La taupe de l'Equipe de France débusquée!
Ces derniers jours, une curieuse actualité a agité l'Équipe de France. Insultes à l'entraîneur, bagarre entre joueurs, défaite honteuse. C'en était trop pour le vaillant capitaine Patrice Evra, bien décidé à reprendre les choses en main. Son but, à défaut de jouer au football: éliminer le traître par qui le scandale est arrivé, et sans qui, faites lui confiance, l'harmonie régnerait au sein de cette équipe.
Dans la lignée des grands leaders de ce monde, et aussi sur le conseil de Kim Jong-Hun, sélectionneur de la volontaire équipe de Corée du Nord chez qui il n'y a aucun traître, Patrice Evra décida d'organiser le procès de Knysna, afin de purger l'Équipe de France de ses brebis galleuses. Une méthode, qui, on lui avait raconté, a fait ses preuves quand l'équipe de Russie a dû régler ses problèmes causés par les Nine, deux frères qui faisaient trop de ski lors des stages de l'équipe pour impressionner cette Aline, une prostituée qui aguichait les joueurs et créait la division au sein de l'effectif. Enfin c'est ce qu'il en avait compris, Patrice Evra.
Le tribunal se mit donc en place, présidé par Patrice Evra, secondé par Franck Ribéry, qui a fait ses preuves comme pro et aussi comme coureur, d'après ses copains Ben Arfa, Benzema et Govou. Il fut donc nommé pro coureur chargé d'interroger les accusés. Yohan Gourcuff fut désigné avocat pour gagner du temps pendant les plaidoiries, une idée de Patrice Evra qui avait un match à gagner à FIFA World Cup 2010 et qui voulait se dépêcher d'éliminer le traître.
De forts soupçons pesaient sur les nouveaux, les anciens doutant de leur loyauté envers l'Équipe de France. Le premier appelé à la barre fut donc Mathieu Valbuena, qui affirma qu'il n'avait rien fait, mais avoua qu'il reprochait à Anelka ses choix en matière de caleçons et que c'était bien fait pour lui ce qui lui arrivait. Il fut exclu sur le champs de l'Équipe de France, un tel motif faisant bien évidemment de lui un coupable et Franck Ribéry ne le jugeant de toute façon pas assez beau gosse. Pas satisfait pour autant, Patrice Evra voulut continuer pour être bien sûr d'avoir éliminé le traître à la fin. Marc Planus tenta de prouver sa loyauté à l'Équipe de France, en promettant de tout donner s'il jouait contre l'Afrique du Sud. Ribéry lui demanda alors s'il trouvait que les titulaires des deux premiers matchs n'avaient pas été à la hauteur, et, sans attendre, le qualifia de traître et l'exclut de l'équipe, tout en ajoutant qu'il n'était pas un beau gosse. Alou Diarra tenta d'intervenir pour défendre son coéquipier, mais son obstruction votre honneur fit verdir de rage Evra qui l'accusa de l'accuser de tricheur, et le condamna au retour en France, Ribéry lui rappelant qu'en outre, il était fort peu joli garçon.
Sûr de son innocence, Jérémy Toulalan s'avança au devant des jurés, pas fâché d'avoir vu un concurrent à son poste se voir condamné. Sa trop grande assurance le poussa à avouer qu'Anelka avait certes refusé de goûter le café offert par la Confrérie des Poivres&Sel, mais qu'il ne lui en tenait pas rigueur pour autant. De tels aveux spontanés signèrent cependant son arrêt de mort, d'autant plus que de l'avis de certains cadres de l'équipe, il y avait plus beau gosse que lui dans le style cheveux blancs. Cédric Carasso et Stéphane Ruffier furent exclus au cas où, et parce que de toute façon il n'était pas utile de les interroger et que d'ailleurs, on ne savait même pas la tête qu'ils avaient, et qu'il ne pouvait y avoir que des beaux gosses en Équipe de France. Gaël Clichy, William Gallas, Abou Diaby et Bakary Sagna se présentèrent ensemble pour impressionner les juges. S'y connaissant en beaux gosses, Ribéry ne fut pas impressionné pour deux sous et les accusa d'avoir voulu éliminer Anelka pour se venger du titre perdu avec Arsenal au bénéfice de Chelsea. Ils furent priés de faire leurs valises. Sidney Govou fut le suivant, pour avoir admis qu'il s'était fâché avec Anelka à propos d'un concours de cul-sec dont celui-ci n'aurait pas respecté les règles. Il fut rejoins parmi le groupe des condamnés par Florent Malouda, qui se mit en colère et cria que pour lui, le problème était d'abord le jeu de l'équipe et pas le traître, ce qu'Evra ne supporta pas. Eric Abidal fut taxé de traître à la solde de l'ennemi pour avoir provoqué son penalty habituel, André-Pierre Gignac parce qu'un gitan est forcément louche, Sébastien Squillacci parce qu'un nom corse ça veut tout dire, Thierry Henry parce que tout le monde sait bien que c'est un tricheur, et Djibril Cissé parce que c'était probablement un évadé de prison, la preuve ses tatouages. Et de toute façon, Franck Ribéry trouvait qu'ils n'étaient pas vraiment beaux gosses.
Je tiens à annoncer que je serais prêt à arrêter de creuser pour manifester
mon soutien envers mon collègue car tout cela fait partie de la vie d'un groupe."
C'est alors que Yohan Gourcuff, quelque peu échaudé par la situation, prit son courage à deux mains et se décida à défendre ses coéquipiers en sa qualité d'avocat. Il avait préparé une fort belle plaidoirie, et commença par expliquer à la Cour que, tel un Balzac contemporain, c'est avec tristesse qu'il observait la comédie humaine devenir une farce absurde. Il fut interrompu sur le champ par Nicolas Anelka, qui suivait les débats par téléphone, et qui le qualifia de traître, ces mécréants de la cité Balzac n'étant que des enfants mal lavés nés de petites vertus qui ne méritaient rien de mieux que ce que subissaient les élèves de Platon (notre traduction, ndlr).
Assez satisfait du travail accompli, Patrice Evra avertit en outre Franck Ribéry qu'il n'était pas convaincu de son innocence, et qu'étant données ses fréquentations un peu louches, il pouvait être le traître. Il le renvoya à Münich, avant d'aller avertir les médias que le traître avait été éliminé du groupe, et que tout irait bien désormais.