Entretien avec... Francis Coquelin : « Lorient ? Ça ressemble à Arsenal »
11/07/2010 - 17 h 00
Enrôler des Frenchies à moindre prix et en faire des vedettes du football européen, voilà la marque de fabrique d'Arsenal. Sous la houlette d'Arsène Wenger, nombreux sont les tricolores à avoir flambé. Un destin que Francis Coquelin espère connaître un jour. En manque de temps de jeu chez les Gunners, le milieu de terrain vient de s'engager sous forme de prêt avec Lorient. Pour Foot Mercato, le joueur revient sur ses débuts, sa carrière à Arsenal et ses ambitions pour la saison à venir.
Foot Mercato : Tout d’abord Francis, comment allez-vous ?
Francis Coquelin : Ça va, ça va très bien. Là je suis avec l’équipe de France des moins de 19 ans, donc oui ça va.
FM : Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
FC : Je m’appelle Francis Coquelin, j’ai 19 ans. Je viens de Laval. J’ai passé trois ans au Stade Lavallois. Ensuite, je suis parti à Arsenal, il y a deux ans.
FM : Quel est votre style de jeu ?
FC : Je suis un milieu défensif. Mon jeu, c’est de récupérer les ballons. Mais je suis aussi là pour assurer les premières relances. On me compare souvent à Lassana Diarra.
Arsenal, un club à l’accent français
FM : Vous êtes arrivé à Arsenal il y a deux ans. Comment se sont passées les tractations ?
FC : En fait, ils m’ont repéré en sélection, pendant les qualifications pour le Championnat d’Europe en Israël. Et de là, des contacts se sont noués. Ensuite, je suis allé là-bas pour visiter et j’ai fini par signer là-bas.
FM : L’adaptation a-t-elle été compliquée ? Laval et Arsenal, ce n’est pas tout à fait le même univers...
FC : Oui, c’est sûr que ce n’est pas le même univers. C’est vrai que ça change. Mais le plus difficile, je crois que ça reste au niveau de la langue. J’ai eu un peu de mal pour m’intégrer. Mais une fois que tu maîtrises la langue, ça va. Après, c’est vrai qu’il y a beaucoup de Français. Ils m’ont mis tout de suite à l’aise, que ce soit Bakari Sagna, Gaël Clichy, Armand Traoré, Abou Diaby ou Gilles Sunu. Ça m’a beaucoup aidé. Ma première année là-bas, j’étais en famille d’accueil. Mais cette saison, j’ai pris mon appartement.
FM : Comment se sont passés vos premiers entraînements avec les Gunners ?
FC : Quand je suis arrivé pour les premiers entraînements, c’est vrai que j’avais beaucoup d’appréhension. Mais en voyant des grands joueurs, ça donne envie de jouer avec eux. Ce n’était pas évident au début parce que je ne comprenais pas tout. Mais finalement ça s’est bien passé et j’ai été bien intégré.
FM : Arsène Wenger vous est-il aussi venu en aide ?
FC : Arsène Wenger, tout le monde le connaît. C’est un très bon coach. C’est vrai qu’il ne parle pas trop avec les joueurs mais il fait vraiment bien son travail.
FM : Vous êtes entouré de stars à Arsenal. Êtes-vous tous logés à la même enseigne ?
FC : C’est sûr qu’il y a certains joueurs qui ne sont pas trop avec les jeunes. Mais après, globalement, il n’y a pas de grosses différences entre les pros et les jeunes. Quand je vois Abou Diaby, avec tout ce qu’il a fait avec l’équipe de France, je suis sûr qu’il n’a pas changé parce que ce n’est pas dans son caractère. Mickaël Silvestre a connu des grands clubs mais il parle beaucoup aux jeunes. On est tous sur le même pied d’égalité. Aucun joueur n’est privilégié, tout le monde est au même niveau.
Lorient, un tremplin pour l’avenir
FM : Vous avez donc choisi de quitter Arsenal pour être prêté à Lorient. Pourquoi ce choix ?
FC : Lorient s’est rapidement manifesté pour m’avoir en prêt. Je n’étais pas là pour partir n’importe où en France. Déjà, la présence de Christian Gourcuff m’a conforté dans mon idée de venir. Depuis quelques années, Lorient est une formation réputée pour son beau jeu, ça ressemble à ce qu’on fait à Arsenal. Je suis donc prêté un an à Lorient. Mais j’ai prolongé mon contrat avec Arsenal.
FM : D’autres clubs vous ont-ils contacté ?
FC : Oui, il y a eu d’autres contacts. Mais j’ai tout de suite été attiré par Lorient. C’est le projet sportif que je recherchais. Mais j’ai eu des contacts, en deuxième division anglaise notamment.
FM : Aviez-vous vraiment envie de revenir à tout prix en France, ou est-ce simplement le fruit du hasard ?
FC : En fait, je ne voulais pas être prêté en deuxième division anglaise parce que ça ne joue pas vraiment au ballon et que ça ne ressemble pas vraiment à ce qu’on fait à Arsenal. Je voulais trouver un club qui joue au ballon. C’est vraiment le critère qui m’importait le plus.
FM : Avec le recul, regrettez-vous d’avoir signé pour Arsenal il y a deux ans ?
FC : Je n’ai pas de regrets. Même si je ne me suis pas encore imposé dans l’équipe, j’ai à cœur d’y parvenir. J’ai appris beaucoup de choses en deux ans. Ce prêt, c’est en quelque sorte pour me prouver que je peux m’imposer dans les années à venir à Arsenal. Maintenant, je viens à Lorient pour bien faire. Si je viens à Lorient, c’est aussi pour passer une bonne saison avec le groupe. Après, je n’ai eu aucune garantie. Tout dépendra de mes performances sur le terrain. On est tous à égalité, celui qui méritera de jouer sera sur le terrain. Je veux montrer que j’ai le niveau pour jouer dans l’équipe. C’est le coach qui fera ensuite ses choix.
FM : Avez-vous eu une discussion avec Arsène Wenger pour savoir exactement ce qu’il pense de vous ?
FC : Le fait qu’il m’ait prolongé me prouve qu’il veut que je reste au club. C’est sûr que pour moi, ça compte. J’espère jouer à Lorient pour lui montrer que j’ai des qualités et revenir à Arsenal l’an prochain pour postuler à une place