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Football leaks


cyril

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Le 26/04/2019 à 20:08, Ash a dit :

Je reviens d'un colloque sur le football, l'argent et la loi. Y'avait des intervenants de tout horizon.

 

En vrac, ça a parlé :

- d'abolir le marché des transferts avec présentation d'un modele différent dans lequel les clubs formateurs seraient mieux rémunérés et les agents prendraient moins d'argent.

- de la dérive financiere du football lié notamment, aux agents et intermédiaires, avec les exemples des club de Mouscron, de l'Apollon Limassol et du Servette Geneve

- d'un nouveau modèle d'acquisition des joueurs, basé sur une estimation financiere fixe

- de la bulle financiere (qui n'en est pas une pour les économistes présents)

- du Fair Play Financier (est ce que ça a un impact ou non, est ce que ça bloque les gros investisseurs, etc)

- de l'équité de ce systeme et de la faisabilité du contrôle

- de la possibilité d'une ligue fermée, des dérives possibles, etc

 

 et je dois oublier des trucs.

 

J'ai surtout écouté et donc j'ai pas pris énormément de notes mais je peux développer certains points si y'en a que ça interesse

en gras pour moi , merci ;)

 

Foot : les ultrariches font sécession; PODCAST

https://www.alternatives-economiques.fr//foot-ultrariches-secession/00088870?utm_source=emailing&utm_medium=email&utm_campaign=NL_Quotidienne%2F02042019

 

La justice française a récupéré l’intégralité des documents Football Leaks

Selon des informations recueillies par Mediapart et ses partenaires du réseau European Investigative Collaborations (EIC), le PNF a obtenu 26 téraoctets de données. C’est absolument colossal. À titre de comparaison, Rui Pinto a remis depuis trois ans 3,4 téraoctets de données à Der Spiegel, qui les a partagées avec Mediapart et l’EIC. Ces 70 millions de documents ont donné lieu à la publication de 800 articles, à l’ouverture d’enquêtes judiciaires dans plusieurs pays, et à la condamnation pour fraude fiscale de plusieurs stars du foot comme Cristiano Ronaldo.

Mais il y a un hic. Si le PNF a obtenu tous les fichiers, il ne peut ni les partager ni les exploiter. Selon nos informations, les données sont protégées par un système sophistiqué de cryptage. C’est d’ailleurs ce qui explique que les données soient si lourdes, car le conteneur chiffré qui les protège augmente considérablement leur poids.

Dans un entretien à Mediapart et l’EIC, Rui Pinto a indiqué que le volume de données saisi à son domicile est de 10 téraoctets, dont 6 téraoctets de fichiers inédits qui n’ont pas été transmis à l’EIC, et dont certains concernent, en plus du foot, la finance offshore aux îles Caïmans. Un volume déjà énorme, suffisant pour occuper les enquêteurs de plusieurs pays pendant des années.

 

Mais il faudrait pour cela que Rui Pinto donne le mot de passe aux procureurs français. Va-t-il accepter de le faire ? À quelles conditions ? Contactés par Mediapart, le PNF et l’avocat français de Rui Pinto, Me William Bourdon, se sont refusés à tout commentaire.

Le lanceur d’alerte des Football Leaks est emprisonné à la prison Evora de Lisbonne, dans une aile réservée aux détenus vulnérables. Il avait indiqué avoir reçu des menaces de mort avant son arrestation.

 

https://www.mediapart.fr/journal/international/290319/la-justice-francaise-recupere-l-integralite-des-documents-football-leaks?utm_source=20190329&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20190329&M_BT=135393249294

Modifié par lô le gunners

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Pelé:"He is the best player in the world; He has just been a little unlucky in the past.";                   Maradona: "Totti is the world's number one" ;                     Mourinho: "He's the best player in the Italian championship in terms of spectacle and quality of play."                    Ferguson: "Totti is the fantastic player";                           Wenger: "Totti is a top, top class player. He used to play in behind the strikers and then one day they had no central striker so they played him up front and won game after game. He suddenly became the topscorer in Italy as a central striker. That means this guy has absolutely everything"             Platini: " Totti est un artiste du football. Son seul défaut est d'être romain."

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Hello les gars, je poste plus depuis 2 ans (un différent sur le sujet du PSG) mais je suis super interessé par vos commentaires sur ces articles de fonds et sur l'évolution du football en général. 

Je poste la pour représenter la plupart des visiteurs qui lisent mais ne répond pas :)

Merci à vous pour vos pavés 

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Problème : lorsqu’on investit un demi-milliard d’euros, on essaie de réduire au maximum la part d’imprévisibilité de l’investissement. Tout comme notre prudente PME allemande ne va pas brûler sa trésorerie en achetant du bitcoin, Florentino Perez ne veut plus jamais être éliminé par une équipe jeune, sans expérience, et aux moyens financiers nettement inférieurs. Pour sécuriser son investissement, il a besoin de réduire la partie la plus imprévisible du football : le football lui-même. Pour cela, les clubs les plus riches suivent depuis longtemps une stratégie en deux temps : 1) générer des revenus élevés et réguliers ; 2) sécuriser leur place dans les lieux où ces revenus se génèrent.

 

Le premier objectif est déjà largement atteint. En déréglementant le marché et en mettant en concurrence les chaînes de télévision, les clubs de football européens ont réussi à générer des revenus non seulement stables, mais croissants. Ainsi, les recettes accumulées par les clubs ont été multipliées par 7 en vingt et un ans. Une performance exceptionnelle pour un vieux marché comme le foot. Au sein de ce football européen, les championnats les plus riches ont réussi à accaparer l’immense majorité de ces gains.

 

Au-delà de l’enrichissement moyen du foot, les vingt dernières années se sont ainsi caractérisées par un enrichissement encore plus rapide de quelques-uns.

L’évolution de chiffre d’affaires MEDIAN des clubs de L1 est bien moins spectaculaire que celle de la MOYENNE (euphémisme). La divergence correspond évidemment à l’arrivée de QSI au PSG. Ceci dit, la médiane a tout de même grimpé ces 2 dernières années avec la hausse droits TV. pic.twitter.com/EcCwLCRToI

— Bastien Drut (@BastienDrut) 23 mars 2019

L’appétit venant en mangeant, les gros clubs trouvent cependant que la situation n’est pas assez satisfaisante. Pourquoi ? Parce que ces dernières années, l’enrichissement des clubs s’est essentiellement appuyé sur la croissance des droits télé. Or, ces derniers se négocient de plus en plus en commun : en France, les 20 clubs de Ligue 1 s’asseyent autour de la table avec Canal +, BeinSport ou RMC Sport, et se partagent ensuite le gâteau de façon plus ou moins équitable.

 

Or, et c’est une nouveauté, cette répartition est un peu plus équilibrée qu’avant. Comme l’écrit l’UEFA dans son panorama du football européen en 2017 : « La majorité des championnats (14 du top 20) disposent d’une part plus équitable des recettes TV centralisées en 2017 que ce qu’ils percevaient en 2008, avec une baisse de 3,1 x à 2,4 x du ratio moyen entre le premier club et le club médian. » Résultat : le PSG touche moins de recettes provenant des droits des télés que le modeste club anglais de West Bromwich Albion, parce que le PSG doit partager des droits avec Guingamp, et que le club des Côtes-d’Armor ne fait pas rêver les chaînes de télévision chinoises. A l’inverse, West Bromwich Albion bénéficie de la visibilité de Manchester United, Arsenal ou Liverpool, et a pu obtenir des droits télé colossaux.

 

Deuxième problème pour les clubs riches, malgré des résultats de moins en moins surprenants, des surprises peuvent encore survenir, à l’image de l’élimination du Real Madrid par l’Ajax Amsterdam. Non seulement le Real Madrid doit partager ses droits télé avec Alaves et Getafe, mais en plus, l’Ajax Amsterdam peut l’éliminer ! Intolérable lorsqu’on a investi un demi-milliard d’euros.

Sous la pression des clubs les plus riches, l’UEFA a déjà réformé la Ligue des champions. Depuis septembre dernier, la nouvelle compétition assure aux quatre principaux championnats quatre places automatiques chacun dans la compétition. De quoi sécuriser encore un peu plus un carré VIP déjà bien privatisé.

 

Mais comme toujours, les clubs riches ont brandi leur supermenace préférée : « Donnez-nous encore plus, sinon nous quittons l’UEFA, et créons une ligue fermée entre grands clubs européens ». Selon des éléments qui ont fuité lors des Football Leaks et révélés par Mediapart, les discussions ont déjà largement avancé.

Réel projet ou coup de pression ? Difficile de le dire à ce stade. Quoi qu’il en soit, l’UEFA, prête à tout pour garder les clubs riches dans son giron, discute discrètement avec l’ECA (Association européenne des clubs) depuis plusieurs jours. Et selon les premiers éléments qui ont filtré de ces rencontres, une réforme de la Ligue des champions se prépare à partir de 2021. Il y a fort à parier qu’elle sera ultrafavorable aux gros clubs et défavorable aux championnats mineurs. Ainsi, le vice-champion de France ne serait pas qualifié pour la compétition européenne.

 

Les clubs de Ligue 1 se sont donc réunis en urgence mercredi pour s’organiser contre la réforme. Seul le PSG, sans surprise, soutient ce nouveau projet encore assez obscur. Une nouvelle réunion se tiendra le 8 mai prochain. Sauf retournement, elle devrait confirmer l’arbitrage en faveur des plus riches. Un indice passé un peu inaperçu indique déjà la couleur. Il s’agit de la création, acceptée par l’UEFA, d’une troisième compétition européenne, qui sent bon le lot de consolation pour les clubs et les championnats les plus modestes. La Ligue 1 peut s’inquiéter. Le foot tel qu’on le connaissait aussi. L’exploit de l’Ajax Amsterdam contre le Real Madrid sera peut-être l’un des derniers que les supporters du ballon rond pourront se raconter dans trente ans, dans les gradins.

 

https://www.alternatives-economiques.fr//clubs-riches-privatisent-foot/00088895?utm_source=emailing&utm_medium=email&utm_campaign=NL_Quotidienne%2F05042019

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Pelé:"He is the best player in the world; He has just been a little unlucky in the past.";                   Maradona: "Totti is the world's number one" ;                     Mourinho: "He's the best player in the Italian championship in terms of spectacle and quality of play."                    Ferguson: "Totti is the fantastic player";                           Wenger: "Totti is a top, top class player. He used to play in behind the strikers and then one day they had no central striker so they played him up front and won game after game. He suddenly became the topscorer in Italy as a central striker. That means this guy has absolutely everything"             Platini: " Totti est un artiste du football. Son seul défaut est d'être romain."

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Après douze ans de bons et loyaux services comme attaquant vedette du Bayern Munich, Franck Ribéry, trente-cinq ans, devrait quitter l’équipe première en juin, à la fin de son contrat. Pour remplacer sa star française, le champion d’Allemagne est prêt à payer plus de 30 millions d’euros pour débaucher le jeune international anglais de Chelsea Callum Hudson-Odoi, âgé de seulement dix-huit ans.

Mais l’opération a toutes les chances de capoter. Car le 22 février dernier, Chelsea a été interdit de transferts par la Fifa pendant un an (deux mercatos) pour violation massive des règles de transfert des mineurs. La condamnation porte sur le recrutement de vingt-neuf joueurs. La fédération anglaise de football a pour sa part écopé d’une amende de 450 000 euros pour ne pas avoir sanctionné le club.

 

Le cas du gardien de but croate Karlo Žiger, l’un des vingt-neuf joueurs qui ont valu à Chelsea d'être sanctionné par la Fifa, est particulièrement édifiant. Aujourd’hui âgé de dix-sept ans, il évolue sous contrat professionnel avec l’équipe des moins de dix-neuf ans des Blues.

Officiellement, il a été recruté par l’académie du club londonien en juillet 2017, à l’âge de seize ans. Mais les documents Football Leaks montrent que Karlo Žiger a en réalité été débauché du club croate NK Zagreb dès février 2014, alors qu’il n’avait que douze ans, via un accord secret accordant près de 1 million d’euros au joueur et à sa famille.

 

Cet accord a été conclu en février 2014 par le gamin et son père Darko Žiger, en qualité de représentant légal (notre document ci-dessous). Il stipule que Karlo Žiger s’engage à signer avec Chelsea en 2017, d’abord pour un contrat aspirant d’un an, puis pour un contrat pro de trois ans jusqu’en juin 2021. En échange, la famille encaisse une prime à la signature de 120 000 livres sterling sur trois ans (145 000 euros de l'époque), tandis que le joueur touchera 16 000 euros de salaire en tant qu’aspirant à partir de 2017, puis 815 000 euros sur trois ans lorsqu’il passera professionnel. L’accord concocté par Chelsea viole la quasi-totalité des règles qui régissent le transfert des mineurs.

Ce précontrat est d’autant plus illégal que les transferts sont formellement interdits entre pays de l’Union européenne pour les joueurs de moins de seize ans – sauf si les parents déménagent pour des raisons non liées au football.

Mais Karlo Žiger et sa famille ont quitté la Croatie pour s’installer à Londres en février 2014, uniquement à cause du football. Mais puisque le transfert était illégal jusqu’à ce que Karlo Žiger ait seize ans et signe son contrat officiel, il a vécu pendant trois ans comme un joueur fantôme. Il n’était pas officiellement inscrit à l’académie de Chelsea. Et il n’était licencié nulle part. Sa licence auprès de la fédération croate a été résiliée en février 2014. Il n’a été licencié en Angleterre qu’à l’été 2017. Il s'est également abstenu de toute communication sur les réseaux sociaux pendant ces trois années.

 

Le précontrat stipule d’ailleurs que les parents sont « responsables de façon inconditionnelle et irrévocable » de tous les frais financiers que provoquerait une éventuelle non-signature du contrat officiel par leur fils : frais juridiques, pénalités et dommages et intérêts. Cette pression a parfaitement fonctionné avec Karlo Žiger, qui a signé en 2017 comme prévu.

Selon nos informations, la pratique des joueurs fantômes était courante en Angleterre. Les centres de formation de plusieurs clubs organisaient des matchs amicaux, hors championnat, au cours desquels ils faisaient évoluer les joueurs non enregistrés. 

 

Lorsque la Premier League, la ligue professionnelle anglaise, a fini par ouvrir une enquête sur les mineurs non enregistrés en 2017, Chelsea lui a demandé dans un courriel de se montrer indulgente, au motif qu’« il s’agit d’une pratique généralisée ». Il ne serait donc « ni juste ni raisonnable de viser uniquement Chelsea », plaidaient les Blues.

 

Dans un courrier confidentiel du 26 janvier 2018 adressé à tous les clubs de première division au sujet des mineurs « non enregistrés », la Premier League indique qu’elle a enquêté sur douze clubs soupçonnés d'abuser des « périodes d’essai » et 80 joueurs mineurs suspectés d’être « non enregistrés au sein des académies ». « L'ampleur du phénomène est évidemment jugée préoccupante par le conseil d'administration de la Premier League, qui a exprimé son inquiétude au sujet des conséquences du fait que les clubs ont échoué à respecter les règles », ajoute le document (voir ci-dessous). La Premier League prévient l'ensemble des clubs qu'ils seront particulièrement surveillés dans les prochains mois et que des inspecteurs supplémentaires seront embauchés pour surveiller les matchs des équipes de jeunes.

 

En février dernier, la fédération internationale a condamné Chelsea à 530 000 euros d’amende et un an d’interdiction de transferts, tandis que la Football Association écopait d’une amende de 450 000 euros sanctionnant sa passivité. le service intégrité et conformité (I&C) de la Fifa, chargé des contrôles, avait recommandé de punir Chelsea de deux ans d’interdiction de transferts, étant donné la gravité des faits.

 

À la suite de sa condamnation par la Fifa, le club londonien a indiqué dans un communiqué qu’il allait faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Chelsea « réfute catégoriquement les conclusions de la Fifa » et affirme avoir « respecté toutes les réglementations applicables ».

 

https://www.mediapart.fr/journal/international/120419/les-magouilles-de-chelsea-et-des-clubs-anglais-pour-recruter-des-joueurs-mineurs?utm_source=20190412&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20190412&M_BT=135393249294

 

 

 

 

 

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Le 03/05/2019 à 13:59, lô le gunners a dit :

Officiellement, il a été recruté par l’académie du club londonien en juillet 2017, à l’âge de seize ans. Mais les documents Football Leaks montrent que Karlo Žiger a en réalité été débauché du club croate NK Zagreb dès février 2014, alors qu’il n’avait que douze ans, via un accord secret accordant près de 1 million d’euros au joueur et à sa famille.

 

C'est ouf' d'aller recruter un mec de 12 ans en Croatie et d'investir autant d'argent. 

 

J'espère qu'il vont prendre ce ban aux prochains mercatos, parce que c'est n'importe quoi ces pratiques. 

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Ok j'ai plus de temps donc je me lance, plusieurs points avant (poke @lô le gunners @PierU ) :

- C'était en anglais pour la plupart et autant je gère bien autant je peux avoir fait quelques erreurs

- C'est des interventions très courte donc tout y'est tres résumé

- Je mettrai la provenance si jamais vous voulez approfondir, c'est que des pointures, la plupart ont écrit un livre et/ou thèse/mémoire

 

- d'abolir le marché des transferts avec présentation d'un modele différent dans lequel les clubs formateurs seraient mieux rémunérés et les agents prendraient moins d'argent.

 

Cette partie est basée sur le modèle du Pr Kesenne, il propose un modèle où les transactions se feraient vraiment entre clubs, sans agents hors détails contractuels. Il souhaite des contrats plus court (de 1 à 3 ans) avec obligation de respecter le contrat (hors litige, loi de CDD classique). Il retire ainsi les indemnités de transfert qui sont remplacés par des frais de formation à payer par le club accueillant (prix fixé sur un modèle encore à définir). Il considère que la plupart de l'argent du football part dans la poche des agents ce qui n'est pas compatible avec la bonne santé du systeme.

 

- d'un nouveau modèle d'acquisition des joueurs, basé sur une estimation financiere fixe

 

Le Dr Ravenel qui est membre du CIES ( http://www.football-observatory.com/?lang=fr ) utilise un systeme basé sur de nombreux criteres pour définir la valeur d'un joueur (ici Laca par exemple http://www.football-observatory.com/-valeurs-31185 ) ce modèle d'estimation serait utilisé, on aurait donc le joueur qui aurait une valeur entre 70M et 90M pour reprendre Laca comme exemple, les clubs qui le veulent payent cette somme et peuvent discuter (une sorte de clause libératoire obligatoire), ça permet d'éviter l'inflation des prix.

 

- de la bulle financiere

 

Cette partie va aller vite, aucun des économistes présents ne pensent que c'est une bulle financière (la def pour rappel : Une bulle économique, bulle de prix, bulle financière, ou encore bulle spéculative, est un niveau de prix d'échanges sur un marché excessif par rapport à la valeur financière intrinsèque des biens ou actifs échangés. ) , c'est simple, les footballeurs rapportent trop d'argent aujourd'hui, hormis une régulation via une loi, ils estiment qu'il n'y a pas de raisons que ça ne continue pas d'augmenter même si ils considèrent que les cas Neymar et Mbappé sont des cas spécifiques

 

- Le fair-play financier, son équité et sa viabilité

 

Contre toute attente, il a été tres efficace mais pas pour les clubs et championnat qui nous interesses, j'ai plus les chiffres en tête mais la régulation est vraiment tres bonne dans les petits championnats avec beaucoup de championnats qui sont en bénéfices alors que ce n'était pas le cas auparavant.

Pour l'équité, il faut savoir que la plupart considère que le FPF est contraire à la loi sur les investissements, les lois différentes d'un pays à l'autre, plus ou moins permissives ne permettent pas une régulation équitable en Europe.

La viabilité va dépendre des clubs qui vont l'attaquer en justice surtout, tout le monde s'accorde à dire qu'il faut un organe de régulation mais qui sera difficile à mettre en place.

 

De plus il faut prendre en compte les récents football leaks qui montrent bien la mainmise du cartel des gros clubs sur l'association des clubs européens et le peu de possibilités pour répliquer de l'UEFA.

 

Concernant ce dernier point, une remarque très juste entre la différence entre ligue ouverte et fermée, dans la 1ere c'est les clubs qui sont les acteurs principaux, ce sont les têtes d'affiches. Dans une ligue fermée, ils ont bcp moins de pouvoir car ils ne sont que des "filiales" de la Ligue. Difficile à concevoir pour des entités comme le RM ou le Barça qui sont gérés par les socios

 

Edit : @Hamza59 regarde le lien du CIES si tu connais pas, ça peut t'intéresser dans tes recherches 

Modifié par Ash
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  • 2 semaines plus tard...

Ce jeudi 16 mai, soit quatre jours après l’obtention de ce titre, l’ICFC, l’instance de contrôle financier de l’UEFA, a annoncé que City a été renvoyé devant son tribunal interne pour fraude au fair play financier. En clair, les Sky Blues vont être jugés pour s’être massivement dopés aux pétrodollars issus des caisses de son propriétaire, le cheikh Mansour d’Abou Dhabi.

Nos enquêtes ont montré comment Manchester City a réalisé la plus grosse fraude de l’histoire en matière de fair play financier, cette règle de l’UEFA qui impose aux clubs de limiter leur déficit à 10 millions d’euros par an. Selon notre enquête, le cheikh Mansour a, grâce à l’argent de l’émirat d’Abou Dhabi, injecté frauduleusement la bagatelle de 2,7 milliards d’euros dans le club depuis son rachat en 2008, via des contrats de sponsoring bidons et diverses magouilles financières. Les Sky Blues ont donc bénéficié d’un énorme avantage par rapport aux autres clubs et ont pu s’offrir les meilleurs joueurs.

 

https://www.mediapart.fr/journal/international/160519/manchester-city-sera-juge-par-l-uefa-pour-dopage-financier?utm_source=20190516&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20190516&M_BT=135393249294

 

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  • 2 semaines plus tard...

Le patron du groupe de télévision qatari BeIn Sports et du PSG, Nasser al-Khelaïfi, a été mis en examen pour « corruption active » dans l'enquête sur des soupçons de corruption en marge des candidatures de Doha aux mondiaux d'athlétisme de 2017 et 2019, a appris l'AFP de source judiciaire, ce jeudi 23 mai, confirmant une information du Parisien.

 

Nasser al-Khelaïfi, également ministre (sans portefeuille) du gouvernement qatari, est soupçonné d’avoir voulu « acheter » l'organisation des mondiaux d’athlétisme en versant, en 2011, 3,5 millions de dollars au fils du président de la Fédération internationale d’athlétisme depuis la société Oryx QSI, codétenue par le patron du PSG et son frère (voir le détail ici).

 

https://www.mediapart.fr/journal/france/230519/nasser-al-khelaifi-mis-en-examen-pour-corruption-dans-l-affaire-des-mondiaux-d-athletisme-au-qatar?utm_source=20190523&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20190523&M_BT=135393249294

 

C'est comme ça que l'on se retrouve avec une finale à Baku et un stade semi-vide avant même la fin du match  ...

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  • 3 mois plus tard...

l’argent dans le football a toujours existé : le fondateur de l’English Football League en 1888, William McGregor, drapier de son état, déclarait déjà en 1905 : « Football is a big business » ! De plus, les sommes en jeu ne sont pas si impressionnantes lorsqu’on les compare au monde de l’entreprise. Aujourd’hui, paradoxalement, de business, le football n’en a que le nom. En réalité, le football est une petite « affaire » en termes de recettes : le chiffre d’affaires des cinq grands championnats européens professionnels (environ 13,4 milliards d’euros) est légèrement inférieur à celui de la Française des jeux.

 

https://lejournal.cnrs.fr/billets/le-football-petit-ou-grand-business

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Visé par une enquête pour corruption en France, le président de la Confédération africaine de football (CAF) a été placé sous tutelle par la Fifa. Des documents montrent que la CAF a versé, lors de l’achat de ballons, au moins 369 000 dollars à une société offshore basée à Dubaï, contrôlée par un entrepreneur varois et le directeur du centre de formation du Rugby club toulonnais.

 

Fait sans précédent, la Confédération africaine a annoncé jeudi 20 juin, lors de la conférence de presse d’ouverture de la CAN, la mise sous tutelle de son président : il conserve son poste, mais sera placé pendant au moins six mois sous le contrôle de la secrétaire générale de la Fifa, Fatma Samoura.

 

Au cœur de l’enquête judiciaire, il y a les contrats passés par la CAF à une société nommée Tactical Steel, basée à La Seyne-sur-Mer, près de Toulon, dont les locaux ont été perquisitionnés par les policiers. Selon nos informations, la Confédération africaine a acheté à Tactical Steel, en seulement un an et demi, au moins 4,5 millions de dollars d’équipements de foot (ballons, tenues, accessoires), dont les tenues des arbitres qui vont officier à partir de ce soir lors de la CAN 2019 en Égypte.

 

Infantino a très vite compris que l’Afrique était indispensable pour asseoir son pouvoir. Avec 54 associations sur 211, le continent pèse un quart des voix au congrès de la Fifa. Avec Ahmad à la tête de la CAF, Infantino y était comme chez lui. Reconnaissant, le Malgache a été l’un des premiers à se prononcer en faveur de sa réélection.

Le placement en garde à vue d’Ahmad deux jours plus tard par les policiers français, sur les lieux de son sacre parisien, semble avoir fini par convaincre Infantino de lâcher son encombrant ami. Le lendemain, l’AFP annonçait que le comité d’éthique de la Fifa ouvrait une enquête sur Ahmad. Selon une source proche des cercles dirigeants de la Fifa, consigne a été donnée au comité d'éthique de boucler le dossier d'ici deux mois.

Ahmad Ahmad conserve toutefois son siège de président. Il se dit victime d’un complot et déterminé à « continuer l’assainissement de la CAF ». Mais il a compris qu’il devrait désormais se défendre sans l’aide de l’homme le plus puissant du foot mondial. « Si je suis déclaré fautif, je partirai, a-t-il dit à France Football. Je mène ce combat avec mon équipe, je ne veux pas avoir de contact avec M. Infantino, pour ne pas l’impliquer. C’est mon affaire. »

 

https://www.mediapart.fr/journal/international/210619/de-toulon-dubai-de-nouveaux-soupcons-pesent-sur-le-patron-du-foot-africain?page_article=2

 

 

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Pelé:"He is the best player in the world; He has just been a little unlucky in the past.";                   Maradona: "Totti is the world's number one" ;                     Mourinho: "He's the best player in the Italian championship in terms of spectacle and quality of play."                    Ferguson: "Totti is the fantastic player";                           Wenger: "Totti is a top, top class player. He used to play in behind the strikers and then one day they had no central striker so they played him up front and won game after game. He suddenly became the topscorer in Italy as a central striker. That means this guy has absolutely everything"             Platini: " Totti est un artiste du football. Son seul défaut est d'être romain."

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pour la première fois, le directeur de cabinet de l’émir du Qatar Tamim al-Thani est soupçonné d'être impliqué dans ce processus, lors de la candidature de Doha pour les Mondiaux 2017 d’athlétisme. Nasser al-Khelaïfi, patron du PSG et de la chaîne BeIN Sports, a été mis en examen pour « corruption active » fin mai. Il rejette fermement les accusations.

Comme Mediapart l’a révélé, l’enquête porte sur des virements de 3,5 millions de dollars effectués par Oryx QSI, une société qatarie gérée par un frère de Nasser al-Khelaïfi, à la société de Papa Massata Diack, fils de l’ancien président de l’IAAF Lamine Diack et agent commercial de la fédération chargé de négocier les droits des Mondiaux.

Oryx QSI avait promis d’acheter ces droits à la société de Papa Massata Diack, mais uniquement si le Qatar obtenait les Mondiaux 2017. Surtout, le contrat prévoyait un paiement non remboursable de 3,5 millions de dollars, au titre de la « campagne pour la candidature ».

Un courriel confidentiel, qui ne figure pas au dossier judiciaire, montre qu’un versement d’un montant proche (5 millions de dollars, dont 440 000 en cash) a été négocié huit jours plus tôt entre Papa Massata Diack et le directeur de cabinet de l’actuel émir du Qatar.

Notre enquête montre également que contrairement à ce qu’il a affirmé au juge, Nasser al-Khelaïfi a personnellement pris part à la campagne du Qatar pour tenter d’obtenir les Mondiaux 2017 et les JO 2020. 

 

https://www.mediapart.fr/journal/international/170619/un-document-impliquune-enquete-de-mediapart-et-de-guardian-montre-que-le-directeur-de-cabinet-de-l?page_article=2

 

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Pelé:"He is the best player in the world; He has just been a little unlucky in the past.";                   Maradona: "Totti is the world's number one" ;                     Mourinho: "He's the best player in the Italian championship in terms of spectacle and quality of play."                    Ferguson: "Totti is the fantastic player";                           Wenger: "Totti is a top, top class player. He used to play in behind the strikers and then one day they had no central striker so they played him up front and won game after game. He suddenly became the topscorer in Italy as a central striker. That means this guy has absolutely everything"             Platini: " Totti est un artiste du football. Son seul défaut est d'être romain."

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  • 3 semaines plus tard...

Myriam* (son prénom a été modifié), a été poussée vers la sortie du centre de formation de l'OL en juin 2018, après une année de galère et une semaine seulement après avoir signalé le comportement inapproprié de son entraîneur avec elle et une de ses collègues des U16 (équipe des moins de 16 ans).

 

Confronté aux accusations, l’entraîneur en question, qui n’a pas donné suite à nos sollicitations, a préféré démissionner. Le club a alors alerté le procureur de la République de Lyon, par courrier, le 21 juin 2018. « Il y a deux victimes citées dans le signalement », précise une source judiciaire. Une enquête a été ouverte en septembre 2018 du chef de propositions sexuelles à mineures de 15 ans, sur une période allant de septembre 2017 à mai 2018.

 

En effet, l’entraîneur envoie à la jeune fille qui évolue sous ses ordres des messages sans rapport avec le football : « Je me sens bien quand tu es là »… Selon l’avocat, l’entraîneur procédait de la même manière avec d’autres joueuses.

L’avocat explique que lors du tournoi international de Colmar, du 18 au 20 mai 2018, l’éducateur se débrouille pour que sa chambre se situe à côté de celle de Myriam et de sa meilleure amie. L’entraîneur demande aux deux joueuses de le rejoindre dans sa chambre pour parler du match du lendemain. Elles y restent jusqu’à 1 h 30 du matin.

Selon le récit de Myriam, le soir suivant, Yohan D. se rend cette fois dans la chambre des jeunes filles, « se glisse sous la couette, y fait circuler sa main ». Le lendemain, Myriam prévient une joueuse professionnelle et sa famille.

 

Au retour du tournoi de Colmar, les dirigeants du club, dont l’ancienne internationale Sonia Bompastor, directrice de la section féminine au sein de l’académie, convoquent les joueuses pour leur annoncer le départ de l’entraîneur en qualifiant son attitude de contraire aux valeurs du club et à la loi. Le club assure que jusque-là, il n’avait jamais rien entendu de suspect concernant cet entraîneur.

 

Mais quelques jours plus tard, le 5 juin, Sonia Bompastor leur écrit : « Je me suis entretenue ce matin avec ma direction concernant [Myriam] et la prise en charge financière. Je vous confirme que […] les réservations et les prises en charge financières des transports, de l’hébergement et des repas seront entièrement à votre charge et ce jusqu’au 30 juin 2019. »

Le club sait très bien que cet arrêt brutal de prise en charge, alors que 100 % des dépenses de Myriam étaient auparavant couvertes, conduira au départ de la joueuse : le niveau de vie de la famille ne permet pas de payer ces frais. D’ailleurs, interrogé par Mediapart, le club ne conteste pas avoir mis la joueuse dehors. Mais il explique que cela ne tient qu’à des « considérations sportives » : la joueuse n’aurait pas assez progressé.

 

Les parents réalisent alors qu’aucun contrat, aucune convention ne les lie au club ni ne donne d’obligations à celui-ci. « S’agissant du cadre contractuel, les joueurs disposent d’un environnement juridique (loi, convention collective, règlementation) permettant la signature de conventions de formation et de contrats de formation, fait valoir le club. Cet environnement spécifique n’existe pas à ce jour pour les joueuses. »

D’où la démarche de l’avocat Slim Ben Achour qui, en lançant cette procédure, espère qu’un jour prochain, plus aucune jeune fille de 15 ans disant avoir été harcelée ne puisse être laissée sur le carreau.

 

https://www.mediapart.fr/journal/france/050719/l-ol-une-affaire-d-abus-sexuels-sur-mineures-revele-la-jungle-du-foot-feminin?utm_source=20190705&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20190705&M_BT=135393249294

 

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  • 2 semaines plus tard...

Nous avions dévoilé les multiples turpitudes de Doyen, spécialisé dans l’achat et la revente de parts de footballeurs (la TPO, lire ici), une pratique bannie par la Fifa en 2015 car assimilée à de l’« esclavage moderne ».

Fort d’un capital de plus de 100 millions d’euros, Doyen était un acteur majeur de ce business, et son patron portugais, Nelio Lucas, l’un des hommes les plus influents du football européen. Outre le négoce de parts de footballeurs, la firme gérait les droits à l’image de stars planétaires, comme Neymar Jr., David Beckham, et le sprinter Usain Bolt.

Nous avions révélé que Doyen était contrôlé par un clan kazakho-turc aux connections mafieuses, associé à des projets immobiliers louches avec Donald Trump. Nos enquêtes avaient aussi révélé à quel point Doyen était prêt à tout pour faire prospérer son business dans le foot : clauses abusives avec clubs, commissions occultes, caisses noires dans des paradis fiscaux et usage de filles venues de l’Est. Doyen a même tenté de mettre des prostituées dans le lit du président du Real Madrid pour lui vendre le joueur français Geoffrey Kondogbia (lire ici).

 

Trois ans après nos articles, Doyen est donc visé par la justice espagnole. Paradoxe : le lanceur d’alerte Rui Pinto, qui nous a fourni les documents Football Leaks, est en détention provisoire depuis plus de trois mois au Portugal… à la suite d’une plainte de Doyen !

Comme nous l’avions révélé, Doyen Sports est immatriculé à Malte et contrôlé par des sociétés-écrans. Le montage était destiné à la fois à cacher le fait que le groupe est contrôlé par la famille Arif, des oligarques kazakho-turcs, et à échapper au fisc – l’impôt sur les sociétés n’est que de 5 % à Malte (lire ici nos enquêtes Malta Files).

 

Le groupe a pourtant réalisé plus de 31 millions d’euros de recettes en Espagne entre 2011 et 2014. Ce pactole vient de la vente de ses parts dans des joueurs (dont le Colombien de l’AS Monaco Radamel Falcao et les Français Josuha Guilavogui et Geoffrey Kondogbia), ainsi que des prêts accordés par le groupe à plusieurs clubs espagnols, dont l’Atlético de Madrid et Séville. Rien que pour l’année 2013, le juge espagnol estime que Doyen a évadé 4,5 millions d’euros d’impôts sur les sociétés. Le préjudice total pour l’État espagnol va dépasser les 5 millions d’euros, « sans compter les revenus supplémentaires pas encore pris en compte [par l’enquête], à la fois en 2013 et sur la période qui a suivi », indique l’acte d’accusation rédigé par le juge José de la Mata.

 

Le groupe a fermé en 2016 son bureau de Londres, dédié à l’activité sportive, et a transféré ses équipes à Dubaï, paradis fiscal parmi les plus opaques de la planète. L’ancien patron Nelio Lucas a pour sa part quitté Doyen en septembre 2017 pour fonder une nouvelle société, baptisée Vela Investments.

https://www.mediapart.fr/journal/international/180719/football-leaks-doyen-sports-poursuivi-pour-fraude-fiscale-en-espagne?utm_source=20190718&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20190718&M_BT=135393249294

 

 

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  • 3 mois plus tard...

https://www.mediapart.fr/journal/international/160819/mondial-2022-gianni-infantino-ferme-les-yeux-sur-le-contrat-entre-bein-et-la-fifa?utm_source=20190816&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20190816&M_BT=135393249294

 

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  • 1 mois plus tard...

Pendant quinze ans, l’UEFA a versé 380 millions d’euros, destinés à la Fédération de football ukrainienne (FFU), à une société offshore contrôlée en secret par l’oligarque Igor Surkis, président du Dynamo Kiev et frère de Grigori Surkis, qui était président de la FFU et vice-président de l’UEFA. Alors que cette même société est par ailleurs utilisée pour payer en sous-main des dépenses du Dynamo, dont les salaires de certains joueurs.

 

Newport appartient officiellement à un avocat chypriote, qui sert de prête-nom. Les inspecteurs de l’UEFA soupçonnent, sans pouvoir le prouver, que son vrai propriétaire n’est autre qu’Igor Surkis, propriétaire du Dynamo, qu’il préside depuis 2002. Nous sommes parvenus à le confirmer : un jugement britannique, que nous avons retrouvé, indique que Newport appartient bien à Igor Surkis, et qu’elle détenait 40 % du capital du Dynamo jusqu’en 2001.

 

Le scandale frappe l’UEFA au cœur. Car le richissime oligarque Igor Surkis n’est autre que le frère de Grigori Surkis, qui a présidé le Dynamo Kiev jusqu’en 1998, avant de céder son fauteuil à Igor et de faire carrière dans les instances du foot européen : président de la Fédération ukrainienne de 2000 à 2012, membre du comité exécutif de l’UEFA depuis 2004, avant d’être promu vice-président en 2013, sous la présidence de Michel Platini.

 

https://www.mediapart.fr/journal/international/060919/le-scandale-ukrainien-qui-ridiculise-l-uefa?utm_source=20190906&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20190906&M_BT=135393249294

 

Kevin Lamour  souligne que le fax aurait été envoyé « moins de deux semaines » après l’élection de Pavelko à la tête de la Fédération ukrainienne. « L’une de ses premières actions […] était d’essayer de résoudre le problème. Et on n’a rien fait ? », s’interroge Lamour. 

« Si ce document n’est pas un faux et qu’il a bien été envoyé en mars 2015, alors la question est la suivante, poursuit-il. Était-ce une simple erreur [du département financier de l’UEFA – ndlr] (ils ont perdu le fax ou simplement oublié de répondre) ou ont-ils reçu un “ordre” de la hiérarchie ? Cette histoire n’est pas terminée. »

 

Le directeur juridique de l’UEFA peine à comprendre les rouages de cette usine à gaz ainsi que son utilité pour la Fédération ukrainienne. Il remarque tout de même que « c’est un bon business pour l’avocat » chypriote qui devait servir de « trustee » (c’est-à-dire de gestionnaire), puisque l’homme de loi recevra 3 % de tous les fonds qui atterriront sur le compte bancaire de Caldan, « ce qui pourrait inclure [l’argent versé par] l’UEFA, la Fifa, etc ».

 

https://www.mediapart.fr/journal/international/060919/le-scandale-ukrainien-qui-ridiculise-l-uefa?page_article=2

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  • 4 semaines plus tard...

Kanté martyr du foot business ...... il aura tout vécu ....

 

"Le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête préliminaire pour « escroquerie », « tentative d’escroquerie », « abus de confiance » et « exercice illégal de la profession d’agent sportif » contre Nouari Khiari, l’ancien agent d’image de N’Golo Kanté, suite à la plainte déposée pour les mêmes chefs d’accusation par la star des Bleus et de Chelsea. L’enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA). Cette plainte a été déposée ce mardi 26 novembre par N’Golo Kanté et dévoilée le soir même dans L’Équipe, la veille de la publication d’une enquête de Mediapart sur l’entourage professionnel du joueur.

 

Les relations entre le joueur et son agent d’image se sont tendues à partir de l’été 2017. N’Golo Kanté a alors accepté de verser à Khiari 150 000 euros en deux fois, en août et décembre 2017. Dans son article publié mardi, L’Équipe écrit que Kanté estime que cette somme correspondait à une indemnité de « résiliation du contrat » et qu’il accuse « son ancien agent d’image d’avoir gardé toutes les copies du document, puis d’avoir exercé sur lui une pression pour obtenir plus d’argent ». « On avait trouvé un accord pour résilier le contrat, mais cette personne est revenue dessus », a indiqué Kanté dans l’interview publiée jeudi par le quotidien sportif."

 

https://www.mediapart.fr/journal/france/291119/la-justice-ouvre-une-enquete-pour-escroquerie-contre-l-ancien-agent-d-image-de-n-golo-kante?utm_source=20191129&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20191129&M_BT=135393249294

 

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  • 2 semaines plus tard...

«Aujourd’hui, le Chili doit jouer un match plus important : celui de l’égalité et du changement pour que tous les Chiliens vivent dans un pays plus juste. » Ces mots sont ceux de Gary Medel, écrits le 13 novembre sur les réseaux sociaux. L’emblématique capitaine de l’équipe du Chili officialisait ainsi la décision des joueurs de l’équipe nationale (la Roja) de ne pas disputer un match amical contre le Pérou, en solidarité avec le mouvement social qui secoue le Chili depuis le 18 octobre.
 

Depuis le début de la contestation, de nombreux footballeurs internationaux chiliens ont en effet témoigné leur soutien aux protestataires. Dès le lendemain des premières manifestations monstres contre le gouvernement Piñera, Claudio Bravo, gardien de Manchester City et ex-capitaine de la Roja, dénonçait trente ans de politique néolibérale au Chili en tweetant : « Ils ont vendu au secteur privé notre eau, notre lumière, notre gaz, notre éducation, notre santé, nos retraites, nos chemins, nos forêts, le sel d’Atacama, les glaciers, les moyens de transport. Quoi de plus ? Le Chili appartient à son peuple, pas à une poignée d’individus. »

 

Après deux jours de révolte et le déploiement de l’armée dans les rues de Santiago – une première depuis la fin de la dictature en 1990 –, le président Sebastián Piñera, pour justifier l’instauration de l’état d’urgence décrété le 18 octobre (et qui serait levé dix jours plus tard), déclarait : « Nous sommes en guerre. » Ce à quoi Gary Medel répondit dès le jour suivant : « Une guerre implique deux camps et nous ne sommes qu’un seul peuple qui demande plus d’équité. » Le milieu de terrain du FC Barcelone Arturo Vidal a quant à lui exhorté les « politiciens » à « écouter le peuple », et la joueuse internationale Fernanda Pinilla a réclamé ouvertement le départ du président : « Tu n’as toujours pas compris qu’on te demande de partir ? […] Tu as réussi à tous nous unir et maintenant, on ne va plus te lâcher. »

 

Les joueurs du championnat chilien ont également pris position contre leurs dirigeants. Dès les premiers jours de l’état d’urgence, Jean Beausejour, star du club Universidad de Chile, a affirmé sur les ondes de radio ADN : « L’armée, je l’associe aux heures les plus sombres de l’histoire du Chili. La voir dans la rue me fait peur comme à beaucoup de gens. » Après que le président Piñera a opéré un remaniement ministériel le 28 octobre, Nicolás Maturana, de la Universidad de Concepción, a quant à lui ironisé : « Ils ont changé les clowns, mais c’est toujours le même cirque ; les pauvres resteront pauvres. » Ignacio « Nacho » Saavedra, jeune joueur de la Universidad Católica, et Iván Morales, attaquant du Colo-Colo, ont pour leur part défilé aux côtés des manifestants.

 

Les structures sociales des clubs (corporaciones) prennent aussi part au mouvement. La corporación du Santiago Wanderers s’est ainsi engagée à aider financièrement les victimes de la répression policière, tandis que huit clubs, dont l’important O’Higgins (1re division), ont émis un communiqué commun en faveur des revendications sociales des manifestants.

Club le plus populaire du pays, la corporación du Colo-Colo (dont le nom et l’écusson se réfèrent à un chef de la résistance mapuche contre la colonisation espagnole au XVIe siècle) organise dans son stade El Monumental des calbidos (assemblées participatives). L’objectif ? Faire débattre les Chiliens pour qu’ils émettent des doléances et préfigurer une assemblée constituante – une des revendications principales des manifestants.

 

Dans le cadre de l’état d’urgence, le championnat professionnel chilien a été suspendu dès le 19 octobre par l’Association nationale de football professionnel (ANFP). Dans l’intérêt du gouvernement comme de celui des actionnaires des clubs, l’ANFP a toutefois rapidement appelé à la reprise des matchs. C’est que les autorités du football et le pouvoir politique sont intimement liés au Chili. Sebastián Piñera a en effet été l’instigateur en 2005 d’une loi dite sur les « société anonymes sportives », qui a favorisé la libéralisation du football chilien. Par ailleurs, jusqu’en 2010, Piñera a été le premier actionnaire du Colo-Colo, transformant le club le plus apprécié du Chili en tremplin pour sa première accession à la fonction présidentielle, en janvier de la même année.

 

Dès le 4 novembre, le capitaine du Colo-Colo Esteban Paredes a expliqué sur Radio Cooperativa : « Le gouvernement et l’ANFP veulent relancer le football pour calmer les gens. […] Mais nous serons toujours du côté des gens, car nous, les footballeurs, nous venons aussi de familles qui souffrent. » « Ils veulent nous épuiser, nous abrutir, nous aliéner et que nous oubliions la lutte », ont dénoncé pour leur part les supporters du club, tandis que les aficionados manifestaient dans la rue, avec pour mot d’ordre : « Pas de football sans justice ».

 

l’ANFP a organisé une journée de championnat le 22 novembre. Mais pour le premier match du matin, opposant l’Unión La Calera au Deportes Iquique, la mairie de La Calera a refusé de prêter son stade en soutien au mouvement et, pour la photo d’avant-match, les joueurs ont posé la main sur l’œil gauche en hommage aux centaines de mutilés par la police.

Face à ce cuisant échec, et au grand dam du pouvoir en place, l’ANFP a annoncé le 29 novembre dernier l’annulation pure et simple de la saison 2019-2020. Une suspension qui siffle la fin de la partie pour l’engagement des supporters ? Le 6 décembre, pour le cinquantième jour de protestation contre Piñera, la Garra Blanca a de nouveau appelé à manifester en clamant : « Rien n’a changé, nous ne sommes toujours pas entendus. Tous dans la rue ! »

 

 

https://www.mediapart.fr/journal/international/231219/au-chili-footballeurs-et-supporters-sont-acteurs-de-l-opposition-sebastian-pinera?utm_source=20191223&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20191223&M_BT=135393249294

 

 

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  • 1 année plus tard...

Les chiffres officiels publiés pour la saison 2018-2019 par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), l’organisme chargé de surveiller les comptes des clubs professionnels, permettent d’en prendre la mesure.

Car pour cet exercice, les clubs de L1 et L2 ont affiché des pertes nettes de 160 millions d’euros, dont 126 millions d’euros pour la seule L1. Et pour cette dernière, des clubs ont affiché des résultats financiers désastreux, au premier chef l’Olympique de Marseille avec un déficit de 91 millions d’euros, mais aussi dans une moindre mesure des clubs comme Lille (- 66 millions d’euros) ou encore Bordeaux (- 25,7 millions d’euros).

 

Il faut d’ailleurs observer que dans cette spirale folle dans laquelle la L1 est aspirée – copiant tous les travers du capitalisme financiarisé anglo-saxon, dans une version appliquée au sport – ces clubs n’ont presque jamais ces dernières années trouvé leur équilibre financier.

Toutes les recettes du football augmentent (droits TV, mercato, sponsors, billetterie…), mais les charges augmentent tout autant, à commencer par les charges salariales mirobolantes des joueurs vedettes. En bout de course, dans cette bulle qui ne cesse de grossir, les clubs sont presque toujours déficitaires sur une longue période.

 

La folle financiarisation du football professionnel

Mais à l’époque, à la fin de la saison 2018-2019, beaucoup de ces clubs de Ligue 1 croyaient encore à un rebond, malgré les 126 millions d’euros de déficit. Nos confrères de L’Équipe résumaient ainsi en février dernier le calcul que ces clubs faisaient : « Autant dire que les clubs attendent avec impatience l’entrée en vigueur des nouveaux contrats télévisés. On le sait, pour la période 2020-2024, [le groupe audiovisuel espagnol] Mediapro a acquis l’essentiel des matchs de Ligue 1 contre la promesse d’un chèque annuel de 780 millions d’euros (auxquels il faut ajouter les 330 millions de beIN Sports et les 50 millions d’euros de Free pour arriver à total record de 1,153 milliard d’euros) et une bonne partie de ceux de ceux de Ligue 2 pour un montant (avec beIN Sports) de 64 millions par an. Ce qui représente une hausse de près de 60 % par rapport aux montants actuels. Et même davantage pour certains. »

Dans une passe difficile à cause des excès fous de la financiarisation du football professionnel et de ses surenchères généralisées, les clubs de L1 et de L2 attendaient donc leur salut d’une nouvelle augmentation des contrats de retransmission télévisuelle.

Or, c’est ce pari risqué que les clubs professionnels sont en train de perdre avec la crise sanitaire. Car c’est le propre des bulles spéculatives : à tout moment, elles peuvent crever. C’est ce qui est advenu avec la crise du Covid-19 : d’un seul coup, le sol s’est dérobé sous les pieds des clubs de Ligue 1.

Et au lieu d’un rebond, tous les clubs, ou presque tous, ont versé dans un gouffre sans fond. En somme, la crise sanitaire a été l’élément contingent qui a enrayé une machine infernale, celle de l’argent fou. La crise conjoncturelle a révélé la crise structurelle du foot-business.

La mécanique de la crise du football professionnel qui commence avec l’épidémie du coronavirus est assez simple à comprendre. Toutes les recettes du football sont en effet en hausse constante au cours des dernières années.

 

Mais, avec la crise sanitaire et l’arrêt en mars du championnat de Ligue 1, au terme de la 28e journée, tout s’est brutalement arrêté. Toutes les recettes des clubs de L1 se sont immédiatement taries.

Canal + a cessé de payer le solde des droits TV qui restaient à courir jusqu’à la fin de l’année ; les recettes de la billetterie sont devenues égales à zéro ; les recettes attendues des transferts de joueurs ont été brutalement revues à la baisse : c’est au total, un déficit prévisible de 438 millions d’euros qui a été estimé pour la fin juin, comme le résume le tableau ci-dessous, extrait des documents confidentiels préparés par la LFP pour l’assemblée générale.

 

Dans ce tableau, on découvre donc notamment que les droits audiovisuels non versés portent sur 213,2 millions d’euros, que les recettes de publicité ont été minorées de 108,3 millions d’euros ou encore que les recettes des opérations de mutation ont été révisées à la baisse de 209,8 millions d’euros. Le naufrage financier.

C’est donc dans ces conditions que le conseil d’administration a commencé à réfléchir à souscrire à un prêt garanti par l’État de 224,5 millions d’euros pour au moins compenser les pertes des clubs liées aux droits TV non perçus.

 

sur les vingt clubs de L1, seuls trois sont bénéficiaires (de manière ric-rac), et tous les autres sont en déficit. Mais surtout, ce qui retient l’attention, ce sont les déficits exorbitants de quatre de ces clubs : le premier à -206,3 millions d’euros, le deuxième à -127,6 millions d’euros, le troisième à -59 millions d’euros et le quatrième à -54,1 millions d’euros.

À ces niveaux de déficit, un club peut-il survivre ? Ou bien la faillite est-elle inévitable ? Sur le papier, on peut certes imaginer que les actionnaires concernés remettent de l’argent au pot. Mais il arrive que certains de ces actionnaires finissent par se lasser et jettent l’éponge. C’est la raison pour laquelle on ne peut pas exclure que l’affaire ne se termine par des dépôts de bilan.

 

Il pourrait s’agir naturellement de l’Olympique de Marseille, qui était déjà le club le plus en déficit la saison antérieure et qui pourrait être celui affichant une perte gigantesque de 206,3 millions d’euros à la fin juin 2020, aux côtés des Girondins de Bordeaux, l’AS Saint-Étienne ou encore le Losc de Lille. Ce dernier club a longtemps eu l’habitude d’équilibrer ses comptes grâce aux transferts de joueurs en fin de saison, au moment du mercato, mais cette année, la grande dépression du foot professionnel va fortement peser sur ces transferts et sur les montants en cause.

L’emprunt garanti par l’État est donc un pari très risqué pour ces clubs. Mais tout autant pour la Ligue elle-même, pour une raison qui n’est pas difficile à comprendre.

 

la LFP va rembourser sur quatre ans les 224,5 millions d’euros de l’emprunt en prélevant chaque année 67,2 millions d’euros sur les droits audiovisuels à venir. C’est précisément en cela que la crise risque de durer longtemps. Car du même coup, les clubs sont assurés de recevoir moins de droits TV les années prochaines. C’est en cela que la bulle du foot-business est en train, au moins partiellement, de crever. Après l’euphorie, la gueule de bois pour longtemps…

Pour autant, il serait faux de penser que la Ligue, elle, ne risque rien. Car certes, on pourrait penser qu’elle ne sert aujourd’hui que de passe-plat : c’est elle qui s’endette pour faire des cadeaux colossaux aux clubs ; mais elle récupérera sa donne les quatre prochaines années, en prélevant une dîme correspondante sur les droits TV.

Il reste que l’endettement, c’est effectivement la Ligue qui va le porter, et pas les clubs. Et c’est un risque énorme. En 2018, c’est le groupe espagnol Mediapro qui a raflé à Canal+ pour 780 millions d’euros par an les droits de diffusion du championnat français pour les saisons allant de 2020 à 2024. Or, beaucoup s’interrogent sur la solidité financière de ce groupe.

À l’époque de l’appel d’offres, le patron de la chaîne perdante, Maxime Saada, s’était ainsi publiquement interrogé sur les capacités de son rival, plus chanceux que lui, « d’aller au bout de sa démarche financièrement » et d’obtenir « la valeur nécessaire » pour se rembourser de sa mise.

 

https://www.mediapart.fr/journal/france/210520/la-faillite-retentissante-du-foot-francais?utm_source=20200521&utm_medium=email&utm_campaign=ALERTE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[ALERTE]-20200521&M_BT=135393249294

 

  • Aimer 1

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Pelé:"He is the best player in the world; He has just been a little unlucky in the past.";                   Maradona: "Totti is the world's number one" ;                     Mourinho: "He's the best player in the Italian championship in terms of spectacle and quality of play."                    Ferguson: "Totti is the fantastic player";                           Wenger: "Totti is a top, top class player. He used to play in behind the strikers and then one day they had no central striker so they played him up front and won game after game. He suddenly became the topscorer in Italy as a central striker. That means this guy has absolutely everything"             Platini: " Totti est un artiste du football. Son seul défaut est d'être romain."

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Sarkozy et Qatar 2022:

 

Des notes de l’Élysée, dont le contenu a été révélé par Mediapart, ont d’ores et déjà montré l’intense lobbying de Nicolas Sarkozy pour que le Qatar obtienne un soutien de poids en la personne de Michel Platini, patron de l’UEFA et vice-président de la Fifa, alors que ce dernier était « réticent » à une telle candidature. Ces documents indiquent que l’ancienne star du football français se serait laissé convaincre au cours d’un déjeuner crucial, organisé à l’Élysée en novembre 2010, avec l’actuel émir du Qatar, neuf jours seulement avant le vote de la Fifa.

Or, sitôt parti de l’Élysée après sa défaite à l’élection présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy a fait prospérer ses propres affaires grâce au… Qatar. Selon nos informations, la justice s’intéresse à la promesse de financement à hauteur de 200 millions d’euros signée, en décembre 2012, par le fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA) en faveur d’un fonds d’investissement, baptisé Columbia, que Nicolas Sarkozy a voulu créer avec l’homme d’affaires français Stéphane Courbit.

D’autres documents confidentiels que Mediapart a pu consulter – et qui ne figurent pas dans la procédure judiciaire – offrent désormais des pistes supplémentaires. Ceux-ci montrent que Nicolas Sarkozy a aussi été rémunéré comme avocat, après son départ de l’Élysée, par deux des bénéficiaires présumés de l’accord qui aurait été scellé entre les autorités françaises et qataries lors du fameux déjeuner élyséen de novembre 2010.

 

Le premier est Sébastien Bazin, ancien dirigeant du fonds Colony, qui avait vendu le club du PSG au fonds souverain QSI – c’est-à-dire à l’État du Qatar – en mai 2011, six mois après le vote de la Fifa sur l’attribution du Mondial. Vieil ami de Nicolas Sarkozy, Sébastien Bazin a ensuite, lorsqu’il est devenu patron du groupe hôtelier Accor, en février 2014, confié des missions au cabinet d’avocats Claude & Sarkozy. Nicolas Sarkozy était personnellement « responsable » du dossier Accor au sein du cabinet, selon des documents internes consultés par Mediapart.

On retrouve le même schéma avec Arnaud Lagardère. Il a lui aussi embauché MSarkozy dès octobre 2012 dans le cadre d’une consultation juridique en lien avec un autre fonds souverain du richissime émirat gazier, Qatar Investment Authority (QIA), six mois après que ce dernier fut devenu le premier actionnaire du groupe Lagardère.

Nos questions sont presque toutes restées sans réponse (lire notre Boîte noire). Nicolas Sarkozy, son ancien associé Arnaud Claude et Arnaud Lagardère n’ont pas donné suite. Idem pour l’émir du Qatar, le fonds QIA et ses dirigeants. Le PSG et son président Nasser Al-Khelaïfi ont refusé de répondre à nos questions au motif qu’elles contiennent des « allégations manifestement erronées et partiales ».

 

Seuls Colony Capital et Sébastien Bazin nous ont répondu (à lire en intégralité dans l’onglet Prolonger). L’actuel patron d’Accor dément, via un porte-parole, avoir demandé l’aide de Nicolas Sarkozy afin de vendre le PSG au Qatar. Accor indique que les contrats avec le cabinet Claude & Sarkozy ont été passés dans des « conditions normales », pour des montants « confidentiels » mais qui « ne sont pas significatifs ».

  • 1 - Le Qatar a promis 200 millions au fonds de Sarkozy

Un des volets de l’enquête judiciaire porte sur la promesse de financement de 200 millions d’euros faite par QIA à Nicolas Sarkozy fin 2012.

Selon nos informations, les enquêteurs se penchent sur cette opération, qui a été mise au jour par une autre enquête judiciaire. Lors de l’affaire « Air Cocaïne », la justice avait découvert que la société Lov Group, de l’homme d’affaires Stéphane Courbit, avait financé des voyages en jet privé à Nicolas Sarkozy.

Une enquête a été ouverte pour abus de biens sociaux, qui s’est terminée en 2016 par un non-lieu. Une décision logique : il ne s’agissait pas de cadeaux, mais de voyages d’affaires effectués dans le cadre du projet Columbia, un fonds d’investissement au sujet duquel Courbit s’était associé avec Sarkozy, peu après sa défaite à la présidentielle de mai 2012 (lire nos enquêtes ici et ).

Des documents issus de cette procédure, dont le contenu a été révélé par Libération, et dont Mediapart publie aujourd’hui des extraits, dévoilent les coulisses du généreux coup de pouce accordé par le Qatar au fonds Columbia, lors d’une visite à Doha au cours de laquelle Sarkozy s’est comporté en lobbyiste du Qatar au sujet du Mondial 2022. 

À l’automne 2012, Columbia espère gérer au moins 500 millions d’euros pour le compte d’investisseurs. Nicolas Sarkozy est chargé d’utiliser son carnet d’adresses. Il se tourne tout naturellement vers Qatar Investment Authority (QIA). Ce fonds souverain riche à milliards était présidé à l’époque par le premier ministre Hamad Bin Jassem Al-Thani, qui avait participé deux ans plus tôt au fameux déjeuner de l’Élysée sur la Coupe du monde 2022.

Le 11 décembre 2012, l’ancien président de la République est invité au Qatar pour un forum sur le sport. C’est l’occasion parfaite pour finaliser le deal. La négociation finale a commencé à Doha le 10 décembre à 8 h 30, lors d’une réunion secrète en présence de Nicolas Sarkozy et d’Ahmad Al-Sayed, directeur général de QIA. Sarkozy, Courbit et Al-Sayed signent un contrat dans lequel QIA s’engage à investir 200 millions d’euros dans Columbia, à condition que le fonds trouve 500 millions au total (notre document ci-dessous). Un énorme coup de pouce, puisque le Qatar est prêt à apporter à lui seul 40 % de l’argent nécessaire au démarrage du fonds.

 

L’ancien chef de l’État se montre très reconnaissant le lendemain à la tribune du forum Doha Goals, en présence de l’émir de l’époque Hamad Al-Thani : « Vous savez, Majesté, combien j’ai applaudi à l’organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar. J’ai applaudi ce choix. J’ai soutenu ce choix. J’ai voulu, avec d’autres, ce choix. Pourquoi ? Parce qu’il a donc fallu attendre le XXIe siècle pour qu’un pays musulman organise pour la première fois un événement de cette importance. » 

Nicolas Sarkozy appuie au passage (en vidéo ci-dessous) la principale revendication du Qatar à l’époque : obtenir que le Mondial 2022 soit déplacé en hiver, afin d’éviter que son attribution ne soit remise en cause en raison de la chaleur infernale qui règne l’été dans l’émirat. « Est-il absolument indispensable que les Jeux olympiques se tiennent systématiquement au mois d’août ?, lance Sarkozy à la tribune. Où est-ce écrit ? La Coupe du monde doit-elle absolument se dérouler en juin-juillet ? Le calendrier est un moyen, ce n’est pas une ambition. »

 

Malgré sa proximité avec Nicolas Sarkozy, l’ancien ministre des sports Guy Drut, présent lui aussi à Doha, ne peut dissimuler sa gêne : « Il y a des difficultés techniques qui sont insurmontables et que Nicolas ne peut pas connaître », avait-il réagi à chaud sur France 2.

Le projet Columbia a finalement capoté quelques mois plus tard, à cause de la mise en examen dans l’affaire Bettencourt de Stéphane Courbit, selon une déclaration de son avocat à l’AFP à l’époque. Mais ce 11 décembre 2012 à Doha, l’émir n’a pu que se féliciter de sa promesse d’investissement et du dévouement de Nicolas Sarkozy à la cause du Mondial qatari.

  • 2 - Sébastien Bazin, Me Sarkozy et DJ Mosey

C’est l’un des points clés du déjeuner de l’Élysée de novembre 2010. Les enquêteurs soupçonnent qu’en échange du vote de Michel Platini, Nicolas Sarkozy ait demandé au Qatar de racheter le PSG. Ce qui était tout à l’avantage de Sébastien Bazin, président Europe du fonds Colony Capital, propriétaire du club parisien. Avant d’être au cœur des investigations judiciaires, cette piste avait été révélée par des enquêtes publiées par So Foot et France Football

En cette année 2010, Bazin cherchait, sans succès, à se débarrasser du PSG, dans lequel Colony avait englouti des dizaines de millions d’euros.

Il se trouve que Nicolas Sarkozy est un grand supporter du PSG et un habitué du carré VIP du Parc des Princes. Et que Bazin est un ami de vingt ans. Les deux hommes se sont connus en 1993 à Neuilly. La fille de Bazin était l’une des élèves prises en otage dans une école maternelle par un homme qui se faisait appeler « Human Bomb ». Alors maire de la ville, Nicolas Sarkozy avait personnellement négocié leur libération avec le preneur d’otages.

Selon nos informations, Sébastien Bazin entretenait aussi des relations avec le fils aîné du président : Pierre Sarkozy, alias Mosey, DJ et producteur de hip hop, aujourd’hui âgé de 34 ans. Pierre est lui aussi un fan du PSG, comme le montrent les photos qu’il poste sur Instagram dans les tribunes du Parc, et avec les joueurs Zlatan Ibrahimovic ou David Beckham. DJ Mosey se vante de représenter le PSG jusqu’au Japon, après s’être fait prendre en photo avec un maillot du club lors d’une interview parue dans un magazine de l’Archipel.

 

Début 2009, Pierre Sarkozy a 23 ans et vient de produire le dernier album du rappeur Doc Gynéco, qui a fait un flop commercial. Le 16 janvier, il immatricule à Neuilly l’entreprise individuelle « M. Pierre Sarkozy ». Son objet social est l’« activité de soutien aux entreprises ». Pierre Sarkozy n’a pas répondu à nos questions sur les clients et missions de cette entreprise. 

Coïncidence : neuf jours plus tard, le dimanche 25 janvier 2009, DJ Mosey devait être reçu par son papa à l’Élysée avec le patron de Colony. « 17 h 30 - 18 h : M. Sébastien Bazin et Pierre Sarkozy », indique l’agenda du président Sarkozy, saisi par la justice dans l’affaire Bettencourt (notre document ci-dessous).

 

Interrogé par Mediapart, Sébastien Bazin confirme, via un porte-parole, une rencontre avec Nicolas Sarkozy en janvier 2009, mais indique qu’il « n’était pas accompagné de Pierre Sarkozy », contrairement aux indications de l’agenda officiel. « La cession du PSG n’était pas l’objet de ce rendez-vous. Le club n’était pas en vente à l’époque », indique un porte-parole de M. Bazin. Selon So Foot, Colony avait toutefois tenté de vendre le PSG au Qatar dès 2008.

Sébastien Bazin indique que « Pierre Sarkozy n’a jamais été rémunéré par Colony Capital ». L’actuel directeur exécutif de Colony Europe, Nadra Moussalem, nous a répondu qu’« à sa connaissance », il n’y a pas eu « d’accord ou de rémunération » liant le fonds d’investissement et DJ Mosey. Interrogé sur un éventuel lien d’affaires avec Pierre Sarkozy ou sa société, le PSG a refusé de répondre (lire notre Boîte noire).

Pour sa part, Nicolas Sarkoky a évoqué le rachat du PSG par le Qatar lors d’une visite officielle à l’Élysée du prince héritier Tamim Al-Thani, le 2 février 2010. Les deux hommes auraient à nouveau évoqué le deal en présence de Michel Platini lors du déjeuner à l’Élysée neuf mois plus tard, selon So Foot et France Football. Et le Qatar a finalement acheté le PSG en mai 2011 pour un total de 64 millions d’euros. Ce qui a permis à Colony de sortir en limitant la casse.

Le porte-parole de Sébastien Bazin répond que le patron de Colony « n’a pas demandé d’aide à Nicolas Sarkozy dans le cadre de la cession du PSG », et qu’il « ne lui a pas demandé d’évoquer » le sujet « lors de la visite officielle de Tamim Al-Thani en février 2010 ».

Après la présidentielle de 2012, Sébastien Bazin a chouchouté les Sarkozy père et fils. En février 2014, il quitte Colony pour devenir patron d’Accor, dont le premier actionnaire n’est autre que son ex-employeur Colony. Six mois plus tard, le groupe hôtelier a fait appel au cabinet de Nicolas Sarkozy.

Cette information s’appuie sur la liste, que nous avons pu consulter, des dossiers dont l’ancien président, redevenu avocat en 2012, était le « responsable » au sein du cabinet Claude & Sarkozy, qu’il a cofondé avec Arnaud Claude en 1987, et dont il détient toujours 34 % des parts.

Claude & Sarkozy s’est rebaptisé Realize le 12 décembre dernier, effaçant les noms de ses deux cofondateurs, après le scandale de l’implication du cabinet dans les magouilles fiscales de leur ami Patrick Balkany. En 2015, après sa mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » dans cette affaire, MClaude avait déjà transmis la présidence du cabinet et l’usufruit de la plupart de ses parts à son fils Christofer. Arnaud Claude a pris sa retraite peu avant d’être condamné, en octobre dernier, à trois ans de prison avec sursis et à l’interdiction définitive d’exercer, pour avoir aidé Patrick et Isabelle Balkany à frauder le fisc.

En mai 2012, le retour de Nicolas Sarkozy au cabinet, à la suite de sa défaite à la présidentielle, avait dopé le chiffre d’affaires, qui a bondi de 23 % l’année suivante pour atteindre 5,1 millions d’euros. MSarkozy était en affaires avec plusieurs groupes dirigés par de grands patrons, dont Sébastien Bazin. Selon un document interne au cabinet, Nicolas Sarkozy était personnellement « responsable » du dossier « Accor/Général », ouvert en février 2014, avec pour « collaborateur » Christofer Claude.

Un an et demi plus tard, en décembre 2015, Accor a racheté pour 2,6 milliards d’euros le groupe d’hôtels de luxe FRHI (Fairmont, Raffles, Swissôtel), dont les premiers actionnaires étaient l’Arabie saoudite et le fonds souverain qatari QIA. À cette occasion, QIA est devenu le second actionnaire (à 10,2 %) d’Accor. À la suite de cette opération, Colony est sorti du capital du groupe, en cédant progressivement sa participation dans l’année qui a suivi.

Sollicité par Mediapart, le groupe Accor indique que Nicolas Sarkozy n’a pas participé à cette opération, et qu’il n’y a « aucun lien entre l’entrée au capital de QIA et la cession des titres Accor détenus par Colony Capital ». L’actuel patron de Colony Europe, Nadra Moussalem, qui a « piloté la sortie du capital d’Accor », indique lui aussi que « cette sortie n’a pas de lien avec le deal FRHI ».

 

En février 2017, juste après la sortie de Colony, Sébastien Bazin a nommé au conseil d’administration d’Accor le président du fonds souverain qatari Katara Hospitality, ainsi que Nicolas Sarkozy, qui touche 80 000 euros de jetons de présence par an.

Le conseil a estimé à l’époque, dans le rapport annuel, que Me Sarkozy était un administrateur « indépendant » selon les critères du code de bonne gouvernance Afep/Medef, au motif que les honoraires versés par Accor pesaient « moins de 1 % du chiffre d’affaires du cabinet Claude & Sarkozy » (soit 55 000 euros en 2017) et que « Monsieur Sarkozy ne fournit lui-même aucune prestation de conseil juridique au groupe ».

Selon les documents consultés par Mediapart, Me Sarkozy était pourtant renseigné, au moins jusqu’en 2016, comme le « responsable » du dossier Accor au sein du cabinet, assisté par Christofer Claude.

 

Accor répond que la personne « en charge du dossier » était bien le fils d’Arnaud Claude, et que « c’est avec lui que les différents membres de la direction juridique ont toujours discuté des dossiers ». Nicolas Sarkozy et Christofer Claude n’ont pas répondu.

Accor précise que le cabinet bénéficiait d’une convention de « fourniture de services de conseils » assortie d’un « montant forfaitaire annuel d’honoraires », à laquelle le groupe « a mis fin […] lors de l’entrée de Nicolas Sarkozy au conseil d’administration en février 2017 ». Accor ajoute avoir continué à travailler « occasionnellement » avec Claude & Sarkozy par la suite, dans des « conditions normales », et l’avoir mentionné dans son rapport annuel.

Le groupe dit avoir confié au cabinet des « dossiers confidentiels » en matière de contentieux et d’urbanisme, pour des montants tout aussi « confidentiels », qui ne sont « pas significatifs » : « La mission la plus importante, en termes d’honoraires, confiée au cabinet Claude & Sarkozy a été le détachement [chez Accor] d’une collaboratrice du cabinet. » 

Accor a aussi soigné financièrement Pierre Sarkozy. Le groupe lui a commandé plusieurs prestations musicales pour sa chaîne haut de gamme Sofitel. En novembre 2011, Mosey a ambiancé la soirée célébrant les 10 ans du Sofitel de Hambourg. C’est aussi l’un des DJ des soirées « Les Nuits par Sofitel », lancées fin 2014. Mosey en a animé cinq depuis 2015 à Vienne, au Luxembourg, au Pavillon Cambon à Paris en février 2019, à l’occasion de la fashion week, ou encore le 19 février dernier à Mexico.

En mai 2019, Accor annonçait avoir fait appel à DJ Mosey pour sélectionner les chansons de la bande-son « Sofitel Sound Signature », diffusée dans tous les établissements dans le cadre de la nouvelle campagne marketing mondiale de la marque. Le 24 septembre 2019, Pierre Sarkozy a aussi officié aux platines de la soirée parisienne « Dîners extraordinaires Sofitel », en compagnie du patron d’Accor Sébastien Bazin. Lequel régalait à l’hôtel d’Évreux, pour l’ouverture de la fashion week, une brochette de VIP dont les acteurs Andie MacDowell, Ludivine Sagnier et Laurent Lafitte.

Pierre Sarkozy ne nous a pas répondu. Accor a refusé de nous communiquer le montant de sa rémunération, « conforme aux pratiques de marché ». Le groupe indique que le choix de faire appel à Mosey, « en sa qualité de DJ français reconnu », a « été fait directement par les équipes marketing en charge de l’organisation de ces événements »

Le point d’orgue de ces relations entre Sébastien Bazin, Nicolas Sarkozy, le Qatar et le PSG est intervenu en février 2019, lorsque Accor est devenu le nouveau sponsor maillot du club parisien, pour un montant estimé par la presse entre 50 et 60 millions d’euros annuels. L’opération a fait tiquer dans le monde du football, étant donné les liens anciens entre les protagonistes et le fait que le Qatar est à la fois le propriétaire du PSG et le deuxième actionnaire d’Accor. Ce contrat tombait en tout cas à pic pour le PSG, qui avait été contraint d’abandonner son partenariat aussi lucratif que surévalué avec l’Office de tourisme du Qatar, pour cause de soupçons de dopage financier (lire nos enquêtes ici et ).

  • 3 - Me Sarkozy, Arnaud Lagardère et le Qatar

Arnaud Lagardère est si proche de Nicolas Sarkozy qu’il le considère comme son « frère ». Cette amitié bien connue, qui dure depuis plus de trente ans, a été renforcée par un lien d’affaires et d’argent, beaucoup plus discret. Comme nous l’avions révélé, l’héritier de l’empire Lagardère a commencé à faire appel à l’avocat Sarkozy après le décès en 2003 de son père Jean-Luc, afin de l’aider à régler le conflit de succession avec sa belle-mère Betty.

 

Selon nos informations, le premier dossier lié à Lagardère a été ouvert en février 2005 dans les fichiers du cabinet Claude & Sarkozy. À cette époque, Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, vient de quitter son poste de ministre de l’économie (29 novembre 2004) et s’apprête à redevenir ministre de l’intérieur (le 2 juin 2005). Ce dossier, intitulé « Groupe Lagardère / Général », porte sur des questions de droit des sociétés. Le « responsable » en est MSarkozy, une nouvelle fois assisté du fils d’Arnaud Claude, Christofer.

Arnaud Lagardère a confié, en 2005 et 2006, pas moins de six autres affaires au cabinet, gérées cette fois par Arnaud Claude : un dossier « social / général », des missions liées au « code d’éthique » et au « rapport annuel 2005 du groupe », ainsi que trois affaires immobilières. Cet afflux de dossiers s’est tari en 2007, l’année de l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.

Son ami Arnaud Lagardère a des soucis : avec 7 % du capital, l’héritier est trop fragile. Déjà en 2006, il avait convaincu le Qatar de venir à son aide en prenant 6 %. Mais au printemps 2010, un investisseur activiste, Guy Wyser-Pratte, a tenté de casser la « commandite », le mécanisme juridique qui permet à Arnaud Lagardère de garder le contrôle. L’offensive a échoué, mais l’alerte était chaude. Lagardère doit verrouiller davantage le capital.

Selon l’enquête publiée en 2013 par France Football, Nicolas Sarkozy aurait, lors du fameux déjeuner du 23 novembre 2010 à l’Élysée, demandé au prince héritier et actuel émir Tamim Al-Thani que le Qatar monte au capital du groupe Lagardère.

En décembre 2010, un mois après le déjeuner, le fonds souverain qatari QIA monte à 7,6 % du capital. Un an plus tard, QIA augmente encore sa participation et devient en mars 2012 le premier actionnaire (à 12,8 %) de Lagardère (lire notre enquête ici). Dans la foulée, un membre du cabinet de Tamim Al-Thani entre au conseil d’administration de la branche sport du groupe. Arnaud Lagardère, grand fan de sport, ambitionnait à l’époque de la hisser parmi les leaders mondiaux du secteur.

À peine battu à la présidentielle de mai 2012, Nicolas Sarkozy, redevenu avocat, a été embauché par le groupe Lagardère pour deux missions : un dossier « consultations sportives », ouvert fin juillet 2012, et un dossier « Groupe Lagardère / QIA » en octobre. MSarkozy en est le « responsable », avec Arnaud Claude pour « collaborateur ».

Quelle a été la nature de ces missions ? Arnaud Lagardère a-t-il rémunéré Nicolas Sarkozy comme avocat pour le remercier d’avoir favorisé la montée du Qatar au capital de son groupe ? Nicolas Sarkozy, Arnaud Lagardère et Arnaud Claude n’ont pas répondu.

 

La relation d’affaires s’est poursuivie. En juillet 2013, Arnaud Lagardère a embauché MSarkozy pour l’aider à négocier la vente à Vivendi de sa participation dans Canal+ France. Le groupe Lagardère a aussi confié jusqu’en 2016 plusieurs dossiers immobiliers au cabinet Claude & Sarkozy, gérés cette fois par Arnaud Claude.

Très récemment, Arnaud Lagardère a de nouveau appelé Nicolas Sarkozy à l’aide en le nommant, le 27 février dernier, au conseil de surveillance de son groupe. L’opération ressemble beaucoup à celle de 2010. Lagardère est de nouveau attaqué par un fonds activiste, Amber Capital, devenu le premier actionnaire (à 13 %), devant QIA et Arnaud Lagardère (lire notre enquête ici).

La mission de l’ancien président de la République était de dissuader l’assaillant, finalement repoussé, et de soigner les relations avec le Qatar, qui commençait à se lasser des mauvaises performances de l’héritier Lagardère. Le cours de Bourse a chuté de 46 % en deux ans. Tandis que la branche sport, qui intéressait tant le Qatar il y a dix ans, s’est soldée par un fiasco : Arnaud Lagardère a dû céder cette activité en décembre dernier pour 110 millions d’euros, après y avoir englouti 1 milliard.

  • 4 - Vincent Bolloré, Me Sarkozy, le Qatar et les droits du foot

Outre le rachat du PSG et la montée au capital du groupe Lagardère, Nicolas Sarkozy aurait, selon France Football, négocié en novembre 2010 une troisième contrepartie en lien avec le vote de Michel Platini en faveur de la candidature de Doha : la création par le Qatar d’une filiale française de la chaîne Al Jazeera Sport (aujourd’hui BeIN Sport) afin d’acheter des droits de la Ligue 1 et sauver les clubs français d’un désastre financier.

Quatre ans plus tard, Nicolas Sarkozy est missionné au sujet du Qatar par le milliardaire Vincent Bolloré. Le milliardaire breton n'est pas concerné par le déjeuner de l’Élysée, mais veut empêcher BeIN de rafler les droits du foot à Canal+. 

En 2010, le chef de l’État avait été appelé à la rescousse par un « ami » : l’avocat Frédéric Thiriez, qui présidait à l’époque la Ligue de football professionnel (LFP). À la suite de la décision d’Orange de se retirer du foot, Canal+ risque de se retrouver seul en lice lors de l’appel d’offres des droits télé que la LFP va passer au printemps 2011. Les clubs français pourraient y perdre des dizaines de millions d’euros par an.

C’est bien Nicolas Sarkozy qui a convaincu le Qatar de concurrencer Canal+. « Sur le dossier Al Jazeera et sur les droits télé, Sarkozy a fait ce qu’il fallait. Il a passé des coups de fil », a confié Thiriez en 2015 au magazine So Foot. Contacté par Mediapart, il n’a pas donné suite.

Au printemps 2011, la chaîne Al Jazeera sport, contrôlée par l’État du Qatar, crée de toutes pièces une filiale en France et rafle une bonne part des droits de la Ligue 1 pour 162 millions annuels. Canal+ doit miser plus que prévu, et le montant total des droits reste stable, alors qu’une forte chute était anticipée. On a « évité une catastrophe », s’est félicité à l’époque Frédéric Thiriez.

La chaîne cryptée a pris le choc de plein fouet. D’autant plus qu’Al Jazeera a aussi remporté, le 12 décembre 2011, l’essentiel des matches de la Ligue des champions. Le fonds souverain qatari QIA accentue la pression en achetant 1,5 % de Vivendi, maison mère de Canal+.

 

Un autre prédateur entre au même moment chez Vivendi : Vincent Bolloré. Il s’apprête à recevoir 3 % du capital en échange de la vente au groupe de ses chaînes de télé. En attendant, il a acheté, fin février 2012, 1 % du capital. QIA est monté à 2 %.

Sept mois plus tard, en septembre 2012, le groupe Bolloré confie deux missions à l’avocat Nicolas Sarkozy : un dossier « Bolloré / Général » et un second intitulé « Bolloré Media / Vivendi », Vivendi étant désigné comme l’« adversaire » de Bolloré dans le fichier du cabinet. MSarkozy en était le « responsable », assisté comme « collaborateur » par Arnaud Claude.

S’agissait-il de convaincre le Qatar de ne pas contrarier les ambitions de Bolloré ? Vincent Bolloré, Nicolas Sarkozy et Arnaud Claude n’ont pas répondu.

Bolloré réussit, avec seulement 5 % du capital (il en détient aujourd’hui 26 %), à prendre le pouvoir chez Vivendi. Le 26 novembre 2013, le groupe annonce que le milliardaire breton prendra, sept mois plus tard, la présidence du conseil de surveillance. Mais Vincent Bolloré est très inquiet pour Canal+. Un nouvel appel d’offres des droits du foot français est prévu au printemps 2014. Il suffirait d’un claquement de doigts de l’émir pour qu’Al Jazeera, devenue BeIN Sports, rafle tout et tue la chaîne cryptée. Vincent Bolloré veut neutraliser le Qatar.

Cela a visiblement fonctionné. En avril 2014, Canal+ remporte les meilleures affiches de la Ligue 1 pour 540 millions d’euros par an. BeIN s’est montrée raisonnable, se contentant d’aligner 186 millions par an pour sept autres matches. Le numéro 2 de Canal, Rodolphe Belmer, exulte : « Four more years » (quatre ans de plus), écrit-il sur Twitter, en référence aux paroles de Barack Obama lors de sa réélection à la Maison Blanche. 

Comme l’ont révélé les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans leur livre Un président ne devrait pas dire ça…, Rodolphe Belmer et le patron de Canal+ Bertrand Meheut ont rencontré, juste avant l’appel d’offres, le président François Hollande, pour lui demander de faire pression sur l’émir du Qatar – ce qu’il a fait lors d’une conversation téléphonique. « On a sauvé Canal », raconte François Hollande dans le livre.

Selon BFMTV, Vincent Bolloré a, en parallèle, établi « un autre canal » de communication avec le Qatar en passant par Nicolas Sarkozy. Or les documents que nous avons consultés montrent que le 25 juin 2014, le lendemain de la nomination de Vincent Bolloré à la présidence du conseil de Vivendi, le groupe Bolloré a confié à MSarkozy une mission au sujet de QIA, le fonds souverain du Qatar. L’ancien chef de l’État était le seul « responsable » de ce dossier intitulé « Bolloré/QIA », sans « collaborateur » pour l’assister. 

Vincent Bolloré est parvenu dans la foulée à négocier la paix des braves. En décembre 2014, QIA est sorti du capital de Vivendi. Et après de longues négociations, Canal+ annonçait en février 2016 avoir conclu un accord de distribution exclusive des chaînes sportives de BeIN. Le deal a été annulé par la suite par l’Autorité de la concurrence. Mais la guerre des droits du foot entre Vivendi et le Qatar est bel et bien terminée.

 

https://www.mediapart.fr/journal/france/070620/mondial-2022-au-qatar-les-interets-personnels-de-sarkozy-au-coeur-de-l-enquete?utm_source=20200607&utm_medium=email&utm_campaign=ALERTE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[ALERTE]-20200607&M_BT=135393249294

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D’après des écoutes et des rapports de synthèse judiciaires, Michel Platini a affirmé en 2019 au téléphone qu’Emmanuel Macron s’était engagé à l’« aider » judiciairement et qu’il était en contact avec le « responsable des sports » à l’Élysée à ce sujet.

Selon d’autres informations de Mediapart, Michel Platini avait déjà discuté, en mars 2018, de ses déboires judiciaires avec le président Macron lors d’un rendez-vous confidentiel à la présidence, d’après l’organisateur de l'entrevue, le journaliste Jacques Vendroux. Interrogé, l’Élysée dément que ce sujet ait été abordé.

L’ancien numéro 10 des Bleus est mis en cause par la justice française dans une affaire de corruption concernant l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar et tentait à l’époque de convaincre le parquet de Paris de mener une enquête sur la façon dont il aurait été dénoncé à la justice suisse par la Fifa.

Certaines de ces découvertes, qui bruissent depuis des mois dans une partie de l’appareil judiciaire, viennent une nouvelle fois jeter une lumière froide sur les rapports que la présidence de la République entretient avec l’idée même d’indépendance de la justice, notamment après la révélation par Mediapart des conditions du classement de l’affaire Kohler suite à une intervention élyséenne.

 

Les derniers développements de l’affaire Platini sont d’autant plus embarrassants que le nom d’un haut magistrat en poste à la Cour de cassation, Michel Debacq, proche d’Emmanuel Macron, apparaît dans les mêmes écoutes comme s’étant personnellement impliqué dans le dossier alors qu’il n’en était pas chargé.

 

Cette affaire ultra-sensible semble embarrasser au plus haut point la haute hiérarchie judiciaire. La procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, a confirmé avoir été informée en juin 2019 du contenu des écoutes par le Parquet national financier (PNF) avant de faire un « signalement » à la Direction des services judiciaires du ministère de la justice, aux fins d’enquête disciplinaire.

De son côté, le procureur national financier, Jean-François Bohnert, a indiqué qu’aucune enquête pénale n’avait été ouverte, au motif que les faits avaient déjà été signalés administrativement à la Chancellerie.

Sollicité par Mediapart, l’avocat général Michel Debacq déclare qu’il a rencontré Michel Platini à trois reprises « à titre toujours amical » et estime que le sujet relève de sa « vie privée ».

Les éléments à la disposition de la justice montrent que bien des discussions ont eu lieu en coulisses ces deux dernières années entre l’Élysée, Michel Platini, le magistrat Michel Debacq et toute une cohorte d’intermédiaires. L’ex-joueur voulait affaiblir l’enquête pénale qui le vise, préparer son retour dans les instances internationales et amorcer une contre-attaque judiciaire via une plainte déposée à Paris. 

Une bonne part de tout ceci serait restée dans l’ombre sans les croisements effectués dans plusieurs dossiers judiciaires, notamment grâce aux écoutes téléphoniques qui les parsèment. Tous les éléments figurent désormais au dossier d’instruction de l’affaire Qatar 2022.

 

  • I. La rencontre Macron-Platini qui embarrasse l’Élysée

Tout commence le 25 septembre 2015. Quatre mois après le célèbre raid judiciaire visant les dirigeants et siège de la Fifa à Zurich, le ministère public de la confédération (MPC), le parquet fédéral suisse, ouvre une enquête visant Michel Platini, alors président de l’UEFA, et le président de la Fifa Sepp Blatter, dans l’affaire dite du « paiement différé ». Dans la foulée, les deux hommes sont bannis pour huit ans par le comité d’éthique de la Fifa.

En janvier 2011, Sepp Blatter avait accepté, à la demande de Platini, que la Fifa lui verse 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros). Les deux hommes ont affirmé qu’il s’agissait d’un complément de rémunération lié au travail de Platini lorsqu’il était conseiller de Blatter à la Fifa, entre 1998 et 2002, et qui avait fait l’objet d’un simple « accord oral ».

L’argument n’a pas convaincu le Tribunal arbitral du sport (TAS), vu l’absence de contrat écrit et le fait que Platini a attendu neuf ans pour réclamer son dû. Le timing interpelle d’autant plus que Platini a envoyé la facture un mois après l’attribution par la Fifa du Mondial 2022 au Qatar, miné par les soupçons de corruption. En mai 2016, le TAS abaisse la suspension à quatre ans, mais confirme la sanction disciplinaire de Platini, pour obtention d’un avantage indu et « conflit d’intérêts »

Michel Platini doit démissionner de l’UEFA et renoncer à se présenter à l’élection de 2016 pour la présidence de la Fifa. Depuis, il ne cesse de dénoncer un « complot » ourdi par Sepp Blatter, qu’il accuse d’avoir dénoncé les faits à la justice suisse pour l’empêcher de lui succéder à la tête de la fédération internationale.

Ses déboires se poursuivent l’année suivante. En juillet 2017, le tribunal fédéral suisse confirme le verdict du TAS. Et un nouveau front judiciaire s’ouvre en France. En décembre 2017, Michel Platini est perquisitionné et auditionné comme suspect dans le cadre de l’enquête préliminaire pour « corruption » menée par le Parquet national financier (PNF) sur l’attribution du Mondial 2022.

Trois mois plus tard, l’ancien patron de l’UEFA a obtenu un rendez-vous très discret avec Emmanuel Macron. Selon nos informations, Platini a été reçu par le président le 8 mars 2018, en compagnie de son ami journaliste Jacques Vendroux, alors chef du service des sports de Radio France. Curieusement, ce rendez-vous ne figurait pas à l’agenda officiel du président.

Interrogé sur les raisons de cette rencontre, Jacques Vendroux s’est dans un premier temps refusé à tout commentaire, indiquant que le sujet relevait de sa « vie privée ». Il nous a finalement rappelés le lendemain pour confirmer la tenue du rendez-vous, pendant une trentaine de minutes, dans un salon attenant au bureau d’Emmanuel Macron.

« Ami » de Michel Platini, mais aussi d’Emmanuel Macron, le journaliste déclare être l’organisateur de la rencontre : « Un jour j’ai dit à Michel : “Ce serait bien que tu rencontres Macron, il adore le foot.” J’ai organisé le rendez-vous. On a parlé de football, de la Juventus, de Saint-Étienne, de l’équipe de France, du titre de 84, du titre de 98. »

« C’était une conversation qui était très agréable, très sympa. Celle d’un président de la République qui avait envie de faire la connaissance d’un des meilleurs joueurs du monde, et Michel qui avait envie de faire la connaissance du plus jeune président de l’histoire de la VRépublique, qui est un supporter de l’OM et qui, quelque part, l’aime bien, voilà parce qu’il aime le foot », ajoute-t-il. 

Jacques Vendroux explique que les déboires judiciaires de Michel Platini n’étaient pas au cœur de la conversation. Mais confirme toutefois que le sujet a bien été abordé : « À un moment, le président lui a dit : “Vous en êtes où dans vos histoires ?” » Selon ses souvenirs, Michel Platini a ensuite fait « un résumé de la situation qui a duré 3/4 minutes ». Jacques Vendroux déclare ensuite : « Ça a duré 7/8 minutes, c’était très technique, je n’ai pas tout compris. »

Le journaliste insiste sur le fait que le « le président n’a jamais dit : “Je vais m’occuper de vous.” Jamais, jamais, jamais ». « Il n’a jamais dit : “Je vais vous aider.” Il a dit, je sais pas, peut-être qu’il a dit une phrase du style “Je vais voir”, mais Michel n’a rien demandé. Et le président n’a rien promis. J’y étais, j’étais témoin, j’étais dans le bureau », reprend-il.

L’Élysée dément « catégoriquement » ce récit. « Le président de la République, qui a de l’intérêt pour le football, a reçu le joueur de football, l’icône Michel Platini, mais en aucun cas le justiciable Michel Platini. Le président sait parfaitement qu’il ne peut pas évoquer le dossier individuel d’un justiciable », indique la présidence de la République à Mediapart.

Quant au fait que le rendez-vous n’ait pas été annoncé à l’agenda officiel, l’Élysée déclare qu’il n’y a « rien d’anormal » à cela : « Il ne faut pas y voir une volonté de dissimuler. Il s’agit d’un rendez-vous discret. Ce qui est courant en matière sportive, culturelle ou artistique », ajoute-t-on à la présidence.

Un mois après son entretien avec le président, Michel Platini reprend espoir. En mai 2018, son avocat suisse annonce au Monde avoir reçu une lettre du parquet fédéral suisse lui annonçant que l’enquête sur le « paiement différé » n’est « pas menée » contre Platini et qu’il « ne sera pas incriminé »

La décision du MPC n’était manifestement pas définitive, puisqu’il a finalement poursuivi Michel Platini deux ans plus tard (voir plus bas). Mais l’ancien patron de l’UEFA pense à l’époque qu’il est pénalement blanchi.

La nouvelle est accueillie avec enthousiasme par Emmanuel Macron. Lors d’un entretien accordé le 10 juin 2018 dans l’émission « Téléfoot » sur TF1 (voir ci-dessous à partir 3'27), le présentateur Christian Jeanpierre demande au président de réagir au fait que Michel Platini « a été blanchi par la justice suisse la semaine dernière ». « Je m’en félicite, répond Emmanuel Macron. Et moi je souhaite qu’il reprenne toute sa place […], il a encore un rôle à jouer. »

 

  • II. Le magistrat Michel Debacq dit « avoir fait ce qu’il fallait »

Michel Platini peut compter sur un de ses amis : Jean-Pierre Chanal, directeur général adjoint des services de la Ville de Marseille. Lequel a été placé sur écoutes par le PNF, dans le cadre d’une enquête judiciaire sur les pratiques douteuses de la mairie (lire ici).

C’est dans l’une de ses écoutes que les enquêteurs ont entendu, le 24 mai 2019, Michel Platini échanger avec Jean-Pierre Chanal au sujet du dossier.

« On a été entendus par l’inspecteur comme je te l’ai dit », annonce l’ancien footballeur, avant d’ajouter : « Le procureur, il dit on entendra les témoins que vous avez cités et puis après on prendra une décision pour savoir si on avance ou pas, si on… » « Si on ouvre une information judiciaire ou pas… », complète Chanal. Platini confirme : « Si on ouvre une information judiciaire, mais Bourdon il ne le sent pas trop […] motivé à ouvrir un truc. » Sollicité, l’avocat William Bourdon, qui assurait à l’époque la défense de M. Platini, a refusé de nous répondre car il est « tenu au secret professionnel ».

 

L’ancien capitaine de l’Équipe de France déclare alors à son ami marseillais : « Moi, j’ai envoyé un truc à l’Élysée en disant que le président il a dit qu’il m’aiderait. » « Ça serait bien qu’il le montre maintenant, hein », ajoute-t-il.

Dans la même conversation, Jean-Pierre Chanal propose aussi son aide : « Il faut que je fasse moi aussi de mon côté, hein ? » « Ouais de ton côté », lui répond Platini. Chanal obtempère : « Je vais cet après-midi même appeler Michel. »

« Michel » est un haut magistrat français. Pour assister son « copain » Platini, Jean-Pierre Chanal a sollicité Michel Debacq, avocat général à la Cour de cassation et ancien chef de la section antiterroriste du parquet de Paris.

Classé à gauche – il a été au cabinet de l’ancienne ministre de la justice Christiane Taubira –, c’est aussi un proche d’Emmanuel Macron, dont il a soutenu la campagne en 2017. C’est également un homme de réseaux. Il est proche de la patronne du PNF de l’époque, Éliane Houlette. Dans une écoute judiciaire, il se vante d’avoir fait nommer en 2019 le patron du nouveau parquet national antiterroriste, Jean-François Ricard. C’est également Michel Debacq qui a sollicité l’avocat William Bourdon pour qu’il assure la défense de Michel Platini. 

Jean-Pierre Chanal « est mon ami depuis près de quarante ans et, par son intermédiaire, j’ai fait la connaissance de Michel Platini, il y a environ trois ans », explique M. Debacq, qui ajoute : « À titre toujours amical, j’ai rencontré celui-ci à trois reprises à Paris, et la dernière fois, c’était l’occasion de me remettre son dernier livre, dédicacé. J’ai été ravi de lui recommander Me William Bourdon, qui est également un ami, pour l’aider dans les plaintes qu’il souhaitait. »

Le 28 mai, quatre jours après l’échange téléphonique, Jean-Pierre Chanal envoie un SMS à Michel Debacq pour lui donner des « nouvelles de son ami [Michel Platini] pour lequel William [Bourdon] est inquiet, craignant qu’on ne donne pas suite et lui demandant ce qu’il en pense », selon un PV de synthèse.

Le lendemain, le magazine suisse L’Illustré publie un article sur les soupçons de collusion entre la justice suisse et le président de la Fifa, Gianni Infantino. Ce qui donne l’occasion à Michel Platini, présenté dans l’article comme la victime « d’un habile coup monté », de relancer l’entourage d’Emmanuel Macron : « J’ai envoyé [l’article] à l’Élysée, j’ai envoyé au responsable des sports à l’Élysée. J’ai dit il serait temps de sauver le citoyen français », explique-t-il à Jean-Pierre Chanal le 29 mai.

Chanal lui répond qu’il a pour sa part adressé l’article à Michel Debacq, en lui disant qu’il y trouvera « toutes les bonnes raisons qui pourraient justifier une attitude offensive ». « C’est parti droit chez Michel [Debacq]. Contre-attaque, droit au but. […] J’ai fait lucarne », lance Chanal à Platini.

Trois jours plus tard, le 1er juin, Michel Debacq et Jean-Pierre Chanal échangent au téléphone. La veille, le haut magistrat a déjeuné avec l’avocat William Bourdon pour parler du dossier. Mais Michel Debacq a une mauvaise nouvelle pour son « ami » Chanal : « Je n’ai pas envie de suivre », lui annonce-t-il. Une décision que Chanal lui dit comprendre : « Oui ! […] Tu n’as pas envie de rentrer dedans bien entendu, faut pas. » 

Michel Debacq précise alors que Michel Platini, ou l’un de ses proches, ne lui ont pas demandé « d’en faire plus ». Jean-Pierre Chanal l’interrompt : « Bien évidemment Michel, il n’est pas question de plus d’ailleurs. »

La suite de la conversation pourrait poser plus de problèmes au magistrat de la Cour de cassation. Car Michel Debacq déclare : « Bon, ceci dit, comme je lui avais dit, j’avais fait ce qu’il fallait il y a quelque temps. » « Je me souviens très bien ! », confirme Jean-Pierre Chanal. Avant que Michel Debacq ne déclare : « Mais ceci dit aussi, on ne va pas renouveler constamment, d’autant plus que les uns et les autres, tu as vu, ont quelques occupations. »

À quoi le magistrat faisait-il référence en déclarant avoir « fait ce qu’il fallait il y a quelque temps » ? Le parquet de Paris nous a répondu que « le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, n’a eu aucun échange avec une personne extérieure au parquet de Paris » au sujet de la procédure pour dénonciation calomnieuse initiée par Michel Platini. Sollicité, Michel Debacq n’a pas répondu sur ce point.  

L’implication de Michel Debacq dans le dossier semble en tout cas suffisamment importante pour que Jean-Pierre Chanal l’évoque une nouvelle fois au téléphone, le 5 juin 2019, avec un autre de ses amis, qui connaît aussi Michel Platini. 

« Ce qui m’inquiète éventuellement, ce serait que le procureur de Paris finalement considère qu’il n’y a pas suffisamment de charges dans le dossier pour véritablement ouvrir une information judiciaire », indique Jean-Pierre Chanal. Avant d’embrayer sur le rôle de Michel Debacq : « Mais bon Michel c’est pas lui le procureur, c’est pas l’avocat. Il a dit [qu’]il peut pas faire plus lui. Ce serait lui qui serait en poste, l’information serait déjà ouverte ! » Il ajoute que Michel Debacq ne « peut pas » s’être « investi plus qu’il ne l’a fait ».

En parallèle de l’enquête ouverte suite à la plainte de Michel Platini, un autre front judiciaire se fait de plus en plus menaçant en France. L’enquête préliminaire initiée par le Parquet national financier (PNF) pour des soupçons de corruption dans l’attribution de la Coupe du monde au Qatar en 2022 progresse à grands pas (lire nos enquêtes ici et ).

Le 18 juin 2019 au matin, Michel Platini est placé en garde à vue dans les locaux de l’Office anti-corruption (OCLCIFF) de la police judiciaire, à Nanterre. Il n’en sortira qu’à une heure du matin. 

Le lendemain, Michel Debacq écrit un SMS à Jean-Pierre Chanal : « Comment va notre ami ? […] Je t’embrasse. Michel. » Dix jours plus tard, les deux hommes critiquent les conditions de la garde à vue et le fait que Michel Platini ait été « descendu en geôles ». Michel Debacq « souligne alors que tout cela n’était pas professionnel et que la proximité avec la presse [qui a dévoilé la garde à vue dès le matin – ndlr] était scandaleuse », selon le PV des enquêteurs.

Jean-Pierre Chanal profite de l’occasion pour évoquer les mouvements au sein de la magistrature, et le départ à venir de la patronne du PNF Éliane Houlette, « pour lequel il se dit intéressé à titre personnel », selon les enquêteurs. Et pour cause : comme l’a révélé Mediapart, M. Chanal espérait à cette époque obtenir un arrangement afin de tenter de circonscrire les enquêtes du PNF sur la mairie de Marseille, qui le visent personnellement. 

Michel Debacq lui répond alors qu’il lui en parlera lorsqu’ils se rencontreront, précisant qu’il a « plein de choses à lui dire ». Interrogé sur ces « choses à lui dire », le magistrat n’a pas répondu.

La fin de cette conversation « caractérise une proximité et un lien amical » entre Jean-Pierre Chanal et Michel Debacq, écrivent les enquêteurs, le premier proposant au second (ainsi qu’à son épouse et ses enfants) de leur organiser un séjour touristique à Marseille.

Michel Debacq continue à s’impliquer dans la défense de l’ancien président de l’UEFA. Début juillet 2019, Jean-Pierre Chanal lui fait passer un projet de lettre rédigé par l’avocat de Michel Platini, et destiné à être versé à l’une des deux procédures judiciaires. Au téléphone, Debacq et Chanal évoquent à nouveau l’importance de l’ouverture d’une information judiciaire pour dénonciation calomnieuse par le parquet de Paris, estimant que cela serait « bénéfique » pour Michel Platini dans l’affaire Qatar 2022.

Alerté du rôle de Michel Debacq dans le dossier Platini, le parquet général de Paris a confirmé à Mediapart avoir saisi, le 14 juin 2019, la Direction des services judiciaires du ministère concernant d’éventuels manquements déontologiques du magistrat. 

 

  • III. Emmanuel Macron et le « sentiment d’injustice »

Le 28 octobre 2019, l’avocat de Michel Platini, William Bourdon, annonce au Monde que le parquet de Paris a finalement décidé de ne pas poursuivre l’enquête pour « dénonciation calomnieuse » initiée par Michel Platini, et de transmettre le dossier à la justice suisse. C’est une demi-victoire. Le parquet de Paris a refusé d’ouvrir l’information judiciaire que Michel Platini souhaitait tant, mais il n’a pas classé l’affaire et a saisi officiellement la justice helvète, ce qui donne davantage de poids à sa plainte.

Platini a-t-il bénéficié d’un traitement de faveur ? Interrogé, le parquet de Paris répond qu’il n’y a eu aucune interférence extérieure dans ce dossier, précisant qu’après réception de l’enquête menée par la police, « le parquet de Paris a, le 21 octobre 2019, dénoncé officiellement les faits aux autorités suisses en raison du domicile en Suisse des personnes mises en cause dans la plainte, de la commission des faits allégués de dénonciation calomnieuse sur le territoire suisse, des accusations portées contre le ministère public suisse ainsi que de la nécessaire appréciation de la dénonciation calomnieuse au regard des faits sur lesquels une enquête était en cours en Suisse ».

Coïncidence : une semaine plus tard, Michel Platini reçoit une étonnante marque de soutien d’Emmanuel Macron. L’ex-numéro 10 des Bleus était l’invité de RTL, dans le cadre de l’intense tournée médiatique organisée pour la fin de sa suspension et la publication de son livre. Quand soudain, le présentateur Thomas Sotto annonce que le « président » a quelque chose à lui dire.

Il diffuse alors à l’antenne un « petit message d’amitié » d’Emmanuel Macron à son « cher Michel, cher Platoche » : « Je sais que les dernières années ont été dures, que les blessures ont parfois été profondes, que le sentiment d’injustice aussi est là. Et au fond, j’avais un message, c’est ce message d’admirateur, ce message de remerciement, et ce message qui consiste à vous dire, vous avez encore plein de choses à apporter au football français et aux jeunes Français. […] Donc bravo, merci et revenez, ça me ferait plaisir. »

Alors même que Michel Platini est visé par une enquête de la justice française, le président de la République n’a donc pas hésité, au mépris de la séparation des pouvoirs, à dire publiquement qu’il comprenait son « sentiment d’injustice ». Cette déclaration est d’autant plus troublante au vu des écoutes judiciaires dans lesquelles Michel Platini affirmait, cinq mois plus tôt, qu’Emmanuel Macron avait promis de l’« aider ».

« Michel Platini a tort de dire cela. Ce n’est pas possible. Le président est le garant de l’indépendance de la justice », conteste l’Élysée, qui estime que l’intervention sur RTL était un « message d’amitié, sans volonté de peser sur le cours de la justice ».

Michel Platini a en tout cas enchaîné les revers judiciaires par la suite. En France, le PNF a ouvert le 20 janvier 2020 une information judiciaire dans l’affaire Qatar 2022, ce qui ouvre la voie à d’éventuelles mises en examen. 

Dans le volet disciplinaire de l’affaire du « paiement différé », la Cour européenne des droits de l’homme a rejeté, le 5 mars, son ultime recours possible au sujet de sa suspension par la Fifa. « Au regard de la gravité des infractions commises, de la position élevée que M. Platini occupait au sein des instances de football et de la nécessité de rétablir la réputation de ce sport comme celle de la Fifa, la sanction infligée ne paraît ni excessive, ni arbitraire », a indiqué la CEDH dans un communiqué.

Dans le volet pénal de la même affaire du paiement différé, Michel Platini se croyait blanchi après que le parquet fédéral suisse lui avait écrit il y a deux ans qu’il n’était pas visé. Mais le même parquet a finalement décidé, le 5 juin dernier, de le poursuivre pour des soupçons de « complicité de gestion déloyale » et « faux dans les titres ».

Michel Platini a par ailleurs choisi de se séparer de Me William Bourdon, et de confier sa défense au célèbre avocat pénaliste Henri Leclerc et à son associée Frédérique Baulieu. Contacté via ses nouveaux conseils, Michel Platini n’a pas répondu.

 

https://www.mediapart.fr/journal/france/300620/affaire-platini-des-ecoutes-et-un-rendez-vous-impliquent-emmanuel-macron?utm_source=20200630&utm_medium=email&utm_campaign=ALERTE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[ALERTE]-20200630&M_BT=135393249294

 

 

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