ficelles du deal, finalisé en janvier 2017 pour 3 millions d’euros. Selon nos informations, les deux agents se sont partagé une énorme commission : 830 000 euros, soit 27 % du montant du transfert – la norme dans le milieu se situe plutôt autour de 10 %. La répartition du magot est tout aussi surprenante. Anderlecht verse 200 000 euros à Mogi Bayat et 630 000 euros à Nicolas Onissé. Cette répartition est organisée par Mogi Bayat. C’est lui qui envoie la lettre signée par Adrien Trebel autorisant Anderlecht à payer Onissé, ainsi que la convention conclue entre Anderlecht et Onissé. À première vue, Mogi Bayat a laissé la plus grosse part du gâteau à l’agent officiel d’Adrien Trebel. Mais un troisième document est envoyé le même jour à Anderlecht : l’accord conclu entre Nicolas Onissé et Mogi Bayat. Celui-ci stipule qu’Onissé doit reverser la moitié de sa commission, soit 315 000 euros, à Mogi Bayat pour récompenser ses « services de conseil et d’assistance » ayant permis de boucler le deal. Cet accord secret permet donc à Bayat de toucher 515 000 euros de commission, contre seulement 315 000 pour Onissé. Pourquoi un tel tour de passe-passe ? Les deux agents n’ont pas souhaité répondre. L’affaire ne s’arrête pas là. Le jour même du transfert d’Adrien Trebel, Anderlecht conclut un autre contrat avec Mogi Bayat, dans lequel le club bruxellois lui donne mandat pour vendre le joueur, « en contrepartie d’une indemnité de transfert à concurrence d’un montant minimal de 6 millions d’euros ». L’encre du contrat de transfert d’Adrien Trebel est à peine sèche qu’Anderlecht prévoit déjà son départ ! La mission confiée à Mogi Bayat est valable jusqu’au 14 janvier 2020, avec une reconduction automatique de trois ans si le joueur n’est toujours pas vendu. Soit un mandat de six ans. Anderlecht s’empêche donc de faire appel à un autre agent ou de s’occuper lui-même du futur transfert. La convention prévoit que Mogi Bayat touchera 300 000 euros de commission si la vente est conclue pour 6 millions d’euros, dont il s’engage à partager la moitié avec Nicolas Onissé. Clauses contradictoires et risque juridique Mais la formulation de certaines clauses du contrat est surréaliste. L’article 2 stipule qu’Anderlecht versera la commission seulement si l’agent intervient « dans le cadre de la négociation de transfert du joueur ». Mais dans l’article 4, c’est l’inverse : « peu importe si l’intermédiaire a entrepris ou non quelque démarche quelconque préalable de négociation au nom et pour compte » d’Anderlecht, « l’intermédiaire a droit (sans délai) à la commission ». Comment expliquer qu’Anderlecht ait accepté une convention aussi ambiguë, préparée par Mogi Bayat et son avocat Laurent Denis ? C’est d’autant plus étonnant que le club avait déjà été confronté aux mêmes clauses contradictoires lorsqu’il avait mandaté Mogi Bayat pour le transfert (avorté) de Guillaume Gillet à Reims six mois plus tôt. Herman Van Holsbeeck, directeur général d’Anderlecht à l’époque, a refusé de nous éclairer, au motif qu’il réserve ses « réponses aux enquêteurs et au juge d’instruction qui dirigent l’enquête » du « Footbelgate ». Mogi Bayat estime que nos informations comportent « pas mal d’erreurs », avant d’ajouter : « Vous n’êtes pas sans savoir que si vos questions concernent une instruction judiciaire en cours, il y a la nécessité de respecter le secret de cette instruction. » Au-delà de l’importance des commissions, le montage suscite la curiosité car il pourrait s’apparenter à une forme déguisée de TPO (pour third party ownership, ou tierce propriété). Cette pratique, qui consiste pour un club à céder une partie de la propriété d’un joueur à un agent ou à un fonds d’investissement, a été interdite par la Fifa en 2015 (lire nos enquêtes ici et là). La convention rédigée par Bayat et approuvée par Anderlecht pourrait donc contrevenir à deux articles du règlement Fifa : le 18 bis, qui interdit toute influence extérieure dans la gestion sportive des clubs, et le 18 ter, qui interdit d’octroyer à un tiers un avantage financier sur la valeur d’un futur transfert. Anderlecht joue avec le feu et le sait. Renaud Duchêne, juriste du club, a d’ailleurs informé la direction. Le 16 janvier, il contacte Laurent Denis, qui est l’avocat à la fois de Mogi Bayat et du club : « Tu me confirmes bien que sur le montant de 6 000 000 ou tout autre montant ramené à son delta, nous ne courons aucun risque relatif à l’interdiction TPO reprise dans l’article 18 ter du règlement Fifa ? C’est un point important sur lequel nous sommes contrôlés par la commission des licences. » La réponse de Laurent Denis ne figure pas dans les documents Football Leaks. L’ingéniosité de Mogi Bayat pour multiplier les commissions ne s’arrête pas au transfert de Trebel. En juillet 2015, il est à l’origine du prêt de l’attaquant Imoh Ezekiel à Anderlecht. Le club lui a versé la bagatelle de 550 000 euros (300 000 pour la venue du joueur et 250 000 pour la négociation de son contrat de travail)… Une somme énorme pour un simple prêt, assorti d’une option d’achat fixée à 10 millions d’euros, autant dire impossible à payer pour un club au budget aussi modeste qu’Anderlecht. Autre deal douteux : la levée d’option d’Isaac Kiese Thelin en mai 2017. Le Suédois avait été prêté gratuitement par Bordeaux en janvier 2017 pour une durée de six mois à Anderlecht, moyennant 100 000 euros, avec option d’achat à 2,25 millions. Malgré la saison décevante du joueur, Anderlecht avait levé l’option à la surprise générale. À l’époque, le directeur général Herman Van Holsbeeck s’en était expliqué, sans convaincre : « Si vous me demandez si Kiese Thelin est un joueur pour Anderlecht, je vous réponds non. Il a reçu suffisamment sa chance ici. Mais je suis certain qu’on s’y retrouvera financièrement. » En réalité, le seul qui semble en avoir profité est Mogi Bayat. Les documents Football Leaks montrent qu’une commission de 520 000 euros lui était due si l’option était levée. Et quatre ans plus tard, Anderlecht n’a toujours pas vendu Isaac Kiese Thelin, qui a fait l’objet de multiples prêts à d’autres clubs. L’omniprésence de Mogi Bayat à Anderlecht Ces transactions montrent que Mogi Bayat a fait d’Anderlecht son jouet, à l’époque où Herman Van Holsbeeck y officiait en tant que directeur général. En plus de son influence sur les transferts, il avait l’oreille de Van Holsbeeck et, de ce fait, pouvait exiger quasiment ce qu’il voulait des employés du club bruxellois. Le 4 janvier 2016, alors qu’il est en train de finaliser le transfert du joueur Guillaume Gillet à Nantes, il envoie ce mail à une salariée d’Anderlecht : « Si tu es au club, peux-tu stp utiliser les tampons et les mettre sur le document rempli. Merci d’avance. » Alors qu’un agent n’a, normalement, pas d’autorité sur les employés des clubs. Mogi Bayat demandait aussi à Anderlecht de réserver et d’imprimer ses billets d’avion, comme un billet daté du 2 juin pour un vol Nice-Bruxelles. Si, comme on nous l’a indiqué, l’agent payait ses voyages (que ce soit avec sa carte de crédit ou en remboursant Anderlecht), il bénéficiait ainsi des tarifs préférentiels négociés par le club avec la compagnie SN Brussels. Le 26 juin 2016, ce n’est pas seulement pour lui qu’il fait imprimer les billets d’avion mais également pour son fils. Difficile dans ces conditions de plaider qu’il s’agissait d’un voyage professionnel. L’année suivante, il trouve une solution encore plus simple : il demande directement les codes de réduction au secrétariat du club, qui les lui fournit au moins à deux reprises. Mogi Bayat utilisait également Anderlecht comme sa photocopieuse. Lorsqu’il avait besoin d’imprimer des documents, il n’hésitait pas à passer commande à la secrétaire ou au juriste du club. C’est un salarié d’Anderlecht qui a imprimé un reçu douanier daté de juillet 2015, au sujet d’un colis contenant une montre Patek Philippe à 49 535 euros, expédié au père de Mogi Bayat à Téhéran. Or, la justice belge soupçonne l’agent d’avoir mis au point un système de fraude à la TVA pour ses montres de luxe, en utilisant les reçus et le nom de son père pour déduire plusieurs fois la TVA pour la même montre. Mais ce qui retient l’attention, c’est le mode opératoire. Pourquoi Mogi Bayat faisait-il imprimer ses reçus personnels par Anderlecht ? Était-ce une façon de ne pas laisser de preuves à son domicile ? Il n’a pas souhaité répondre sur ce point. Cette relation toxique entre le club et son agent privilégié débouchait parfois sur des échanges de bons procédés. Il n’était pas rare que Mogi Bayat intervienne dans une affaire dans laquelle il n’aurait dû avoir aucune relation avec Anderlecht. En 2015, l’URBSFA, la fédération belge de football, décide de revoir le règlement concernant les agents. Mogi Bayat monte au front et décide, au nom de plusieurs agents, de contester la réforme. S'il est assez logique que Mogi Bayat combatte un règlement défavorable à ses intérêts, cela l’est beaucoup moins de mettre Anderlecht au courant de sa démarche, dans un mail de mai 2015. Le juriste du club le remercie. Il écrit que « comme convenu » avec le patron du club Herman Van Holsbeeck, Anderlecht va lui donner un coup de main. De fait, Anderlecht se fend d’un mail à la fédération belge pour soutenir les revendications des agents, s’inquiétant du projet de publication « des activités des intermédiaires et des paiements liés à ceux-ci », ces informations étant « strictement confidentielles ». Avant envoi officiel aux pontes de la fédération, ce mail, a été transféré à Mogi Bayat pour relecture, comme convenu avec Herman Van Holsbeeck. Quand un élu belge donne un coup de main à Mogi Bayat Mogi Bayat a aussi de solides réseaux dans le monde politique. Le 1er février 2016, il vient de conclure le transfert de l’international sénégalais Stéphane Badji d’Istanbul Basaksehir vers Anderlecht. Ce fut un flop. Aujourd’hui, Badji végète en Bulgarie, au Ludogorets Razgrad, après avoir été prêté puis vendu par Anderlecht en juillet 2018. Mais revenons à ce 1er février 2016. Comme il s’agit du dernier jour du mercato, il faut obtenir un visa pour le joueur le jour même. La veille, le directeur général du club, Herman Van Holsbeeck, avait écrit au consul général de Belgique en Turquie pour lui demander d’accélérer la procédure, « afin de permettre au joueur de prendre un vol ce 1er février au matin afin de signer son contrat de joueur professionnel ». Mogi Bayat décide d’appuyer la demande d’Anderlecht en passant par Olivier Chastel, alors président du Mouvement réformateur (MR), un parti belge francophone de centre-droit. Les deux hommes se connaissent bien, du temps où Chastel était leader de l’opposition à Charleroi et Mogi Bayat directeur général du Sporting de Charleroi. « Je n’ai jamais rencontré Mogi Bayat en dehors de la tribune d’honneur du stade de Charleroi », nuance Olivier Chastel. Le président du MR, qui maîtrise les rouages de l’administration des affaires étrangères pour avoir occupé le poste de ministre de la coopération au développement, chargé des affaires européennes, est sollicité dans la journée du 31 janvier. À 18 h 23, il transfère la demande de visa au chef de cabinet du ministre des affaires étrangères, Didier Reynders. À 21 h 26, le chef de cabinet envoie un mail au consul général, lequel se saisit du dossier moins d’une demi-heure plus tard : « Je viens de le transmettre à la consule et à l’agent visa pour traitement immédiat. Je suivrai ce dossier en direct demain matin. » Le joueur a bien eu son visa à temps le 1er février. L’intervention d’Olivier Chastel a donc été décisive. Le président du MR ne manque pas de faire suivre à Mogi Bayat l’échange de messages entre le diplomate des affaires étrangères et le consul général. L’agent s’empresse de prévenir Anderlecht : « C’est en ordre pour le visa. » Aujourd’hui député européen, Olivier Chastel reconnaît que Mogi Bayat a fait appel à lui mais affirme qu’il n’a « été d’aucune utilité » dans ce dossier : « L’office des étrangers est indépendant et travaille sur base d’un dossier complet. C’est une procédure très courante de relayer une demande de visa aux affaires étrangères. […] Je n’ai servi que de boîte aux lettres. Peut-être n’aurais-je pas dû relayer la demande. » L’histoire ne s’arrête pas là. Toujours le 1er février 2016, Mogi Bayat demande au juriste d’Anderlecht de passer commande à la boutique du club d’« une vareuse adulte avec le numéro 22 et le prénom Olivier dessus », ainsi que de « deux ensembles enfant » floqués des prénoms des enfants de l’homme politique libéral. « Essaye de les faire aujourd’hui si possible, comme ça je vais les déposer chez Olivier Chastel demain pour le remercier. Demande aussi s’il te plaît à Herman l’autorisation d’avoir 3 TH [tribune d’honneur – ndrl] pour M. Chastel et ses enfants pour les inviter au match contre le Standard. » Interrogé à ce sujet, Olivier Chastel a d’abord nié, avant de confirmer qu’il a bien reçu les maillots et a assisté au match, « sous invitation de Mogi Bayat ». La saga du transfert avorté de Kara en Angleterre Lorsque vous demandez aux dirigeants pourquoi ils continuent à travailler avec Mogi Bayat malgré son implication dans l’enquête judiciaire « Footbelgate », ils vous répondent tous invariablement : « C’est le meilleur, il nous fait gagner de l’argent. » Ce qu’ils ne veulent pas voir, c’est qu’il en fait perdre aussi. Car le conflit d’intérêts rôde à chaque opération. Quand on représente plusieurs parties (le club vendeur, le club acheteur et/ou le joueur), il y en a forcément une qui sera perdante dans la négociation. « Je n’ai jamais considéré qu’il était un magicien et qu’il faisait gagner de l’argent au club », résume un proche de la direction anderlechtoise de l’époque. Cette zone grise, un mail daté du 5 mars 2015 la résume bien. Il émane du juriste d’Anderlecht, Renaud Duchêne. À cette époque, le club bruxellois attend toujours la dernière tranche de paiement de 750 000 euros de Bastia pour le transfert de Guillaume Gillet, le club corse usant de tous les artifices pour retarder l’échéance. Anderlecht décide alors de s’en ouvrir à Mogi Bayat, le représentant du joueur, pour qu’il intervienne auprès du club français. « En raison de nos bonnes relations, nous avons conclu le transfert temporaire de notre joueur international belge […] à des conditions ridicules par rapport aux qualités du joueur, pour te faire plaisir à toi et à Guillaume », écrit le juriste d’Anderlecht à Mogi Bayat. En clair, le club est désormais tellement lié à Mogi Bayat qu’il n’a pas hésité à brader son joueur. Une autre opération illustre parfaitement la perte de pouvoir des clubs au profit des agents : le transfert avorté du défenseur sénégalais Kara Mbodj d’Anderlecht à Swansea. Le 19 juin 2016, Swansea envoie une offre à Anderlecht pour 5 millions de livres (5,75 millions d’euros). Le club bruxellois refuse et réclame 10 millions de livres. Huw Jenkins, président du club gallois, réplique dans l’heure que son prix maximum est de 5,5 millions. Et d’ajouter : « Le salaire du joueur et les commissions des agents seront aussi un problème, je le crains. » Trois heures plus tard, Anderlecht fait une contre-proposition par mail (7 millions de livres et 15 % de la plus-value à la revente), avec copie à Mogi Bayat, qui joue les intermédiaires. Il prend contact avec Willy McKay, célèbre agent anglais, très proche de Jenkins. Bayat lui transmet l’échange de mails entre Anderlecht et le président de Swansea. Huw Jenkins reste inflexible. Anderlecht accepte finalement son offre à 5,5 millions, mais avec en plus 10 % sur la future plus-value à la revente. Mais alors que le deal semble bouclé, il va finalement capoter, à cause de la flopée d’intermédiaires qui se sont invités dans le dossier : Mogi Bayat, son correspondant anglais Willy McKay, Pierre Frelot (l’agent officiel de Kara), auxquels vient s’ajouter Ahmet Bulut qui, le 21 juin, transmet à Swansea un document indiquant que le joueur l’a désigné comme son représentant après avoir rompu avec Pierre Frelot. Pour le président de Swansea, c’en est trop. Le 23 juin, il annule le transfert. « Prenant toutes les informations financières en compte, et ce inclus le salaire du joueur et les nombreuses commissions d’agents impliqués dans le deal, j’ai décidé que c’était trop cher pour un club comme Swansea », écrit-il à Anderlecht. Le joueur sénégalais Kara Mbodj, qui pensait réaliser son rêve d’évoluer en Premier League grâce à ses agents, en a finalement été privé à cause de la multiplication de ceux-ci. Et Anderlecht a été privé d’une indemnité de somme de transfert importante.
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