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Gunners FRANCE, la référence francophone d'Arsenal

lô le gunners

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Tout ce qui a été posté par lô le gunners

  1. Le généreux ami ukrainien de Michel Platini Grigori Surkis a offert à Michel Platini des cadeaux d’une valeur de plus de 60 000 euros, selon des documents judiciaires consultés par Mediapart. L'une des montres Rolex, modèle Yachtmaster 40mm Oysterflex, offertes à Michel Platini par un "monsieur Surkis". © D.R. Dans l’appartement de Michel Platini à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), les policiers chargés de l’affaire Qatar 2022 ont trouvé les boîtes de deux Rolex, d’une valeur de plus de 30 000 euros chacune : une Yachtmaster Oysterflex et une Yachtmaster 37. Les certificats de ces montres de luxe indiquent que l’acheteur est un « monsieur Surkis ». On ignore si Michel Platini a reçu ces montres lorsqu’il était patron de l’UEFA. Il a refusé de nous le dire. Après l’affaire du paiement de 2 millions d’euros, qui a coûté fin 2015 à Michel Platini son poste de patron de l’UEFA, Grigori Surkis a continué de lui prodiguer des marques d’amitié. En juin 2016, le mois de son anniversaire, Michel Platini a reçu, dans sa maison de Cassis (Bouches-du-Rhône), 108 bouteilles de vin. Le bon de livraison indique qu’il y avait un « total du 0 euros », la commande ayant été réglée par « Gregory Surkis ». L’année suivante, Michel Platini a reçu à Cassis, pour son anniversaire, un service à whisky en cristal « Polo Bar » de Ralph Lauren. Dans une écoute judiciaire effectuée le lendemain de la perquisition, son épouse indique qu’il a été offert par « monsieur Serkis », selon la retranscription faite par les policiers, et que « ça doit coûter deux mille, ça doit coûter mille euros même pas ». Interrogés au sujet de ces cadeaux, les deux amis nous ont opposé le silence. Michel Platini n’a pas donné suite. Grigori Surkis a refusé de répondre sur les faits. Il estime que nos informations sont « fausses et non vérifiées » et nous menace de poursuites judiciaires (voir notre Boîte noire). Les relations entre l’oligarque et l’ancien numéro 10 des Bleus avaient pourtant mal commencé. Lors de l’élection de Platini à la tête de l’UEFA en janvier 2007, Grigori Surkis, alors patron de la Fédération ukrainienne de football (FFU), avait soutenu son concurrent suédois Lennart Johansson. Grigori Surkis était l’un des fers de lance de la campagne pour l’attribution de l’Euro 2012 à l’Ukraine et à la Pologne, qui a eu lieu en avril 2007, trois mois après l’élection du nouveau président de l’UEFA. Grigori Surkis a gagné contre l’avis de Michel Platini, qui avait voté pour l’Italie. Malgré ces contentieux, les deux hommes se sont rapprochés lors de l’organisation de cet Euro. « Michel Platini s’est beaucoup impliqué parce que c’était son premier gros événement, raconte un haut cadre de l’UEFA à l’époque. Et c’était vu à l’époque comme quasi-mission impossible, il y avait de gros doutes sur la capacité de l’Ukraine à être prête. Grigori Surkis a réussi a convaincre Michel Platini que ça allait se faire. » Selon notre source, « Surkis étant un animal politique, une fois Michel Platini président, il s’est mis à son service, aux côtés de celui qui a le pouvoir ». Il a été promu vice-président de l’UEFA en 2013. En 2019, Mediapart et Der Spiegel révélaient un scandale impliquant les frères Surkis : pendant 17 ans, l’UEFA a versé l’argent qu’elle devait à la Fédération ukrainienne de football (FFU) à Newport, une société offshore immatriculée aux îles Vierges britanniques et contrôlée par Igor Surkis, frère de Grigori et patron du Dynamo de Kyiv (Kiev), le plus gros club d’Ukraine. Or, Newport a financé en secret, pendant la même période, des dépenses du Dynamo, dont les salaires de certains joueurs. Selon notre enquête, l’UEFA a versé à Newport, rien qu’entre 2002 et 2016, la bagatelle de 380 millions d’euros destinés à la FFU, qui était présidée jusqu’en 2012 par Grigori Surkis. Une partie de cet argent était destinée à la fédération ukrainienne elle-même, pour former les arbitres, construire des stades ou lutter contre le racisme. Une autre partie des fonds devait être reversée par la FFU à certains clubs ukrainiens, notamment les primes de participation à la Ligue des champions et à la Ligue Europa. C’est en 1999, un an avant l’élection de Grigori Surkis à la tête de la FFU, que la fédération ukrainienne a demandé à l’UEFA d’être payée via Newport, officiellement pour éviter des problèmes liés aux conversions de devises. Ce n’est que dix-sept ans plus tard, en décembre 2016, que l’UEFA a redécouvert ce mode de paiement pour le moins suspect, ainsi que le fait que Newport était contrôlé par Igor Surkis et finançait en sous-main le Dynamo de Kyiv. L’UEFA a alors suspendu les paiements à Newport (l’argent est désormais versé directement à la FFU) et lancé en 2017 une enquête interne. Les inspecteurs ont conclu qu’il n’y avait pas lieu d’ouvrir une enquête disciplinaire. Ils n’ont trouvé « aucune indication montrant que les fonds versés à Newport entre 1999 et 2016 n’auraient pas été employés pour l’usage qui était prévu », nous a indiqué l’UEFA. Mais lorsque Mediapart et Der Spiegel ont révélé l’affaire en septembre 2019, la FFU a réclamé qu’une procédure judiciaire soit lancée en Ukraine. Ce qui a été fait l'année suivante, avec l'ouverture par un procureur de Kyiv d'une enquête pour « détournements de fonds ». L’UEFA nous a confirmé avoir reçu, par le biais des autorités suisses, une demande d’assistance de la justice ukrainienne au sujet de Newport, et indique avoir « pleinement coopéré ». Selon plusieurs médias ukrainiens, qui citent des documents judiciaires, l’enquête aurait établi qu’une partie de l’argent versé par l’UEFA à Newport n’aurait pas été reversée à la FFU. Le media en ligne Nashi Groshi indique que la société offshore d’Igor Surkis aurait transféré des fonds issus de l’UEFA à une multitude de sociétés-écrans dotées de comptes bancaires en Lituanie et en Estonie, officiellement pour des achats de marchandises (thé, café, poisson) sans aucun rapport avec l’activité de la Fédération ukrainienne de football. Interrogés à ce sujet, Igor et Grigori Surkis ont refusé de répondre, estimant que nos questions contenaient des informations « fausses et non vérifiées ».
  2. lô le gunners

    My Life

    merci pour les infos ; en fait pour le moment mon objectif c'est faire de l’extraction puis du traitement puis de la communication (présentation lisible etc...) ensuite je verrais "jusqu'où pousser"
  3. lô le gunners

    My Life

    Par exemple 10 millions de lignes en fichier CSV ; ça peut aller à un poids de 15/20 GO
  4. lô le gunners

    My Life

    En fait je souhaite upgrade mes compétences en statistiques en traitant d'importantes bases de données et faire de la visualisation de ces données. Apparemment R est le mieux adapté pour ça ; Apparemment Python semble plus large et plus accessible mais moins pertinent pour traiter des données .
  5. lô le gunners

    My Life

    Je vais apprendre R ; je me suis enfin décidé et j'ai la motivation certains d'entre vous maitrise ce logiciel?
  6. lô le gunners

    [12] Olivier Giroud

    Bravo à Giroud ; Bravo après les niveaux des secteurs défensifs sont vraiment différents aujourd'hui le tacle est une solution de dernier secours par exemple alors qu'a l'époque c'était débridé idem sur le marquage à "la culotte" de l'époque, aujourd'hui c'est du marquage en Zone ce qui laisse beaucoup (trop?) de liberté aux attaquants ça parait rien mais ça change tout ; mais il faut souligner la performance de Giroud sur le long terme qui est exceptionnelle ; j'en avais ral le bol de lui à Arsenal, mais il est encore là à scoré, il y a juste à s'incliner et applaudir , Bravo Giroud
  7. lô le gunners

    Mercato Arsenal

    je ne suis pas le foot sportivement depuis quelques semaines je lis que G.J est out pour 3 mois minimum.... c'est catastrophique pour notre dynamique avons nous des pistes en attaques cette hivers ?
  8. nouveaux maillots d'entrainement ; 2 nouveaux en 6 mois ... https://arsenaldirect.arsenal.com/Football-Shirts-and-Kit/Training/Shop-All/c/adidas? j'adore le short, ça donne un côté 80' et futuriste à la fois https://arsenaldirect.arsenal.com/Mens/Training/Trousers-%26-Shorts/Arsenal-22-23-Navy-Training-Shorts/p/MHT4439 Aussi j'avais manqué la casquette, superbe https://arsenaldirect.arsenal.com/Football-Shirts-and-Kit/Training/Culture-Wear/Arsenal-22-23-Travel-Snapback-Cap/p/AHM9966
  9. https://www.netflix.com/fr/title/80221113 mini série Netflix : FIFA : Ballon rond et corruption ça déménage !
  10. lô le gunners

    My Life

    je comprends le raisonnement; nous pouvons orienter nos choix Par exemple : - j'ai acheté un table de cuisson à induction 280 balles au lieu de 380€ Made in France via une plateforme française J'estime par ce choix me permet de contribuer à l'économie française (TVA), soutenir l'industrie française tout en faisant des économies ; Gagnant - Gagnant - Eurorail fait des Pass à -20% . Idem , favoriser le train avec un prix attractif; c'est Gagnant-Gagnant pour les transports ferroviaires, les émissions de CO2 durant un voyage et le porte feuille
  11. Incidents au Stade de France : le rapport Lallement embarrasse au sein même du ministère de l’intérieur Après la gestion chaotique et violente par les forces de l’ordre des supporters aux abords du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions, le ministre de l’intérieur reprend les déclarations mensongères du préfet Didier Lallement. Alors même que les images documentent la faillite des autorités dans l’organisation de la finale, plusieurs hauts fonctionnaires du ministère font part de leur embarras auprès de Mediapart. « 30 000 à 40 000 supporters anglais se sont retrouvés au Stade de France, soit sans billet soit avec des billets falsifiés », a déclaré le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin à l’issue de la réunion de crise organisée lundi 30 mai au ministère des sports, faisant suite aux événements survenus samedi au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions opposant Liverpool au Real Madrid. Selon le ministre, « c’est donc une fraude massive, industrielle et organisée de faux billets » qui aurait « provoqué le report trois fois de suite du coup d’envoi de la finale ». depuis, reprenant les déclarations du préfet Didier Lallement, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin ne cesse de dénoncer une fraude de faux billets, visant par là même les supporters anglais. Le soir même, le préfet Didier Lallement les avait mis en cause, ceux « sans billets pour le match ou détenteurs de faux billets » qui auraient fait pression pour entrer à l’intérieur du stade, retardant l’accès des spectateurs munis de billets. Dans une note transmise au ministre, dont l’AFP a publié des extraits, le préfet estime également que « la gravité de ces faits justifie une saisine du procureur de la République ». Saisi par le préfet, le parquet de Bobigny, dont dépend le Stade de France, a annoncé auprès de Mediapart avoir ouvert une enquête confiée à la direction des affaires économiques et financières de la préfecture de police. « Cette plainte est un effet d’annonce pour tenter de se couvrir », commente un responsable du ministère de l’intérieur. « Accuser les supporters anglais, c’est un peu n’importe quoi. Il aurait fallu que la préfecture de police de Paris accepte de reconnaître ses erreurs, poursuit-il. Au lieu de cela, la communication a été lancée par la préfecture, le ministre a suivi. C’est une erreur. » Embarrassé, notre interlocuteur s’interroge sur l’estimation de « 30 000 à 40 000 supporters » sans billets avancée par Didier Lallement et reprise par Gérald Darmanin. « C’est inquiétant d’avancer de telles absurdités. On voit bien que ce n’est pas possible. Le nombre d’Anglais estimé à Paris pour le week-end était de 60 000 à 70 000. Ils ont peut-être fait une soustraction entre ceux qui étaient présents et ceux qui avaient des billets, soit 20 000. C’est n’importe quoi. » Un autre haut responsable du ministère, spécialiste du maintien de l’ordre, a alerté le cabinet du ministre à la suite de la communication mensongère du préfet Lallement. « J’ai dit qu’il ne fallait pas suivre de telles déclarations et faire très attention », explique-t-il. « Il n’y a pas eu la moitié du stade, puisque c’est de cela qu’on parle, 40 000 personnes, amassées sans billets ou avec de faux billets aux abords du stade. Après l’organisation chaotique du préfet, il y a une deuxième humiliation qui est celle du mensonge. » Mais ce fonctionnaire n’a pas été entendu. Interrogés sur l’estimation des « 30 000 à 40 000 » supporters munis de faux billets ou sans billets, ni le ministère de l’intérieur ni la préfecture de police de Paris n’ont pu nous apporter de réponses. Patience et calme anglais Très rapidement, le ministère de l’intérieur a également communiqué sur les « 105 interpellations » samedi et dimanche, à Paris et à Saint-Denis. Contacté par Mediapart, le parquet de Bobigny a précisé que « 48 gardes à vue ont été recensées et classées sans suite. Il en restait 15, dont les décisions doivent être prises », sans préciser les motifs d’interpellations. Du côté de Paris, une vingtaine de personnes ont été placées en garde à vue, pour des violences ou des vols à proximité des fan-zones mais « pas grand-chose » sur les ventes de faux billets. Derrière les chiffres communiqués par le ministère, là encore se dessine une tout autre réalité. Loin d’avoir commis des violences, la majorité des supporters anglais ont fait preuve de patience et de calme. C’est d’ailleurs ce qu’ont tenu à rappeler des officiers de police de la région de Liverpool, présents comme observateurs et agents de liaison lors des déplacements européens, dans un communiqué publié le 29 mai. Contrairement aux accusations du préfet et du ministre, ils ont constaté que les supporters anglais, dans « leur immense majorité », « se sont comportés d’une manière exemplaire, arrivant tôt aux tourniquets et faisant la queue ». Selon plusieurs sources policières, la responsabilité du préfet Didier Lallement dans l’organisation du dispositif de sécurité doit être soulevée. « Mettre des compagnies d’intervention et des Brav [brigades de répression des actions violentes – ndlr], qui n’ont pas d’expérience dans la gestion des supporters pour un événement sportif de cette envergure est une ineptie », nous explique un responsable du maintien de l’ordre. « Ce sont des policiers qui peuvent intervenir sur des interpellations mais en soutien des CRS ou des gendarmes. Sinon, cela crée les violences qu’on a vues avec les “gilets jaunes”, et là avec les supporters. » Un haut gradé de la gendarmerie déplore pour sa part « ces accusations absurdes portées contre 30 000 à 40 000 supporters. Ces déclarations marquent la double faillite d'un ministère qui non seulement ne sait pas gérer un événement sportif de cette ampleur mais suit les déclarations d’un préfet dangereux et incontrôlé ». « Dans d’autres pays, cela aurait valu la démission du ministre et du préfet, poursuit-il. Mais en France, aux violences policières, se rajoutent les mensonges pour les couvrir sans que cela ne pose problème. » https://www.mediapart.fr/journal/france/300522/incidents-au-stade-de-france-le-rapport-lallement-embarrasse-au-sein-meme-du-ministere-de-l-interieur?utm_source=20220530&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20220530&M_BT=135393249294
  12. C’est l’antienne répétée par Gérald Darmanin depuis samedi soir dernier. Le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France serait la faute « des milliers de “supporters” britanniques, sans billet ou avec des faux billets », qui « ont forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers ». Une déclaration à rebours des nombreux témoignages et démentis recueillis par les journalistes présents aux abords de l’enceinte. Nombre d’images et vidéos montrent en effet des supporters liverpuldiens brandissant leurs billets aux entrées du stade et gardant leur calme alors que les forces de l’ordre les aspergeaient de gaz lacrymogène. De son côté, la police de Liverpool, mobilisée pour ce match comme à chaque déplacement pour des compétitions européennes, a indiqué que « le comportement des supporters aux tourniquets était exemplaire dans de telles circonstances choquantes ». Des supporters de Liverpool au Stade de France à Saint-Denis, le 28 mai 2022. © Photo Thomas Coex / AFP Les accusations du ministre de l’intérieur et du préfet de police de Paris Didier Lallement, qui ciblent uniquement les supporters du Liverpool FC, ont, dixit le journaliste Jérôme Latta, « une très fâcheuse résonance avec la catastrophe de Hillsborough et ses 95 morts, en 1989, dont la responsabilité avait immédiatement et mensongèrement été attribuée aux supporteurs des Reds, alors qu’elle relevait de l’incurie des organisateurs et des forces de police. L’intime connaissance de ce drame par les Liverpuldiens a probablement joué pour prévenir des mouvements de foule dont l’issue aurait pu être fatale ». Un propos appuyé ce lundi 30 mai par Nathalie Iannetta, directrice des sports de Radio France, sur France Info : « Si ce n’était pas les supporters de Liverpool, il y aurait eu un désastre samedi soir, il y aurait eu des morts. Parce qu’ils ont eu un sang-froid incroyable. Pour une raison simple : c’est que dans ce club il y a eu une culture de la catastrophe. Ils sont nés avec Hillsborough sur les épaules. […] Si c’est un autre club et d’autres supporters, je ne sais ce que nous compterions ce matin, mais sûrement pas les faux billets. » Le trauma Hillsborough Le 15 avril 1989, Liverpool FC et Nottingham Forest se sont affrontés pour la demi-finale de la Coupe d’Angleterre sur la pelouse du stade de Hillsborough à Sheffield, dans le nord de l’Angleterre. Mais l’organisation du match s’est déroulée dans un contexte délétère. À l’époque, le ballon rond et tout particulièrement le club phare de Liverpool jouissaient d’une réputation détestable. Arrivée au pouvoir en 1979, Margaret Thatcher a réformé en profondeur le Royaume-Uni, démantelant les mesures sociales gagnées par le mouvement ouvrier anglais. Le néolibéralisme de la « Dame de fer » a plongé brutalement la working class dans les affres de la précarité. Liverpool est à l’époque considérée comme la ville la plus misérable d’Europe du Nord avec un taux de chômage de 25 % en 1987. « Les docks étaient à l’abandon depuis 1972, Margaret Thatcher voulait nous rayer de la carte, se remémore John Aldridge, alors attaquant du Liverpool FC. Quand tout allait mal, quand tout le pays nous regardait avec pitié ou dédain, les gens d’ici n’avaient plus que le club de foot pour défendre leur honneur. » Pis, les supporters de Liverpool ont été les co-responsables de la tragédie du Heysel, le 29 mai 1985. À l’occasion de la finale de Coupe d’Europe des clubs champions – ancêtre de la Ligue des champions –, le Liverpool FC a rencontré la Juventus de Turin dans le stade vétuste du Heysel, à Bruxelles. Un vaste mouvement de foule dans les tribunes, provoqué par la charge d’une centaine de hooligans anglais, a entraîné la mort de 39 supporters de la Juventus. Si les fans de Liverpool ont alors été directement pointés du doigt, le procès du Heysel a mis plus tard en lumière la responsabilité énorme des organisateurs de ce match : un capitaine de police ou encore le dirigeant de l’UEFA Hans Bangerter ont été punis de plusieurs mois de prison avec sursis. C’est donc avec ce passif stigmatisant que les supporters de Liverpool sont arrivés au stade de Hillsborough en avril 1989. Des contrôles de police démesurés et un faible nombre de places attribuées aux fans des Reds ont conduit à ce qu’une demi-heure avant le coup d’envoi, une foule de plusieurs milliers de Liverpuldiens s’est agglutinée devant les portes du stade. Apeurée qu’une bousculade ne provoque des blessés, la police de Sheffield a décidé d’ouvrir une porte pour laisser sortir les fans. Une décision fatale. Un flot de 2 000 personnes s’est engouffrée dans la tribune déjà surpeuplée. Sous la pression, les spectateurs en place ont été comprimés contre les grilles qui interdisent l’accès à la pelouse, entraînant la mort de 94 personnes. La plupart avaient moins de vingt ans. Deux autres supporters décéderont par la suite. On met sur le dos des supporters de Liverpool exactement les même choses qu’à Hillsborough. On réactive cette image du fan de Liverpool dangereux, du hooligan anglais. Patrick Mignon, sociologue du sport L’émotion suscitée par le désastre a été gigantesque dans le monde du foot. Et la haine envers les supporters s’est affichée à la une des journaux britanniques. Le tabloïd The Sun s’est illustré en rapportant les propos d’un policier qui a prétendu que les supporters ivres de Liverpool avaient détroussé les cadavres – plus tard, ce témoignage se révélera faux. Toutefois, toute la presse a accusé le public de « chômeurs » et d’« alcooliques » de Liverpool d’avoir voulu frauder l’entrée au stade et de créer un mouvement de foule en arrivant en retard au match. Deux arguments qui sont actuellement ceux de Didier Lallement et Gérald Darmanin pour expliquer le fiasco de samedi soir dernier. Le ministre de l’intérieur allant jusqu’à lâcher ce lundi 30 mai : « Il n’y a singulièrement que dans le football et avec certains clubs anglais qu’il y a ces événements. » « On met sur le dos des supporters de Liverpool FC exactement les même choses qu’à Hillsborough alors que les supporters ont été piégés par un maintien de l’ordre désastreux, indique à Mediapart Patrick Mignon, sociologue du sport et chercheur à l’Institut national du sport et de l’éducation physique. On réactive cette image du supporter de Liverpool FC dangereux, du hooligan anglais. » Lou Brookes, dont le frère est décédé à Hillsborough, a témoigné dans les pages du Guardian que le traitement réservé aux fans de Liverpool samedi l’avait « entièrement ramené » à cette catastrophe : « C’est comme si tout ce qui s’était passé à Hillsborough nous revenait en écho. La police avait dit exactement la même chose à ce moment-là. » Tour de vis sécuritaire Le choc de Hillsborough et la lumière médiatique portée sur les supporters dépeints comme des « barbares » ont par ailleurs été le prétexte idéal aux yeux de l’État britannique pour durcir l’arsenal répressif et judiciaire à l’égard des fans de football. Dès septembre 1989, Douglas Hurd, ministre de l’intérieur du gouvernement Thatcher, annonce la création d’une nouvelle section de renseignement policier, la National Football Intelligence Unit, qui utilise les mêmes stratégies d’infiltration qu’en Irlande du Nord contre l’IRA. Deux mois plus tard, le Football Spectators Act institue les premières interdictions préventives de stade et de déplacement à l’étranger, les banning orders, quitte à violer le droit à la libre circulation des personnes au sein des pays membres de l’Europe. « 20 heures » d’Antenne 2 du 15 avril 1989 – Tragédie de Hillsborough, Sheffield – Archives INA © INA Actu Enfin, à la suite d’un rapport sur les causes de la tragédie de Hillsborough qui établit que l’origine du drame est due aux négligences de la police et à l’installation de clôtures à l’avant des tribunes, une vaste politique de rénovation des arènes sportives est impulsée par les autorités britanniques. À partir de 1992, les mythiques tribunes populaires des stades anglais – les terraces, où les supporters se tiennent debout – sont démolies et des sièges assis sont installés pour mieux contrôler tout débordement. « Ils voulaient modifier le profil de la foule. L’ajout de sièges excluait les pauvres et attirait les plus fortunés, qui étaient plus enclins à avoir leur propre espace qu’à rejoindre une masse qui s’agitait, tanguait et chantait », analyse un ancien habitué de la tribune de Liverpool FC. Ce mouvement de fond répressif ainsi que la gentrification des stades lancée avec la disparition des terraces se sont accompagnés d’une hausse drastique du prix des billets. Entre 1990 et 2011, le coût des places les moins chères au stade d’Anfield de Liverpool a augmenté de 1 108 %. Cette tarification élevée a permis aux clubs, en plus de financer la rénovation des stades, d’écarter des gradins les supporters issus des milieux les plus modestes. Mémoire populaire « Le drame de Hillsborough et ses répercussions sécuritaires dans le football ont été le point de départ à Liverpool d’un grand mouvement d’interrogation des supporters sur eux-mêmes et sur leur implication dans la culture locale, dans leur rapport à une ville et à une origine sociale, au fait d’être des acteurs sociaux à part entière, détaille Patrick Mignon. Plus globalement, les clubs et les villes britanniques ainsi que la fédération de football anglaise ont fait un grand effort d’intégration de la culture “supporter” qui, outre-Manche, a une grande capacité à entretenir les deuils et les mémoires. Et les drames qu’a vécus le Liverpool FC ont donné lieu à une culture mémorielle spécifique. » Un mémorial portant les noms des 96 victimes de Hillsborough se trouve au stade d’Anfield Road, juste derrière la tribune principale. Les supporters du club le fleurissent constamment et l’équipe de Liverpool FC s’y recueille souvent avant chaque grand match européen. La catastrophe s’inscrit même dans l’iconographie du club avec l’apposition depuis les années 1990 de deux flammes du souvenir à l’écusson du Liverpool FC. Le nombre de victimes de Hillborough est pour sa part brodé dans le dos des maillots des joueurs du club. Our thoughts, as always, are with all those affected by the tragedy at Hillsborough 33 years ago today and the 97 fans who will never be forgotten. You'll Never Walk Alone. pic.twitter.com/gfPmgEi64H — Liverpool FC (@LFC) April 14, 2022 En tribune, les banderoles et les chants entretiennent également cette mémoire. Une strophe concernant la tragédie a été spécialement rédigée et intégrée à The Fields of Anfield Road, une des chansons populaires historiques des supporters liverpuldiens. Ce couplet clame : « À côté de la flamme de Hillsborough / J’ai entendu un supporter du club en deuil / Pourquoi tant de morts ce jour-là ? / La justice n’a jamais été rendue / Mais leur mémoire perdurera. » La question de la justice demeure en effet extrêmement prégnante pour les fans de Liverpool. À la suite d’un combat acharné des familles des victimes de Hillsborough, une enquête indépendante a été ouverte près de trente ans après les faits. Elle reconnaît que les forces de l’ordre sont coupables de la catastrophe du 15 avril 1989 et qu’elles ont produit de faux témoignages auprès de la justice. Au cours des débats au printemps 2016, l’ex-commissaire David Duckenfield, responsable du dispositif de sécurité le jour du match, a admis avoir menti alors qu’il avait assuré durant des années n’avoir pas donné l’ordre d’ouvrir la porte du stade qui avait mené à la bousculade. Après son procès pour homicide involontaire par négligence grave en novembre 2019, il a été jugé non coupable. Il est honteux de rejeter la faute sur les supporters. Joanne Anderson, maire de Liverpool Le nombre de victimes de la tragédie s’est élevé depuis à 97. Le 27 juillet 2021, Andrew Devine décédait à l’hôpital de Liverpool, à la suite des graves lésions qu’il avait subies lors du mouvement de foule mortel. Cette culture populaire mémorielle entretenue par les supporters a conduit à ce que les événements de samedi soir dernier au Stade de France et les déclarations des autorités françaises aient tout autant remué la colère qu’un trauma collectif encore vif pour les Liverpuldiens. Joanne Anderson, la maire de la cité portuaire, s’est dite « dégoûtée par la gestion effroyable et le traitement brutal des supporters du Liverpool FC par la police française ». Et d’ajouter : « Il est honteux de rejeter la faute sur les supporters. » Présent lors du match, Ian Byrne, parlementaire travailliste de Liverpool, a quant à lui affirmé avoir vécu « une des pires expériences de [sa] vie », pointant une organisation ayant mis « des vies en danger ». Hier encore, il a demandé aux ministres français de l’intérieur et des sports de s’excuser « pour les mensonges outrageux au nom des supporters de Liverpool ». Une revendication qu’il sait importante aux yeux des supporters de sa ville, car au-delà d’être un élu de Liverpool, Ian Byrne est un des survivants du drame de Hillsborough. https://www.mediapart.fr/journal/international/300522/chez-les-supporters-de-liverpool-fc-une-culture-de-la-catastrophe?utm_source=20220530&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20220530&M_BT=135393249294
  13. rien à voir, c'est hors sujet de parler de maitrise Zinchenko c'est 7 matchs sur 14 en titulaire et 7 matchs en étant blessé... d’ailleurs face à Man. U. on perd avec Zinchenko en titulaire, c'est donc la faute de l'ukrainien si je te suis dans ce genre d'argumentaire? Pour ce qui est du profil , si c'était cela, Tomiyasu n'aurait pas été aligné à gauche comme ça a été le cas face à Southampton et Nottingham...
  14. releguer Tierney sur le banc pour Zinchenko, c'est la plus grande connerie de Arteta cette saison Contre Chelsea il ne fini pas le match ce soir c'est 0 , défensivement complétement absent, offensivement il fait le minimum il fait des passes latérales c'est cool , face au dernier ...
  15. Hormis blessure, Tierney est au dessus de Zinchenko sans soucis et Tomiyasu je n'en parle même pas à gauche Il entre aujourd'hui, a contenu le peu d'offensives sans forcer. Il a déposé Callagher.... En pleine capacité, il fait parti du top 6 mondiale avec Azpilicueta , Davies (bayern) , Robertson (pool), Hernandez (Milan), Mendy (réal) je pense et j’espère que c'est une gestion de précaution suite à ses blessures, si non il partira très vite
  16. lô le gunners

    [7] Bukayo Saka

    la PL a posté ça
  17. Adidas réédite le maillot Away 93-94 https://www.adidas.fr/maillot-arsenal-fc-93-94/HK5626.html?cm_mmc=AdiPaidSocial_FBIG-_-CrossCategory-_-Infeed-_-2D-_-Carousel-_-dv%3AeCOM-_-cn%3ADABA-_-pc%3ACrossCategory&cm_mmc1=FR&cm_mmc2=adidas-EMEA-eCOM-PaidSocial-FBIG-CrossCategory-Prospecting_NA-FR-DABA-2205-48-D0-Global-NA
  18. Je suis actuellement en plein projet cuisine J'ai obtenu le prix que je veux pour la cuisine que je veux Reste que j'ai une hotte, un lave vaisselle et un frigo a acheter, et faire poser... connaissez vous un site qui propose des packs électroménager ? Avec vous des astuces pour une pose à pas trop chère ?
  19. Platini-Macron, les liaisons dangereuses Des écoutes judiciaires montrent que, contrairement à ce qu’avait affirmé l’Élysée, la situation judiciaire de Michel Platini a bien été évoquée lors d’une rencontre entre le président de la République et l’ancien numéro 10 des Bleus. Emmanuel Macron a ensuite soutenu publiquement Michel Platini. EnEn ce 3 juillet 2019, Michel Platini est furieux contre Emmanuel Macron. Alors que le président avait selon lui « promis de [l’]aider », l’ancien patron de l’UEFA vient d’être placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête préliminaire pour « corruption » alors menée par le Parquet national financier (PNF) sur l’attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Au téléphone, Michel Platini se dit déterminé à mettre « le couteau sous la gorge » d’Emmanuel Macron, en le menaçant de quitter la France : « Ou on me blanchit complètement, ou je me casse, au revoir et c’est fini. » Quatre mois plus tard, le 7 novembre 2019, il recevait, en direct sur RTL, un très chaleureux témoignage de soutien du chef de l’État, qui disait comprendre « le sentiment d’injustice » ressenti par l’ancienne gloire des Bleus. Comme un message subliminal aux magistrats et policiers chargés du dossier. Un simple « message amical », dément l’Élysée auprès de Mediapart. Cet épisode très embarrassant pour le président de la République, qui est, en vertu de la Constitution, le garant de l’indépendance de la justice, est documenté par des écoutes judiciaires ordonnées par le PNF sur le téléphone de Michel Platini, en novembre 2017 puis en juin 2019, pendant un mois à chaque fois. Les retranscriptions des conversations, auxquelles Mediapart a eu accès, montrent que Michel Platini a mené un lobbying intense auprès d’Emmanuel Macron pour tenter d’influencer le cours des enquêtes judiciaires qui le visent en Suisse et en France, avec l’aide de deux personnages proches du président : le haut magistrat Michel Debacq et le journaliste Jacques Vendroux, qui a été la voix du foot de France Inter pendant des décennies, le directeur des sports du groupe de 2002 à 2019, puis a rejoint Europe 1 fin décembre dernier. Ces écoutes montrent également que l’Élysée a menti au sujet du rendez-vous organisé par Jacques Vendroux entre Emmanuel Macron et Michel Platini en mars 2018. Lorsque Mediapart l’avait révélé en 2020, l’Élysée nous avait assuré que la situation judiciaire de Michel Platini n’avait pas été abordée. Confronté au fait que les écoutes confirment que le cas du justiciable Platini était bien au menu des discussions, l’Élysée ne dément plus, mais affirme que l’entretien a « essentiellement » porté sur le football, et que l’ancien président de l’UEFA n’a sollicité « aucune demande d’intervention du président dans une procédure judiciaire ». Les écoutes jettent de nouveau une lumière crue sur les rapports que la présidence de la République entretient avec l’idée même d’indépendance de la justice, notamment après la révélation par Mediapart des conditions du classement de l’affaire Kohler à la suite d’une intervention du président Macron en personne. L’exécutif est par ailleurs aujourd’hui soupçonné d’être intervenu dans la procédure de remplacement du juge d’instruction Marc Sommerer, notamment chargé de l’affaire Qatar 2022, qui implique Michel Platini, mais aussi Nicolas Sarkozy. Marc Sommerer, qui va quitter ses fonctions cet été, devait être remplacé par le juge Serge Tournaire, qui a déjà mené plusieurs enquêtes impliquant l’ancien chef de l’État (Bygmalion, financements libyens, sondages de l’Élysée). Mais comme l’a révélé Le Monde, son nom été supprimé au dernier moment par le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti, manifestement dans le but de ne pas fâcher Nicolas Sarkozy juste avant la présidentielle. Pour Nicolas Sarkozy comme pour Emmanuel Macron, l’affaire Qatar 2022 est désormais ultrasensible. Révélations sur une pièce en deux actes, dont le scénario est identique : un coup de pression de Michel Platini, suivi d’une déclaration publique de soutien du président Macron. Sollicité par Mediapart, Michel Platini n’a pas répondu. Acte I : en 2017, le rendez-vous à l’Élysée et la note à Emmanuel Macron C’est l’affaire qui a mis fin à sa carrière. En 2015, Michel Platini doit démissionner de la présidence de l’UEFA et de la vice-présidence de la Fifa, à cause du « paiement différé » de 1,8 million d’euros consenti en sa faveur par Sepp Blatter, l’ancien patron de la fédération internationale de football. Le parquet fédéral suisse a ordonné en novembre dernier le renvoi des deux hommes devant un tribunal, où ils seront jugés notamment pour « escroquerie » et « abus de confiance ». En décembre 2017, l’ancien numéro 10 des Bleus bénéficie encore du statut de témoin assisté (à mi-chemin entre le témoin et le mis en examen). Mais cette procédure l’inquiète déjà. Il espère qu’Emmanuel Macron pourra l’aider à peser sur la justice suisse. Michel Platini peut compter sur un allié de poids : Michel Debacq, un haut magistrat proche d’Emmanuel Macron, avocat général à la Cour de cassation. Les deux Michel ont été mis en relation par un ami commun : Jean-Pierre Chanal, à l’époque directeur général adjoint des services de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille. Le 10 décembre 2017, Michel Platini discute avec son conseiller en communication Jean-Christophe Alquier, au sujet de ses rendez-vous prévus le lendemain avec Michel Debacq et son avocat William Bourdon au sujet de l’affaire du paiement différé, instruite à Berne par le parquet fédéral suisse : « Je mange avec […] Bourdon […] et puis après […] je vais voir mon magistrat là pour lui expliquer tout. […] Puis je vais demander à Bourdon qu’il m’écrive, pour le président de la République, une note, […] voilà mon histoire […] et voilà ce que je vais faire. » « Remettre un papier à Macron » est « une bonne idée », approuve Alquier. Le lendemain, Michel Platini fait un compte-rendu des rendez-vous à Jean-Pierre Chanal : « J’ai vu un peu notre ami Michel [Debacq]. […] On va contre-attaquer. Bon, s’il trouve le moyen que Berne décide de me lâcher les calbuttes et qui clôt l’affaire, mais c’est pas facile. […] Donc mon seul rendez-vous, c’est avec le président de la République début janvier pour qu’éventuellement, il m’aide à faire quelque chose. » Il est normalement interdit à un magistrat de se mêler d’un dossier judiciaire dont il n’est pas chargé. Mais cela ne semble pas poser problème à Michel Debacq : « Il s’est lâché aujourd’hui avec moi. Il était plus décontracté. Plus tranquille, raconte Michel Platini. — Tu peux t’appuyer sur lui, c’est un type bien. Et solide…, répond Jean-Pierre Chanal. — Ouais ouais, je pense que s’il y avait eu un problème, […] il se serait pas aventuré. — Ah non, mais d’abord et puis il te le dirait […]. Et puis c’est un mec qui peut faire passer des messages […] à l’Élysée avant que tu y ailles […]. Il a vraiment ce qu’il faut comme entrées là-bas ! — Ouais ouais. Tout à fait, oui », conclut Michel Platini. Interrogé, un porte-parole d’Emmanuel Macron indique qu’« aucun contact n’a eu lieu entre l’Élysée et Michel Debacq sur la situation de Michel Platini ». Michel Debacq a refusé de répondre, indiquant avoir rencontré l’ancien 10 des Bleus à titre purement « amical ». William Bourdon, qui n’est plus l’avocat de Michel Platini, s’est refusé à tout commentaire en raison du « secret professionnel ». Trois jours après cette conversation téléphonique, un nouveau front judiciaire s’ouvre en France. Dans le cadre de l’enquête sur le Mondial 2022 au Qatar, le PNF fait perquisitionner, le 14 décembre 2017, les domiciles de Michel Platini, qui est auditionné dans la foulée comme suspect libre. Le rendez-vous prévu avec Emmanuel Macron prend une tout autre importance. « ll faudra qu’on prépare bien soigneusement […] ta rencontre avec le président, parce que, pour le coup, il faudra que tu sois très précis, très préparé », dit Jean-Pierre Chanal à Michel Platini le 21 décembre. L’ancien président de l’UEFA va y aller « avec Jacques Vendroux ». Il veut remettre au chef de l’État une note sur sa situation judiciaire, rédigée par son avocat et que le magistrat Michel Debacq doit relire. Michel Platini semble vouloir proposer un « deal » au président. « Je vais lui faire une note […], comme ça il verra ce que j’ai envie de faire […]. Il faut absolument le convaincre que je vais faire ça pour faire avancer les affaires de… », dit-il au téléphone, sans préciser de quelles « affaires » il s’agit. Quatre jours plus tard, le 25 décembre, Michel Platini prépare l’entretien avec Emmanuel Macron avec Jacques Vendroux, directeur des sports de Radio France, qui a manifestement mis de côté la déontologie journalistique : « Moi, je lui dirai [à Emmanuel Macron] […], pour te mettre à l’aise, que c’est moi qui ai un peu cassé les couilles à tout le monde pour qu’il te rencontre. Parce qu’il y avait injustice […], et que moi j’aime pas l’injustice. » « Comment il est Macron comme personne, toi qui l’as fréquenté ? Comment il est ?, demande Michel Platini. — Très sympa, très sympa. […] Tu vas voir, ça va être très simple. Il va te dire : “Voilà […], qu’est-ce que je peux faire pour vous ? […] Vous représentez le patrimoine de la France”, etc. […]. Je ne suis pas inquiet du tout, répond Jacques Vendroux. — Moi non plus je ne suis pas inquiet, mais tu sais, je suis toujours tombé avec des vieux qui t’écoutent et qui s’en battent les couilles. — Ah non, lui il s’en bat pas les… Attends, depuis le début personne s’en bat les couilles, hein », conclut Jacques Vendroux. Michel Platini indique qu’il remettra au président « la lettre » sur ses problèmes judiciaires. Jacques Vendroux espère qu’à la fin de l’entretien, Emmanuel Macron fera « venir […] un de ses valets pour qu’il s’en occupe bien ». Le rendez-vous a eu lieu le 8 mars 2018 au palais de l’Élysée. Lorsque nous avions révélé l’existence de cette rencontre en 2020, l’entourage d’Emmanuel Macron avait démenti que la situation judiciaire de Michel Platini ait été abordée, soulignant que « le président sait parfaitement qu’il ne peut pas évoquer le dossier individuel d’un justiciable ». Confronté au contenu des écoutes, l’Élysée ne dément plus mais affirme qu’« aucune demande d’intervention du président dans une procédure judiciaire n’a été sollicitée ni évoquée ». L’Élysée reconnaît qu’un « document synthétisant la situation judiciaire de M. Platini a été remis au conseiller chargé des sports du président », mais après la rencontre. « Ce document ne comportait que des éléments connus et publics », précise l’Élysée. Sollicité en 2020, Jacques Vendroux avait reconnu que la situation judiciaire de son ami avait bien été abordée, mais affirmait que « Michel n’a rien demandé et le président n’a rien promis ». Sollicité à nouveau, il a refusé de répondre. Michel Platini n’a pas donné suite. Deux mois plus tard, le 24 mai 2018, Michel Platini reçoit une lettre du parquet suisse lui indiquant qu’il ne sera pas poursuivi dans l’affaire du paiement différé (ce n’était que provisoire, puisqu’il sera finalement renvoyé devant le tribunal). Emmanuel Macron en profite pour témoigner publiquement son soutien à Platini, le 10 juin 2018, dans l’émission « Téléfoot » sur TF1. Le président se « félicite » de la décision de la justice suisse et « souhaite que Michel Platini reprenne toute sa place » dans le football. Alors même qu’il est toujours sous enquête de la justice française et suspendu pour quatre ans par la Fifa. Acte II : En 2019, le « couteau sous la gorge » du président Macron Se croyant, à tort, blanchi par la justice suisse, Michel Platini a déposé à Paris une plainte pour « dénonciation calomnieuse » et « association de malfaiteurs », visant ceux que l’ancien patron de l’UEFA soupçonne d’être à l’origine du « complot » qui a ruiné sa carrière : l’ancien patron de la Fifa Sepp Blatter et son ex-directeur juridique, Marco Villiger – les deux hommes ont démenti. La manœuvre est juridiquement bancale : la justice française n’est normalement pas compétente, puisque les faits se sont intégralement déroulés en Suisse. Mais Michel Platini veut convaincre le parquet de Paris d’ouvrir une information judiciaire, avec l’aide du magistrat Michel Debacq… et du président Macron. « J’ai envoyé un truc à l’Élysée en disant que le président il a dit qu’il m’aiderait. Ça serait bien qu’il le montre maintenant », lance-t-il au téléphone le 24 mai 2019. Mais encore une fois, Michel Platini est rattrapé par l’affaire Qatar 2022. Le 18 juin 2019, il est convoqué au siège de la police judiciaire à Nanterre pour un interrogatoire par les policiers de l’office anticorruption (OCLCIFF). À sa grande surprise, il apprend, en début d’audition, qu’il est placé en garde à vue. Au cœur de l’affaire, il y a le fameux déjeuner de l’Élysée organisé par Nicolas Sarkozy fin novembre 2010, deux semaines avant le vote de la Fifa attribuant la Coupe du monde 2022, en présence de l’émir du Qatar. Les enquêteurs soupçonnent que Nicolas Sarkozy y a convaincu Michel Platini de soutenir le Qatar, et d’avoir obtenu, en échange de son vote, que l’émirat rachète le PSG. L’ancien patron de l’UEFA y était opposé, mais il a mis de l’eau dans son vin : dans la foulée de l’acquisition du PSG, le patron du club, Nasser al-Khelaifi, a embauché en 2011 le fils de Michel Platini comme patron de l’équipementier qatari Burrda Sport (lire ici). Le surlendemain de sa garde à vue, Michel Platini a justement reçu un gentil SMS de Nasser al-Khelaifi. « Bonjour président, j’espère que vous allez bien. Vous avez tout mon soutien, monsieur », lui écrit le patron du PSG. « Merci Nasser, je vais très bien », répond Platini. Cela ne suffit pas à réconforter l’ancienne gloire des Bleus. Il a vécu son placement en garde à vue comme une humiliation. Il répète à ses interlocuteurs qu’il est innocent, qu’il n’a « rien à [se] reprocher », et qu’il est la « victime » collatérale d’une affaire qui le dépasse : « Ils me font chier un peu parce qu’ils cherchent sur Sarkozy. […] Ils regardent si je suis corrompu, mais ils peuvent chercher ce qu’ils veulent, je ne le suis pas. » Michel Platini en veut à Nicolas Sarkozy, qu’il accuse de l’avoir piégé en l’invitant à l’Élysée sans lui dire que le prince héritier du Qatar serait là. « Il a voulu faire le barbeau. […] Donc là, il s’est mêlé de la Coupe du monde 2018 et 2022, voilà. Alors après, si c’est dans l’intérêt de la France, pourquoi pas. Si c’était dans son intérêt personnel ben… aux flics à le trouver ! C’est leur problème. » L’ancien patron de l’UEFA est surtout dans une colère noire contre l’un des deux procureurs du PNF en charge de l’enquête à l’époque : « De m’avoir mis en garde à vue, c’est un vrai c****** celui-là. » Le 20 juin 2019, deux jours après la garde à vue, son conseiller en communication Jean-Christophe Alquier lui propose de contre-attaquer : « Le deuxième chantier pour moi, […] c’est la récusation des deux procureurs. » « Non, mais là, ça va bouger. Je te dirai des choses […] quand tu viendras OK ? », lui répond Michel Platini. Ce ne sera finalement pas nécessaire, puisque le procureur du PNF que Platini a insulté a obtenu un poste à Marseille. Lorsqu’il apprend la nouvelle fin juin 2019, Michel Platini ne s’en réjouit même pas, parce qu’« un autre » procureur va prendre la suite et lui « casser les couilles ». « Ils n’ont qu’à me mettre en prison directement », ajoute-t-il. Michel Platini veut de nouveau faire appel à Emmanuel Macron. Mais de façon beaucoup plus agressive. À cause du comportement « honteux » du procureur, il lance à son épouse le 27 juin 2019 : « Je voudrais quitter la France. […] Je voudrais le dire à Macron, quand je le vois je lui dis. ». « Je peux le comprendre, mais faut pas le dire au mec comme ça, faire un chantage de […] gamin », répond-elle. Le 3 juillet 2019, au petit matin, c’est au tour de son fils, Laurent, d’être perquisitionné, à cause de son embauche par le Qatar. Pour Michel Platini, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. À 13 h 01, il demande à son communicant Jean-Christophe Alquier de rédiger « un petit courrier » qu’il veut envoyer à Cyril Mourin, le conseiller sport du président Macron : « Un truc disant qu’on commence à en avoir plein le cul, ça suffit, maintenant je sais ce que j’ai fait. […] Je vais l’envoyer, maintenant ça suffit. Si ça vient d’en haut… » « Je pense que c’est la bonne solution et à la limite je pense qu’à un moment donné, il faudra que tu voies le président », lui répond Alquier. « Absolument, abonde Michel Platini. Et je lui mettrai le couteau sous la gorge, je lui dirai : “Ou ça se passe comme ça, ou on me blanchit complètement, ou je me casse, au revoir et c’est fini. Écoutez-moi bien, vous m’avez tué.” » L’ancien patron de l’UEFA peut compter une nouvelle fois sur son copain Jacques Vendroux : « J’ai le président de la République en direct à 16 heures, sur France Info pendant 40 minutes », lui annonce le journaliste au téléphone le 6 juillet. L’entretien est calé le lendemain au stade de Lyon, pour la finale de la Coupe du monde féminine de football. Ce scoop décroché par Vendroux illustre la proximité avec le président : c’est la toute première interview accordée par Emmanuel Macron au groupe Radio France depuis son élection. « Très bien ! Formidable », réagit Michel Platini. « Donc, je vais essayer de lui parler de toi », indique Jacques Vendroux, qui promet d’agir uniquement s’il n’y a pas de témoins : « Tu vois, y a des langues de p***, donc je vais essayer de le choper en tête à tête. » « Dis-lui simplement qu’ils me cassent les couilles parce qu’ils veulent pêcher un gros poisson. […] Je veux le voir cet été si je peux le voir cet été », lui répond l’ancien président de l’UEFA. « Non, mais Michel, il peut pas te voir cet été, parce que ça va se voir, lui conseille le journaliste. S’il te reçoit, c’est à l’Élysée, à la rentrée discrètement. […] Mais je vais lui dire, hein ! » Michel Platini est impatient. « Rien de neuf ? », demande-t-il le 7 juillet 2019 à 18 h 54, peu après l’interview. « Non pas eu le temps, trop de monde », répond Jacques Vendroux. Michel Platini envoie l’émoticone d’un personnage faché. Le lendemain, Jacques Vendroux rappelle son copain, pour lui expliquer qu’il n’a pas pu parler au président Macron, mais qu’il a pu glisser un mot à son conseiller sport Cyril Mourin : « Hier y’avait trop de monde, Michel. Impossible. J’ai simplement dit à Mourin, à un moment il était seul avec moi […] : “p***** là c’est chaud ce que vous avez fait à Michel. La garde à vue, etc. Il le prend pas très bien. Même très mal.” Il m’a fait : “Oui je sais.” C’est tout. Après y’a quelqu’un qui [est] arrivé », raconte Jacques Vendroux. — C’est bien que tu lui aies dit. C’est largement suffisant. […] Comme ça, moi, ça m’évite de lui envoyer un truc où je vais l’insulter. […] De toute façon on sait très bien qu’on n'attend rien de personne, répond Michel Platini. — Oui, mais […] à un moment donné, j’ai pensé, j’ai même imaginé un moment lui poser une question en direct [à Emmanuel Macron]. — Non, non, non, non ! — Non, mais je l’ai pas fait ! Parce que je réfléchissais trop tu vois, en me disant : “Est-ce que c’est bien ? Est-ce que c’est pas bien ? […] Est-ce que je lui rends service ? Est-ce que je lui rends pas service ?” — Non, non, non, non, non, t’as bien fait. — J’avais ma bonne réponse tu vois. Parce que là, c’était en direct tu vois. Lui [Emmanuel Macron] a été sympa avec moi, je voulais pas le mettre dans l’embarras », conclut Jacques Vendroux. « Le président n’a pas été informé de cet échange entre son conseiller et Jacques Vendroux », nous a indiqué l’Élysée. L’entourage d’Emmanuel Macron ajoute que Michel Platini n’a pas rencontré le président par la suite, mais qu’il a pu s’entretenir avec son conseiller Emmanuel Mourin pour exprimer « son incompréhension sur sa situation judiciaire et la sensation que la justice française s’acharnait contre lui ». « À cette occasion, M. Mourin lui a rappelé que l’exécutif ne pouvait pas intervenir à la faveur ou à la défaveur d’un justiciable. Cet échange n’a pas été porté à la connaissance du président de la République », ajoute l’Élysée. Mais le coup de pression de Michel Platini semble, une nouvelle fois, avoir fonctionné. Quelques mois plus tard, le 7 novembre 2019, il a reçu, lors d’un interview sur RTL, une étonnante marque de soutien d’Emmanuel Macron. Le chef de l’État est intervenu en direct pour chanter les louanges de son « cher Michel, cher Platoche » : « Je sais que les dernières années ont été dures, que les blessures ont parfois été profondes, que le sentiment d’injustice aussi est là. Et au fond, j’avais un message, c’est ce message d’admirateur, ce message de remerciement, et ce message qui consiste à vous dire, vous avez encore plein de choses à apporter au football français et aux jeunes Français. […] Donc bravo, merci et revenez, ça me ferait plaisir. » Le justiciable Platini a apprécié : « Je crois que je vais m’évanouir, je suis très très ému », a-t-il réagi à l’antenne. Sollicité par Mediapart, l’entourage d’Emmanuel Macron répond qu’il « a juste souhaité adresser un message amical à l’immense footballeur ». Deux mois plus tard, en décembre 2019, le Parquet national financier ouvrait une information judiciaire sur l’attribution du Mondial 2022, désormais menée par les juges d’instruction Marc Sommerer et Virginie Tilmont. Les magistrats n’ont à ce stade prononcé aucune mise en examen. 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  22. Russie : au sport comme à la guerre Une vague de sanctions inédite contre le sport russe ébranle un système que Vladimir Poutine a placé au cœur de son régime et de son pouvoir personnel. Composée de proches, d’athlètes et d’oligarques, la « sportokratura » est devenue une arme géopolitique. EnEn envahissant l’Ukraine, Vladimir Poutine n’a probablement pas anticipé l’ampleur sans précédent des sanctions contre le sport russe. La mise au ban du mouvement sportif mondial est massive : exclusion des athlètes des Jeux paralympiques de Pékin et des équipes de football des Coupes d’Europe et de la Coupe du monde, annulations de compétitions, boycotts, ruptures de contrats de sponsoring, etc. Avalisé par le Comité international olympique (CIO) sous la pression, notamment, des fédérations qui avaient d’emblée annoncé leur refus d’affronter la Russie, le mouvement a été suivi par les institutions comme par les sportifs et les acteurs économiques. Symbole de cet effacement, l’éditeur de jeux vidéo EA Sports est allé jusqu’à retirer les équipes russes de sa simulation de football FIFA 2022. Selon Jean-Baptiste Guégan, enseignant et consultant en géopolitique du sport, ces sanctions sont « inédites, historiques, et remettent définitivement en cause le mythe de l’apolitisme du sport ». Ces sanctions menacent tout l’édifice du système sportif russe, déjà fragilisé par les affaires de dopage qui ont obligé ses athlètes à concourir sous bannière neutre lors des trois dernières olympiades. Or ce système, méthodiquement construit depuis plus de vingt ans, est au cœur du pouvoir. Poutine, corps de la nation russe « Poutine s’est emparé du sport dès le lendemain de sa première investiture, en invitant au Kremlin son ancien entraîneur de judo et en expliquant que, grâce à lui, il avait été sauvé de la vie de voyou qui lui tendait les bras – bien qu’il n’eût que 11 ans lorsqu’il poussa les portes de son dojo à Leningrad », rappelle Lukas Aubin, docteur en études slaves à l’université Paris-Nanterre, auteur de La Sportokratura sous Vladimir Poutine. Une géopolitique du sport russe (éd. Bréal, 2021). Le redressement de la Russie par le sport est figuré par le président lui-même, que l’imagerie officielle présente dans les panoplies du hockeyeur, du judoka, du skieur ou du nageur. Un redressement au sens littéral, selon Lukas Aubin : « Vladimir Poutine arrive comme l’antithèse de son prédécesseur Boris Eltsine : il se tient droit, est un sportif accompli, dans le contrôle de lui-même. Il joue l’incarnation physique du corps de la nation. » Après la « décennie perdue » des années 1990, il veut raviver les heures de gloire du sport soviétique. Il renoue aussi, relève le chercheur, avec l’hygiénisme que prônait Lénine dans les années 1920, afin d’améliorer la santé et l’espérance de vie des ouvriers. La nation russe doit, à l’image de son président, redevenir saine et forte. Au-delà des symboles, « Vladimir Poutine construit un système “politico-économico-sportif” très élaboré, en utilisant les oligarques pour financer le sport, les hommes et les femmes politiques pour le régenter, et les athlètes de haut niveau pour le promouvoir – formant une nomenklatura destinée à faire du sport une arme pour le pouvoir russe », décrit Lukas Aubin. Vladimir Poutine participe à un entraînement avec l'équipe nationale du judo russe, le 14 février 2019 à Sotchi. © Mikhail KLIMENTYEV / SPUTNIK / AFP Partenaires de judo, amis d’enfance, oligarques, membres du parti Russie unie, « athlètes d’État » : « Presque tous les organes sportifs et fédérations les plus influentes vont être dirigés par des proches du pouvoir, des personnalités de confiance – une manière de procéder commune à beaucoup d’autres domaines de la vie politique russe. » Même l’Église orthodoxe est mise à contribution. Lukas Aubin a conçu le terme « sportokratura » pour « nommer ce système que le pouvoir russe ne nomme pas lui-même ». « La sportokratura part de tout en haut pour aller tout en bas : les élites vont sur le terrain pour toucher la population. Poutine va chercher à renouer avec le “meilleur” du système soviétique en créant une forme de capitalisme administré du sport dont les financeurs sont les oligarques. » Sur 90 milliardaires russes identifiés en 2018, 51 « investissent massivement dans le sport », selon l’universitaire. Les membres de la puissante famille Rotenberg, par exemple, dirigent des fédérations, des sociétés de marketing sportif, des clubs de football et de hockey, construisent des stades… Et cette « sportivisation » de la société est hautement patriotique : les événements et les installations sont pavoisés de symboles nationaux, de bannières de Russie unie, de portraits de Poutine. Politiser les victoires « Dans ses directives aux grandes fortunes figurait aussi l’impératif d’investir le sport international afin d’être plus influent à l’étranger. Les investissements dans le sport européen de Gazprom, dirigé par l’oligarque Alexeï Miller, ont par exemple été pilotés par le Kremlin », souligne Lukas Aubin. La semaine dernière, l’UEFA et le club allemand de Schalke 04 ont rompu leurs contrats de sponsoring avec l’entreprise. Points d’orgue de cette politique de nation branding, l’accueil des JO d’hiver de Sotchi 2014 et celui de la Coupe du monde de football 2018. Alors que le gigantisme et les coûts des grands événements sportifs internationaux les rendent impopulaires auprès des démocraties, la Russie se range avec la Chine ou le Qatar parmi les « nouveaux clients » du CIO et de la FIFA, peu soucieux du respect des droits humains dans ces pays. Avec un budget estimé entre 36 et 50 milliards d’euros, Sotchi 2014 pulvérise tous les records, Jeux d’hiver et d’été confondus. Les Russes dominent l’olympiade avec 33 médailles, la fierté nationale culmine, les critiques internationales aussi. Un mois plus tard, la Russie annexe la Crimée. « Miracle » de Sotchi mis à part, les résultats sont médiocres : le pays navigue entre la quatrième et la onzième place aux JO, brille peu dans les disciplines majeures. « Son niveau de performance sportive est conforme à son niveau de puissance économique, pondère Jean-Baptiste Guégan. Le sport russe, corrompu ou désorganisé à tous les étages, est contraint de recourir à une politique de “coups”, voire à des moyens illicites. L’essentiel est de pouvoir politiser les victoires. » Et même les revers. Sport power plutôt que soft power Dès la fin de 2014, un vaste système de dopage et de dissimulation des contrôles positifs est mis au jour, entraînant une cascade de suspensions et de retraits de médailles. Les dirigeants crient au complot. « La réponse russe ne va pas consister à mettre de l’ordre chez soi et à se conformer aux injonctions, mais à contester ou retourner les accusations, à désigner les Occidentaux », analyse Lukas Aubin. « Dans son rapport au monde, à plus forte raison occidental, la Russie de Poutine conçoit l’étranger essentiellement au travers de puissances à concurrencer, voire à défier, poursuit-il. Il y a un malentendu sémantique autour de la notion de soft power : la Russie va définir sa stratégie de géopolitique par le sport comme un instrument offensif ou défensif, mais toujours comme une arme. » Rien de « soft », en effet, dans cette diplomatie sportive. « Il vaut mieux parler de sport power, le sport étant conçu par la Russie comme un élément de puissance, confirme Jean-Baptiste Guégan. Le sport est aujourd’hui à l’avant-garde des relations internationales, il précède les événements. Le discours de dénégation et de victimisation, d’inversion des responsabilités tenu par Poutine à propos de l’Ukraine y était déjà à l’œuvre. » En sortant du régime de demi-mesures qui prévalait jusqu’alors, « les instances sportives internationales pourraient bien mettre à terre tout ce que Poutine a construit autour du sport depuis vingt-deux ans », pronostique Lukas Aubin. Le pouvoir russe y verrait toutefois moins un échec que « la suite d’un affrontement qui dure depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ». On prête déjà à Vladimir Poutine l’intention de fonder des institutions sportives et des compétitions alternatives réunissant la Russie et ses alliés, voire la Chine. Bloc contre bloc, avec un entêtant parfum de guerre froide.
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    My Life

    Regarde ton assurance , si tu le peux fais toi passer cas COVID auprès de ton assurance ça fera empêchement pour cas exceptionnel donc remboursé normalement si ton assurance fait bien son taf en temps de covid
  24. comparativement à d'autres années, le classement n'est pas scandaleux Je préfère Mané personnellement, suffit de voir comment pool est moins étincelant depuis son départ, déjà titulaire indiscutable au Bayern... mais Benzema a également fait une saison exceptionnelle et les trophées dans la poche donc pas scandaleux Même combat entre Courtois et Alisson , puis Courtois a fait de superbes performances en LDC , sans ça pas certains que le Réal la gagne et ce qui s'en suit Modric mérite d'être plus haut , à la place de Mbappé qui passerait 7éme Pareil pour Kane que je n'affectionne pas particulièrement et moins présent statistiquement mais son influence est hautement décisive pour Tottensh*t à la place de Marhez ce serait mérité mais bon , tel est le choix des experts ... .
  25. lô le gunners

    [6] Gabriel Magalhães

    je viens de revisionner l'action Viera Van Nistelroy de l'époque en fait Viera prend jaune , et vu que c'était son deuxième il prend rouge c'est bien arbitré au final et sur l'ensemble du match également, même si le hors jeu qui améne l'action du pénalty aurait du être sifflé... Gabriel a fait un bon match , il doit se canaliser dans les moments importants le régen de koscielny
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