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Gunners FRANCE, la référence francophone d'Arsenal

lô le gunners

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Messages posté(e)s par lô le gunners

  1. Trossard , qui vient de sortir les 6 meilleurs mois de sa carrière; Pas un nom ronflant, mais un choix judicieux en alternative de Mudryck
    ça laisse de la place à ESR (dont l'avenir pose question au regard de ce que l'on été prêt à poser sur Mudryk) et indirectement Viera
    Le recrutement d'un ailier était une priorité, cela nous donne davantage de garantie en parallèle du retour d'ESR ainsi que des Neslon (blessé actuellement) et Marquinhos que l'on prête
    Gestion positive

    Kiwior grosse inconnue, à Spieza depuis l'été 2021,
    comme un sentiment que l'on a accéléré son recrutement qui sans doute aurait eu lieu cet été
    pour ne rien regretter quoi qu'il se passe suite à notre classement
    coût élevé mais au moins Gabriel est doublé quoi qu'il en soit donc gestion positive

    Jorginho, un trentenaire de plus à côté de Partey et Xhaka
    il a de l'expérience mais sa venue ressemble à un panic buy suite à elneny out
    histoire de ne rien regretter quoi qu'il se passe suite à notre classement actuel

    3 joueurs qui apportent un peu plus de certitudes sur le banc au regard du contexte à l'instant T
    ce qui est positif pour sécuriser la 4éme place et tenter de joueur le titre
    A l'instant T+1 avec la LDC + FA + League CUP + PL + CARABO CUp ; cela semble un peu légé qualitativement parlant pour être présent sur les 4 tableaux
     

  2. autant Jorginho c'est absurde autant aller piocher un Kanté pourrait être pas mal ,

    il reprendra en Mars , pas cher, une expérience importante, un bon comportement
    il pourrait bien aider en fin de saison sans nous ruiner et sans faire de l'ombre à l'idée d'aller chercher Rice cet été
    il n'a toujours pas prolongé chez Chelsea, ça se tente?

     

    • Haha 2
  3. Il y a 15 heures, Kloro a dit :

     

    @lô le gunners C'est lunaire ce que tu racontes, Zinchenko est un des meilleurs joueur de Premier League sur le mois de janvier.

     

    Il y a 11 heures, Kloro a dit :

     

    Est-ce que le latéral gauche évolue dans ces zones aujourd'hui dans notre animation ?

    Vous mélangez tout. Regarde mes messages plus haut, je le dis que Tierney est bon en débordement/crochet/puissance.

     

    Zinchenko tu le vois faire ça ? Non car il évolue pas dans ces zones.

     

    Je suis lunaire pour que 4h après tu fasses le même constat sur le positionnement ...
    Zinchenko et Tierney c'est limite pas comparable de part leurs profils ...
    faut prendre un peu de recul face à l'euphorie de l'instant T
    Avoir ces deux joueurs dans l'équipe c'est un avantage, surtout si l'an prochain on joue la LDC

     

    • Merci 1
  4. énorme mois de janvier
    on vient de passer Newcastle, 5pur2, Man u 
    avec 2 victoires et 1 nul.
    5 points d'avances sur city avec un match en retard, c'est impressionnant
    17 points d'avance sur 5pur2 avec un match en retard, 21 sur Liverpool et Chel$ea

    On joue Everton, Brendford , City (15/02) , AV et Leicester en février ;
    l'objectif du TOP 4 peut être acquis dès la fin du mois qui arrive;
    mais avec la victoire de ce soir on est clairement attendu pour le titre
    ça va être palpitant à suivre

  5. pas forcement convaincu sur le long terme
    4 ans en premier league, a toujours inscrit 5 à 8 buts, avec 3, 4 passes décisives 
    il fait actuellement sa meilleur saison ;

    son poste de prédilection est Milieu/ailier Gauche et second attaquant très proche du 9
    quid de ESR qui joue 10 ou ailier gauche dans cette configuration ?
    quid de Viera ? Passera-t-il à droite ?

    Néanmoins cela ne vient pas contrarier Martinelli ni Saka ce qui est intelligent, 
    A l'instant T c'est une bonne nouvelle, cela indique que l'on veut se battre pour le titre cette année,
    les postes de 7, 10, 11 sont doublés ; reste le retour de G.Jésus pour jouer avec toutes nos armes

  6. Révélations sur « l’armée numérique » du Paris Saint-Germain

    Le PSG a chargé une agence externe de créer une « armée » de faux comptes Twitter qui a mené des campagnes violentes et ordurières, notamment contre des médias et des personnalités du club de football. Mediapart est l’une de ses cibles privilégiées. Même Kylian Mbappé a été égratigné.

     

    « Adrien« Adrien Rabiot. Gros FDP. Ça bouge pas. » En apparence, il s’agit d’un tweet vulgaire contre l'ancien milieu de terrain du PSG, mais tristement banal dans l’océan des réactions sur les réseaux sociaux. En réalité, ce message posté le 7 mars 2019 fait partie de centaines d’autres qui ont été publiés par des comptes téléguidés en sous-main par la direction de la communication du Paris Saint-Germain.
    Alors que la justice française s’intéresse aux opérations troubles menées pour le compte du club de football par un lobbyiste et un ancien policier (lire ici), Mediapart a obtenu un rapport qui détaille par le menu les opérations d’influence effectuées pour le PSG par un sous-traitant entre 2018 et 2020. 

    Ce document révèle que le club, détenu par l’État du Qatar, a créé sur Twitter une « armée numérique » de faux comptes, chargée de mener des raids très violents et souvent grossiers contre de nombreuses cibles : des médias jugés hostiles au PSG comme Mediapart et L’Équipe, le supporter giflé par Neymar (lire notre enquête ici), la jeune fille qui a accusé la star brésilienne de viol, mais aussi des personnalités du club comme le joueur Adrien Rabiot et l’ancien directeur sportif Antero Henrique. Stupeur : même l’icône Kylian Mbappé a été égratigné lorsqu’il a laissé entendre qu’il pourrait quitter le club en 2019.
     

    Notre document de 50 pages est un rapport, réalisé par l’agence Digital Big Brother (DBB), qui fait le bilan de son activité pour le compte du PSG pour la saison 2018/2019. Immatriculée à Barcelone, DBB est contrôlée par Lotfi Bel Hadj. Cet homme d’affaires franco-tunisien est à la tête d’une myriade de sociétés qui louent leurs services à des personnalités, des entreprises ou des États pour gérer leur communication numérique.

    En 2019, Lotfi Bel Hadj et sa société UReputation ont œuvré pour le candidat tunisien à l’élection présidentielle Nabil Karoui, alors que ce dernier était en prison. Facebook a alors fermé des dizaines de comptes et de pages suspectés d’être liés à Bel Hadj, et le think tank Atlantic Council a critiqué ses pratiques d’influence dans un rapport intitulé « Operation Carthage ».

    Le rapport précise que cette armée de trolls créée par DBB était supervisée par le service communication du PSG, dirigé à l’époque par Jean-Martial Ribes. Il a été pendant sept ans l’un des plus proches collaborateurs de Nasser al-Khelaïfi, le patron du club, jusqu’à son départ en mai dernier pour le service communication d’une filiale du géant du luxe LVMH.

    Contacté, le PSG indique que « le club n’a jamais contracté avec une agence afin de nuire à des individus et à des institutions ». Selon nos informations, s’il n’y a en effet pas eu de contrat avec le club, c’est bien le PSG qui payait les prestations d’influence numérique réalisées par Digital Big Brother.

    L’agence nous a d’ailleurs confirmé avoir travaillé pour le PSG sous les ordres de « Jean-Martial Ribes ». « En tant que directeur de la communication, il a été, lorsqu’il était en poste, le garant de la stratégie communicationnelle du Paris Saint-Germain. Et notre rôle auprès de lui […] était d’adapter la stratégie établie par le directeur de la communication d’alors sur l’espace digital, avec nos différents outils », indique DBB.

    Contacté, Jean-Martial Ribes n’a pas donné suite. « Il est évident que le président ne s’occupe pas des campagnes sur les réseaux sociaux ou de Twitter, et qu’il n’a ni le temps ni l’inclination d’embaucher des gens pour troller d’autres personnes », nous a indiqué un proche de Nasser al-Khelaïfi.

     

    Dans son rapport d’activité 2018/2019 destiné au PSG, DBB utilise un ton très opérationnel. Après un bref panorama des événements heureux et malheureux de la saison, l’agence décrit son « armée numérique » : « Il s’agit d’une armée de comptes Twitter “partenaires” . À la différence des célèbres “fermes à trolls”, nos “partenaires” ont une existence réelle. L’armée numérique mise à la disposition du PSG vit foot, pense foot. »

    Ces faux profils sont gérés par des humains afin de faire croire qu’il s’agit de vrais fans du club. Le rapport précise que cette « armée » comporte « de nombreux comptes pro-PSG, dont 10 % de comptes réputés “influents” sur les réseaux sociaux (eu égard à leur ancienneté, nombre de followers et pertinence des infos), prêts à intervenir pour sauvegarder l’image du PSG ». Ces comptes « permettent d’influer sur d’autres comptes relayant des informations/rumeurs/scandales », mais aussi d’allumer des « contre-feux » pour tenter « de mettre fin à une rumeur ».

     

    La stratégie s’articule autour d’un compte « de référence », Paname Squad, qui se présente sur Twitter comme un « collectif de passionnés du Paris Saint-Germain ». Lancé en août 2018, ce compte a été alimenté par le PSG en infos exclusives sur le mercato afin de booster son audience et sa crédibilité auprès des journalistes, et ainsi « influencer le traitement sur des sujets d’actualité ». Il a également lancé un site web pour se positionner comme un media. Le compte Paname Squad a tutoyé la barre des 10 000 abonnés avant de redescendre à partir de 2020, lorsque le contrat n’a pas été renouvelé.

    Autour du navire amiral Paname Squad gravitent une dizaine de comptes « partenaires », nommés Lana PSG, Ultra Attitude, Janot PSG ou La daronne du parc, chargés d’amplifier les campagnes en mode « troll ». Depuis, la plupart des comptes satellitaires mentionnés dans le rapport de DBB ont été fermés par Twitter.

    Selon le rapport, l’« armée numérique » a accompli plusieurs missions : « infiltration de communauté », « prises de contact avec les journalistes influents », « collecte d’informations », « contacts avec la concurrence », et « promotion de la marque PSG ».

    Paname Squad a ainsi assuré la promotion de Nasser al-Khelaïfi. Le compte a également fait du lobbying sur des sujets stratégiques, notamment en bataillant contre le fair-play financier (FPF), cette règle de discipline budgétaire édictée par la Fédération européenne de foot, que le PSG a violée de façon massive. Il faut « faire sauter le FPF », écrit notamment Paname Squad.

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    Extrait du rapport d'activité 2018/2019 établi par l'agence DBB pour le PSG. © Document Mediapart

    Un autre volet de l’activité est autrement problématique. Dans son rapport annuel, l’agence DBB décrit neuf « attaques » contre des cibles précises en 2018/2019. « La stratégie de réponses et interactions est travaillée avec l’équipe communication du PSG », précise le document.

    L’ « armée numérique » du club a ainsi œuvré pour protéger à tout prix la réputation de l’attaquant brésilien Neymar, acheté pour 222 millions d’euros. Après que la superstar a giflé un supporter du Stade rennais, le compte Paname Squad a publié l’identité complète de la victime et tenté de le faire passer pour un délinquant (lire nos révélations ici).

    Lorsqu’une ex-petite amie de Neymar l’a accusé de viol (l’enquête a finalement été classée sans suite), l’« armée numérique » a entrepris de salir la plaignante. « Des versions qui changent à cause des antidépresseurs. […] Ça c’est la karma pétasse », tweete à son sujet le compte Lana PSG.

    Paname Squad a aussi lancé des charges violentes contre des opposants. Le patron de l’Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas, qui se plaint du budget quasi illimité offert par le Qatar au PSG, est traité de « pleureuse » et caricaturé en Calimero dans un photomontage. Marseille est qualifiée de « ville de salopes ».

     

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    © Sébastien Calvet / Mediapart

    Paname Squad sert aussi à dénigrer des personnalités du club lors de conflits internes. À la suite d’un mercato présenté comme raté, le compte a critiqué l’ancien directeur sportif Antero Henrique, affirmant que l’entraîneur et plusieurs joueurs ne « comprennent pas [ses] choix ».

    Les attaques les plus insultantes ont visé Adrien Rabiot et sa mère Véronique (qui est aussi son agente), lorsque le joueur est entré en conflit avec le club au sujet des modalités de son départ. Plusieurs comptes de l’« armée numérique » le traitent de « gros FDP », de « sale traître », ou « d’enfant de p***** ». « Il n’a pas les couilles de dégager sa mère qui lui dicte tout et envoie sa carrière dans le mur », ajoute Lana PSG.

    Les faux comptes du PSG ont même osé s’en prendre à l’icône Kylian Mbappé, pourtant réputé intouchable. En mars 2019, après des rumeurs sur son éventuel départ au Real Madrid, le joueur déclare à l'émission « Téléfoot » de TF1 qu’il souhaite rester au PSG, malgré l’élimination précoce du club en huitième de finale de la Ligue des champions.

    Dans un tweet qui sera effacé par la suite, Paname Squad félicite Mbappé d’avoir fait « taire les rumeurs Madrid et Cie », mais en ajoutant un tacle invitant le joueur à se taire et à se montrer performant : « Maintenant, bossez en silence et faites-vous discrets. Pas besoin de trop de déclaration. On a besoin d’une réponse de terrain. »

    Deux mois plus tard, en recevant son trophée de meilleur joueur de la Ligue 1 décerné par l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), l’attaquant met un coup de pression aux dirigeants du PSG : « Je sens que c’est peut-être le moment d’avoir plus de responsabilités. J’espère que ce sera peut-être au PSG, ce serait avec grand plaisir. Ou ce sera peut-être ailleurs. »

    Paname Squad poste alors une attaque contre le joueur : « Les supporters parisiens t’aiment beaucoup, tu le sais… T’as fait passer ton “message” ce soir, et quel timing !? Si tu pouvais presser comme ça sur le terrain… »

    Mais les attaques les plus fréquentes des comptes secrets du PSG sont menées contre les médias, avec deux cibles prioritaires : Mediapart et L’Équipe.

     

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    Extrait du rapport d'activité 2018/2019 établi par l'agence DBB pour le PSG. © Document Mediapart

    Fin 2018, « l’armée numérique » a lancé une opération spéciale contre Mediapart, rebaptisé « Mediapartouze », pour contrer les révélations de la seconde saison des Football Leaks, publiées en collaboration avec le consortium EIC et l’émission de France 2 « Envoyé spécial ».

    « Soyons solidaires et unis derrière le PSG, ne laissons pas ces vautours salir notre image », tweete Paname Squad. Le compte accuse Mediapart de publier des « fake news » et de faire du « sensationnel » avec pour seul objectif de gagner de l’argent. Notre partenaire allemand Der Spiegel est accusé d’avoir acheté les données au lanceur d’alerte Rui Pinto – ce qui est absolument faux.

    L’« armée numérique » a été particulièrement active au sujet de nos révélations sur l’affaire de fichage et de discrimination ethnique du PSG en matière de recrutement des jeunes joueurs. Lana PSG assure que les articles sur ce sujet des « journalistes SDF » de Mediapart sont fausses : « Votre investigation à la con, ça craint pour votre crédibilité. » L’enquête d’« Envoyé spécial » sur le même sujet est qualifiée de « bidon » et de « pipeau ».

     

    Plusieurs journalistes de Mediapart ont été la cible d’attaques personnelles, en particulier Yann Philippin, qui a coordonné l’enquête Football Leaks (et par ailleurs coauteur du présent article). Il est traité de « hacker », de « forceur », et invité à « changer de métier ».

    Le compte Paname Squad est allé encore plus loin en menaçant, le 16 novembre 2018, de dévoiler les « numéros » et les « échanges » de plusieurs journalistes de Mediapart. Le lendemain, le compte publie les six premiers chiffres du numéro de portable du directeur de Mediapart, Edwy Plenel, rebaptisé « Crawsy le rouge ».

    Le second média honni par le PSG est L’Équipe, rebaptisé « L’Epipe ». Le quotidien sportif est régulièrement pris pour cible, par exemple lorsqu’il a révélé l’ouverture d’une enquête judiciaire sur des soupçons de trucage du match entre le PSG et l’Étoile rouge de Belgrade. « Pitoyable », tweete Paname Squad avec un émoticône vomi et le mot-dièse « #BoycottLEquipe ».

    La tension atteint son paroxysme le 8 décembre 2018, lorsque L’Équipe publie un article indiquant que le PSG « pourrait se résigner à se séparer de l’une de ses deux stars, Kylian Mbappé ou Neymar », si jamais le club était frappé de « lourdes sanctions » pour violation du fair-play financier.

    Le soir même, le PSG publie un communiqué titré « L'Équipe, média de désinformation ». Le club décide d’interdire aux journalistes du quotidien d’assister aux entraînements et aux conférences de presse. Ce boycott inédit va durer plusieurs mois.

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    La fausse "une" de "L'Equipe" publiée par le compte Twitter "Paname Squad" © Paname Squad

    Au même moment, l’armée numérique se déchaîne contre L’Équipe et son directeur de la rédaction, Jérôme Cazadieu. Le 8 décembre 2018, Paname Squad tweete le communiqué du PSG accompagné d’un bisou adressé à @Cazadieu et d’une vidéo d’un homme violemment frappé au visage.

    Le même jour, Paname Squad se moque du fait que Jérôme Cazadieu a protesté contre le communiqué du club. « Pourtant, on a toujours été fidèles à notre ligne éditoriale de grosses pu… », fait dire le compte au directeur de la rédaction de L’Équipe.

    Le 11 décembre 2018, Paname Squad publie une fausse une de « L’Epipe » mettant en scène Jérôme Cazadieu présentant ses « excuses » au PSG après « ces deux derniers mois de troubles qui ont plongé notre rédaction dans la désinformation ».

    Le même compte revient à la charge en mars 2019 avec un autre tweet ordurier : « Comment peut-on respecter L’Équipe avec sa ligne éditoriale putaclic, sa haine viscérale du PSG, et ses journalistes en carton […]. Sombres pu***. »

    L’agence Digital Big Brother s’est refusée, « par souci de confidentialité », à tout commentaire sur le contenu des « différentes opérations et campagnes » menées pour le PSG. « Nous sommes tenus à la discrétion concernant les dossiers que nous traitons et les accords que nous signons », précise DBB. Questionné à ce sujet, le PSG n’a pas répondu. 

    Reste à savoir désormais si la justice va se saisir de l’affaire. Nelson, le supporter giflé par Neymar dont l’identité a été révélée par « l’armée numérique » du PSG, nous a indiqué qu’il comptait porter plainte.

     

    https://www.mediapart.fr/journal/france/121022/revelations-sur-l-armee-numerique-du-paris-saint-germain?utm_source=20221012&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20221012&M_BT=135393249294

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  7. on parle d'un gars qui est encore au club aujourd'hui parce qu'a un moment donné
    la Roma (Mourinho surtout) n'a pas voulu mettre les 15 boules demandés aussi,
    ensuite le club le prolonge par dépit faute de clubs preneur de xhaka...
    et ça c'était en septembre 2021, soit après un Euro où il a été très bon avec son équipe nationale comme d'habitude
    Donc parler simplement d'Arteta et de contexte pour sa métamorphose, mouais...

    Surtout que Xhaka avec la Suisse il a toujours était très fort, et cela se sent il est très impliqué et appliqué
    Moi j'ai conspué xhaka d'Arsenal, comme la majorité du forum, et à juste titre sur son niveau d'Arsenal ,
    le gars est au club depuis 2016 , après 200 matchs de médiocrité il est aujourd'hui dans la lumière
    parce qu'il est autant impliqué et appliqué à Arsenal comme il peut l'être avec la Suisse

    Je pense qu'il faut surtout souligné son attitude qui a largement évolué dans le bon sens,
    il est beaucoup plus appliqué dans ce qu'il fait (résultat: moins de pénaltys donnés, moins de rouges, moins d'embrouille...)
    et son positionnement sur le terrain s'est grandement amélioré ce qui fait énormément de bien à l'équipe 
    aussi à côté il faut également rappeler qu'il joue avec un Partey qui a également atteint le niveau que l'on attendait à sa signature

    Je pense que c'est vraiment un travail sur l'état d'esprit combiné à l'émulation collective qui règne au sein de l'équipe
    qui fait qu'il est dans la lumière au niveau auquel on l'attendait , c'est super pour tout le monde (club, supporter, xhaka lui même, l'équipe ...)


     

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  8. Selon mon humble avis
    Excellent:
    *Remember Who You Are
    - La référence à Highbury, et ses différents hommages, est vraiment top 
    Les personnes représentées : Kirsty Pealling; John Radford; Alan Smith; Sian Williams; Faye White; ; David Jack; Kenny Sansom; Cliff Bastin; Ian Wright; Thierry Henry; Ted Drake; David Danskin; Ken Friar; Arsene Wenger; Bob Wilson; David Seaman; Pat Rice; Alex James; Jack Kelsey; George Armstrong; Michael Thomas; David Rocastle; Kevin Campbell; Paul Davis; Reg Lewis; Joe Mercer; Herbert Chapman; George Graham; Bertie Mee; Lee Dixon; Tony Adams; Steve Bould; Nigel Winterburn


    *We All Follow The Arsenal
    - La référence à la communauté de fans qui est top également 

    Bon:
    *Invincible
    - L'idée de rendre hommage aux invincibles, à la fois Hommes et Femmes, est très bonne; la réalisation un peu moins. 
    Personnes représentées : Dennis Bergkamp; Patrick Vieira; Ray Parlour; Thierry Henry; Arsene Wenger; Robert Pires; Freddie Ljungberg; Sol Campbell; Gilberto; Kolo Toure; Lauren; Edu; Jens Lehmann; Ashley Cole // Anita Asante; Julie Fleeting; Lianne Sanderson; Alex Scott; Jayne Ludlow; Katie Chapman; Rachel Yankey; Mary Phillip; Ciara Grant; Kelly Smith; Vic Akers; Karen Carney; Emma Byrne; Faye White

    Noms inscrits sur les trophées : Pascal Cygan; Sylvain Wiltord; Jose Antonio Reyes; Gael Clichy; Kanu; Martin Keown; Jeremie Aliadiere; David Bentley; Justin Hoyte // Gemma Davison; Sian Larkin; Danielle Buet; Charlotte Gurr


    Décevant:
    *Victoria Concordia Crescit
    - C'est dommage de ne pas avoir affiché entièrement les "Victory Through Harmony" et "Victoria Concordia Crescit" ,
    le dessin est bien réalisé ; il manque clairement les origines ouvrières du club bien au delà des cannons...

    -Les personnes représentées : George Male ;Martin Keown; Emma Byrne; Jayne Ludlow; Ian Wright ; Eddie Hapgood ;Alex Scott; Marieanne Spacey ;Frank McLintock; David Seaman; Tony Adams; David Rocastle


    *Future Brilliance
    - Il renvoi à une citation de Wenger et au centre de formation https://pbs.twimg.com/media/FD20tA3WUAog2ba?format=jpg&name=large
    On comprend l'idée mais cela aurait pu être mieux réalisé; par exemple Wilshere qui est au premier plan pose question au regard de sa carrière...
    Les personnes représentées : Charlie George; Jack Wilshere; David O’Leary; Kelly Smith; Rachel Yankey; Paul Davis; Paul Merson; Lianne Sanderson; Pat Rice; Liam Brady; Tony Adams

     

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  9. Fiasco du Stade de France : l’enquête du Sénat met en lumière les mensonges de Gérald Darmanin

    Interrogé sur les mensonges de Gérald Darmanin et l’absence de demande de sanctions contre lui ou le préfet Didier Lallement dans ce qui est devenu un scandale international, François-Noël Buffet a répondu : « Évidemment que la recommandation permanente, c’est de dire la vérité. Si la vérité avait été dite tout de suite, immédiatement, on ne serait pas là à devoir rendre un rapport. »

    « Nous sommes dans un rôle de contrôle, de mise au jour des dysfonctionnements. Si des sanctions doivent être prises, c’est aux responsables de le faire », a poursuivi son collègue Laurent Lafon. Tous deux ont aussi déploré « des erreurs insuffisamment reconnues et analysées par les pouvoirs publics ». « À ce jour, les plus hautes autorités de l’État ne se sont pas exprimées », ont-ils insisté, raison pour laquelle une question a été posée en séance mercredi au Sénat à la première ministre Élisabeth Borne.

     

    Une fois encore, les « plus hautes autorités » sont restées silencieuses puisque ce n'est pas la première ministre mais le ministre de l’intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin, lui-même mis en cause par les sénateurs, qui a répondu, en séance, à Laurent Lafon. « Nous suivrons les recommandations du Sénat, a-t-il assuré. La police doit être moins tournée vers le hooliganisme mais plus vers les mouvements de foule, et notamment la protection des personnes », a-t-il poursuivi sans dire un mot sur ses déclarations mensongères concernant les supporters, et en évitant soigneusement d’aborder la gestion de l’événement par le préfet Didier Lallement.

    Les seuls dysfonctionnements qu’il a mentionnés concernent la délinquance dont son ministère et la préfecture doivent « tirer toutes les conséquences », et ainsi a-t-il proposé au sénateur de le revoir à la fin de l’été. À ce mépris, Laurent Lafon a rappelé au ministre qu’il « faut avoir la lucidité de tirer tous les enseignements de ce qu’il s’est passé ».

     

     

    Mais, scandale dans le scandale, la vidéosurveillance a été effacée au bout de sept jours. « Ce qui nous manquera à jamais, c’est les images », a déploré le sénateur Buffet. L’effacement de ces enregistrements est d’autant plus « incompréhensible », selon Laurent Lafon, qu’étaient présents au sein du poste de contrôle du Stade de France un substitut du procureur, un officier de police judiciaire et les responsables sécurité du Stade de France.

    En somme, « tout le monde était là, cela, il n’y a aucun doute », rappelle François-Noël Buffet. Mais « personne n’a dit “il faut conserver les images” », poursuit Laurent Lafon, regrettant qu’il y ait eu « une absence de responsabilité et aussi d’une autorité ».   

    D’autres enregistrements de caméras de vidéosurveillance, celles du réseau de la préfecture de police et de la ville de Saint-Denis, ont été quant à eux conservés. Pour autant, malgré leur demande auprès du ministère de la justice, les sénateurs n’y ont pas eu accès. « Dès lors que les images étaient sous main de la justice, elles ne pouvaient être mises à notre disposition », regrette-t-il, avant d’ajouter : « On a tenté quand même. »

     

    https://www.mediapart.fr/journal/france/130722/fiasco-du-stade-de-france-l-enquete-du-senat-met-en-lumiere-les-mensonges-de-gerald-darmanin?utm_source=20220713&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20220713&M_BT=135393249294

  10. Comment les hommes ont freiné l’essor du foot féminin

    Dès 1920, les « Dick, Kerr Ladies » affrontaient les « St. Helen’s Ladies » à Liverpool. Le stade de Goodison Park y avait alors accueilli, selon les estimations, autour de 53 000 personnes !

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    Les Dick, Kerr’s Ladies, une équipe créée à Preston, au Nord de Manchester (Angleterre), en 1921 © Wikimedia

    Cela surprend souvent aujourd’hui, mais le football féminin a connu un succès foudroyant durant les vingt années qui ont suivi la codification du football moderne (1860). Une parenthèse enchantée à laquelle les hommes ont mis fin, pour que le football reste leur chasse gardée, sur fond de luttes pour l’égalité des droits, comme l’a brillamment raconté le journaliste Mickaël Correia dans son ouvrage Une histoire populaire du football.

    De violentes réactions

    Le premier match international de football féminin se déroule le 9 mai 1881 à Edimbourg entre l’Ecosse et l’Angleterre. Le compte rendu du Glasgow Herald donne une bonne idée de l’image qu’ont alors beaucoup d’hommes de ces femmes qui osent pousser la balle : « D’un point de vue de footballeur, le match était un fiasco, même si certaines [joueuses] avaient l’air de comprendre le jeu. »

    En 1881, le Manchester Guardian dénonce ces femmes « aux accoutrements aussi disgracieux que malvenus »

    La violence verbale à l’encontre des footballeuses se transforme d’ailleurs rapidement en violence physique. Quelques jours après le match du 9 mai 1881, une nouvelle rencontre à Glasgow entre l’Ecosse et l’Angleterre est interrompue à cause de l’envahissement du terrain par les spectateurs masculins.

    Les joueuses se réfugient dans un omnibus, sur lequel les spectateurs jettent les poteaux de buts qu’ils viennent d’arracher. Le 20 juin, on tente de rejouer le match à Manchester, mais de nouveaux débordements ont lieu. Le Manchester Guardian dénonce ces femmes « aux accoutrements aussi disgracieux que malvenus ». L’organisatrice de ces matchs, la militante suffragette écossaise Helen Matthews (qui se fait appeler Mrs Graham pour protéger sa véritable identité) et ses coéquipières jettent l’éponge.

    Une telle virulence masculine peut s’expliquer par le contexte de l’époque. Dans les années 1880, le féminisme britannique est en pleine ébullition. Les hommes commencent à s’inquiéter des premières remises en cause de la domination masculine, qui réduit notamment le corps des femmes à un simple outil de reproduction. De ce point de vue, la pratique féminine du football pose deux problèmes. Jugée indécente (des femmes en short, pensez donc !), elle est également perçue comme dangereuse « pour les organes reproducteurs et la poitrine en raison des secousses brutales, des torsions et des coups inhérents au jeu », comme l’écrit le British Medical Journal en décembre 1884. La revue n’hésite d’ailleurs pas à recommander que les femmes soient bannies de ce sport. Et puis, après tout, les femmes ont-elles vraiment besoin de jouer au foot ? Pour Robert Miles, joueur de cricket connu à Oxford, « la maternité, c’est aussi un sport, le vrai sport de la femme ».

    Revendications

    Autre problème pour ces messieurs : les premières femmes qui le pratiquent développent un discours égalitariste qui dépasse largement le ballon rond. Nettie Honeyball (de son vrai nom Mary Hutson), créatrice du premier club de football féminin de l’histoire en 1894 (le British Ladies’ Football Club) déclare ainsi : « J’ai fondé l’association l’an dernier avec la ferme résolution de prouver au monde que les femmes ne sont pas les créatures “ornementales” et “inutiles” que les hommes imaginent. (…) J’attends avec impatience le temps où les femmes seront présentes au Parlement pour faire entendre leur voix dans les affaires qui les concernent. »

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    Le British Ladies Football Club lors de son match l’opposant à une équipe du « Sud » de l’Angleterre, le 23 mars 1895. Nettie Honeyball, sa fondatrice, est debout, 2è en partant de la gauche © Wikimedia

    La footballeuse devra attendre 1919 et l’élection à la Chambre des communes de Nancy Astor pour que son espoir se réalise. Le foot féminin, lui, connaît une seconde phase de succès beaucoup plus rapide. Dès le 23 mars 1895, un match opposant une équipe du nord de l’Angleterre et une autre du sud rassemble 10 000 spectateurs. Mais en 1902, la fédération anglaise de football interdit à tous ses joueurs d’affronter des femmes… L’année d’après, le British Ladies’ Football Club ferme ses portes : c’est la fin de la seconde aventure des pionnières.

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    Le premier match du British Ladies football club, le 23 mars 1895. Dessin de H. M. Paget dans ‘The Graphic’ © Wikimedia

    Seconde vague

    Comme dans d’autres domaines, il faut attendre le déclenchement de la Première Guerre mondiale pour voir les femmes revenir sur le devant de la scène footballistique. Au cœur de la guerre, 700 000 femmes sont engagées dans les usines anglaises pour fabriquer des munitions. Ces « munitionnettes », encadrées par des patrons d’usine paternalistes, créent 150 équipes de football entre 1915 et 1918.

    Le football féminin devient un moyen de « renforcer l’image sociale d’ouvrières s’adonnant à un sport national sain et fortifiant », écrit Mickaël Correia. Le Premier Ministre britannique de l’époque, David Lloyd George, parle même de « vaillantes héroïnes ». D’autant que les matchs qu’elles jouent sont souvent l’occasion de récolter des dons pour financer les hôpitaux de guerre. En 1918, 750 000 ouvrières anglaises ont une licence de foot !

    En 1919, 35 000 personnes assistent au match opposant les Dick, Kerr’s Ladies aux Newcastle girls

    Parmi elles, les Dick, Kerr’s Ladies, une équipe montée à Preston, au nord de Manchester, va rapidement se faire connaître. Capable de pratiquer un jeu rapide, technique, et offensif, ce onze féminin attire les foules : au printemps 1919, 35 000 personnes assistent à un de leurs matchs contre les Newcastle girls. Et ce n’est pas une exception : à cette époque, les Dick, Kerr Ladies attirent en moyenne 13 000 personnes lors de leurs matchs. L’équivalent de la deuxième plus grosse affluence de la Ligue 2 française d’aujourd’hui !

    Un an plus tard, elles accueillent pour la première fois une délégation française, chapeautée par Alice Milliat, une jeune femme d’origine modeste qui devient rapidement l’une des fondatrices du sport féminin français et international. Le succès est immense : les footballeuses françaises et anglaises drainent un public important et font la une de L’Auto (ancêtre de L’Equipe). Lors du trajet vers le stade, « à chaque gare importante, il nous a fallu descendre sur le quai ou nous mettre à la portière des wagons pour faire prendre une fois de plus notre effigie [les reporters et photographes s’arrachaient leur photo, NDLR] », raconte Alice Milliat.

    Un sport subversif

    Là encore, derrière le succès sportif et médiatique il y a un arrière-plan très politique. Dans un article qu’elle lui consacre, l’historienne Florence Carpentier explique qu’Alice Milliat, tout comme les pionnières du football britannique, fait du développement du sport féminin un combat féministe plus large.

    Forte de sa notoriété, et de l’idée encore ancrée en France au début des années 1920 que le sport peut participer à la régénération de la nation après-guerre, Alice Milliat parvient à se frayer un chemin dans l’espace médiatique de l’époque. Dans L’Auto, elle dénonce « le vieil esprit de domination [des hommes], du désir de tenir toujours les femmes en tutelle, de la crainte de les voir devenir autre chose que des objets utiles ou agréables à l’homme ». Et assure que « la femme a encore beaucoup à lutter pour faire admettre sa valeur dans les différentes catégories de la vie sociale » et que « dans le domaine du sport, comme dans tous les autres, elle s’est trouvée aux prises avec l’atavique esprit de domination masculine ».

    Dans la presse de l’époque, la footballeuse Alice Milliat dénonce « le vieil esprit de domination [des hommes], du désir de tenir toujours les femmes en tutelle »

    Des discours engagés qui sont cependant loin de parler à toutes les sportives de l’époque, comme le regrette alors la journaliste féministe Jane Misme : « Interrogez les sportives, demandez-leur si elles sont féministes. Je ne crains guère, hélas ! de me tromper en supposant que huit sur dix, au moins, répondront qu’elles ne s’inquiètent pas de ces billevesées» Mais comme l’écrit Florence Carpentier, « si ce témoignage montre la difficulté des féministes à toucher la communauté des sportives, il prouve aussi que le sport n’a pas été ignoré des militantes. La pratique sportive n’est pas seulement un autre bastion masculin à conquérir, elle possède surtout, pour les féministes, le pouvoir de remettre en question l’argument biologique de l’infériorité féminine» Avant de citer de nouveau Jane Misme : « Elles [les sportives] font la preuve que, lorsqu’elle cultive ses facultés physiques, la femme cesse d’être “l’enfant malade” sur laquelle on a pleuré tant de larmes de crocodiles»

    Retour à l’ordre

    En Angleterre plus encore qu’en France, le succès médiatique du foot féminin agace en tout cas rapidement les autorités footballistiques. Après avoir été arrêté pendant la guerre, le championnat masculin reprend ses droits en 1919. Et dès 1921, la fédération anglaise de football interdit aux clubs de prêter leur terrain aux équipes féminines. « Le football n’est pas adapté aux femmes et ne devrait jamais être encouragé », assurent ses responsables. Les acteurs du foot leur emboîtent le pas : l’entraîneur de l’équipe d’Arsenal, Albert Leslie Knighton, assure qu’on ne peut laisser les femmes jouer à cause des coups qu’elles recevraient en jouant, « leurs devoirs futurs en tant que mères seraient grandement compromis ».

    « Le retour à l’ordre patriarcal auquel aspirent les hommes passe par un retour à l’ordre footballistique » – Michaël Correia, journaliste

    « Le retour à l’ordre patriarcal auquel aspirent les hommes passe par un retour à l’ordre footballistique », analyse Michaël Correia, pour qui « le message politique envoyé par les autorités politiques est clair : les stades de football doivent demeurer un temple de la masculinité et les femmes sont tenues de se consacrer à la régénération de la nation », poursuit-il. La fête est alors finie : organiser un match féminin relève du parcours du combattant, et les clubs masculins ne sont autorisés à prêter leur terrain à des femmes qu’en… 1971.

     

    https://www.alternatives-economiques.fr/hommes-ont-freine-lessor-foot-feminin/00089600?utm_source=emailing&utm_medium=email&utm_campaign=NL_Quotidienne_abo&utm_content=06072022

  11. Le généreux ami ukrainien de Michel Platini

    Grigori Surkis a offert à Michel Platini des cadeaux d’une valeur de plus de 60 000 euros, selon des documents judiciaires consultés par Mediapart.

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    L'une des montres Rolex, modèle Yachtmaster 40mm Oysterflex, offertes à Michel Platini par un "monsieur Surkis". © D.R.

    Dans l’appartement de Michel Platini à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), les policiers chargés de l’affaire Qatar 2022 ont trouvé les boîtes de deux Rolex, d’une valeur de plus de 30 000 euros chacune : une Yachtmaster Oysterflex et une Yachtmaster 37. Les certificats de ces montres de luxe indiquent que l’acheteur est un « monsieur Surkis ».

    On ignore si Michel Platini a reçu ces montres lorsqu’il était patron de l’UEFA. Il a refusé de nous le dire.

    Après l’affaire du paiement de 2 millions d’euros, qui a coûté fin 2015 à Michel Platini son poste de patron de l’UEFA, Grigori Surkis a continué de lui prodiguer des marques d’amitié.

    En juin 2016, le mois de son anniversaire, Michel Platini a reçu, dans sa maison de Cassis (Bouches-du-Rhône), 108 bouteilles de vin. Le bon de livraison indique qu’il y avait un « total du 0 euros », la commande ayant été réglée par « Gregory Surkis ».

    L’année suivante, Michel Platini a reçu à Cassis, pour son anniversaire, un service à whisky en cristal « Polo Bar » de Ralph Lauren. Dans une écoute judiciaire effectuée le lendemain de la perquisition, son épouse indique qu’il a été offert par « monsieur Serkis », selon la retranscription faite par les policiers, et que « ça doit coûter deux mille, ça doit coûter mille euros même pas ».

    Interrogés au sujet de ces cadeaux, les deux amis nous ont opposé le silence. Michel Platini n’a pas donné suite. Grigori Surkis a refusé de répondre sur les faits. Il estime que nos informations sont « fausses et non vérifiées » et nous menace de poursuites judiciaires (voir notre Boîte noire).

    Les relations entre l’oligarque et l’ancien numéro 10 des Bleus avaient pourtant mal commencé. Lors de l’élection de Platini à la tête de l’UEFA en janvier 2007, Grigori Surkis, alors patron de la Fédération ukrainienne de football (FFU), avait soutenu son concurrent suédois Lennart Johansson.

    Grigori Surkis était l’un des fers de lance de la campagne pour l’attribution de l’Euro 2012 à l’Ukraine et à la Pologne, qui a eu lieu en avril 2007, trois mois après l’élection du nouveau président de l’UEFA. Grigori Surkis a gagné contre l’avis de Michel Platini, qui avait voté pour l’Italie.

    Malgré ces contentieux, les deux hommes se sont rapprochés lors de l’organisation de cet Euro. « Michel Platini s’est beaucoup impliqué parce que c’était son premier gros événement, raconte un haut cadre de l’UEFA à l’époque. Et c’était vu à l’époque comme quasi-mission impossible, il y avait de gros doutes sur la capacité de l’Ukraine à être prête. Grigori Surkis a réussi a convaincre Michel Platini que ça allait se faire. »

    Selon notre source, « Surkis étant un animal politique, une fois Michel Platini président, il s’est mis à son service, aux côtés de celui qui a le pouvoir ». Il a été promu vice-président de l’UEFA en 2013.

    En 2019, Mediapart et Der Spiegel révélaient un scandale impliquant les frères Surkis : pendant 17 ans, l’UEFA a versé l’argent qu’elle devait à la Fédération ukrainienne de football (FFU) à Newport, une société offshore immatriculée aux îles Vierges britanniques et contrôlée par Igor Surkis, frère de Grigori et patron du Dynamo de Kyiv (Kiev), le plus gros club d’Ukraine. Or, Newport a financé en secret, pendant la même période, des dépenses du Dynamo, dont les salaires de certains joueurs.

     

    Selon notre enquête, l’UEFA a versé à Newport, rien qu’entre 2002 et 2016, la bagatelle de 380 millions d’euros destinés à la FFU, qui était présidée jusqu’en 2012 par Grigori Surkis.

    Une partie de cet argent était destinée à la fédération ukrainienne elle-même, pour former les arbitres, construire des stades ou lutter contre le racisme. Une autre partie des fonds devait être reversée par la FFU à certains clubs ukrainiens, notamment les primes de participation à la Ligue des champions et à la Ligue Europa.

    C’est en 1999, un an avant l’élection de Grigori Surkis à la tête de la FFU, que la fédération ukrainienne a demandé à l’UEFA d’être payée via Newport, officiellement pour éviter des problèmes liés aux conversions de devises.

    Ce n’est que dix-sept ans plus tard, en décembre 2016, que l’UEFA a redécouvert ce mode de paiement pour le moins suspect, ainsi que le fait que Newport était contrôlé par Igor Surkis et finançait en sous-main le Dynamo de Kyiv.

    L’UEFA a alors suspendu les paiements à Newport (l’argent est désormais versé directement à la FFU) et lancé en 2017 une enquête interne. Les inspecteurs ont conclu qu’il n’y avait pas lieu d’ouvrir une enquête disciplinaire. Ils n’ont trouvé « aucune indication montrant que les fonds versés à Newport entre 1999 et 2016 n’auraient pas été employés pour l’usage qui était prévu », nous a indiqué l’UEFA.

    Mais lorsque Mediapart et Der Spiegel ont révélé l’affaire en septembre 2019, la FFU a réclamé qu’une procédure judiciaire soit lancée en Ukraine. Ce qui a été fait l'année suivante, avec l'ouverture par un procureur de Kyiv d'une enquête pour « détournements de fonds ». L’UEFA nous a confirmé avoir reçu, par le biais des autorités suisses, une demande d’assistance de la justice ukrainienne au sujet de Newport, et indique avoir « pleinement coopéré ».

    Selon plusieurs médias ukrainiens, qui citent des documents judiciaires, l’enquête aurait établi qu’une partie de l’argent versé par l’UEFA à Newport n’aurait pas été reversée à la FFU.

    Le media en ligne Nashi Groshi indique que la société offshore d’Igor Surkis aurait transféré des fonds issus de l’UEFA à une multitude de sociétés-écrans dotées de comptes bancaires en Lituanie et en Estonie, officiellement pour des achats de marchandises (thé, café, poisson) sans aucun rapport avec l’activité de la Fédération ukrainienne de football.

    Interrogés à ce sujet, Igor et Grigori Surkis ont refusé de répondre, estimant que nos questions contenaient des informations « fausses et non vérifiées ».

    • Aimer 1
  12. Bravo à Giroud ; Bravo

    après les niveaux des secteurs défensifs sont vraiment différents
    aujourd'hui le tacle est une solution de dernier secours par exemple alors qu'a l'époque c'était débridé

    idem sur le marquage à "la culotte" de l'époque, aujourd'hui c'est du marquage en Zone ce qui laisse beaucoup (trop?) de liberté aux attaquants

    ça parait rien mais ça change tout ;
    mais il faut souligner la performance de Giroud sur le long terme qui est exceptionnelle ;
    j'en avais ral le bol de lui à Arsenal, mais il est encore là à scoré, il y a juste à s'incliner et applaudir , Bravo Giroud

  13. Incidents au Stade de France : le rapport Lallement embarrasse au sein même du ministère de l’intérieur

    Après la gestion chaotique et violente par les forces de l’ordre des supporters aux abords du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions, le ministre de l’intérieur reprend les déclarations mensongères du préfet Didier Lallement. Alors même que les images documentent la faillite des autorités dans l’organisation de la finale, plusieurs hauts fonctionnaires du ministère font part de leur embarras auprès de Mediapart. 

    « 30 000 à 40 000 supporters anglais se sont retrouvés au Stade de France, soit sans billet soit avec des billets falsifiés », a déclaré le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin à l’issue de la réunion de crise organisée lundi 30 mai au ministère des sports, faisant suite aux événements survenus samedi au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions opposant Liverpool au Real Madrid. 

    Selon le ministre, « c’est donc une fraude massive, industrielle et organisée de faux billets » qui aurait « provoqué le report trois fois de suite du coup d’envoi de la finale ».

     

    depuis, reprenant les déclarations du préfet Didier Lallement, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin ne cesse de dénoncer une fraude de faux billets, visant par là même les supporters anglais. 

    Le soir même, le préfet Didier Lallement les avait mis en cause, ceux « sans billets pour le match ou détenteurs de faux billets » qui auraient fait pression pour entrer à l’intérieur du stade, retardant l’accès des spectateurs munis de billets. Dans une note transmise au ministre, dont l’AFP a publié des extraits, le préfet estime également que « la gravité de ces faits justifie une saisine du procureur de la République »

    Saisi par le préfet, le parquet de Bobigny, dont dépend le Stade de France, a annoncé auprès de Mediapart avoir ouvert une enquête confiée à la direction des affaires économiques et financières de la préfecture de police. 

    « Cette plainte est un effet d’annonce pour tenter de se couvrir », commente un responsable du ministère de l’intérieur. « Accuser les supporters anglais, c’est un peu n’importe quoi. Il aurait fallu que la préfecture de police de Paris accepte de reconnaître ses erreurs, poursuit-il. Au lieu de cela, la communication a été lancée par la préfecture, le ministre a suivi. C’est une erreur. »

     

    Embarrassé, notre interlocuteur s’interroge sur l’estimation de « 30 000 à 40 000 supporters » sans billets avancée par Didier Lallement et reprise par Gérald Darmanin. « C’est inquiétant d’avancer de telles absurdités. On voit bien que ce n’est pas possible. Le nombre d’Anglais estimé à Paris pour le week-end était de 60 000 à 70 000. Ils ont peut-être fait une soustraction entre ceux qui étaient présents et ceux qui avaient des billets, soit 20 000. C’est n’importe quoi. » 

    Un autre haut responsable du ministère, spécialiste du maintien de l’ordre, a alerté le cabinet du ministre à la suite de la communication mensongère du préfet Lallement. « J’ai dit qu’il ne fallait pas suivre de telles déclarations et faire très attention », explique-t-il. « Il n’y a pas eu la moitié du stade, puisque c’est de cela qu’on parle, 40 000 personnes, amassées sans billets ou avec de faux billets aux abords du stade. Après l’organisation chaotique du préfet, il y a une deuxième humiliation qui est celle du mensonge. » Mais ce fonctionnaire n’a pas été entendu. 

    Interrogés sur l’estimation des « 30 000 à 40 000 » supporters munis de faux billets ou sans billets, ni le ministère de l’intérieur ni la préfecture de police de Paris n’ont pu nous apporter de réponses. 

    Patience et calme anglais 

    Très rapidement, le ministère de l’intérieur a également communiqué sur les « 105 interpellations » samedi et dimanche, à Paris et à Saint-Denis. Contacté par Mediapart, le parquet de Bobigny a précisé que « 48 gardes à vue ont été recensées et classées sans suite. Il en restait 15, dont les décisions doivent être prises », sans préciser les motifs d’interpellations. Du côté de Paris, une vingtaine de personnes ont été placées en garde à vue, pour des violences ou des vols à proximité des fan-zones mais « pas grand-chose » sur les ventes de faux billets. Derrière les chiffres communiqués par le ministère, là encore se dessine une tout autre réalité. 

    Loin d’avoir commis des violences, la majorité des supporters anglais ont fait preuve de patience et de calme. C’est d’ailleurs ce qu’ont tenu à rappeler des officiers de police de la région de Liverpool, présents comme observateurs et agents de liaison lors des déplacements européens, dans un communiqué publié le 29 mai. Contrairement aux accusations du préfet et du ministre, ils ont constaté que les supporters anglais, dans « leur immense majorité », « se sont comportés d’une manière exemplaire, arrivant tôt aux tourniquets et faisant la queue ».

     

    Selon plusieurs sources policières, la responsabilité du préfet Didier Lallement dans l’organisation du dispositif de sécurité doit être soulevée. « Mettre des compagnies d’intervention et des Brav [brigades de répression des actions violentes – ndlr], qui n’ont pas d’expérience dans la gestion des supporters pour un événement sportif de cette envergure est une ineptie », nous explique un responsable du maintien de l’ordre. « Ce sont des policiers qui peuvent intervenir sur des interpellations mais en soutien des CRS ou des gendarmes. Sinon, cela crée les violences qu’on a vues avec les “gilets jaunes”, et là avec les supporters. »

     

    Un haut gradé de la gendarmerie déplore pour sa part « ces accusations absurdes portées contre  30 000 à 40 000 supporters. Ces déclarations marquent la double faillite d'un ministère qui non seulement ne sait pas gérer un événement sportif de cette ampleur mais suit les déclarations d’un préfet dangereux et incontrôlé ».

    « Dans d’autres pays, cela aurait valu la démission du ministre et du préfet, poursuit-il. Mais en France, aux violences policières, se rajoutent les mensonges pour les couvrir sans que cela ne pose problème. »  

     

    https://www.mediapart.fr/journal/france/300522/incidents-au-stade-de-france-le-rapport-lallement-embarrasse-au-sein-meme-du-ministere-de-l-interieur?utm_source=20220530&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20220530&M_BT=135393249294

  14. C’est l’antienne répétée par Gérald Darmanin depuis samedi soir dernier. Le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France serait la faute « des milliers de “supporters” britanniques, sans billet ou avec des faux billets », qui « ont forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers ». Une déclaration à rebours des nombreux témoignages et démentis recueillis par les journalistes présents aux abords de l’enceinte.

    Nombre d’images et vidéos montrent en effet des supporters liverpuldiens brandissant leurs billets aux entrées du stade et gardant leur calme alors que les forces de l’ordre les aspergeaient de gaz lacrymogène. De son côté, la police de Liverpool, mobilisée pour ce match comme à chaque déplacement pour des compétitions européennes, a indiqué que « le comportement des supporters aux tourniquets était exemplaire dans de telles circonstances choquantes ».

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    Des supporters de Liverpool au Stade de France à Saint-Denis, le 28 mai 2022. © Photo Thomas Coex / AFP

    Les accusations du ministre de l’intérieur et du préfet de police de Paris Didier Lallement, qui ciblent uniquement les supporters du Liverpool FC, ont, dixit le journaliste Jérôme Latta, « une très fâcheuse résonance avec la catastrophe de Hillsborough et ses 9morts, en 1989, dont la responsabilité avait immédiatement et mensongèrement été attribuée aux supporteurs des Reds, alors qu’elle relevait de l’incurie des organisateurs et des forces de police. L’intime connaissance de ce drame par les Liverpuldiens a probablement joué pour prévenir des mouvements de foule dont l’issue aurait pu être fatale ».

    Un propos appuyé ce lundi 30 mai par Nathalie Iannetta, directrice des sports de Radio France, sur France Info : « Si ce n’était pas les supporters de Liverpool, il y aurait eu un désastre samedi soir, il y aurait eu des morts. Parce qu’ils ont eu un sang-froid incroyable. Pour une raison simple : c’est que dans ce club il y a eu une culture de la catastrophe. Ils sont nés avec Hillsborough sur les épaules. […] Si c’est un autre club et d’autres supporters, je ne sais ce que nous compterions ce matin, mais sûrement pas les faux billets. »

    Le trauma Hillsborough

    Le 15 avril 1989, Liverpool FC et Nottingham Forest se sont affrontés pour la demi-finale de la Coupe d’Angleterre sur la pelouse du stade de Hillsborough à Sheffield, dans le nord de l’Angleterre. Mais l’organisation du match s’est déroulée dans un contexte délétère. À l’époque, le ballon rond et tout particulièrement le club phare de Liverpool jouissaient d’une réputation détestable.

    Arrivée au pouvoir en 1979, Margaret Thatcher a réformé en profondeur le Royaume-Uni, démantelant les mesures sociales gagnées par le mouvement ouvrier anglais. Le néolibéralisme de la « Dame de fer » a plongé brutalement la working class dans les affres de la précarité.

    Liverpool est à l’époque considérée comme la ville la plus misérable d’Europe du Nord avec un taux de chômage de 25 % en 1987. « Les docks étaient à l’abandon depuis 1972, Margaret Thatcher voulait nous rayer de la carte, se remémore John Aldridge, alors attaquant du Liverpool FC. Quand tout allait mal, quand tout le pays nous regardait avec pitié ou dédain, les gens d’ici n’avaient plus que le club de foot pour défendre leur honneur. »

    Pis, les supporters de Liverpool ont été les co-responsables de la tragédie du Heysel, le 29 mai 1985. À l’occasion de la finale de Coupe d’Europe des clubs champions – ancêtre de la Ligue des champions –, le Liverpool FC a rencontré la Juventus de Turin dans le stade vétuste du Heysel, à Bruxelles. Un vaste mouvement de foule dans les tribunes, provoqué par la charge d’une centaine de hooligans anglais, a entraîné la mort de 39 supporters de la Juventus.

    Si les fans de Liverpool ont alors été directement pointés du doigt, le procès du Heysel a mis plus tard en lumière la responsabilité énorme des organisateurs de ce match : un capitaine de police ou encore le dirigeant de l’UEFA Hans Bangerter ont été punis de plusieurs mois de prison avec sursis.

    C’est donc avec ce passif stigmatisant que les supporters de Liverpool sont arrivés au stade de Hillsborough en avril 1989.

    Des contrôles de police démesurés et un faible nombre de places attribuées aux fans des Reds ont conduit à ce qu’une demi-heure avant le coup d’envoi, une foule de plusieurs milliers de Liverpuldiens s’est agglutinée devant les portes du stade.

    Apeurée qu’une bousculade ne provoque des blessés, la police de Sheffield a décidé d’ouvrir une porte pour laisser sortir les fans. Une décision fatale. Un flot de 2 000 personnes s’est engouffrée dans la tribune déjà surpeuplée. Sous la pression, les spectateurs en place ont été comprimés contre les grilles qui interdisent l’accès à la pelouse, entraînant la mort de 94 personnes. La plupart avaient moins de vingt ans. Deux autres supporters décéderont par la suite.

    On met sur le dos des supporters de Liverpool exactement les même choses qu’à Hillsborough. On réactive cette image du fan de Liverpool dangereux, du hooligan anglais.

    Patrick Mignon, sociologue du sport

    L’émotion suscitée par le désastre a été gigantesque dans le monde du foot. Et la haine envers les supporters s’est affichée à la une des journaux britanniques. Le tabloïd The Sun s’est illustré en rapportant les propos d’un policier qui a prétendu que les supporters ivres de Liverpool avaient détroussé les cadavres – plus tard, ce témoignage se révélera faux.

    Toutefois, toute la presse a accusé le public de « chômeurs » et d’« alcooliques » de Liverpool d’avoir voulu frauder l’entrée au stade et de créer un mouvement de foule en arrivant en retard au match. Deux arguments qui sont actuellement ceux de Didier Lallement et Gérald Darmanin pour expliquer le fiasco de samedi soir dernier. Le ministre de l’intérieur allant jusqu’à lâcher ce lundi 30 mai : « Il n’y a singulièrement que dans le football et avec certains clubs anglais qu’il y a ces événements. »

    « On met sur le dos des supporters de Liverpool FC exactement les même choses qu’à Hillsborough alors que les supporters ont été piégés par un maintien de l’ordre désastreux, indique à Mediapart Patrick Mignon, sociologue du sport et chercheur à l’Institut national du sport et de l’éducation physique. On réactive cette image du supporter de Liverpool FC dangereux, du hooligan anglais. »

    Lou Brookes, dont le frère est décédé à Hillsborough, a témoigné dans les pages du Guardian que le traitement réservé aux fans de Liverpool samedi l’avait « entièrement ramené » à cette catastrophe : « C’est comme si tout ce qui s’était passé à Hillsborough nous revenait en écho. La police avait dit exactement la même chose à ce moment-là. »

    Tour de vis sécuritaire

    Le choc de Hillsborough et la lumière médiatique portée sur les supporters dépeints comme des « barbares » ont par ailleurs été le prétexte idéal aux yeux de l’État britannique pour durcir l’arsenal répressif et judiciaire à l’égard des fans de football.

    Dès septembre 1989, Douglas Hurd, ministre de l’intérieur du gouvernement Thatcher, annonce la création d’une nouvelle section de renseignement policier, la National Football Intelligence Unit, qui utilise les mêmes stratégies d’infiltration qu’en Irlande du Nord contre l’IRA.

    Deux mois plus tard, le Football Spectators Act institue les premières interdictions préventives de stade et de déplacement à l’étranger, les banning orders, quitte à violer le droit à la libre circulation des personnes au sein des pays membres de l’Europe.

    « 20 heures » d’Antenne 2 du 15 avril 1989 – Tragédie de Hillsborough, Sheffield – Archives INA © INA Actu

    Enfin, à la suite d’un rapport sur les causes de la tragédie de Hillsborough qui établit que l’origine du drame est due aux négligences de la police et à l’installation de clôtures à l’avant des tribunes, une vaste politique de rénovation des arènes sportives est impulsée par les autorités britanniques.

    À partir de 1992, les mythiques tribunes populaires des stades anglais – les terraces, où les supporters se tiennent debout – sont démolies et des sièges assis sont installés pour mieux contrôler tout débordement. « Ils voulaient modifier le profil de la foule. L’ajout de sièges excluait les pauvres et attirait les plus fortunés, qui étaient plus enclins à avoir leur propre espace qu’à rejoindre une masse qui s’agitait, tanguait et chantait », analyse un ancien habitué de la tribune de Liverpool FC.

    Ce mouvement de fond répressif ainsi que la gentrification des stades lancée avec la disparition des terraces se sont accompagnés d’une hausse drastique du prix des billets. Entre 1990 et 2011, le coût des places les moins chères au stade d’Anfield de Liverpool a augmenté de 1 108 %. Cette tarification élevée a permis aux clubs, en plus de financer la rénovation des stades, d’écarter des gradins les supporters issus des milieux les plus modestes.

    Mémoire populaire

    « Le drame de Hillsborough et ses répercussions sécuritaires dans le football ont été le point de départ à Liverpool d’un grand mouvement d’interrogation des supporters sur eux-mêmes et sur leur implication dans la culture locale, dans leur rapport à une ville et à une origine sociale, au fait d’être des acteurs sociaux à part entière, détaille Patrick Mignon. Plus globalement, les clubs et les villes britanniques ainsi que la fédération de football anglaise ont fait un grand effort d’intégration de la culture “supporter” qui, outre-Manche, a une grande capacité à entretenir les deuils et les mémoires. Et les drames qu’a vécus le Liverpool FC ont donné lieu à une culture mémorielle spécifique. »

    Un mémorial portant les noms des 96 victimes de Hillsborough se trouve au stade d’Anfield Road, juste derrière la tribune principale. Les supporters du club le fleurissent constamment et l’équipe de Liverpool FC s’y recueille souvent avant chaque grand match européen.

    La catastrophe s’inscrit même dans l’iconographie du club avec l’apposition depuis les années 1990 de deux flammes du souvenir à l’écusson du Liverpool FC. Le nombre de victimes de Hillborough est pour sa part brodé dans le dos des maillots des joueurs du club.

    Our thoughts, as always, are with all those affected by the tragedy at Hillsborough 33 years ago today and the 97 fans who will never be forgotten.

    You'll Never Walk Alone. pic.twitter.com/gfPmgEi64H

    — Liverpool FC (@LFC) April 14, 2022

    En tribune, les banderoles et les chants entretiennent également cette mémoire. Une strophe concernant la tragédie a été spécialement rédigée et intégrée à The Fields of Anfield Road, une des chansons populaires historiques des supporters liverpuldiens. Ce couplet clame : « À côté de la flamme de Hillsborough / J’ai entendu un supporter du club en deuil / Pourquoi tant de morts ce jour-là ? / La justice n’a jamais été rendue / Mais leur mémoire perdurera. »

    La question de la justice demeure en effet extrêmement prégnante pour les fans de Liverpool. À la suite d’un combat acharné des familles des victimes de Hillsborough, une enquête indépendante a été ouverte près de trente ans après les faits. Elle reconnaît que les forces de l’ordre sont coupables de la catastrophe du 15 avril 1989 et qu’elles ont produit de faux témoignages auprès de la justice.

    Au cours des débats au printemps 2016, l’ex-commissaire David Duckenfield, responsable du dispositif de sécurité le jour du match, a admis avoir menti alors qu’il avait assuré durant des années n’avoir pas donné l’ordre d’ouvrir la porte du stade qui avait mené à la bousculade. Après son procès pour homicide involontaire par négligence grave en novembre 2019, il a été jugé non coupable.

    Il est honteux de rejeter la faute sur les supporters.

    Joanne Anderson, maire de Liverpool

    Le nombre de victimes de la tragédie s’est élevé depuis à 97. Le 27 juillet 2021, Andrew Devine décédait à l’hôpital de Liverpool, à la suite des graves lésions qu’il avait subies lors du mouvement de foule mortel.

    Cette culture populaire mémorielle entretenue par les supporters a conduit à ce que les événements de samedi soir dernier au Stade de France et les déclarations des autorités françaises aient tout autant remué la colère qu’un trauma collectif encore vif pour les Liverpuldiens.

    Joanne Anderson, la maire de la cité portuaire, s’est dite « dégoûtée par la gestion effroyable et le traitement brutal des supporters du Liverpool FC par la police française ». Et d’ajouter : « Il est honteux de rejeter la faute sur les supporters. »

    Présent lors du match, Ian Byrne, parlementaire travailliste de Liverpool, a quant à lui affirmé avoir vécu « une des pires expériences de [sa] vie », pointant une organisation ayant mis « des vies en danger ». Hier encore, il a demandé aux ministres français de l’intérieur et des sports de s’excuser « pour les mensonges outrageux au nom des supporters de Liverpool ». Une revendication qu’il sait importante aux yeux des supporters de sa ville, car au-delà d’être un élu de Liverpool, Ian Byrne est un des survivants du drame de Hillsborough.

     

    https://www.mediapart.fr/journal/international/300522/chez-les-supporters-de-liverpool-fc-une-culture-de-la-catastrophe?utm_source=20220530&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20220530&M_BT=135393249294

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