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Gunners FRANCE, la référence francophone d'Arsenal

lô le gunners

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Tout ce qui a été posté par lô le gunners

  1. lô le gunners

    [1] Bernd Leno

    on sent que le résultat prime ; la concurrence saine ! voila ce qui a manqué ces dix dernières années, on va peut être enfin retrouver cela
  2. l'arbitrage n'a pas été à la hauteur vraiment dommage pour Rennes ; belle ambiance , qu'elle parade de Schmeichel fils !! un beau spectacle
  3. lô le gunners

    [?] Lucas Torreira

    hier il provoque le rouge pour Bologne, il fait un poteau sur superbe frappe de 25m et il marque le but du 1.0
  4. lô le gunners

    [8] Martin Odegaard

    grosse satisfaction ; c'était un très beau paris pour Arsenal et le joueur, il avait un potentiel certains , il éclot chez nous c'est super Lui, Saka, Tierney c'est du gratin mondial
  5. la suite Alex Schwazer, ancien champion olympique du 50 km marche, a été injustement accusé de dopage en 2016. C’est la conclusion de l’ordonnance de non-lieu qui blanchit l’athlète après cinq ans d’enquête. Schwazer est acquitté, selon la formule du droit italien, « pour ne pas avoir commis le fait », par le juge du tribunal de Bolzano Walter Pelino. Mediapart avait raconté à l’automne dernier cette affaire qui passionne l’Italie depuis plusieurs années (vous pouvez retrouver l’enquête ci-dessous). Le choc avait été immense en Italie quand Alex Schwazer, dopé repenti devenu héraut de la lutte antidopage, avait à nouveau été contrôlé positif. L’athlète est aujourd’hui blanchi par la justice ordinaire. Mais pas encore par celle du sport. Son avocat, Gerhard Brandstätter, travaille d’arrache-pied pour que son client, qui continue à s’entraîner, puisse participer aux JO de Tokyo l’été prochain. L’AMA (Agence mondiale antidopage) et World Athletics, qui étaient parties civiles dans la procédure instaurée en 2016 contre Schwazer, sortent plus qu’écornées de cette affaire. On savait que les autorités de contrôle exerçaient leur rôle sans entrain. Le scénario qui se dessine à présent est bien pire : elles auraient pu participer à un complot pour faire tomber un athlète dont le combat les gênait. Les deux organisations ont publié deux communiqués de presse assez agressifs, la première s’en prenant à la magistrature italienne, la seconde en assurant que Schwazer n’a aucune possibilité de retourner à la compétition avant 2024, année où prend fin sa disqualification. En résumé, voici ce que dit l’ordonnance de 87 pages du juge Walter Pelino. Rupture de la chaîne de possession Le prélèvement, négatif à la première analyse, mais positif à la testostérone exogène à la deuxième, a été effectué au domicile de Schwazer le 1er janvier 2016 au petit matin. Cette date est une particularité en soi, car, souligne Pelino, c’est la première fois dans l’histoire de l’antidopage qu’on effectue un contrôle le 1er janvier, un jour férié. Le laboratoire de Cologne est fermé ce jour-là. Aussi le préleveur, employé d’une entreprise de Stuttgart, rentre-t-il dans la capitale du Bade-Wurtemberg et laisse-t-il l’échantillon dans le frigo du bureau, avant de rentrer chez lui. Sauf que, après avoir commis une grave irrégularité en ayant écrit le lieu du prélèvement (Racines, le hameau de 200 habitants où vit Schwazer), il a aussi fait une fausse déposition en déclarant d’abord qu’il avait remis l’échantillon au laboratoire de Cologne le jour du prélèvement, pour ensuite se rétracter et expliquer que la livraison n’avait eu lieu que le lendemain matin. Pendant tout l’après-midi du 1er janvier 2016, l’échantillon de Schwazer n’a donc pas été gardé et six personnes avaient les clefs du bureau. Ce point constitue, à lui seul, une bonne raison pour invalider le contrôle, selon le code mondial antidopage. Un échantillon obtenu avec les dents L’échantillon B, comme la Fédération internationale d’athlétisme le souligne, est un échantillon du même prélèvement qui constitue une garantie pour l’athlète. Mais cela n’a pas été le cas dans l’affaire Schwazer, souligne le magistrat italien, qui fustige la gestion autoréférentielle des contrôles antidopage. Pour l’avenir, le magistrat préconise d’ailleurs qu’un échantillon soit laissé à l’athlète en guise de garantie. À charge pour ce dernier de le faire garder dans un laboratoire adéquat. Pour obtenir 6 ml d’urine de l’échantillon B conservé au laboratoire de Cologne, et les faire analyser par le colonel Lago, expert du tribunal, le magistrat italien a en effet dû combattre deux ans contre World Athletics et l’AMA, ainsi que contre le laboratoire allemand, qui ne voulaient pas fournir cet échantillon sous prétexte d’une rupture de la chaîne de possession. Les trois institutions, en faisant une fausse déclaration sur la quantité d’urine présente dans l’échantillon B, ont ainsi induit en erreur la cour d’appel de Cologne afin qu’elle réponde négativement à la commission rogatoire internationale du tribunal de Bolzano. Le 7 février 2018, quand Lago se rend au laboratoire de Cologne accompagné par les avocats qui représentent les différentes parties, le directeur du laboratoire, Hans Geyer, lui sort un échantillon dans une fiole non scellée. Le colonel Lago refuse de repartir de Cologne avec un échantillon de ce type. Il appelle le juge Pelino, qui parle directement avec le directeur du laboratoire de Cologne et lui rappelle l’ordre finalement émis par la cour d’appel de Cologne de fournir l’échantillon B. Lago rentrera en Italie avec quelque 6 ml d’urine, dose suffisante, donc, pour les analyses, mais pas avec le conteneur de tout l’échantillon, un Berlinger. « On voulait l’expertiser car ces conteneurs de la marque suisse, cela avait été démontré dans le rapport McLaren après les JO de Sotchi, peuvent être manipulés plusieurs fois sans que cela se voie », écrit le magistrat italien. Une concentration anormale d’ADN dans l’échantillon B L’échantillon de 6 ml que l’expert du tribunal est parvenu à « arracher » à Hans Geyer a livré sa vérité après deux ans d’analyses et d’études statistiques, menées par le colonel Lago et son équipe, et par le professeur Corradi, statisticien de la faculté de Florence. Une donnée apparaît tout de suite inhabituelle : la concentration d’ADN. Sur un liquide biologique comme l’urine, la concentration d’ADN a une décroissance naturelle autour de 90 % au bout de deux ans, dit la première expertise de Lago, alors que l’urine analysée, qui a déjà deux ans, révèle une concentration entre 20 et 50 fois supérieure à la moyenne de l’athlète. Le juge italien ordonne une étude statistique qui parvient à la même conclusion : le taux d’ADN dans l’urine de Schwazer ne peut pas correspondre à un taux normal pour un humain. Le juge Pelino esquisse donc quatre hypothèses : 1° Schwazer souffre d’une pathologie ; 2° l’absorption de testostérone exogène (qu’il aurait faite) fait augmenter le taux d’ADN ; 3° l’échantillon B a été manipulé de façon à le faire devenir positif ; 4° l’activité physique intense fait monter le taux d’ADN. Cette dernière possibilité est écartée grâce à une étude menée spécialement sur des athlètes de longue distance de la Fédération italienne d’athlétisme, dont le résultat est que le taux d’ADN tend à baisser et non pas à monter à cause de l’entraînement intensif. L’hypothèse de la pathologie est écartée également, car Schwazer ne signale aucune pathologie et un contrôle antidopage daté du 24 janvier 2016 est parfaitement dans la norme, comme tous ceux qui suivront. Pour vérifier l’hypothèse que la prise du dopage puisse augmenter de façon spectaculaire le taux d’ADN dans l’urine, Walter Pelino demande leur collaboration à l’AMA et World Athletics : il faudrait livrer des échantillons d’urine (anonymes) dopés à la testostérone exogène. L’Agence mondiale, après avoir garanti sa pleine collaboration à l’enquête par le truchement de son directeur de département légal, Julien Sieveking, refusera finalement… World Athletics aura la même réponse négative. Ces comportements agacent de plus en plus le juge Pelino, qui se convainc davantage que l’urine de Schwazer a été manipulée et que les attitudes de World Athletics et de l’AMA « ne sont pas juridiquement neutres ». En dédouanant Schwazer, Pelino n’oublie pas de lister quatre délits que les deux institutions ont, selon lui, commis dans cette procédure : du faux idéologique à la fraude procédurale, en passant par la diffamation. Tous imputés, donc, à deux organismes censés garantir le respect des règles. Retrouvez ci-dessous l’enquête que nous avions publiée le 26 septembre 2020. ------------------------------------------------------------------------------------------- L’affaire Alex Schwazer tient l’Italie en haleine depuis près de 5 ans. Il faut dire que le scénario est digne d’un polar : un athlète, ancien dopé, se confesse, revient à sa discipline, et pour prouver qu’il est fort même sans dopage, s’associe à un coach paladin du sport propre. Mais il se fait de nouveau contrôler positif dans des conditions extrêmement douteuses. Après avoir blanchi des athlètes dopés, un complot a-t-il pu être mis en place pour rendre coupables des athlètes propres mais gênants ? Le procès qui se tient actuellement à Bolzano, en Italie, tente de répondre à cette question. Schwazer est un athlète italien spécialiste de la marche athlétique, la même discipline que le Français Yohann Diniz. En 2008, aux JO de Pékin, il remporte la médaille d’or sur 50 km à seulement 24 ans. Puis commence une longue traversée du désert qui le pousse, dit-il, « à faire comme les Russes. La tête n’y était plus, j’ai décidé de faire comme eux », expliquera Schwazer, en larmes, face à la presse en juillet 2012. À la veille des JO de Londres, il est en effet rattrapé par la brigade, avec de l’EPO dans le sang. En Italie, c’est le psychodrame : la presse accable Schwazer. Chacun a un avis sur ce garçon qui a trahi ses supporters et les règles du sport propre. Même Yohann Diniz, qui avait auparavant de l’estime pour le talent du transalpin, le décrit comme « un sale type ». Dans ses aveux, Schwazer détaille sa collaboration avec les sulfureux médecins Francesco Conconi et son dauphin Michele Ferrari, mais aussi le fait que le staff de la fédération italienne d’athlétisme était au courant de ses pratiques illicites, notamment par les deux médecins fédéraux. Un procès est donc ouvert contre ces deux praticiens, dont l’un, Antonio Fischetto, est un étroit collaborateur de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF à l’époque, renommée depuis World Athletics). Pendant l’enquête, courant 2013, Fischetto, sans savoir qu’il est sur écoutes, parle de Schwazer au téléphone en des termes peu amènes : « Ce boche doit mourir tué, ils doivent enculer Kostner. » « Boche » car Schwazer vient du département du Tentrin-Haut-Adige où la population est en partie de langue maternelle allemande. Quant à la patineuse Carolina Kostner, il s’agit à l’époque de sa petite amie. Fischetto, son collègue et une employée de la fédération italienne ont été condamnés en première instance pour complicité de pratique dopante. Puis blanchis en appel, il y a tout juste quelques mois. En dépit de sa collaboration avec les institutions qui luttent contre le dopage, Schwazer est quant à lui suspendu pour 3 ans et 9 mois. L’athlète transalpin soutient cependant qu’il a remporté sa médaille la plus importante, celle des JO de 2008, en étant propre. Et pour démontrer à ceux qui en doutent qu’il peut gagner sans se doper, il décide, en 2015, de se faire entraîner par Alessandro Donati, professeur de sport, coach d’expérience et surtout figure de la lutte antidopage en Italie et dans le monde. Donati, qui fut un temps un étroit collaborateur de l’Agence mondiale antidopage, accepte de relever le défi à une condition : Schwazer doit être contrôlé très régulièrement par une équipe de scientifiques qui ont la confiance de Donati, et qui ne travaillent pour aucune fédération ou agence qui puisse laisser penser à un conflit d’intérêts. La collaboration porte vite ses fruits, avec, en ligne de mire, les JO de Rio. Mais l’année 2016, qu’il rêve fastueuse, commence de façon inhabituelle pour l’athlète transalpin. Le 1er janvier 2016, peu après 7 heures du matin, une équipe de deux contrôleurs d’une société allemande, GQS, mandatés par l’IAAF, débarque chez lui, dans le hameau de montagne de Racines (quelques dizaines d’habitants tout au plus). Il s’agit d'un contrôle antidopage sang-urine. La tête encore dans les brumes du réveillon qui s’est terminé quelques heures plus tôt, Schwazer se soumet au contrôle qui dure un peu plus d’une heure. Tous les tests auxquels il est soumis depuis quelques mois en vue de la fin de sa disqualification (fin avril 2016), mandatés par l’agence italienne, l’AMA ou l’IAAF, sont parfaitement réguliers. Celui du jour de l’An 2016 le sera aussi d’ailleurs ! Fin janvier 2016, l’IAAF reçoit les résultats du test du laboratoire de Cologne : négatif. Ce résultat est aussi notifié à l’athlète qui poursuit sa préparation tranquillement à Rome. Mais le département antidopage de l’IAAF, dirigé par Thomas Capdevielle, n’est visiblement pas convaincu par le résultat de ce contrôle du 1er janvier commandé le 16 décembre 2015, soit le jour même de la déposition au tribunal de Schwazer mettant en cause le docteur Antonio Fischetto. Ainsi, le 29 mars 2016, l’IAAF demande au laboratoire allemand de garder l’urine de l’athlète, alors que normalement les échantillons négatifs sont détruits 90 jours après l’analyse. L’IAAF demande aussi au laboratoire de Cologne de « mieux regarder », et d’exécuter en particulier un examen sur le profil hormonal de l’athlète. L’examen, qui commence le 14 avril 2016 pour se terminer le 12 mai, conclut cette fois à la positivité de l’échantillon à la testostérone exogène. Capdevielle reçoit cette nouvelle le 13 mai, mais l’IAAF diffuse officiellement la communication de la positivité de Schwazer plus d’un mois après, le 21 juin. L’athlète est immédiatement suspendu. L’athlète est alors revenu à un excellent niveau, redevenu une chance de médaille : il a brillamment remporté le 50 km des championnats du monde par équipes à Rome le 8 mai. Même si pendant la compétition, quelques athlètes italiens, comme le sauteur en hauteur Gianmarco Tamberi, qualifient le marcheur de « honte d’Italie », contestant sa sélection en équipe nationale. Au soir du 21 juin le staff de Schwazer s’affole : une plainte contre X est déposée, ainsi que la demande d’analyse urgente de l’échantillon B du prélèvement du 1er janvier. La date limite pour les inscriptions aux JO est fixée au 2 juillet, mais Thomas Capdevielle n’est pas pressé et fixe la date pour l’analyse de l’échantillon B au 5 juillet. Par la suite, le directeur du laboratoire de Cologne déclarera qu’il y avait la possibilité de les faire pour le 28 juin, mais que l’IAAF avait choisi la date du 5 juillet. Les conseils de Schwazer frappent à la porte du TAS de Lausanne pour demander la levée provisoire de la suspension de l’athlète, mais le Tribunal arbitral du sport rejette cette demande lors d’une audience qui se tient à Rio de Janeiro, dans le cabinet d’un avocat brésilien. Schwazer écope d’une disqualification de 8 ans, jusqu’en 2024. Le dopage étant, dans le système juridique italien, une infraction qui relève du droit pénal, une enquête est ouverte contre Schwazer fin septembre 2016. Cette enquête a duré 4 ans ; elle vient de se terminer le 14 septembre 2020 et on connaîtra le fin mot de l’affaire d’ici un mois. Mais, tout de suite, les auditions et les premières investigations révèlent de nouveaux faits étonnants s’agissant du contrôle du 1er janvier. D’abord, le lieu du contrôle est indiqué dans le PV. Normalement ce n’est pas le cas, pour éviter d’identifier l’athlète. La bourde, volontaire ou pas, des préleveurs est « corrigée » par le laboratoire qui, sur son PV, note « non renseigné ». Ensuite, la procédure d’acheminement des échantillons qui doit être garantie par les préleveurs jusqu’au laboratoire n’est pas respectée – ce qui suffit normalement à rendre invalide un contrôle antidopage. En effet, le jour de l’An, le laboratoire de Cologne est fermé (c’est d’ailleurs une journée où normalement on ne pratique pas de contrôle antidopage). L’échantillon va dès lors reposer dans un frigo dans un local, dont une seule personne est censée avoir la clef. On découvrira que six personnes en possèdent une en réalité. « Pour un éventuel sabotage d’échantillon, le 1er janvier après-midi, c’est royal, vu que les bureaux sont vides », commente Donati, coach de l’athlète italien. Les enquêteurs italiens demandent donc les échantillons A et B de l’athlète pour les faire analyser par le département de recherche scientifique des Carabinieri, dirigé par le colonel Giampietro Lago. Ce dernier, avant d’être un militaire, est un biologiste, spécialisé dans l’ADN. S’ensuit une longue bataille juridique entre les justices italienne et allemande. Puis quand la justice italienne obtient enfin gain de cause, c’est le laboratoire allemand qui bloque, avant de se soumettre, ce qui aboutit à un résultat stupéfiant : l’échantillon de l’urine B de Schwazer contient une concentration d’ADN infiniment trop haute pour l’ADN physiologique d’un homme. D’autant que les sportifs de haut niveau n’ont pas des concentrations d’ADN plus hautes que le reste de la population, bien au contraire. Cette urine a tout l’air d’avoir été manipulée, même si l’Agence mondiale antidopage réfute cette analyse. Un complot est-il possible ? La thèse est renforcée par le travail de hackers qui révèlent des échanges de courriels entre Thomas Capdevielle, responsable de l’antidopage à l’IAAF, l’avocat de l’IAAF Ross Wenzel et le directeur du laboratoire de Cologne Hans Geyer. Dans ces échanges, qui datent du 20 février 2017, Thomas Capdevielle s’inquiète du fait que le laboratoire allemand ne se plie pas aux exigences de l’IAAF. Il écrit à l’avocat de l’IAAF : « Est-ce qu’ils réalisent qu’ils font partie du complot contre AS [Alex Schwazer – ndlr] et les possibles conséquences pour eux ? » Cet échange de courriels a été versé au dossier judiciaire. Thomas Capdevielle n’en a jamais contesté l’authenticité. Il n’a pas répondu à nos questions, et l’AIU (Athletics Integrity Unit), chargée de répondre en son nom, nous a fait savoir qu’elle ne « voulait pas commenter cette affaire car elle est en train d’être jugée en Italie. Nous la commenterons le moment venu ». Mediapart a contacté à plusieurs reprises le professeur Hans Geyer du laboratoire de Cologne, ainsi que Ross Wenzel, l’avocat de l’IAAF. Ils n’ont pas plus répondu à nos sollicitations. À présent, le parquet doit décider s’il maintient ses poursuites contre Schwazer ou y renonce. Toute l’Italie attend la décision, et Alex Schwazer, lui, s’entraîne. Persuadé qu’il pourra bientôt de nouveau marcher en compétition. https://www.mediapart.fr/journal/international/060321/l-athlete-alex-schwazer-innocente-l-agence-mondiale-antidopage-mise-en-cause?utm_source=20210306&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20210306&M_BT=135393249294
  6. rennes n'a pas été suffisamment tranchant La patience de Leicester a payé ; gros manque de lucidité de Rennes sur le second but pris je pensais que le jeu long de Leicester souffrirait avec l'absence de Vardy , cela n'a pas été le cas
  7. le psg ridiculisé ; ça fait beaucoup trop de fois ... 2 buts donnés
  8. billet pris pour Rennes-Leicester
  9. il y a un an: C’est l’homme de l’ombre qui fait la pluie et le beau temps au FC Nantes. Mogi Bayat, agent de joueur franco-iranien de 46 ans, est considéré par beaucoup comme le directeur sportif officieux du club canari et l’homme de confiance du propriétaire Waldemar Kita et de son fils Franck, directeur général. Il a, en tout cas, la haute main sur les transferts du club depuis plusieurs années. « C’est simple, à Nantes, tu laisses un message à la direction, c’est Mogi qui te rappelle », confiait à 20 Minutes un représentant de joueur français, en février 2020. Mogi Bayat est devenu l’un de symboles de la crise profonde qui déstabilise le FC Nantes, sur fond de révolte des supporters, de déroute sportive, de valse des entraîneurs et de management très critiqué de Waldemar Kita, par ailleurs suspecté par la justice d'avoir commis une fraude fiscale de grande ampleur (lire notre enquête ici). Le problème, c’est que l’agent est dans le collimateur de la justice au sujet de plusieurs ventes de joueurs. En France, il est, selon L’Équipe, soupçonné d’avoir touché la moitié des 3 millions d’euros de prime à la signature du milieu de terrain belge Anthony Limbombe au FC Nantes (le plus gros transfert de l’histoire du club), afin de contourner la loi française qui plafonne les commissions d’agent à 10 % du montant du transfert. « L’enquête préliminaire ne me vise pas personnellement », dément-il. En Belgique, Mogi Bayat a été placé en détention provisoire en 2018 dans le cadre du « Footbelgate », une vaste enquête judiciaire menée par le parquet fédéral sur des fraudes présumées lors de transferts. Malgré ces soupçons, son influence au FC Nantes reste intacte, comme l’a confirmé une récente enquête de L’Équipe. Selon le quotidien sportif, il mettrait la pression sur certains joueurs pour qu’ils intègrent son « écurie » et scellerait le destin des entraîneurs. En refusant de lui accorder une entrevue, Raymond Domenech, viré début février au bout de seulement trois mois, se serait « tiré une première balle dans le pied ». Interrogé, Mogi Bayat se décrit simplement comme « un fournisseur privilégié » : « Je suis un intermédiaire. […] Il y a énormément de clubs où je suis au moins aussi actif, mais on n’en parle pas ou moins. Il semble manifestement que Kita + Bayat, ça fait vendre et polémiquer. » À voir. Car l’omniprésence de Mogi Bayat au sein du FC Nantes rappelle furieusement un autre épisode de sa carrière : son passage au RSC Anderlecht, l’un des plus prestigieux clubs de football belges. C’est ce que montrent des documents inédits issus des Football Leaks, transmis par le lanceur d’alerte Rui Pinto au magazine allemand Der Spiegel et partagés avec Mediapart et ses partenaires du réseau European Investigative Collaborations (EIC). Mélange des genres, conflit d’intérêts, multiplication des commissions, échanges de bons procédés : ces documents offrent un éclairage inédit sur les méthodes de l’ombre de Mogi Bayat. Les étranges commissions du transfert d’Adrien Trebel L’exemple le plus frappant est sans doute le transfert du milieu de terrain français Adrien Trebel, formé au FC Nantes et devenu le capitaine du Standard de Liège. À l’été 2016, le joueur veut partir. Son agent officiel, Nicolas Onissé, prévient le président du club, Bruno Venanzi, qui n’est pas très chaud : « J’ai toujours dit que je souhaitais garder Adrien encore un an. Et j’ai toujours dit aussi 4 millions net pour le club et je ne changerai pas de position », répond-il par SMS. Ce message suffit à l’agent de Trebel pour indiquer au club bruxellois d’Anderlecht que le joueur est à vendre pour 4 millions. Il est trop tard pour le mercato d’été. Mais Adrien Trebel est impatient et fait grève fin décembre pour obliger son club à trouver une solution. C’est alors que Mogi Bayat entre en scène et tire les ficelles du deal, finalisé en janvier 2017 pour 3 millions d’euros. Selon nos informations, les deux agents se sont partagé une énorme commission : 830 000 euros, soit 27 % du montant du transfert – la norme dans le milieu se situe plutôt autour de 10 %. La répartition du magot est tout aussi surprenante. Anderlecht verse 200 000 euros à Mogi Bayat et 630 000 euros à Nicolas Onissé. Cette répartition est organisée par Mogi Bayat. C’est lui qui envoie la lettre signée par Adrien Trebel autorisant Anderlecht à payer Onissé, ainsi que la convention conclue entre Anderlecht et Onissé. À première vue, Mogi Bayat a laissé la plus grosse part du gâteau à l’agent officiel d’Adrien Trebel. Mais un troisième document est envoyé le même jour à Anderlecht : l’accord conclu entre Nicolas Onissé et Mogi Bayat. Celui-ci stipule qu’Onissé doit reverser la moitié de sa commission, soit 315 000 euros, à Mogi Bayat pour récompenser ses « services de conseil et d’assistance » ayant permis de boucler le deal. Cet accord secret permet donc à Bayat de toucher 515 000 euros de commission, contre seulement 315 000 pour Onissé. Pourquoi un tel tour de passe-passe ? Les deux agents n’ont pas souhaité répondre. L’affaire ne s’arrête pas là. Le jour même du transfert d’Adrien Trebel, Anderlecht conclut un autre contrat avec Mogi Bayat, dans lequel le club bruxellois lui donne mandat pour vendre le joueur, « en contrepartie d’une indemnité de transfert à concurrence d’un montant minimal de 6 millions d’euros ». L’encre du contrat de transfert d’Adrien Trebel est à peine sèche qu’Anderlecht prévoit déjà son départ ! La mission confiée à Mogi Bayat est valable jusqu’au 14 janvier 2020, avec une reconduction automatique de trois ans si le joueur n’est toujours pas vendu. Soit un mandat de six ans. Anderlecht s’empêche donc de faire appel à un autre agent ou de s’occuper lui-même du futur transfert. La convention prévoit que Mogi Bayat touchera 300 000 euros de commission si la vente est conclue pour 6 millions d’euros, dont il s’engage à partager la moitié avec Nicolas Onissé. Clauses contradictoires et risque juridique Mais la formulation de certaines clauses du contrat est surréaliste. L’article 2 stipule qu’Anderlecht versera la commission seulement si l’agent intervient « dans le cadre de la négociation de transfert du joueur ». Mais dans l’article 4, c’est l’inverse : « peu importe si l’intermédiaire a entrepris ou non quelque démarche quelconque préalable de négociation au nom et pour compte » d’Anderlecht, « l’intermédiaire a droit (sans délai) à la commission ». Comment expliquer qu’Anderlecht ait accepté une convention aussi ambiguë, préparée par Mogi Bayat et son avocat Laurent Denis ? C’est d’autant plus étonnant que le club avait déjà été confronté aux mêmes clauses contradictoires lorsqu’il avait mandaté Mogi Bayat pour le transfert (avorté) de Guillaume Gillet à Reims six mois plus tôt. Herman Van Holsbeeck, directeur général d’Anderlecht à l’époque, a refusé de nous éclairer, au motif qu’il réserve ses « réponses aux enquêteurs et au juge d’instruction qui dirigent l’enquête » du « Footbelgate ». Mogi Bayat estime que nos informations comportent « pas mal d’erreurs », avant d’ajouter : « Vous n’êtes pas sans savoir que si vos questions concernent une instruction judiciaire en cours, il y a la nécessité de respecter le secret de cette instruction. » Au-delà de l’importance des commissions, le montage suscite la curiosité car il pourrait s’apparenter à une forme déguisée de TPO (pour third party ownership, ou tierce propriété). Cette pratique, qui consiste pour un club à céder une partie de la propriété d’un joueur à un agent ou à un fonds d’investissement, a été interdite par la Fifa en 2015 (lire nos enquêtes ici et là). La convention rédigée par Bayat et approuvée par Anderlecht pourrait donc contrevenir à deux articles du règlement Fifa : le 18 bis, qui interdit toute influence extérieure dans la gestion sportive des clubs, et le 18 ter, qui interdit d’octroyer à un tiers un avantage financier sur la valeur d’un futur transfert. Anderlecht joue avec le feu et le sait. Renaud Duchêne, juriste du club, a d’ailleurs informé la direction. Le 16 janvier, il contacte Laurent Denis, qui est l’avocat à la fois de Mogi Bayat et du club : « Tu me confirmes bien que sur le montant de 6 000 000 ou tout autre montant ramené à son delta, nous ne courons aucun risque relatif à l’interdiction TPO reprise dans l’article 18 ter du règlement Fifa ? C’est un point important sur lequel nous sommes contrôlés par la commission des licences. » La réponse de Laurent Denis ne figure pas dans les documents Football Leaks. L’ingéniosité de Mogi Bayat pour multiplier les commissions ne s’arrête pas au transfert de Trebel. En juillet 2015, il est à l’origine du prêt de l’attaquant Imoh Ezekiel à Anderlecht. Le club lui a versé la bagatelle de 550 000 euros (300 000 pour la venue du joueur et 250 000 pour la négociation de son contrat de travail)… Une somme énorme pour un simple prêt, assorti d’une option d’achat fixée à 10 millions d’euros, autant dire impossible à payer pour un club au budget aussi modeste qu’Anderlecht. Autre deal douteux : la levée d’option d’Isaac Kiese Thelin en mai 2017. Le Suédois avait été prêté gratuitement par Bordeaux en janvier 2017 pour une durée de six mois à Anderlecht, moyennant 100 000 euros, avec option d’achat à 2,25 millions. Malgré la saison décevante du joueur, Anderlecht avait levé l’option à la surprise générale. À l’époque, le directeur général Herman Van Holsbeeck s’en était expliqué, sans convaincre : « Si vous me demandez si Kiese Thelin est un joueur pour Anderlecht, je vous réponds non. Il a reçu suffisamment sa chance ici. Mais je suis certain qu’on s’y retrouvera financièrement. » En réalité, le seul qui semble en avoir profité est Mogi Bayat. Les documents Football Leaks montrent qu’une commission de 520 000 euros lui était due si l’option était levée. Et quatre ans plus tard, Anderlecht n’a toujours pas vendu Isaac Kiese Thelin, qui a fait l’objet de multiples prêts à d’autres clubs. L’omniprésence de Mogi Bayat à Anderlecht Ces transactions montrent que Mogi Bayat a fait d’Anderlecht son jouet, à l’époque où Herman Van Holsbeeck y officiait en tant que directeur général. En plus de son influence sur les transferts, il avait l’oreille de Van Holsbeeck et, de ce fait, pouvait exiger quasiment ce qu’il voulait des employés du club bruxellois. Le 4 janvier 2016, alors qu’il est en train de finaliser le transfert du joueur Guillaume Gillet à Nantes, il envoie ce mail à une salariée d’Anderlecht : « Si tu es au club, peux-tu stp utiliser les tampons et les mettre sur le document rempli. Merci d’avance. » Alors qu’un agent n’a, normalement, pas d’autorité sur les employés des clubs. Mogi Bayat demandait aussi à Anderlecht de réserver et d’imprimer ses billets d’avion, comme un billet daté du 2 juin pour un vol Nice-Bruxelles. Si, comme on nous l’a indiqué, l’agent payait ses voyages (que ce soit avec sa carte de crédit ou en remboursant Anderlecht), il bénéficiait ainsi des tarifs préférentiels négociés par le club avec la compagnie SN Brussels. Le 26 juin 2016, ce n’est pas seulement pour lui qu’il fait imprimer les billets d’avion mais également pour son fils. Difficile dans ces conditions de plaider qu’il s’agissait d’un voyage professionnel. L’année suivante, il trouve une solution encore plus simple : il demande directement les codes de réduction au secrétariat du club, qui les lui fournit au moins à deux reprises. Mogi Bayat utilisait également Anderlecht comme sa photocopieuse. Lorsqu’il avait besoin d’imprimer des documents, il n’hésitait pas à passer commande à la secrétaire ou au juriste du club. C’est un salarié d’Anderlecht qui a imprimé un reçu douanier daté de juillet 2015, au sujet d’un colis contenant une montre Patek Philippe à 49 535 euros, expédié au père de Mogi Bayat à Téhéran. Or, la justice belge soupçonne l’agent d’avoir mis au point un système de fraude à la TVA pour ses montres de luxe, en utilisant les reçus et le nom de son père pour déduire plusieurs fois la TVA pour la même montre. Mais ce qui retient l’attention, c’est le mode opératoire. Pourquoi Mogi Bayat faisait-il imprimer ses reçus personnels par Anderlecht ? Était-ce une façon de ne pas laisser de preuves à son domicile ? Il n’a pas souhaité répondre sur ce point. Cette relation toxique entre le club et son agent privilégié débouchait parfois sur des échanges de bons procédés. Il n’était pas rare que Mogi Bayat intervienne dans une affaire dans laquelle il n’aurait dû avoir aucune relation avec Anderlecht. En 2015, l’URBSFA, la fédération belge de football, décide de revoir le règlement concernant les agents. Mogi Bayat monte au front et décide, au nom de plusieurs agents, de contester la réforme. S'il est assez logique que Mogi Bayat combatte un règlement défavorable à ses intérêts, cela l’est beaucoup moins de mettre Anderlecht au courant de sa démarche, dans un mail de mai 2015. Le juriste du club le remercie. Il écrit que « comme convenu » avec le patron du club Herman Van Holsbeeck, Anderlecht va lui donner un coup de main. De fait, Anderlecht se fend d’un mail à la fédération belge pour soutenir les revendications des agents, s’inquiétant du projet de publication « des activités des intermédiaires et des paiements liés à ceux-ci », ces informations étant « strictement confidentielles ». Avant envoi officiel aux pontes de la fédération, ce mail, a été transféré à Mogi Bayat pour relecture, comme convenu avec Herman Van Holsbeeck. Quand un élu belge donne un coup de main à Mogi Bayat Mogi Bayat a aussi de solides réseaux dans le monde politique. Le 1er février 2016, il vient de conclure le transfert de l’international sénégalais Stéphane Badji d’Istanbul Basaksehir vers Anderlecht. Ce fut un flop. Aujourd’hui, Badji végète en Bulgarie, au Ludogorets Razgrad, après avoir été prêté puis vendu par Anderlecht en juillet 2018. Mais revenons à ce 1er février 2016. Comme il s’agit du dernier jour du mercato, il faut obtenir un visa pour le joueur le jour même. La veille, le directeur général du club, Herman Van Holsbeeck, avait écrit au consul général de Belgique en Turquie pour lui demander d’accélérer la procédure, « afin de permettre au joueur de prendre un vol ce 1er février au matin afin de signer son contrat de joueur professionnel ». Mogi Bayat décide d’appuyer la demande d’Anderlecht en passant par Olivier Chastel, alors président du Mouvement réformateur (MR), un parti belge francophone de centre-droit. Les deux hommes se connaissent bien, du temps où Chastel était leader de l’opposition à Charleroi et Mogi Bayat directeur général du Sporting de Charleroi. « Je n’ai jamais rencontré Mogi Bayat en dehors de la tribune d’honneur du stade de Charleroi », nuance Olivier Chastel. Le président du MR, qui maîtrise les rouages de l’administration des affaires étrangères pour avoir occupé le poste de ministre de la coopération au développement, chargé des affaires européennes, est sollicité dans la journée du 31 janvier. À 18 h 23, il transfère la demande de visa au chef de cabinet du ministre des affaires étrangères, Didier Reynders. À 21 h 26, le chef de cabinet envoie un mail au consul général, lequel se saisit du dossier moins d’une demi-heure plus tard : « Je viens de le transmettre à la consule et à l’agent visa pour traitement immédiat. Je suivrai ce dossier en direct demain matin. » Le joueur a bien eu son visa à temps le 1er février. L’intervention d’Olivier Chastel a donc été décisive. Le président du MR ne manque pas de faire suivre à Mogi Bayat l’échange de messages entre le diplomate des affaires étrangères et le consul général. L’agent s’empresse de prévenir Anderlecht : « C’est en ordre pour le visa. » Aujourd’hui député européen, Olivier Chastel reconnaît que Mogi Bayat a fait appel à lui mais affirme qu’il n’a « été d’aucune utilité » dans ce dossier : « L’office des étrangers est indépendant et travaille sur base d’un dossier complet. C’est une procédure très courante de relayer une demande de visa aux affaires étrangères. […] Je n’ai servi que de boîte aux lettres. Peut-être n’aurais-je pas dû relayer la demande. » L’histoire ne s’arrête pas là. Toujours le 1er février 2016, Mogi Bayat demande au juriste d’Anderlecht de passer commande à la boutique du club d’« une vareuse adulte avec le numéro 22 et le prénom Olivier dessus », ainsi que de « deux ensembles enfant » floqués des prénoms des enfants de l’homme politique libéral. « Essaye de les faire aujourd’hui si possible, comme ça je vais les déposer chez Olivier Chastel demain pour le remercier. Demande aussi s’il te plaît à Herman l’autorisation d’avoir 3 TH [tribune d’honneur – ndrl] pour M. Chastel et ses enfants pour les inviter au match contre le Standard. » Interrogé à ce sujet, Olivier Chastel a d’abord nié, avant de confirmer qu’il a bien reçu les maillots et a assisté au match, « sous invitation de Mogi Bayat ». La saga du transfert avorté de Kara en Angleterre Lorsque vous demandez aux dirigeants pourquoi ils continuent à travailler avec Mogi Bayat malgré son implication dans l’enquête judiciaire « Footbelgate », ils vous répondent tous invariablement : « C’est le meilleur, il nous fait gagner de l’argent. » Ce qu’ils ne veulent pas voir, c’est qu’il en fait perdre aussi. Car le conflit d’intérêts rôde à chaque opération. Quand on représente plusieurs parties (le club vendeur, le club acheteur et/ou le joueur), il y en a forcément une qui sera perdante dans la négociation. « Je n’ai jamais considéré qu’il était un magicien et qu’il faisait gagner de l’argent au club », résume un proche de la direction anderlechtoise de l’époque. Cette zone grise, un mail daté du 5 mars 2015 la résume bien. Il émane du juriste d’Anderlecht, Renaud Duchêne. À cette époque, le club bruxellois attend toujours la dernière tranche de paiement de 750 000 euros de Bastia pour le transfert de Guillaume Gillet, le club corse usant de tous les artifices pour retarder l’échéance. Anderlecht décide alors de s’en ouvrir à Mogi Bayat, le représentant du joueur, pour qu’il intervienne auprès du club français. « En raison de nos bonnes relations, nous avons conclu le transfert temporaire de notre joueur international belge […] à des conditions ridicules par rapport aux qualités du joueur, pour te faire plaisir à toi et à Guillaume », écrit le juriste d’Anderlecht à Mogi Bayat. En clair, le club est désormais tellement lié à Mogi Bayat qu’il n’a pas hésité à brader son joueur. Une autre opération illustre parfaitement la perte de pouvoir des clubs au profit des agents : le transfert avorté du défenseur sénégalais Kara Mbodj d’Anderlecht à Swansea. Le 19 juin 2016, Swansea envoie une offre à Anderlecht pour 5 millions de livres (5,75 millions d’euros). Le club bruxellois refuse et réclame 10 millions de livres. Huw Jenkins, président du club gallois, réplique dans l’heure que son prix maximum est de 5,5 millions. Et d’ajouter : « Le salaire du joueur et les commissions des agents seront aussi un problème, je le crains. » Trois heures plus tard, Anderlecht fait une contre-proposition par mail (7 millions de livres et 15 % de la plus-value à la revente), avec copie à Mogi Bayat, qui joue les intermédiaires. Il prend contact avec Willy McKay, célèbre agent anglais, très proche de Jenkins. Bayat lui transmet l’échange de mails entre Anderlecht et le président de Swansea. Huw Jenkins reste inflexible. Anderlecht accepte finalement son offre à 5,5 millions, mais avec en plus 10 % sur la future plus-value à la revente. Mais alors que le deal semble bouclé, il va finalement capoter, à cause de la flopée d’intermédiaires qui se sont invités dans le dossier : Mogi Bayat, son correspondant anglais Willy McKay, Pierre Frelot (l’agent officiel de Kara), auxquels vient s’ajouter Ahmet Bulut qui, le 21 juin, transmet à Swansea un document indiquant que le joueur l’a désigné comme son représentant après avoir rompu avec Pierre Frelot. Pour le président de Swansea, c’en est trop. Le 23 juin, il annule le transfert. « Prenant toutes les informations financières en compte, et ce inclus le salaire du joueur et les nombreuses commissions d’agents impliqués dans le deal, j’ai décidé que c’était trop cher pour un club comme Swansea », écrit-il à Anderlecht. Le joueur sénégalais Kara Mbodj, qui pensait réaliser son rêve d’évoluer en Premier League grâce à ses agents, en a finalement été privé à cause de la multiplication de ceux-ci. Et Anderlecht a été privé d’une indemnité de somme de transfert importante.
  10. lô le gunners

    [9] Alexandre Lacazette

    Quel rage de vaincre et toujours pas de prolongation ....
  11. lô le gunners

    [Entraineur] Mikel Arteta

    The Sun rapporte ce mercredi que le club souhaite prolonger son entraîneur. Alors que son contrat expire en 2023, l’ancien joueur du club se verrait proposer une prolongation de deux ans, soit jusqu’en 2025. Mais pour le convaincre de signer, les Canonniers ont sorti le chéquier. Alors qu’il émarge actuellement à 6 millions d’euros par an, l’ancien Parisien passera à 10 millions. Si quelqu’un doutait de la confiance accordée par les dirigeants à leur entraîneur. Premier League manager salaries, as reported by The Sun: 1. Pep – £19m 2. Klopp – £16m 3. Conte – £15m 4. Rodgers – £10m 5. Arteta – £8.3m 6. Rangnick – £8m 7. Bielsa – £8m 8. Tuchel – £7m 9. Hasenhuttl – £6m 10. Lampard – £5m 11. Moyes – £5m 12. Gerrard – £5m plus que les 9 millions de wenger.....
  12. https://www.onzemondial.com/transferts/real-madrid-ancelotti-aurait-un-cadre-d-arsenal-dans-le-viseur-761111 Le réal sur Tierney ... pas surpris, je croise les doigts que cela ne se fasse pas, n'y pour un autre club ....
  13. https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/La-justice-espagnole-ouvre-une-enquete-sur-la-gestion-de-l-ex-direction-du-barca/1313622?fbclid=IwAR2PV4dhnmeiNaj2wEw-_2eIz_vWzvaKTOWTHqgjCBTPgMyczWzXcGb_CBA Enquête ouverte sur la gestion du Barça par l'ancienne direction
  14. Football: les secrets du fiasco de Mediapro C’est une très singulière histoire que celle de Mediapro, le groupe sino-espagnol qui a raflé en 2018, à la surprise générale, les droits de retransmission télévisuelle des championnats de football de Ligue 1 et de Ligue 2, en France, pour le montant record de 830 millions d’euros par an pour la période 2020-2024 ; et qui, dès le début de la première saison, en octobre 2020, a fait savoir qu’il ne paierait pas la deuxième traite prévue par le contrat conclu avec la Ligue de football professionnel (LFP). Car après un tel séisme, qui a poussé tout l’univers du football professionnel français vers l’abîme, on aurait pu assister à un grand déballage généralisé révélant les coulisses parfois surprenantes de ce sport, depuis qu’il brasse des fortunes aussi colossales. On aurait même pu assister à un procès retentissant, soulignant les responsabilités des différents protagonistes de cet invraisemblable naufrage. Et, pourtant, non. Cette fois encore, c’est l’argent qui a dicté sa loi. Craignant qu’une procédure judiciaire ne dure trop longtemps et l’empêche de récupérer ces droits télévisuels pour les rétrocéder au plus vite à un autre opérateur, la LFP a préféré conclure un pacte de sortie de crise avec Mediapro. Mardi 22 décembre, le tribunal de commerce de Nanterre a entériné l’accord conclu entre Mediapro et la LFP, signant ainsi la fin de la calamiteuse histoire du géant sino-espagnol en France et de la chaîne Téléfoot, que le groupe avait créée. L’histoire officielle s’arrête donc là. Et ses protagonistes ne sont guère désireux aujourd’hui d’en dévoiler les péripéties. Ainsi fonctionne souvent la vie des affaires : elle n’aime guère que ses secrets, petits et grands, soient mis sur la place publique. Mediapart a pourtant choisi d’aller y voir de plus près. Car cette aventure de Mediapro, qui s’achève sur un fiasco retentissant, est en réalité passionnante. Car elle révèle à quel point le football professionnel français a basculé dans l’univers du capitalisme financiarisé anglo-saxon, copiant jusqu’à ses excès les plus caricaturaux – on le savait de longue date pour les rémunérations mirobolantes des joueurs et les montants de plus en plus astronomiques des transferts, mais l’affaire Mediapro vient confirmer que c’est toute la planète foot qui est régie par les règles du capitalisme néolibéral, avec ses embardées et ses excès. Et puis, c’est aussi une histoire rocambolesque et un tantinet schizophrénique, car l’acteur principal de cette saga financiaro-sportive, Jaume Roures, le fondateur catalan du groupe Mediapro, provient d’un univers qui est à l’exact opposé de ce monde du capitalisme le plus excessif. Longtemps, il a même voulu le renverser et faire la révolution, puisqu’il a été un dirigeant trotskiste en Espagne, et même de la IVe Internationale, et a toujours affiché des convictions très ancrées à gauche. L’affaire Mediapro, c’est en somme le télescopage brutal de deux mondes, celui d’une époque ancienne où certains rêvaient encore de changer la vie, et puis celui de l’époque actuelle, où l’argent peut avoir raison de tout, même des plus belles convictions. Il n’est certes pas facile de découvrir les méandres complexes de cette double histoire, car le secret des affaires est la règle absolue de cet univers. Personne ne veut donc parler, hormis en langue de bois. Grâce à des présidents de clubs, qui ont tous requis l’anonymat, nous sommes pourtant parvenus à reconstituer les pièces de cet invraisemblable puzzle. 1 - Quand François Hollande sauve Vincent Bolloré Pour comprendre les débuts de l’histoire, il faut remonter au milieu du quinquennat de François Hollande, en 2014. À l’époque, les dirigeants de la LFP espèrent vivement que l’appel d’offres en préparation pour attribuer les droits télévisuels pour les années 2016-2020 va donner lieu à des enchères spectaculaires, permettant d’engranger des sommes encore plus fabuleuses que par le passé, et donc d’apporter des financements considérables à tous les clubs professionnels, essentiellement ceux de Ligue 1, et pour une très modeste part ceux de Ligue 2. Mais, cette année-là, une malencontreuse intervention du chef de l’État va fausser l’appel d’offres et décevoir les attentes de la LFP. Comme le raconteront, plus tard, les deux journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans leur livre « Un président ne devrait pas dire ça… » (Stock), François Hollande s’alarme de l’arrivée en France, sur le marché des droits TV, de BeIN Sports, la chaîne du Qatar, et craint que Canal+, la chaîne sur laquelle Vincent Bolloré a mis la main et dont les retransmissions du foot ont longtemps été le fonds de commerce, n’y résiste pas. Ce sont les deux principaux dirigeants de la chaîne, Bertrand Meheut et Rodolphe Belmer, qui sont venus plaider leur cause à l’Élysée ; et François Hollande choisit de prendre leur défense. C’est lui-même qui le racontera plus tard aux journalistes du quotidien : « J’ai appelé l’émir du Qatar, je lui ai dit : “Vous allez venir en France, en juin, on vous a défendu par rapport aux Saoudiens, on est à vos côtés, mais, là, qu’allez-vous faire sur les Rafale ? Il y a aussi l’histoire du foot… Je souhaite qu’il y ait un partage.” » François Hollande intervient donc pour que la chaîne qatarienne BeIN Sports pactise avec Canal+ et partage avec elle les droits TV. L’histoire est hallucinante pour plusieurs raisons. D’abord, elle révèle qu’un chef de l’État, issu du Parti socialiste, décide d’intervenir pour sauver l’empire d’un grand patron qui défend, lui, des valeurs proches de la droite radicale. C’est d’autant plus invraisemblable que le même chef de l’État n’aura, par la suite, pas un seul mot de compassion ni de soutien pour les salariés de la chaîne i>télé (la filiale de Canal+ rebaptisée ultérieurement CNews), qui conduiront une longue et courageuse grève contre les censures et reprises en main du même Vincent Bolloré. En bref, François Hollande défend Vincent Bolloré, qui commence à construire les fondations d’une chaîne copiant tous les traits de Fox News, mais il ne lève pas le petit doigt pour soutenir les journalistes qui s’y opposent. Et puis, surtout, en droit, l’intervention du chef de l’État pourrait s’apparenter à une forfaiture, puisqu’elle a pour effet de fausser l’appel d’offres. C’est du moins ce que suggère Frédéric Thiriez, qui est, à l’époque, le président de la LFP. Menaçant de porter plainte contre l’État pour « faute » – ce que finalement il n’osera pas faire –, il dénonce « un accord politique » entre la France et le Qatar, qui a pour effet de minorer les enchères des droits TV et de faire perdre de 100 à 150 millions d’euros à la LFP. Quand, le 4 avril 2014, les enchères ont lieu pour répartir les droits TV pour la période 2016-2020, la chaîne qatarienne a, en effet, la possibilité de rafler les trois lots en jeu et d’écraser Canal+. Mais elle ne s’y résout pas et, minorant fortement ses enchères, elle perd les deux lots les plus importants, comprenant les trois meilleures affiches de chaque journée de Ligue 1. Grâce à Hollande, Canal+ est donc sauvé et la bulle financière des droits TV, qui a fortement gonflé les années antérieures, est, pour une fois, presque contenue. 2 - Objectif : 1 milliard d’euros par an Tout cela est, bien sûr, très relatif, parce que, même dans le foot, ce sont désormais les appétits financiers qui commandent. Et d’année en année, ils ont été de plus en plus féroces. À preuve, pour la période 2004-2007, Canal+ a mis sur la table pas loin de 500 millions d’euros par an pour rafler l’essentiel des droits TV – qui sont le principal produit d’appel de la chaîne –, une somme qui est déjà jugée totalement délirante à l’époque. Puis, pour le round d’après, portant sur la période 2008-2012, l’ensemble des droits atteint un nouveau record, à 668 millions d’euros par an. Et, enfin, pour la période 2012-2016, les droits sont vendus à peine moins, pour 607 millions d’euros par an. Alors quand, en 2014, les droits TV des rencontres les plus prestigieuses pour la période 2016-2020 sont alloués à Canal+ pour 726 millions d’euros, et les autres rencontres aux Qatariens pour 186,5 millions d’euros et la Ligue 2 pour 22 millions d’euros, la LFP a, malgré tout, réalisé une excellente affaire. La bulle continue d’enfler. Mais les dirigeants de la Ligue 1 ont la conviction que, sans l’intervention de François Hollande, ils auraient pu faire beaucoup plus. Beaucoup, beaucoup plus. Explication d’un président de club qui siège à la LFP : « C’est à cette époque que beaucoup arrivent à la conviction que nos droits TV pour la Ligue 1 et la Ligue 2 valent 1 milliard d’euros. Quand, en 2016, la Ligue recrute Didier Quillot, l’ex-patron de Lagardère active, comme directeur général, c’est très exactement la mission principale qui lui est assignée : atteindre cette barre du milliard d’euros par an pour la cession des droits couvrant la période 2020-2024. » La somme est folle, mais, dans ce monde du capitalisme échevelé qui aspire tout l’univers du football, il a sa cohérence. Car, à l’époque, partout en Europe, les droits TV deviennent le nerf de la guerre : l’économie de plus en plus inflationniste du foot-business a la télévision pour principal ressort. Au même moment, les droits TV atteignent ainsi près de 1,2 milliard d’euros par an en Espagne et en Allemagne. En Italie, ils portent sur près de 1 milliard d’euros. Et, en Angleterre, le pays qui a versé le plus tôt dans cette nouvelle économie du football, les droits atteignent même la somme astronomique de 1,9 milliard d’euros par an. Ces chiffres font donc à l’époque rêver tous les présidents de clubs français, qui ont la conviction qu’ils sont en retard sur les pratiques européennes et que les droits TV peuvent être vendus beaucoup plus chers. Ils en sont d’autant plus convaincus que la football français apparaît de plus en plus attractif aux yeux de nombreux investisseurs étrangers. Le foot français attire désormais les plus grands noms de ce sport : Neymar, pour ne citer que l'exemple le plus célèbre, débarque ainsi au Paris-Saint-Germain en août 2017. La guerre des enchères De la même façon que de nombreux groupes du CAC 40 ont ouvert leur capital aux grands fonds de pension anglo-saxons, ou aux fonds souverains asiatiques ou des monarchies du Golfe, de plus en plus de clubs français changent, par ailleurs, de mains à la même époque ou s’ouvrent à de nouveaux actionnaires. Exemple, l’OGC Nice : en juin 2016, le club est racheté à hauteur de 80 % du capital par des investisseurs chinois et américains, emmenés par le Sino-Américain Chien Lee, qui prend la présidence du conseil de surveillance, et le Chinois Alex Zheng. Exemple encore, l’Olympique lyonnais, qui, après avoir été introduit en Bourse en 2007, choisit, en août 2016, d’ouvrir son capital à hauteur de 20 % à un fonds d’investissement chinois, IDG Capital, et le club ne cesse de le rappeler (voir le tweet ci-dessous). Bref, tout cela concourt à ce que les dirigeants des clubs français rêvent d’empocher, par le biais des droits TV, une somme encore plus fabuleuse que par le passé. Selon les récits concordants de plusieurs dirigeants de clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, la LFP, qui agit en leur nom, entre donc en campagne de septembre 2017 à avril 2018, de sorte que le plus de candidats à l’octroi des droits TV se mettent sur les rangs pour participer aux enchères. Et que ces enchères soient, du même coup, les plus élevées possibles. Témoignage d’un membre du bureau actuel de la Ligue : « Les services de la Ligue ont démarché tous les candidats potentiels ! Aussi bien les opérateurs comme Canal+, BeIN ou encore SFR ; mais aussi d’autres acteurs présents sur le marché des droits dans d’autres pays, comme le groupe new-yorkais IMG, très présent dans de nombreux pays sur le marché sportif et événementiel, le groupe espagnol Mediapro, déjà très fort dans de nombreux pays en Europe, mais aussi aux États-Unis et en Amérique latine, ou encore le conglomérat chinois Wanda, spécialisé dans un nombre incalculable d’activités, allant de l’hôtellerie et la grande distribution jusqu’au cinéma, en passant, bien sûr, par le sport. Et puis, enfin, les géants de l’Internet et du numérique, tentés eux aussi de plus en plus par ce marché des droits TV, comme Facebook, Google ou encore Amazon… » C’est donc une véritable guerre des droits du foot qui est ainsi organisée, pour que les enchères montent le plus haut possible. Et pour que cela soit bien certain, les enchères elles-mêmes sont organisées de manière très complexe. 3 - Le coup fourré raté de Canal+ Concrètement, la LFP fait appel à Clifford Chance, le cabinet d’avocats le plus connu au monde pour les affaires sportives, afin qu’il rédige le règlement de l’appel d’offres. Et pour la gouvernance de l’appel d’offres, un comité de pilotage est créé rassemblant 15 personnes, dont une majorité de présidents de clubs, excepté celui du PSG, Nasser al-Khelaïfi, par ailleurs président du groupe BeIN, un personnage controversé auquel Mediapart a consacré de nombreuses enquêtes. Récit d’un président de club, membre du comité de pilotage : « Après huit mois de préparation, c’est donc le 28 mai 2018 que les enchères ont finalement lieu. Pour être bien certains d’atteindre la barre du milliard d’euros, nous avions fixé un prix réserve, légèrement inférieur au milliard d’euros, de sorte que l’appel d’offres soit jugé infructueux si ce seuil n’est pas atteint – avec un prix de réserve intermédiaire pour les trois premiers lots, les plus importants. Les candidats potentiels aux enchères sont chacun dans leurs bureaux respectifs sans connaître l’identité de leurs rivaux, assistés dans leur bureau, surveillés par des huissiers assermentés à qui tous les participants ont dû remettre leurs téléphones portables. Et le comité de pilotage est réuni dans les bureaux de Clifford Chance, en présence d’autres huissiers. À partir de 10 heures commencent donc les enchères. Pour respecter la loi Lamour de 2003, qui interdit la constitution de monopole dans ces domaines, les droits TV ont été répartis en sept lots distincts. Et ces lots sont mis aux enchères les uns après les autres. » C’est donc un système pousse-au-crime qui est organisé. Mais c’est aussi un étrange système à l’aveugle, puisque chaque candidat ignore qui sont ses rivaux potentiels. Et, dans cette partie de poker jouée les yeux fermés, dont l’enjeu porte sur des milliards, il peut y avoir des coups fourrés, des coups de bluff ou des coups maladroits. Or, ce 28 mai 2018, c’est précisément ce qui advient : les dirigeants de Canal+ vont perdre leur pari, en faisant un coup fourré qu’ils vont… perdre ! « Quand ils apprennent qu’ils sont seulement numéro 2 sur le lot principal, poursuit notre président de club membre du comité de pilotage, ils n’imaginent pas que le numéro 1 puisse être un nouveau venu sur le marché français des droits TV du foot ; ils sont persuadés que c’est forcément SFR, la filiale du groupe du milliardaire Patrick Drahi. Or, comme SFR vient tout juste de débourser un an plus tôt près de 350 millions d’euros par an pour les droits de diffusion de la Ligue des champions et de la Ligue Europa de 2018 à 2021, les dirigeants de Canal+ sont persuadés que l’opérateur téléphonique ne pourra pas enchérir sur les lots 2 et 3, et que le prix de réserve intermédiaire ne sera donc pas atteint. Erreur magistrale ! » Car, effectivement, le prix de réserve est finalement dépassé. Et les dirigeants de Canal+ se retrouvent Gros-Jean comme devant. Car le grand vainqueur est un groupe que personne n’attendait : le géant espagnol Mediapro. Le groupe espagnol n’est certes pas un nouveau venu en France, mais il n’y exerce à l’époque qu’un seul métier, celui de producteur. C’est lui notamment le producteur de la chaîne BeIN. Mais il n’est pas diffuseur et personne n’a songé qu’il pourrait un jour s’intéresser au marché des droits TV en France, comme il l’a fait pourtant dans de nombreux autres pays. Pour Canal+, c’est donc un électrochoc d’autant plus violent qu’il a longtemps été en guerre avec Mediapro en Espagne. Mais, passé le moment de surprise, cela apparaît comme une aubaine pour la LFP pour d’innombrables raisons. 4 - La Chine, nouvel acteur du foot mondial D’abord, le cap du milliard d’euros espéré est ainsi allègrement franchi. Mediapro, qui remporte le lot principal pour la Ligue 1 et la Ligue 2, a mis sur la table 830 millions d’euros par an ; BeIN s’est engagé pour un lot moins important sur les deux mêmes ligues pour 330 millions d’euros par an, avec la possibilité d’en rétrocéder une partie à Canal+ ; et Free a offert 42 millions d’euros pour le lot digital. Deuzio, les dirigeants de la LFP découvrent en Mediapro un partenaire qu’ils pensent formidablement solide. Le groupe pèse à l’époque près de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour un bénéfice de près de 200 millions d’euros. Face à une firme aussi prospère, les présidents de clubs pensent qu’ils n’ont pas de raisons de s’inquiéter. Pour dire vrai, à l’exception d’un ou deux présidents de clubs de la L1 et de la L2, ils ont tous approuvé la procédure de bout en bout, via le comité de pilotage dans lequel ils étaient massivement représentés. Tous ont donc validé la procédure et le règlement de l’appel d’offres. Aucun ne s’est inquiété qu’aucune garantie bancaire ne soit demandé au vainqueur : le cabinet Clifford Chance leur a suggéré, comme cela s’est toujours fait dans le passé, qu’aucune garantie bancaire ne soit demandée, mais seulement une garantie aux actionnaires des groupes gagnants. Et tous, ou presque tous, ont donc applaudi l’arrivée du groupe Mediapro, qui leur garantissait une telle levée d’argent. L’arrivée de Mediapro dans le jeu français des droits TV est d’autant plus plébiscité à l’époque que le groupe espagnol ouvre spectaculairement son capital, quelques semaines à peine après ces enchères, à un groupe chinois. Les pourparlers avaient commencé en début d’année, mais le « closing », comme on dit dans le sabir de la vie des affaires, n’intervient qu’après la victoire de Mediapro dans la bataille des enchères françaises : le fonds d’investissement chinois Orient Hontai Capital, filiale du fonds Orient Securities Company Limited, prend le contrôle de 53 % d’Imagina, la holding de tête de Mediapro, 22 % étant entre les mains du groupe publicitaire britannique WPP, et le solde entre celles de deux des fondateurs de Mediapro, dont Jaume Raures. Or, de notoriété publique, Orient Securities Company Limited est contrôlé en Chine par la province de Shanghai, c’est-à-dire, indirectement, par le gouvernement chinois. Tous les présidents de clubs sont donc, à l’époque, confortés dans l’idée qu’ils ont fait le bon choix. Non seulement ils vont profiter de financements à couper le souffle, mais, par surcroît, leur partenaire est des plus solides, puisque le président chinois, Xi Jinping, est lui-même un passionné de football – et un supporteur en particulier de Manchester United. Dès 2017, il a même « exprimé l’espoir, et le rêve de nombreux Chinois, que son pays puisse avoir l’occasion d’accueillir la Coupe du monde à un certain stade dans l’avenir », par exemple en 2030. Alors que la Fédération française de football (FFF) a ouvert un bureau à Pékin en 2017 et que la Chine devient un acteur important du foot mondial, beaucoup pensent que le « deal » avec Mediapro a, somme toute, une grande cohérence. En ce printemps 2018, aux lendemains de ces enchères fabuleuses, c’est donc l’euphorie dans les cercles du football professionnel. Et il n’y a personne pour penser que le propre d’une bulle financière, c’est de crever, fût-ce à cause d’un événement imprévisible. Et il n’y a personne non plus pour s’interroger sur la viabilité du projet de Mediapro. La vérité, c’est pourtant que le groupe sino-espagnol est très atypique. Et son principal dirigeant, Jaume Roures, plus encore – c’est ici que la stupéfiante histoire du foot-business à la française croise celle d’un homme d’affaires totalement hors norme. Une bulle financière autour des droits TV Né dans un quartier à l’abandon de Madrid, « au milieu des bordels et des voyous », comme le relevait pudiquement Le Monde, il est élevé par une famille d’adoption pauvre et honnête. Mais, très vite, à l’âge de 14 ans, il s’en éloigne et commence à travailler dans une imprimerie et puis, surtout, il découvre la vie militante. C’est d’abord au Front ouvrier catalan, qui regroupe beaucoup de sensibilités de gauche, excepté les communistes, qu’il fait ses premiers pas en politique. Et, comme tant d’autres, pour des actions de propagande ou des réunions interdites par la dictature, il est envoyé à plusieurs reprises en prison. 5 - Jaume Roures, ce grand patron qui a siégé au « secrétariat unifié » de la IVe Internationale Mais, les années passant, c’est finalement vers le trotskisme qu’il se tourne et pour lequel il se dévouera de longues années. Malade et devant se faire opérer, il part un temps aux États-Unis, où le Socialist Workers Party (SWP), le parti trotskiste américain, était très influent dans les années 1960 et 1970. Puis, Jaume Roures vient un temps en exil en France avant, finalement, de retourner clandestinement en Espagne, avant même que la dictature ne s’effondre. Il est alors membre du bureau politique de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) espagnole, l’organisation sœur de la LCR française, dirigée à l’époque par Alain Krivine, connaissant comme elle à l’époque une période faste d’expansion. Jaume Roures n’en est pas la figure la plus connue du parti d’extrême gauche, mais il fait partie de l’équipe de direction et a la responsabilité de l’appareil du parti ainsi que de son imprimerie. À l’époque, il fait même partie du « secrétariat unifié » de la IVe Internationale, l’instance de direction mondiale de l’un des deux courants trotskistes qui revendiquent le legs intellectuel et politique du fondateur de l’Armée rouge. En 1983, Jaume Roures bifurque : après avoir passé un diplôme, il devient chef de production à TV3, la télévision publique catalane. Mais il n’en cesse pas moins de militer, puisqu’il y organise la première grande grève qui paralyse la chaîne. Il est alors sanctionné, renvoyé de son poste de chef de productions aux « actualités » et sommé d’aller au service des sports. Pour finir, Jaume Roures décide donc de quitter l’entreprise publique. Et c’est alors que commence pour lui une tout autre aventure, cette fois dans la vie des affaires. Embauché par le groupe Dorna, qui gère les droits des grands prix de moto, il apprend un nouveau métier. Et, finalement, il décide de travailler pour son propre compte : c’est ainsi qu’il crée Mediapro en 1994, avec deux autres amis qui ont eu exactement le même parcours que lui. Au tout début, l’entreprise est des plus modestes. Disposant d’un capital de seulement 5 000 euros, ils achètent des droits sportifs modestes en Espagne, dans divers sports, comme la boxe ou le football amical. Mais, progressivement, Mediapro grossit, acquiert les droits du basket – qui est le deuxième sport en Espagne –, puis prend pied dans le domaine des droits du foot. Et la suite de cette étonnante histoire, on la devine : le groupe finit par devenir un géant dans les domaines de la production audiovisuelle et des droits sportifs, faisant travailler plus de 7 000 salariés dans 36 pays aux quatre coins du monde. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jaume Roures est donc un grand patron pour le moins atypique. Immensément riche, il n’est pourtant pas réputé pour être un homme d’argent – c’est, en tout cas, beaucoup plus un homme attiré par le pouvoir que par l’argent. Il n’a d’ailleurs jamais acheté une action de sa vie. Et, pour immergé qu’il soit dans la vie des affaires, il n’en reste pas moins passionné par la vie publique. Combien a-t-il investi pour créer, en 2007, le journal Publico, puis pour le soutenir à bout de bras, afin qu’il mène campagne pour la gauche radicale, puis Podemos, avant que la publication ne finisse par faire faillite en 2012 ? On parle de la somme colossale de 50 millions d’euros qui aurait ainsi été engloutie… De la complexité de cet homme d’affaires avec lequel ils viennent de conclure un contrat mirobolant, tout à la fois milliardaire et révolutionnaire, les présidents des clubs professionnels ne se doutent donc pas du tout, à la fin du printemps 2018, lors des enchères. Et, pourtant, deux ans plus tard, quand le contrat entre enfin en application pour la période 2020-2024, tout va aller très vite de mal en pis. 6 - Les multiples raisons de la défaillance de Mediapro D’abord, à cause du premier confinement décidé dans le cadre de la crise sanitaire, les compétitions sportives sont toutes aussitôt suspendues. Et les rentrées financières des clubs se tarissent brutalement, poussant certains d’entre eux dans une situation dangereuse, à deux doigts de la faillite. Et puis, très vite, Mediapro annonce, contre toute attente, qu’il n’honorera pas son contrat. En octobre, il ne verse pas à la LFP la deuxième traite prévue, portant sur 172 millions d’euros ; et, début décembre, il fait de même pour la traite suivante, portant sur 153 millions d’euros. Que s’est-il donc passé pour que le foot français soit poussé de la sorte vers l’abîme ? À l’évidence, des facteurs innombrables se cumulent pour expliquer un tel désastre. Assurément, c’est d’abord la faute de la pandémie de Covid-19, qui est venue ruiner les espoirs financiers mirobolants que caressaient aussi bien Mediapro que ses partenaires français. Mais le coronavirus a bon dos, car beaucoup d’autres raisons expliquent aussi le fiasco. D’abord, la bulle financière des droits TV n’a cessé d’enfler ces dernières années. Et, de la même manière que l’économie financière peut parfois se découpler de l’économie réelle, l’économie du foot-business est devenue beaucoup trop spéculative. Et elle devait sans doute, un jour ou l’autre, en payer le prix. Certains des présidents de clubs que nous avons aussi interrogés avancent encore un autre argument : ils se prennent à penser que la direction de Mediapro songeait à faire une galipette financière insensée, en acquérant les droits TV pour ensuite essayer de les rétrocéder, comme le cahier des charges le permettait, par exemple à Canal+. Mais le stratagème n’aurait pas fonctionné, car Mediapro aurait mal apprécié que Canal+ n’ait plus le foot comme produit d’appel. Comme le révèlent ses accords avec Netflix ou Disney, il a réorienté sa stratégie pour devenir d’abord un agrégateur de distributeurs. Autre explication, qui se cumule aux précédentes : Mediapro a indéniablement sous-estimé les problèmes de distribution en France. Car les différents opérateurs téléphoniques ont visiblement traîné des pieds pour diffuser la chaîne Téléfoot, créée par Mediapro et, sous la férule de Vincent Bolloré, CanalSat n’a pas conclu d’accord avec Mediapro, dans le but évident de compliquer au maximum les choses pour le groupe sino-espagnol. Résultat, la nouvelle chaîne Téléfoot, dont le business-plan prévoyait d’atteindre rapidement 3,5 millions d’abonnés à 25 euros par mois, se trouve plus rapidement que prévu en difficulté. Quand ces difficultés s’amoncellent, à l’approche de l’automne, ce n’est certes pas rédhibitoire. Car nul n’ignore, et surtout pas Mediapro, les difficultés qu’a eues l’actionnaire qatarien de BeIN pour assurer son financement : il a dû engloutir pas loin de 1,2 milliard d’euros depuis 2012 pour frôler l’équilibre financier en 2017. Sans doute Mediapro pouvait-il espérer faire de même, mais à la condition que son actionnaire chinois vienne en appui en participant à une ou plusieurs augmentations de capital. Mais, en cet automne 2020, c’est précisément ce que refusent de faire ses actionnaires chinois : ils sont aux abonnés absents. Réputé pour ne guère être diplomate, et même pour être trop sûr de lui, sinon arrogant, Jaume Roures a donc mal apprécié les difficultés de pénétrer le marché français. Et il a préféré battre en retraite précipitamment. De leurs côtés, les présidents de clubs et la LFP, qui ont foncé tête baissée dans cette folle aventure sans se poser la moindre question, ont préféré, eux aussi, baisser pavillon et, plutôt que d’entrer dans une guerre judiciaire interminable contre Mediapro pour être dédommagés de sa rupture du contrat, ils ont préféré trouver un compromis avec lui pour récupérer ces si précieux droits au plus vite et les rétrocéder, par exemple à Canal+. Le dernier rebondissement se joue donc mardi 22 décembre au tribunal de commerce de Nanterre, qui valide ce jour-là l’accord entre la LFP et Mediapro, au terme duquel le premier protagoniste renonce à toute poursuite judiciaire et récupère l’intégralité des droits sportifs et le second accepte de lui verser un dédommagement de 100 millions d’euros. 7 - Un trou de 200 millions d’euros dans les caisses des clubs Mais l’épilogue de l’histoire est encore à venir, car les clubs qui étaient dans de graves difficultés financières dès le printemps dernier, comme l’enquête de Mediapart l’avait révélé, vont se retrouver dans une situation intenable dans les prochaines semaines. Car la suspension du versement des droits va fonctionner comme un garrot. De nouveaux chiffres confidentiels de la LFP, auxquels Mediapart a eu accès, en attestent. En août dernier, tous les diffuseurs ont bien payé à la LFP 100 % de ce qu’ils lui devaient, ce qui permet à celle-ci de verser à tous les clubs de L1 et L2 100 % de ce qui était prévu, soit 191,4 millions d’euros. Mais, à l’échéance suivante, en octobre, la LFP n’encaisse des diffuseurs que 71 millions d’euros, au lieu des 214,6 millions prévus. Et elle ne reverse aux clubs que 55,3 millions d’euros sur les 167,6 millions escomptés, soit seulement 33 % de ce qui était prévu. La LFP est donc contrainte de faire un nouvel emprunt bancaire de 112,3 millions d’euros – selon nos sources, c’est auprès de JP Morgan qu’il a été contracté – pour l’apporter aux clubs, sous forme d’avances de trésorerie. Et puis, à l’échéance suivante, le 18 décembre, la défaillance de Mediapro se fait sentir encore plus fortement, puisque la LFP n’a encaissé que 59,8 millions d’euros de Free, Canal+ et BeIN sur les 186,9 millions prévus au total. Et, sur cette somme, elle n’a pu redistribuer que 44 millions d’euros aux clubs sur les 137,5 millions prévus. Au total, sur les trois dernières échéances, les clubs professionnels escomptaient donc empocher 496,4 millions d’euros, mais ils n’ont en réalité perçu que 290,6 millions d’euros, sans compter les sommes provenant de l’emprunt auprès JP Morgan, dont le remboursement proviendra d’un prélèvement prioritaire sur les droits TV attendus en mars. Conclusion : il manque au bas mot 200 millions d’euros dans les caisses des clubs de L1 et L2. Autant dire que le compromis trouvé avec Mediapro pourrait avoir pour prolongement la faillite retentissante d’un ou plusieurs clubs français de premier plan. Interrogé par Mediapart, un porte-parole de la LFP nous a confirmé ces données chiffrées, mais en en minimisant la portée. Il nous a en particulier fait valoir que, grâce à l’homologation du tribunal de commerce, une somme de 64 millions d’euros provenant de Mediapro qui avait été placée sous séquestre allait pouvoir être versée aux clubs, minorant ainsi leur manque à gagner. Il nous a aussi fait valoir que, sur un budget initial de 1,307 milliard d’euros de droits TV (dont 829 millions d’euros devaient provenir de Mediapro, 332 millions de Canal+, 42 millions de Free et 30 millions de BeIN), les versements pour l’instant sécurisés provenant des diffuseurs atteignaient la somme de 622 millions d’euros (dont 208 millions de Mediapro, 332 millions de Canal+, 42 millions de Free et 30 millions de BeIN), auxquels s’ajoute la soulte de 64 millions d’euros de Mediapro, soit un total de 686 millions d’euros. Autrement dit, il manque encore 621 millions d’euros à trouver, par rapport au budget initial. Est-ce une somme qui pourra être trouvée lors de la renégociation des droits qui va maintenant commencer ? Ou est-elle hors d’atteinte ? C’est l’équation que va devoir résoudre la nouvelle équipe de la LFP. C’est, en tout cas, la morale de toute l’histoire : bien plus que du coronavirus, le foot-business est d’abord malade de ses propres excès. Et cela pose une question majeure : est-ce bel et bien une bulle spéculative qui a explosé sous la pression d’un événement contingent, celui de la crise sanitaire ? Et si les droits sportifs sont montés beaucoup trop haut, ne faut-il pas s’attendre, après l’éclatement de cette bulle en France, à un effet domino dans d’autres pays ? https://www.mediapart.fr/journal/france/231220/football-les-secrets-du-fiasco-de-mediapro?utm_source=20201223&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20201223&M_BT=135393249294
  15. ce que tu dis est très juste et je trouve cela dommage là où l'on se doit d'être, en principe, le plus compétitif c'est sur ce qui est lié à ce qu'il se passe sur le terrain . Or , et tu le soulignes très bien, c'est ce qui englobe la marque Arsenal qui nous tire d'affaire par rapport à ce qu'il se passe sur la pelouse ... la marque a une notoriété internationale mais le foot est devenu moins central à Arsenal... ce qui me faisait adorer Arsenal c'est les notions de qualité et d'innovation qui en émanaient lorsque l'on parlait d'Arsenal , aujourd'hui Arsenal ça évoque encore le côté européen mais ça n'évoque pas plus que ça selon moi...
  16. https://media-exp1.licdn.com/dms/image/C4D12AQERAwty0PxeSA/article-inline_image-shrink_1000_1488/0/1644226266942?e=1649894400&v=beta&t=nLR3qovOplIcd_3FwfU0a_uOa1gB20AXuYXvirFSgj Arsenal, 4éme club mondial en terme de recettes de billeterie
  17. https://football-observatory.com/IMG/sites/b5wp/2021/wp367/fr/ Arsenal est devenu un club riche lambda 1€ investi ; +2€ de perdu ... je n'aime pas la tournure des dernières années ... la kroenke family est vraiment médiocre dans la gestion en lien avec le sportif ; heureusement que Adidas et Fly Emirates sauve le global .......................................
  18. PSG et Mondial 2022: le déjeuner de l’Elysée où tout s’est joué Nanterre, 18 juin 2019, 10 heures. Trois interrogatoires simultanés démarrent dans les locaux de l’office anticorruption (OCLCIFF) de la police judiciaire. Les enquêteurs ont convoqué Michel Platini, immédiatement placé en garde à vue, et deux anciens collaborateurs du président Nicolas Sarkozy à l’Élysée : son secrétaire général, Claude Guéant, et sa conseillère sportive, Sophie Dion. Les trois suspects ont un point commun : leur participation présumée au déjeuner de l’Élysée du 23 novembre 2010, en compagnie de Nicolas Sarkozy, du prince héritier (et actuel émir) du Qatar, Tamim al-Thani, et du premier ministre de l’émirat à l’époque, Hamad ben Jassem al-Thani. Ce déjeuner est aujourd’hui au cœur de l’enquête judiciaire pour « corruption » sur l’attribution au Qatar de la Coupe du monde 2022, initiée il y a quatre ans par le Parquet national financier (PNF). Michel Platini n’est ressorti que vers 1 heure du matin. « Vu le nombre de questions, ça ne pouvait être que long », a-t-il expliqué aux journalistes. L’ancien patron de l’UEFA et vice-président de la Fifa dit ne pas avoir compris « pourquoi [il] était là ». Il « n’a strictement rien à se reprocher et affirme être totalement étranger à des faits qui le dépassent », avaient déclaré un peu plus tôt ses avocats. Selon des documents issus de la procédure judiciaire, que Mediapart a pu consulter, les enquêteurs ont pourtant rassemblé de nouveaux éléments qui renforcent significativement la piste révélée en 2013 par France Football : celle d’un pacte conclu lors du déjeuner, neuf jours avant le scrutin attribuant le Mondial. En échange du vote de Michel Platini pour le Qatar, le président Sarkozy aurait obtenu que l’émirat achète les droits télé du foot français et aide ses amis Arnaud Lagardère (en entrant au capital de son groupe) et Sébastien Bazin (en lui rachetant le PSG). Selon nos informations, les enquêteurs ont obtenu des témoignages et documents, dont des notes de l’Élysée trouvées en perquisition chez Sophie Dion, qui montrent que le déjeuner a bien été organisé à l’initiative de Nicolas Sarkozy pour vaincre les « réserves » de Michel Platini envers le Qatar, et qu’il aurait changé d’avis à cette occasion. Les policiers ont également mis la main sur un document rédigé par l’ancien directeur de cabinet adjoint du président Sarkozy, qui suggère que Michel Platini aurait déclaré lors du déjeuner qu'il voterait en faveur de la Russie pour le Mondial 2018, alors qu'il penchait auparavant pour l'Angleterre et le duo Belgique/Pays-Bas. Moins de trois jours après le déjeuner, la cellule diplomatique de l’Élysée a en effet reçu instruction d’organiser un entretien entre Nicolas Sarkozy et le premier ministre (et actuel président) russe Vladimir Poutine ou le président Dmitri Medvedev, afin de discuter « coupe du monde de football suite déjeuner Platini ». es enquêteurs ont aussi saisi le téléphone de l’actuel patron d’Accor, Sébastien Bazin, qui dirigeait en 2010 le fonds Colony, propriétaire du PSG. Ils y ont trouvé des SMS qui montrent que Nicolas Sarkozy a bien négocié avec Tamim al-Thani, lors du déjeuner, que le Qatar rachète le club s’il obtenait la Coupe du monde de football. « NS m’a rappelé. HH [Son Altesse – ndlr] a confirmé que le deal aura lieu après le 2 décembre », écrivait Sébastien Bazin le 24 novembre, au lendemain du déjeuner de l’Élysée. Contactés par Mediapart, la plupart des protagonistes de l’affaire, dont Michel Platini, Nicolas Sarkozy et Tamim al-Thani, n’ont pas répondu à nos questions (voir notre Boîte noire). Un porte-parole de Sébastien Bazin nous a envoyé une courte réponse écrite, où il indique que la vente du PSG au Qatar « s’est faite sans contrepartie et sans conditions autres que les conditions financières et les due diligence habituelles pour ce type d’opération ». Dans ses interviews à la presse sur le sujet, Michel Platini a toujours affirmé qu’il pensait manger en tête à tête avec le président de la République et qu’il n’a découvert la présence des Qataris qu’une fois à l’Élysée, ce que plusieurs de ses anciens collaborateurs ont confirmé aux policiers. L’ancien numéro 10 des Bleus a aussi répété que Nicolas Sarkozy ne lui a jamais demandé de voter pour l’émirat. « On ne m’a jamais demandé de voter pour eux. […] Personne ne m’a dit pour qui je devais voter. Jamais le Qatar ne m’a demandé de voter pour lui. Ni Sarkozy ni personne ! Je l’ai toujours dit », déclarait-il à L’Équipe en 2014. https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/video-complement-d-enquete-pourquoi-platini-a-choisi-le-qatar-pour-la-coupe-du-monde_737949.html « J’ai voté pour le Qatar et pour la Russie parce que c’étaient deux territoires tout à fait nouveaux pour les coupes du monde, et que pour le développement du football, c’était important qu’on aille dans de nouveaux territoires », a-t-il indiqué au magazine de France 2 « Complément d’enquête » (voir la video ci-dessus). Mais il a modifié son récit sur un point clé. En 2014, il déclarait que c’était « Sophie Dion, responsable des sports à l’Élysée », qui lui avait demandé de venir déjeuner. Il reconnaissait que Nicolas Sarkozy lui avait fait passer « un message subliminal » en faveur du Qatar. Michel Platini a changé de version en décembre 2017, lors de sa première audition par les enquêteurs, révélée par L’Équipe. Il affirme désormais qu’il avait déjà tranché en faveur du Qatar avant le déjeuner, et que c’est lui qui a sollicité un « rendez-vous avec Nicolas Sarkozy afin de lui annoncer » son vote. Selon nos informations, l’ancien numéro 10 des Bleus est resté sur la même ligne lors de sa garde à vue en juin 2019. Il a reconnu avoir envisagé de voter pour les États-Unis, mais affirme que son choix s’était rapidement porté sur le Qatar. Il n’a pas convaincu les policiers. « Les propos tenus par Michel Platini semblaient être infirmés » par les éléments découverts lors de l’enquête, indique le rapport de synthèse de l’OCLCIFF, que Mediapart a pu consulter. « Les investigations […] laissent présumer que des faits de corruption peuvent avoir été commis, mettant possiblement en cause non seulement des Qataris, mais aussi des ressortissants français », conclut ce document daté du 12 août 2019. Quatre mois plus tard, le PNF ouvrait une information judiciaire, confiée aux juges d’instruction parisiens Marc Sommerer et Bénédicte de Perthuis. Ils n’ont prononcé, à ce stade, aucune mise en examen. Tous les protagonistes sont présumés innocents. Pour comprendre, il faut revenir au mois de juin 2010. Les relations sont au beau fixe entre Nicolas Sarkozy et Michel Platini, qui a aidé en secret l’Élysée à décrocher l’organisation de l’Euro 2016 (lire le précédent volet de notre enquête). En parallèle, le président de la République s’est engagé à aider le Qatar à obtenir le Mondial. La bataille s’annonce d’autant plus complexe que la Fifa a décidé, pour la première fois, d’attribuer deux éditions en même temps. Plusieurs pays, dont les États-Unis, sont candidats à la fois pour 2018 et 2022. À la demande du secrétaire général de l’Élysée, Sophie Dion avait, dès le début du mois de mars, contacté Michel Platini pour sonder ses intentions. Mauvaise nouvelle : il a des réserves sur la candidature de l’émirat, écrit-elle à Claude Guéant le 10 mars, précisant que le président de l’UEFA souhaite aborder le sujet « avec le président de la République ». Cette forte réticence a été confirmée par deux très proches collaborateurs de Michel Platini à l’époque, auditionnés comme témoins par les policiers. Le premier, William Gaillard, était le directeur de la communication de l’UEFA. Il a indiqué que Michel Platini a d’abord privilégié l’Angleterre pour 2018 et les États-Unis pour 2022. « La délégation qatarie espère obtenir le soutien de la France et de Michel Platini » Le second témoin est Kevin Lamour, recruté comme stagiaire pour la campagne victorieuse qui a mené Michel Platini à la tête de l’UEFA. Il a été ensuite son conseiller, puis son directeur de cabinet jusqu’à sa chute en 2015, provoquée par l’affaire du paiement de 1,8 million d’euros que lui a octroyé l’ancien président de la Fifa Sepp Blatter (lire ici). Dans son audition par le comité d’éthique de la Fifa, qui figure dans les Football Leaks, Kevin Lamour explique avoir démissionné pour des raisons éthiques, après s’être senti « profondément trahi » par son patron lorsque l’affaire a éclaté. Il est aujourd’hui secrétaire général adjoint de l’UEFA. Kevin Lamour a raconté aux policiers qu’en juin 2010, Michel Platini lui avait dit qu’un succès russe pour l’édition 2018 et qu’une victoire du Qatar pour 2022 seraient très mauvais pour l’image du football et de la Fifa. Il a confirmé que le président de l’UEFA était à l’époque favorable à l’Angleterre et aux États-Unis, et qu’il avait reçu le président de la fédération américaine de football, Sunil Gulati. Sollicités par Mediapart, William Gaillard, Kevin Lamour et Sunil Gulati se sont refusés à tout commentaire. Mais nous avons pu reconstituer cet épisode, déjà évoqué par Le Monde, grâce à plusieurs sources européennes et américaines au fait du dossier. À l’époque, l’objectif principal de Michel Platini était qu’un pays européen obtienne le Mondial 2018. En septembre 2010, le cabinet du président de l’UEFA appelle Sunil Gulati, pour lui dire que Michel Platini souhaite que les États-Unis retirent leur candidature pour 2018. Le président de la fédération américaine s’envole donc pour la Suisse pour négocier en direct avec Platini, lors d’un petit déjeuner qui se tient dans les tout derniers jours du mois de septembre au siège de l’UEFA, à Nyon. Selon plusieurs sources américaines, Michel Platini laisse entendre à Sunil Gulati, sans toutefois le dire explicitement, qu’il soutiendra les États-Unis pour 2022 s’ils se retirent pour 2018. « Surtout, il a été très clair sur le fait qu’il ne soutiendrait pas le Qatar », ajoute un de nos témoins. Le président de la fédération américaine accepte, persuadé que Platini votera pour lui. « Lorsqu’il est sorti de la réunion, j’ai croisé Gulati dans le couloir. Il m’a dit : “OK, tout est arrangé, très bien, on renonce à 2018 et l’Europe nous soutiendra” », nous a raconté un cadre de l’UEFA. À deux mois du scrutin, la religion de Michel Platini semble faite. Mais en cette période électorale, il est très sollicité. Lors de son audition, Kevin Lamour a indiqué que début octobre 2010, Michel Platini lui avait raconté que le Chypriote Marios Lefkaritis, vice-président de l’UEFA et membre du comité exécutif de la Fifa, lui avait annoncé qu’il allait voter pour le Qatar et lui avait suggéré de faire de même. l se trouve que Marios Lefkaritis, qui est proche de Michel Platini, est aussi un riche homme d’affaires actif dans le pétrole et le gaz. Et que, selon le quotidien chypriote Haravgi, le groupe Lefkaritis a vendu, quelques mois après l’attribution du Mondial, un terrain à un fonds souverain qatari pour 32 millions d’euros. Le Chypriote a-t-il approché son ami Platini pour le compte du Qatar ? Il n’a pas répondu à nos questions. Le lobbying de l’émirat est ensuite devenu beaucoup plus direct. Le 21 octobre 2010, une délégation qatarie se rend au siège de l’UEFA pour présenter son projet pour le Mondial 2022, comme l’avaient déjà fait d’autres pays candidats. Mais selon le livre-enquête L’Homme qui a acheta une coupe du monde (Hugo Sport), des journalistes britanniques Jonathan Calvert et Heidi Blake, Michel Platini avait dîné secrètement en privé, la veille, avec le prince héritier du Qatar (et actuel émir) Tamim al-Thani, dans un grand restaurant de Genève. Curieusement, le cheikh Tamim n’est pas venu le lendemain à la réunion officielle à l’UEFA avec la délégation qatarie, selon nos informations. Dans le régime ultra-hiérarchisé du Qatar, l’implication directe du prince héritier ne doit rien au hasard. Le comité de candidature était présidé par le cheikh Mohammed, un autre fils de l’émir. Mais c’est son grand frère Tamim qui dirigeait à l’époque la politique sportive de l’émirat (lire ici). « Jusque-là, le prince héritier était resté discret dans la campagne pour la Coupe du monde. Mais alors que l’échéance du vote approche, il est temps pour le Qatar de sortir les poids lourds », commentent les auteurs du livre au sujet de son dîner secret du 20 octobre 2010 avec Michel Platini. Tamim al-Thani n’a manifestement pas obtenu le soutien espéré. Car six jours plus tard, il décide de s’inviter au déjeuner avec Michel Platini prévu le 23 novembre à l’Élysée, qui était déjà en préparation. À ce moment-là, il était prévu que le président de l’UEFA déjeune avec le président Sarkozy, puis que le premier ministre Hamad ben Jassem al-Thani (dit HBJ) et le cheikh Mohamed, président du comité de candidature Qatar 2022, se joignent à eux pour le café. Le 26 octobre, Claude Guéant écrit une note à Nicolas Sarkozy pour l'informer que HBJ vient de le prévenir que Tamim al-Thani a décidé de remplacer son petit frère. Vu l’importance du prince héritier, Claude Guéant suggère, et obtient, de changer de stratégie : il y aura d’abord un tête-à-tête Platini-Sarkozy, puis un déjeuner avec les Qataris. L’événement a donc été préparé plus d’un mois à l’avance par la conseillère sport Sophie Dion et la cellule diplomatique de l’Élysée, sous la supervision de Claude Guéant. Jean-David Levitte, qui était le conseiller diplomatique et sherpa du président, a confirmé aux policiers que le déjeuner a bien été organisé à l’initiative de Nicolas Sarkozy. « Michel Platini a une influence non négligeable sur le vote des membres de la Fifa […]. La délégation qatarie […] espère obtenir le soutien de la France et du président de I’UEFA, Michel Platini », écrivait Sophie Dion dans une note préparatoire rédigée en novembre 2010. « Le déjeuner avait clairement pour objet de faire en sorte que les Qataris puissent parler avec Michel Platini et lui exposer les atouts de leur candidature, a confirmé Claude Guéant aux enquêteurs. Si Michel Platini n’avait pas été un homme d’influence au sein des instances dirigeantes du football, il n’aurait pas été l’objet de ces sollicitations. » Le 22 novembre, Sophie Dion rédige plusieurs notes à son patron. Elles portent le visa manuscrit du président Sarkozy, qui les a donc lues. L’une d’entre elles est intitulée « La candidature du Qatar à la Coupe du Monde 2022 – Michel Platini, sa réélection au sein de l’UEFA et sa candidature à la tête de la Fifa ». Il s’agit du plan de bataille pour le déjeuner du lendemain. « Michel Platini devrait être réservé sur cette candidature [du Qatar – ndlr] lors de la première séquence du rendez-vous », prévient Sophie Dion. L’objectif est « naturellement » que « sa position doit être plus favorable » lors du déjeuner avec les Qataris. « Nicolas Sarkozy m’a rappelé. Son Altesse a confirmé que le deal se fera après le 2 décembre » Selon la note, il est prévu que de 12 h 30 à 13 heures, Nicolas Sarkozy « travaille » d’abord Michel Platini en tête à tête, en lui promettant le soutien de la France pour sa réélection à la tête de l’UEFA en mars 2011, ainsi que pour sa candidature potentielle face à Sepp Blatter pour la présidence de la Fifa deux mois plus tard (Michel Platini ne s’est finalement pas présenté). Nicolas Sarkozy doit ensuite achever de convaincre Platini lors du déjeuner avec le premier ministre et le prince héritier Tamim al-Thani, qui sera consacré la candidature du Qatar pour le Mondial 2022. Lors des interrogatoires menés en juin 2019, les protagonistes n’ont guère été loquaces sur le contenu du déjeuner. « On a parlé de tout et de rien », a éludé Michel Platini. « Ma mémoire n’est pas si fidèle », s’est excusé Claude Guéant, qui assure n’avoir gardé quasiment aucun souvenir de l’événement. Sophie Dion a affirmé qu’elle n’y a « pas assisté », alors qu’elle figure sur le plan de table. Michel Platini avait déclaré qu’elle était bien là lors de sa première audition en 2017. Il s’est ravisé lors de sa garde à vue, affirmant qu’il n’avait finalement « aucun souvenir » de sa présence. Claude Guéant était lui aussi sur le plan de table officiel, et Michel Platini a confirmé qu’il était bien « autour de la table ». « Je pense que Michel Platini confond le déjeuner avec le petit apéritif qui le précédait dans le salon jouxtant la salle à manger », a répondu Claude Guéant. L’ancien secrétaire général de l’Élysée affirme qu’il a seulement tenu compagnie « à nos hôtes qataris » avant l’arrivée du président Sarkozy, et qu’il n’a pas participé au déjeuner. « La sollicitation de ce déjeuner est venue de moi car je voulais dire pour qui j’allais voter », a réaffirmé Michel Platini aux policiers, démentant formellement avoir changé d’avis à cette occasion. Cette version est contredite par les notes préparatoires, mais aussi par des témoignages recueillis par les enquêteurs. Juste après le déjeuner, Michel Platini a appelé le président de la Fifa, Sepp Blatter, pour lui annoncer qu’il allait voter pour le Qatar au lieu des États-Unis. Dans son livre, Ma vérité, et lors de son audition par les enquêteurs en 2017, Blatter a réaffirmé que Michel Platini lui a dit avoir accepté de voter Qatar lors du déjeuner à cause de l’insistance de Nicolas Sarkozy, qui avait évoqué les « intérêts supérieurs » de la France. L’ancien président déchu de la Fifa affirme que Michel Platini aurait convaincu trois autres membres de l’UEFA, ce qui aurait suffi à faire basculer le scrutin, le Qatar ayant obtenu 14 voix contre 8 pour les États-Unis. Michel Platini a confirmé avoir appelé le président de la Fifa pour l'informer qu'il allait voter Qatar, mais dément formellement le reste. Il estime que le témoignage de Sepp Blatter est partial, les deux hommes étant en conflit ouvert depuis 2015, après avoir été très proches. L’ancien directeur de la communication de l’époque à l’UEFA, William Gaillard, a indiqué aux policiers qu’il avait appris que son patron allait voter Qatar seulement après le déjeuner. Il a estimé que cette rencontre à l’Élysée avait joué un rôle important dans son choix. Selon des sources proches de la fédération américaine de football, Sunil Gulati n’a appris lui aussi qu’après le déjeuner, de la bouche de Michel Platini, son revirement en faveur de l’émirat gazier. Les enquêteurs soupçonnent également que Michel Platini aurait aussi indiqué à Nicolas Sarkozy, lors du même déjeuner, qu'il allait voter Russie pour l’édition 2018. L’ancien président de l’UEFA a déclaré publiquement avoir donné sa voix à ce pays, car il n’avait jamais eu le Mondial. Or, ses anciens collaborateurs Kevin Lamour et William Gaillard ont indiqué aux policiers que le président de l’UEFA penchait, à l’été 2010, pour l’Angleterre. D’autres proches de Michel Platini à l’époque nous l'ont confirmé, précisant qu'il a ensuite, plus tard dans l'année, indiqué qu’il soutiendrait le duo Belgique/Pays-Bas. La piste d’un possible revirement est suggérée par un carnet de notes retrouvé lors d’une perquisition au domicile du directeur de cabinet adjoint du président Sarkozy, Guillaume Lambert. Juste après les agapes du 23 novembre à l’Élysée, il a écrit que le conseiller diplomatique Jean-David Levitte lui a demandé de réserver un créneau à l’agenda du président, afin qu’il s’entretienne avec le président russe Vladimir Poutine ou son premier ministre Dmitri Medvedev au sujet de « Russie 2022, coupe du monde de football suite déjeuner Platini ». Nicolas Sarkozy voulait-il annoncer à son homologue russe que le président de l’UEFA allait voter pour lui ? S’agissait-il d’obtenir que le membre russe de la Fifa vote pour Qatar 2022 en échange du vote de Michel Platini pour Russie 2018 ? Michel Platini et Nicolas Sarkozy ne nous ont pas répondu. Le déjeuner de l’Élysée s’est par ailleurs révélé décisif pour Sébastien Bazin, grand ami de Nicolas Sarkozy et patron pour l’Europe du fonds américain Colony Capital, propriétaire du PSG. Sébastien Bazin, aujourd’hui patron d’Accor, voulait absolument que le Qatar lui rachète le club, alors en pleine déroute financière. Nicolas Sarkozy lui avait donné un coup de pouce dès le mois de février 2010, en évoquant le sujet du PSG avec le prince héritier Tamim al-Thani. Sébastien Bazin avait ensuite été reçu en avril par Claude Guéant à l’Élysée (lire l’épisode précédent de notre enquête). Histoire de mettre toutes les chances de son côté, Sébastien Bazin a fait appel à un lobbyiste de poids : Jean-Paul Gut, ancien numéro 2 du groupe Airbus et intime de la famille royale du Qatar. Ce « Lagardère boy » et supervendeur, qui pilotait le département commercial d’Airbus, a mis en place le service au cœur du système de corruption massive qui a valu au géant de l’aéronautique une amende record de 3,6 milliards d’euros (lire ici). Depuis son départ d’Airbus en 2007, avec un parachute doré de 80 millions d’euros, il fait fructifier son carnet d’adresses comme consultant. « Aucun intermédiaire n’a été rémunéré pour faciliter la cession du PSG par Colony, ni Monsieur Gut ni qui que ce soit d’autre », nous a indiqué un porte-parole de Sébastien Bazin. Jean-Paul Gut n’a pas répondu. Le patron de Colony Europe, alors en voyage d’affaires en Asie, n’a pas participé aux agapes de l’Élysée. Mais il suit la situation de très près. Le 23 novembre, juste avant le déjeuner, il écrit un SMS à Claude Guéant au sujet du prince héritier Tamim al-Thani. Dans la foulée, il s’entretient au téléphone avec le président Sarkozy. « NS vient de m’appeler, il déjeune aujourd’hui avec HH [« His Highness », soit « Son Altesse » – ndlr] Tamim à l’Élysée… Lui ai donné les messages clés », écrit Sébastien Bazin à Jean-Paul Gut. Le lendemain, Sébastien Bazin envoie un nouveau texto très explicite à Jean-Paul Gut : « NS m’a rappelé, HH a confirmé que le deal se fera après le 2 décembre », le jour du vote de la Fifa attribuant les Mondiaux 2018 et 2022. Sept mois plus tard, le fonds souverain Qatar Sports Investments (QSI), présidé par Nasser al-Khelaïfi, rachetait 70 % du PSG. Sébastien Bazin a refusé de commenter ses SMS. « Cette cession s’est faite à QSI sans contrepartie et sans conditions autres que les conditions financières et les due diligence habituelles pour ce type d’opération », nous a indiqué son porte-parole. Un porte-parole de Nasser al-Khelaïfi, président de QSI et du PSG, nous a répondu que faire un lien entre le déjeuner de l’Élysée et le rachat du club par le Qatar relève du « conspirationnisme », au motif que « les négociations finales et détaillées […] ont commencé au début de l’année 2010, de nombreux mois avant le prétendu déjeuner de l’Élysée ». « Depuis des années, Mediapart continue à mettre en avant des théories conspirationnistes avec un mépris total pour les faits, malgré le fait que nous avons fourni les preuves exhaustives du contraire. Nous ne nous abaisserons pas à commenter de nouveau de telles théories », ajoute-t-il. Michel Platini a affirmé publiquement qu’il était, à l’époque, opposé à une acquisition du club par l’émirat. Lors de son audition par l’ancien procureur américain Michael Garcia, qui a réalisé en 2014 une enquête sur le « Qatargate » pour la Fifa, Michel Platini a déclaré qu'il « s’était expressément opposé à cette transaction, et qu’il avait demandé à l’émir du Qatar de ne pas acheter le club, lors d’un déjeuner au Qatar en 2010 ». Dans une enquête publiée en juillet 2011 par So Foot, Michel Platini avait reconnu que lors du déjeuner du 23 novembre 2010 à l’Élysée, Nicolas Sarkozy avait tenté de le faire changer d’avis sur une prise de contrôle du PSG par l’émirat : « Il m’a dit que les Qataris étaient des gens bien. » Qu’il ait changé d’avis ou non, les textos de Sébastien Bazin montrent que Nicolas Sarkozy a bien obtenu du prince Tamim, actuel émir du Qatar, que l’émirat achète le club parisien lors du déjeuner. Sébastien Bazin peut remercier son ami Nicolas Sarkozy. Le fonds qatari QSI monté en 2012 à 100 % du capital du PSG, et a payé un total de 64 millions d’euros, selon des documents confidentiels issus des Football Leaks. C’est moins que les quelque 100 millions engloutis par Colony dans le club. Mais vu le déficit du PSG à l’époque, c’était un très bon résultat. https://www.mediapart.fr/journal/france/191220/psg-et-mondial-2022-le-dejeuner-de-l-elysee-ou-tout-s-est-joue?utm_source=20201219&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20201219&M_BT=135393249294
  19. Le cache-cash fiscal du président du FC Nantes Enquêtes judiciaires, contrôle fiscal, échecs sportifs, entraîneur viré, manifestations de supporters en colère : Waldemar Kita, président du FC Nantes, est cerné de toutes parts. À tel point que le riche l’homme d’affaires de 66 ans, propriétaire du club de football depuis 2007, a publiquement dit envisager un possible départ. « Moi, je suis prêt à ouvrir le capital, prêt à partir », a-t-il déclaré dimanche à Presse Océan. Grâce à des documents inédits issus notamment du dossier judiciaire, Mediapart est en mesure de révéler les détails et l’ampleur de la fraude fiscale présumée reprochée à Waldemar Kita, qui fait l’objet depuis 2017 d’une enquête préliminaire menée par le parquet national financier (PNF). Selon notre enquête, réalisée en partenariat avec Mediacités et les quotidiens belges Le Soir et De Standaard, Waldemar Kita, qui a fait fortune grâce à ses laboratoires de médecine esthétique, risque une amende fiscale de plusieurs dizaines de millions d’euros. Sollicité, le PNF s’est refusé à tout commentaire sur le contenu de l’enquête. Selon un document judiciaire obtenu par Mediapart, le président du FC Nantes a lésé le fisc français de 14,8 millions d’euros, uniquement au titre de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Le fisc envisage en prime de lui infliger une pénalité de 80 %, la plus élevée, applicable en cas de « manœuvres frauduleuses ». Il risque donc un redressement de plus de 20 millions d’euros, rien que pour l’ISF. Selon notre enquête, Waldemar Kita a par ailleurs touché, entre 2010 et 2019, au moins 70 millions d’euros au Luxembourg, sur lesquels il n’a payé aucun impôt sur le revenu en France, puisqu’il est résident fiscal en Belgique. L’enquête du PNF a rassemblé de nombreux éléments montrant que cette domiciliation à Bruxelles serait fictive. Joint par téléphone, Waldemar Kita a démenti (« Je suis résident belge, vous confondez tout ») et nous a immédiatement renvoyés vers son conseiller en communication de crise, avec cet avertissement : « Faites attention à ce que vous écrivez quand même. Peut-être que vous voulez un petit peu ma peau. Mais faites attention. » Nous avons ensuite reçu une réponse écrite de ses avocats, Jean Reinhart et Louis-Marie Absil (à lire intégralement dans l’onglet Prolonger). Ils ont refusé de répondre sur les faits « afin de respecter le secret de l’enquête », et menacent « d’engager des poursuites contre les personnes qui [nous] auraient communiqué des prétendues informations issues de l’enquête actuellement en cours ». « M. Waldemar Kita réaffirme être parfaitement en règle avec l’ensemble des administrations fiscales dont il relève et continuera, comme il l’a toujours fait, à s’expliquer avec les seules personnes ayant qualité à l’interroger sur son statut fiscal personnel », ajoutent ses avocats, estimant que notre article relève d’une « volonté de nuire à M. Waldemar Kita et à sa famille ». La justice a ouvert un second front la semaine dernière. Le 8 décembre, des policiers de la PJ de Nantes ont débarqué au centre d’entraînement du FC Nantes à La Jonelière. Une perquisition réalisée dans le cadre d'une nouvelle enquête préliminaire, menée cette fois par le parquet de Nantes, pour « exercice illégal de la profession d’agent sportif, faux et usage de faux », selon Presse Océan et Ouest France. Contacté, le parquet de Nantes a refusé de répondre. Selon plusieurs sources internes au club, les enquêteurs s’intéressent à certaines ventes de joueurs orchestrées par le sulfureux Mogi Bayat. Cet agent franco-iranien vivant en Belgique, très proche de Waldemar Kita, a une telle influence sur les transferts qu’il est considéré comme le directeur sportif officieux du FC Nantes. En Belgique, Mogi Bayat a fait un mois de détention provisoire à l’automne 2018, et a été inculpé pour « blanchiment d’argent » et « participation à une organisation criminelle » dans le cadre du « Footbelgate », une vaste enquête judiciaire menée par le parquet fédéral belge sur des fraudes présumées lors de transferts de joueurs. Selon des sources judiciaires belges, l’enquête du parquet de Nantes a démarré fin 2018 après que le parquet fédéral a alerté la justice française sur le transfert du milieu de terrain belge Anthony Limbombe au FC Nantes pour 10 millions d’euros, un record dans l’histoire du club. Le joueur a été placé en garde à vue à Nantes en novembre 2018. Selon L’Équipe, Mogi Bayat est soupçonné d’avoir touché la moitié de la prime à la signature de 3 millions d’euros payée au joueur, afin de contourner la loi française qui plafonne les commissions d’agent à 10 % du montant du transfert. « L’enquête préliminaire [du parquet de Nantes] ne me vise pas personnellement », a démenti Mogi Bayat à Mediapart. « C’est n’importe quoi ! Je suis serein, décontract’. Quand vous pensez faire bien, il n’y a pas de raison de s’alarmer », a réagi Waldemar Kita dimanche dans Presse Océan. En plus des deux enquêtes judiciaires sur le club et son patron, le FC Nantes fait actuellement l’objet, selon nos informations, d’un nouveau contrôle fiscal. Le FC Nantes avait déjà subi, au début des années 2010, un redressement fiscal pour avoir éludé en partie le paiement de la taxe professionnelle, via la comptabilisation d’opérations avec sa holding belge, comme l’a révélé notre partenaire Mediacités. Waldemar Kita contrôle le club via une société boîte aux lettres immatriculée à Bruxelles, Flava Groupe. Il a injecté 55,6 millions d’euros dans le FC Nantes, qui ne lui a reversé à ce stade que 18,7 millions de dividendes. Cette multiplication des affaires intervient au pire moment, tant la situation du club est inflammable. L’entraîneur Christian Gourcuff a été limogé le 7 décembre dernier (c’était le 14e coach en treize ans…) pour cause de défaites à répétition, qui ont fait tomber le FC Nantes à la 14e place de la Ligue 1, et sur fond de critiques sur le management de Waldemar Kita et de son fils Franck, directeur général du club. Chez les ultras, la colère gronde, et pas seulement à cause de l’échec sportif. Le projet de construction d’un nouveau stade YelloPark, porté par Kita, a été abandonné par la métropole de Nantes après la révélation de l’affaire de fraude fiscale présumée en février 2019. Certains supporters ont manifesté dimanche 13 décembre aux abords du stade de la Beaujoire. Le mot d’ordre est « Kita dégage ! », ou #KitaOut sur les réseaux sociaux. Des banderoles, parfois dures, voire insultantes, s’affichent dans Nantes pour dénoncer le « FC Kita ». L’affaire la plus dangereuse pour le patron du FC Nantes reste toutefois l’enquête pour « fraude fiscale aggravée » et « blanchiment » ouverte par le PNF en octobre 2017, à la suite d'un article publié en 2016 par Le Monde. Grâce aux Panama Papers, le quotidien a révélé que Waldemar Kita possède un yacht à 2,5 millions d’euros, le K Grace, acquis par le biais d'une discrète société offshore immatriculée aux îles Vierges britanniques, Dylan Limited. À l’époque, l’homme d’affaires avait choisi une ligne de défense à la Donald Trump. Sa résidence belge ? « Ce n’est pas mon adresse. Ce n’est pas moi, voilà merci. » Le yacht aux îles Vierges ? Une homonymie malencontreuse. « Des Kita, j’en ai trouvé plein. C’est un nom très connu en Asie, où il y a des Waldemar Kita, mais ils sont noirs, ils ne sont pas blancs. » C’est pourtant bien Waldemar Kita qui s’est offert ce navire, après la vente en janvier 2007, au géant américain Allergan (fabricant du Botox), de sa première entreprise : le laboratoire Cornéal, spécialisé dans l’ophtalmologie, puis dans les produits esthétiques à base d’acide hyaluronique, utilisés pour combler les rides ou agrandir les pénis. Société boîte aux lettres, sans bureaux ni salariés Waldemar Kita s’est fiscalement installé en Belgique juste à temps pour toucher sa part de la vente, soit 130,8 millions d’euros, sur lesquels il n’a payé d’impôts ni en France, ni en Belgique, où les plus-values ne sont pas taxées. « Il a voulu s’affranchir d’un assujettissement à l’ISF et l’impôt sur les plus-values en France », nous a confié un ancien proche collaborateur. C’est grâce à cet argent défiscalisé qu’il a acheté à partir de 2007 le FC Nantes, le yacht, un jet privé, mais aussi son luxueux appartement parisien de l’avenue Hoche pour 6,4 millions d’euros, celui de son fils dans la très chic avenue Montaigne pour 4,8 millions, et les bureaux parisiens de son nouveau laboratoire dans le XVIe arrondissement. Le 19 février 2019 au petit matin, les policiers de la Brigade nationale de répression de la délinquance fiscale (BNRDF) perquisitionnaient simultanément le FC Nantes, les bureaux et les domiciles parisiens de Waldemar et de son fils, Franck. Dans la foulée, l’homme d’affaires, son épouse Chantal et leur fils étaient placés en garde à vue et interrogés par les policiers. Lors de la perquisition avenue Hoche, les enquêteurs ont constaté que « les époux Kita étaient tous deux présents à cette adresse, qui semblait constituer leur domicile principal », selon un document judiciaire. Le même jour, à la demande du PNF, des policiers belges se sont rendus à Uccle, dans la banlieue de Bruxelles, pour perquisitionner un étroit et modeste immeuble en briques. Il s’agit, officiellement, de la résidence principale du couple. Surprise, ce n’était pas Waldemar Kita à l’intérieur, mais un autre individu, dont nous n’avons pas pu obtenir l’identité. Selon nos informations, le PNF a accumulé de nombreux éléments tendant à démontrer que les Kita n’habitent pas en Belgique. L’analyse de sa téléphonie, de ses dépenses, factures, remboursements de santé et voyages en jet privé montrent que le couple passerait la majorité de son temps en France. Lors de ces vérifications, les enquêteurs ont découvert que le FC Nantes a créé et alimenté un compte au nom de Waldemar Kita, doté d’une carte bancaire. Ce compte sert à payer les frais professionnels du président, dont ses voyages en jet privé pour assister aux matches du club en France. Est-il bien raisonnable que le FC Nantes finance de telles dépenses ? La question se poserait d’autant plus si des vols payés par le club ont été effectués à bord des jets de Waldemar Kita. En 2009, il avait confié au magazine Ultimate Jet qu’il utilisait son propre avion dans le cadre de ses fonctions au FC Nantes : « Quand je dois aller signer un contrat avec un joueur ou le faire venir, j’utilise le jet. » Waldemar Kita s’est d’abord offert un Cessna Citation II, puis en 2018 un Hawker 900XP. L’appareil est exploité par la compagnie française Valljet, dont Waldemar Kita détient 30 %. Elle facture l’heure de vol entre 2 000 et 3 000 euros. Le FC Nantes a-t-il contribué, en payant les trajets de son président, à financer son avion personnel ? Waldemar Kita a refusé de répondre. Selon un de ses proches, à la suite des perquisitions de février 2019, Waldemar Kita s’est mis à chercher d’urgence un nouveau logement belge plus conforme à son standing que le précédent, avec l’aide de l’indispensable Mogi Bayat. Interrogé par Mediapart, l’agent dit ne pas être intervenu « dans le choix du logement ». « Par contre, les Kita étant des amis, c’est avec plaisir que je leur donne mon avis si nécessaire sur les quartiers de Bruxelles. » Waldemar Kita a trouvé, en mars 2019, une luxueuse maison de 780 m2 à Bruxelles, dans le « square du bois ». Il s’agit d’une partie privatisée de l’avenue Louise, protégée par une imposante grille, surnommée « le square des milliardaires ». Le couple réside administrativement à cette adresse. Le fisc a estimé qu’en omettant de déclarer son patrimoine en France, le couple Kita a éludé 14,8 millions d’euros d’ISF, hors intérêts de retard et pénalités. D’où les saisies pénales, révélées par L’Équipe, effectuées début 2020. Le PNF a fait saisir l’appartement parisien de l’avenue Hoche et le yacht K Grace, basé au port d’Antibes. Waldemar Kita a obtenu par la suite sa restitution, en échange de la saisie conservatoire de 2,5 millions d’euros. Le montant total des impôts éludés est en réalité plus élevé, puisque qu’en plus de son patrimoine, l’enquête judiciaire porte aussi sur « les revenus de M. Kita », nous a confirmé le PNF. Or, il a, selon notre enquête, touché, au travers de ses sociétés, au moins 70 millions d’euros au Luxembourg depuis 2010. Cet argent vient de sa seconde entreprise, les Laboratoires Vivacy. Le labo et l’usine sont à Archamps, en Haute-Savoie, près de la frontière suisse. Tout comme Cornéal, Vivacy fabrique des produits pour la médecine esthétique à base d’acide hyaluronique. L’entreprise a été créée en mai 2007, officiellement par une ancienne collaboratrice de Kita chez Cornéal. Il n’y a nulle trace du patron du FC Nantes parmi les actionnaires. Mais apparaît ensuite un nouvel associé, un gestionnaire de fortune suisse nommé Jurg Kundert. En 2010, le labo passe sous le contrôle d’une holding luxembourgeoise, V Plus, comme l’a révélé Mediacités. Là encore, c’est Kundert qui en est l’actionnaire majoritaire, avec 67 % des parts. Jurg Kundert, qui n’a pas répondu à nos questions, semble donc avoir été utilisé comme prête-nom par Waldemar Kita. Sans doute l’homme d’affaires ne voulait-il pas apparaître car la vente de Cornéal à Allergan en 2006 incluait une clause de non-concurrence pendant trois ans. Waldemar Kita n’est devenu officiellement actionnaire de V Plus qu’en 2015, à travers une société offshore luxembourgeoise nommée Dylan (comme celle qui possède son yacht). La même année, il monte une nouvelle société en Suisse, Vivacy International, chargée de distribuer les produits du groupe à l’étranger. Cette société boîte aux lettres, sans bureaux ni salariés, était basée, lors de sa création, au siège du cabinet fiduciaire de Jurg Kundert, l’homme qui aurait servi de prête-nom à Waldemar Kita. Vivacy International sert-elle à transférer en Suisse une partie des profits de Vivacy afin de réduire l’impôt payé en France ? « C’est l’Europe. J’ai le droit. En quoi ça vous gêne ? », avait-il répondu en 2018 à Mediacités. Le montage est en tout cas fiscalement avantageux. Selon nos informations, Waldemar Kita a reçu, entre 2010 et 2019, plus de 20 millions d’euros de dividendes de V Plus, sur lesquels il n’a payé aucun impôt en France. Il a aussi gagné beaucoup d’argent en revendant des actions. En 2012, le fonds d’investissement français Initiative & Finance acquiert 37,3 % du capital de V Plus, pour un montant inconnu. Waldemar Kita n’a, là encore, payé aucun impôt en France sur cette vente. En 2015, Initiative & Finance a revendu ses parts au groupe chinois Bloomage contre 59 millions d’euros. « L’enjeu, c’était l’enregistrement de notre gamme de produits en Chine pour une commercialisation là-bas, ni plus ni moins », confie un ancien dirigeant de Vivacy. Trois ans plus tard, les relations se tendent avec les Chinois. En 2018, Waldemar Kita créée une nouvelle société au Luxembourg, Valeron, qu’il détient à 51%, avec pour associé à 49 % son fidèle bras droit Michel Cheron. Valeron rachète les parts de Bloomage pour 70 millions d’euros, intégralement financés par une dette bancaire. En 2019, Valeron et Dylan, la holding luxembourgeoise de Kita, vendent 38 % du groupe Vivacy à deux fonds d’investissement (Bock Capital et TA Associates) pour 140 millions d’euros. Une fois la dette de Valeron remboursée, la plus-value s’élève, selon nos informations, à 68 millions d’euros, dont 50 millions d’euros pour Waldemar Kita. Lequel n’a, une fois encore, pas payé d’impôts en France. https://www.mediapart.fr/journal/france/171220/le-cache-cash-fiscal-du-president-du-fc-nantes?utm_source=20201217&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20201217&M_BT=135393249294
  20. https://www.facebook.com/GiveMeSport/videos/4760353547414465 La période wenger est exceptionnelle ; difficile de faire mieux ... niveau rapport qualité / prix ce fut le top du top ...
  21. lô le gunners

    [25] Mohamed Elneny

    en final de la CAN !!
  22. Ali Benarbia, ancien joueur et consultant, rattrapé par le fisc Ali Benarbia est bien connu des fans de foot. L’international algérien était l’un des meilleurs milieux offensifs de la Ligue 1 dans les années 1990 : champion de France sous les couleurs de l’AS Monaco puis des Girondins de Bordeaux, il a rejoint le PSG en 1999 et Manchester City deux ans plus tard. Il a ensuite réalisé une lucrative fin de carrière au Qatar entre 2003 et sa retraite sportive en 2006, à l’âge de 37 ans. Ali Benarbia est alors resté dans le richissime émirat gazier, où il est devenu consultant pour la chaîne Al Jazeera et conseiller de la fédération qatarie de football, selon RFI. En juin 2010, il a rejoint la « dream team » de consultants de RMC, aux côtés de Luis Fernandez, Rolland Courbis ou Jean-Michel Larqué. Il a été embauché par la structure RMC Sport, chargée d’alimenter en contenus sportifs les médias de NextRadioTV (RMC, BFM, etc.), rachetée en 2018 par le groupe Altice du milliardaire Patrick Drahi. Ali Benarbia, qui a été remercié l’an dernier par Altice, intervenait notamment au micro de « L’After foot », l’émission phare de la radio RMC, retransmise à la télé sur BFM Sport (devenue RMC Sport News, puis fermée en juin 2020). Il n’hésitait pas à l’occasion de vanter les mérites de l’émirat qui lui a tant donné. Dans une chronique de juin 2017, il expliquait longuement pourquoi « la Coupe du monde [2022] au Qatar sera la plus belle de l’histoire ». Le fisc a ajouté une ligne peu glorieuse au palmarès d’Ali Benarbia. Selon nos informations, l’ancien footballeur a subi en 2019 un redressement fiscal de 3,95 millions d’euros, dont 3,33 millions en lien avec ses revenus de consultant football pour les antennes de NextRadioTV. Le dossier est jugé si grave par le fisc qu’il « fait l’objet d’une proposition de poursuites » pénales, écrit la Direction générale des finances publiques (DGFIP) dans un rapport rédigé en juillet 2020 (lire notre Boîte noire). Selon ce document confidentiel, obtenu par Mediapart, l’enquête fiscale a établi que depuis 2013, Ali Benarbia bénéficiait du statut de résident fiscal au Qatar, alors qu’il habitait en France. Pour masquer cette réalité, il détenait ses biens immobiliers français à travers une société offshore au Luxembourg. L’affaire est également embarrassante pour son employeur. Pendant au moins six ans, NextRadioTV puis Altice ont versé les rémunérations d’Ali Benarbia à une société qatarie fictive, sans aucune existence légale – seul le compte bancaire, détenu directement par Benarbia, était réel. Le groupe a-t-il fait des vérifications lorsque son consultant a demandé à être payé via cette société qatarie ? Altice France a refusé de répondre sur ce point, soulignant seulement que « [n]ous ne pouvons laisser sous-entendre que la direction actuelle aurait manqué de vigilance », au motif que l’embauche d’Ali Benarbia est intervenue huit ans avant la prise de contrôle à 100 % de NextRadioTV par Altice. L’argument peine à convaincre, vu la continuité dans le management de NextRadioTV. Altice en avait racheté 49 % en 2015, et le fondateur de NextRadioTV, Alain Weill, est actuellement le PDG d’Altice France, qui coiffe les activités du groupe dans les télécoms (SFR) et les médias. Altice France affirme qu’« à [sa] connaissance, M. Benarbia n’était pas domicilié à Paris, ses interventions se faisaient en studio ou à distance ». Le groupe ajoute avoir mis fin au contrat d’Ali Benarbia en 2019 « pour des raisons budgétaires », sans rapport, donc, avec le redressement fiscal qu’il a subi la même année. Sollicité par Mediapart, Ali Benarbia n’a pas répondu (lire notre Boîte noire). L’ancien international algérien s’est retrouvé dans le viseur du fisc à cause de son amitié avec un sulfureux personnage : Christophe d’Amico. Gérant d’un établissement de nuit du côté de Martigues, ville où Ali Benarbia a fait ses débuts de footballeur, Amico s’est mis, au début des années 2010, au service de membres du milieu corso-marseillais qui rackettaient des boîtes de nuit d’Aix-en-Provence, ce qui lui a valu d’être condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis en 2013. Grâce aux écoutes téléphoniques réalisées dans cette affaire de racket, les policiers ont constaté que Christophe d’Amico semblait aussi aider ses amis à toucher des commissions occultes sur les transferts de footballeurs à l’Olympique de Marseille. C’est le point de départ de l’affaire dite « Mercato », ouverte en 2011 et dont l’instruction est toujours en cours. Il se trouve que Christophe d’Amico est très proche d’Ali Benarbia. « C’est mon meilleur ami. Je l’ai connu comme adversaire sur les terrains de foot. Nous avons le même âge », a-t-il confié aux policiers. Comme l’a révélé le livre enquête Les Parrains du foot (Robert Laffont), l’ancien footballeur, devenu consultant de RMC Sport, a « prêté » un total de 215 000 euros à Christophe d’Amico en 2010 et 2011, pour financer les travaux de sa maison en Corse. Le patron de boîtes de nuit utilisait aussi Ali Benarbia pour acheter des montres de luxe hors taxe (dont une Rolex à 13 700 euros), pour lui et certains de ses amis voyous. « Il est domicilié au Qatar, donc il peut bénéficier de la détaxe », a indiqué aux policiers Christophe d’Amico. Il achetait les montres en cash dans une bijouterie parisienne de la place Vendôme, qui émettait des factures au nom d’Ali Benarbia. Puis d’Amico accompagnait le consultant de RMC à l’aéroport lorsqu’il partait au Qatar : « Ali passe à la douane et reçoit le reçu, et il me redonne les montres. » Sollicité par Mediapart, l’avocat de Christophe d’Amico n’a pas donné suite. Décidément très serviable, Ali Benarbia a aussi, selon nos informations, proposé à son ami de lui fournir une carte bancaire connectée à l’un de ses comptes aux Qatar. C’est ce que montre un coup de fil du 28 mai 2011 écouté par la police : « Ce qui serait bien, Tof, pour que tu sois tranquille, tu sais, les cartes bleues, commence à expliquer Ali Benarbia. — Oui ?, demande Christophe d’Amico. — Tu veux régler des fonds en carte bleue mais sans que ça soit toi qui règles. […] J’ai une carte bleue sur un compte Qatar National Bank où je peux transférer de l’argent à n’importe quel moment et toi tu gardes cette carte-là ! Quand tu veux retirer ou quoi, tu vois ? Tu le fais quand tu veux ! — Ah ouais, pas con. — Ça te servira toujours, ça, on ne sait jamais ! — Ouais, beh, ouais ! » La justice a par la suite transmis les procès-verbaux concernant Ali Benarbia à la Direction nationale des enquêtes fiscales (DNEF). Intrigués par l’histoire de la carte bleue qatarie, les limiers du fisc déclenchent un contrôle. L’enquête de la DNEF a montré qu’Ali Benarbia et son épouse sont rentrés en France en 2013 mais ont continué à prétendre qu’ils résidaient au Qatar. Ils habitent un « grand appartement » dans le XVIe arrondissement de Paris, scolarisent leurs enfants dans la capitale et sont affiliés à la Sécu française. « Les époux Benarbia n’ont pas pu produire de justificatifs probants d’une vie régulière au Qatar », conclut le rapport du fisc. Selon ce document, ils ont « masqué leur installation en France » grâce à une société offshore au Luxembourg, qui détient leur appartement parisien et leur résidence secondaire dans le sud de la France. « L’ensemble des factures d’abonnement (eau, électricité et téléphonie/télévision) sont au nom de cette société dont la gestion est assurée en direct par M. Benarbia », indique le fisc. Les enquêteurs ajoutent que l’ancien milieu algérien a exercé son activité de commentateur sportif de façon « occulte ». Selon le rapport du fisc, entre 2010 à 2013, Ali Benarbia était « salarié » de NextRadioTV et déclarait ses revenus en France. Puis il a « interposé dès août 2013 une société qatarie, […] pour dissimuler la perception de revenus de source française ». Interrogé par Mediapart, Altice France indique qu’Ali Benarbia n’a pas été salarié de NextRadioTV et qu’il « était rémunéré via sa société dès 2010 ». Détail piquant : l’enquête a établi que cette société n’existait pas. Elle « n’était pas immatriculée au Qatar et lui seul [Ali Benarbia] percevait les revenus des prestations sur un compte dont il disposait dans une banque qatarie », écrit le fisc. La DNEF souligne que les époux Benarbia « ont très peu collaboré avec le service », et qu’il a fallu faire des demandes aux banques pour identifier la vingtaine de comptes qu’ils contrôlent, en France, au Qatar et au Luxembourg. En définitive, Ali Benarbia a écopé d’un redressement fiscal de 3,95 millions d’euros, pénalités comprises, dont 3,35 millions pour ses revenus de consultant et plus de 600 000 euros au sujet de sa société luxembourgeoise. Et ce n’est peut-être pas fini : le fisc a identifié dans la société luxembourgeoise un « passif non identifié » de 1,28 million d’euros, « qui pourrait correspondre à des avoirs figurant sur un compte étranger restant non identifié à ce stade ». https://www.mediapart.fr/journal/france/061220/ali-benarbia-ancien-joueur-et-consultant-rattrape-par-le-fisc?utm_source=20201206&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20201206&M_BT=135393249294
  23. lô le gunners

    Mercato Arsenal

    Mari = choix d'arteta incompréhensible lors de son arrivé Runarson = choix du club incompréhensible à son arrivé Chambers : Bon joueur parti pour que dal AMN = retenu alors qu'il y avait 20 boules sur la table sur lui cet été pour partir en prêt en hivers Aubam : parti gratuitement 29 boules de récupérés pour 25 joueurs partis cette année (prêt + départ) Aubam peut bien nous faire économiser 30 boules, c'est le minimum ... Pas du tout convaincu par le "process" , on verra bien , top 6 ou la porte !
  24. lô le gunners

    Mercato Arsenal

    l'avoir laissé partir est absurde pour la fin de saison ; si gabriel se pète on va faire Holding - White ? c'est suicidaire Tierney est indéboulonnable à gauche ; Tomi si il se pète il faudra faire avec un Cédric qui est moins performant que Chambers Aston Villa a fait une excellente affaire ... fallait faire partir cédric , pas Chambers... Nketiah si il peut partir c'est une aubaine , aubam idem ; il faut tester pépé en 9
  25. un gars de 7éme division qui se paye le luxe de snober les 5pur2 il n'y a plus de respect là ; à moins qu'il soit supporter d'Arsenal , vaudrait mieux ça pour les 5pur2 en fait
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